sombre


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« moesta et errabunda. »

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Re: « moesta et errabunda. » | Sam 3 Jan - 17:28
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J'aurai aimé être une princesse à la couronne fanée pour pouvoir t'offrir un palais de misère. — Elle voulait hurler, crier, pleurer. Mais elle ne pouvait pas, elle ne savait pas. Elle avait juste le cœur émietté, mais elle ne pouvait pas être faible. Elle ne pouvait pas lui quémander un peu de chaleur, un peu d'amour, un peu de douceur, c'était pas elle, c'était pas eux. Et pourtant, elle aurait aimé se noyer en lui, avec lui, ce garçon qui la regardait avec des yeux doux et bienveillants, mais meurtri au plus profond de lui. Elle le regarda sourire, doucement, et ses propres lèvres s'étirèrent à nouveau. Elle passa simplement ses bras autour de son cou, le serrant contre elle, son âme désespérant de sangloter. En réalité, la présence de Dewei était un baume à son cœur et son âme meurtrie, elle était comme un onguent sur sa plaie cruellement béante. Elle ne pouvait pas le laisser partir, elle ne voulait pas le faire fuir, pas lui, parce qu'elle n'avait plus que lui, parce qu'il était tout ce qui lui restait, tout ce qu'elle avait d'à peu près solide. J'ai besoin de nous pour oublier que nous n'avons plus personne, pense à moi. « Non. Reste avec moi. S'il-te-plaît. » Elle savait qu'il lui était impossible de se repentir, d'omettre ce qu'elle allait faire, pourtant, elle voulait oublier, juste un instant, dans ses bras, ressembler à toutes ces filles qui pleurent, à toutes ces filles pleines d'humanité, à tout ce qu'elle n'était pas, à tout ce qu'elle ne serait pas. Son cœur était bousillé, c'était terminé. Elle le savait. « Reste. » murmura-t-elle, incapable de dire autre chose. En un mot, en un simple mot, elle venait d'avouer sa solitude, et le manque qu'il avait cruellement causé en elle. Elle venait d'avouer sa dépendance. Elle était dépendante de Dewei. Elle était perdue, incapable de se comporter simplement, incapable de reprendre pied dans un monde où elle se noyait. Et si on regardait bien, on pouvait voir dans ses yeux un océan de larmes prêt à s'écouler. A peine eût-elle prit conscience de ses mots qu'elle se détacha de lui, et se leva de son propre lit. Elle devait mettre une distance entre eux, parce qu'elle n'avait plus de contrôle sur elle-même, parce qu'elle était tout simplement entrain de se noyer et qu'elle ne pouvait pas l'asphyxier avec elle. Elle inspira légèrement, avant de se tourner vers lui, le visage de nouveau impassible. « Fais ce que tu veux. » elle tentait de cacher les fêlures dans sa voix, les faiblesses dans son regard, et les tremblements dans ses doigts. Elle ne pouvait pas être faible. — Tell me you love me, only for tonight, only for one night, even though you don't love me.
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Re: « moesta et errabunda. » | Ven 9 Jan - 2:03
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Et maintenant qu'ils c'étaient retrouvé, qu'adviendra-t-il d'eux ? Allaient-ils reprendre leur manège là ou il c'était arrêté lorsque le chinois s'en était allé s'en un mot ? Dewei n'en savait rien, avait-il envie de ça ? Il ne savait plus. Les mois étaient passés, le temps avait lui aussi filé et beaucoup de choses avaient changé elles aussi d'ailleurs. Il était là, dans cette chambre avec cette belle jeune femme qu'il trouvait si belle et désirable, pourtant quelque par, au fond de lui, il pensait à quelqu'un d'autre. A un homme qui plus est, à Tasyr. Oui les choses avaient belles et bien changé et le syrien c'était infiltré dans la vie du sango d'une manière qu'il n'aurait pu imaginer avait. Il était bien, elle dans ses bras, il la retrouvait, mais il pensait à lui malgré tout. Parce qu'il ne faisait que ça depuis un moment déjà, pensait à ce démon qui le faisait pencher du mauvais côté. Le chinois avait évolué, devenant quelqu'un de meilleur que par le passé, mais cette tâche noir que l'autre salop représentait, restait bien encré pour lui rappelé qu'il n'était pas une bonne personne. Que tout cela n'était qu'un mirage, seulement il ne voulait s'en défaire, il ne pouvait pas, c'était gravé dans sa peau, il c'était écrit sur lui et ça le consumait.

Il la regarda se lever, pouvant apercevoir la bataille intérieure qu'An se livrait. Toujours aussi partagé, ne voulant montrer ses vrais sentiments, elle tentait vainement de les camoufler, bien qu'il percevait tout. Il l'a connaissait depuis assez longtemps maintenant pour avoir su la dompter. L'estonienne avait beau rester un mystère à ses yeux, Dewei la comprenait aisément. Elle voulait qu'il reste, mais elle préférait mentir, parce qu'elle devait être forte, même si elle ne l'était pas vraiment au final. A son tour il se hissa hors du lit, laissant sur son visage se greffer un sourire rassurant. S'approchant d'elle, il l'entoura à nouveau de ses bras. Maintenant il était là et il ne comptait plus partir. «  Je suis là, demain je serais toujours là et après demain aussi. » Ses lèvres se collèrent au front laiteux face à elle et il inspira profondément. «  Je vais y aller d'accord ? » Du bout des doigts, le chinois caressa le visage de poupée qui lui avait fait défaut les mois passé. Parce que, les bonnes vieilles habitudes ne s'oublient pas, il l'embrassa doucement, la pressant contre lui fortement. «  Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'hésites pas. » Il murmura contre sa bouche avant de l'embrasser à nouveau puis de se détacher pour de bon. Un clin d’œil lancé, il se recula sans vraiment se tourner, souhaitant pouvoir l'admirer encore un peu et quant il buta contre la porte il lancé. «  Je t'aime An, c'est bon de te revoir. » — Elle était la seule à avoir pu entendre ces mots là sortir de sa bouche. Mais oui il l'aimait, et il était heureux, très heureux.

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