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still waiting for you - ft. Iseul la belle
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still waiting for you - ft. Iseul la belle | Lun 17 Nov - 22:29 Citer EditerSupprimer
Soirée mondaine = ennui des plus profonds. Sôji avait du participer à quelques-uns de ces soirées sur demande personnelle de son père, soit pour surveiller un de leurs clans ennemis, soit juste pour créer de nouveaux liens entre clans. Lorsqu'il était plus jeune, il haïssait littéralement ces soirées. Et c'était la même chose maintenant. Il était peut-être plus vieux qu'autrefois, mais il se rendait compte que rien n'avait changé dans ce monde-là. Après sa captivité chez les chinois, en revenant en ville, il avait été témoin des progrès, qui s'étaient effectués pendant son absence. Mais en ce qui concerne les riches, rien ne changeait vraiment. Les mêmes visages couverts de maquillage à outrance, les mêmes cous aspergés de parfum lourd et odorant, les mêmes moustaches et barbes soignées comme des trophées de guerre. Un soupir las s'échappa de ses lèvres, closes depuis le début de la soirée il y a plus d'une demi-heure déjà. Il porta son verre à ses lèvres, avalant plusieurs goulées du champagne certainement hors de prix servi ce soir. D'habitude, il avalait cul-sec le breuvage qu'on lui servait, mais il y avait là des personnalités, des gens importants avec qui le clan Katô avait peut-être une chance de collaborer. Il devait donc bien se tenir, comme on lui avait appris durant son enfance. En baissant les yeux pour vérifier l'état de ses chaussures qui avaient tout de même coûtées un certain prix, même avec les négociations de Shûji qui l'avait accompagné pour l'occasion, ses yeux tombèrent sur son nœud-papillon. Il n'avait jamais appris à les faire, ce pourquoi c'était sa sœur qui s'en était chargée. Son père était désespéré lorsqu'à ses 7 ans, le jeune yakuza ne savait toujours pas comment nouer ses lacets proprement. Le simple souvenir de la tête effarée de son père en apprenant que son fils, le futur héritier du clan Katô, ne savait pas faire ses lacets tout seul comme un grand, suffit à amener un sourire amusé au coin de ses lèvres. Disons qu'il pensait plus, lorsqu'il était petit, à la façon dont il devait manier un katana qu'à la façon dont il devait faire ses lacets. Cela éclairait en grande partie le mystère du comment du pourquoi le petit Katô porta des chaussures à scratch jusqu'à ses 11 ans.
Une voix horriblement aiguë perça la musique classique, qui coulait de l'estrade ou un orchestre jouait. Sôji releva la tête, surpris. Devant lui se tenait une lady à la robe bouffante, qui semblait obstinée à rester cachée derrière un éventail. Ce qui faisait qu'il ne voyait que ses yeux, et encore, car ils étaient en partie cachés par les mèches blondes de ses cheveux. Bien que très fortement contrarié par le fait de ne pas voir son visage, le japonais resta poli et sage, en se retenant de sourire à chaque fois que la demoiselle rejetait ses cheveux derrière ses épaules, dans une vaine tentative de dégager son champ de vision. Après plusieurs minutes passées à converser avec la demoiselle, en anglais bien sûr, Sôji s'excusa pour aller saluer un des associés de son père, qu'il avait reconnu à la cicatrice argentée sur la joue. Selon les rumeurs qui couraient au sein du clan, ce homme aurait combattu autrefois avec le père de Sôji, et que c'était au cours de ce combat qu'il avait obtenu cette cicatrice. Et puis, c'était toujours une excellente excuse pour se dérober de la voix de la demoiselle, qui lui perçait les tympans à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche ou riait. Le vieil homme ne le reconnut pas tout de suite, mais un grand sourire éclaira son visage rude et fier une fois qu'il lui ait glissé son véritable nom à l'oreille, tout en tenant son bras du sien. Malheureusement, ils n'eurent pas le plaisir de discuter armes et autres rudiments de la vie de yakuza, car la cérémonie d'ouverture de la soirée allait commencer. Ce qui voulait dire que Sôji était certainement là pour un bon moment. Un bref instant, il se demanda si par hasard, son père n'avait pas voulu se débarrasser de lui en l'envoyant ici à sa place. Un air sombre au visage, il resta à l'écart de la foule qui se formait devant les musiciens, qui jouaient un air plus joyeux et rythmé. Il disait ça, mais il savait que c'était faux. A son retour en ville, il avait réussi à retrouver le clan Katô. Dans un état misérable, autant l'avouer tout de suite. Son père avait essayé de lier les deux bouts, mais c'était plus facile à dire qu'à faire en vérité. Des mutineries, des départs abrupts, des blessés graves. L'attaque chinoise lancée envers leur clan avait laissée une marque indélébile sur leur nom, leur honneur. Et Sôji, malgré son périple en Chine, ne se sentait toujours pas prêt à reprendre les rênes et à redorer le blason des Katô. Pas seul, du moins.
Tandis que les trompettes résonnaient dans la salle, le japonais se glissa discrètement entre les danseurs, qui envahissaient la piste de danse, pour récupérer un autre verre de champagne. Si il n'arrivait pas à s'amuser, alors autant se saouler. De ses doigts, il coinça une branche fine de baies rouges et sucrées entre ses dents, les mains occupées avec son verre. Non seulement le clan Katô avait perdu des membres, mais il était bientôt près de perdre leur leader. Lors de l'attaque des chinois, le dirigeant des Katô avait été blessé. Et si Sôji avait été envoyé à sa place à cette soirée, c'était certainement parce que la blessure était plus grave qu'on ne le laissait penser. Bien sûr, les anciens affirmaient que tout allait bien, et que ça allait finir par guérir. Mais Sôji n'était pas dupe, il comprenait bien que quelque chose n'allait pas. Son père était un homme dur et sévère, et même s'il était blessé superficiellement, il ne manquerait pour rien au monde cette soirée, qui lui permettait de retrouver de vieilles connaissances. Il supposait donc que la blessure devait se situer sur ses jambes, l'empêchant ainsi de se déplacer. Il n'y avait que ça qui expliquait sa présence ici ce soir. Il grignota les baies une par une, en prenant garde à ce que le jus rouge ne coule pas sur son costard-cravate. Shûji l'avait prévenu : si il faisait une seule tache sur ce costume, il aurait de sacrés ennuis. Puis, il termina son verre de champagne. A cause de l'alcool, la température de la pièce ne cessait d'augmenter. Il desserra son col pour mieux respirer, les mains moites sous ses gants blancs. Il faisait trop chaud ici, sérieusement. Alors que ses yeux vagabondaient d'une personne à une autre, son attention fut attirée par une figure qui lui semblait familière, bien que très floue dans son esprit. Il ressentit le même tremblement qui s'était emparé de lui, lors de ses retrouvailles avec Sora. Il connaissait cette femme. Aussitôt, il fendit la foule en s'excusant poliment, essayant de ne pas perdre des yeux sa muse, qui s'éloignait déjà. Heureusement, le yakuza parvint à la rattraper avant qu'elle ne s'enfuie : enroulant ses doigts autour de son poignet, il l'arrêta et la tourna vers lui. Les sourcils froncés, il essayait encore de la reconnaître. Il y avait en lui le désir de savoir son identité, mais quelque part au fin fond de ses souvenirs, une barrière l'en empêchait. En se rendant compte que les gens murmuraient en les regardant, il lâcha le poignet de la jeune femme, pour lui tendre une main gantée. « M'accorderiez-vous cette dance, misu ? » proposa-t-il avec un sourire rusé au visage, l'air malicieux, son accent japonais au bord des lèvres.
Iseul & Sôji
caged feelings
Soirée mondaine = ennui des plus profonds. Sôji avait du participer à quelques-uns de ces soirées sur demande personnelle de son père, soit pour surveiller un de leurs clans ennemis, soit juste pour créer de nouveaux liens entre clans. Lorsqu'il était plus jeune, il haïssait littéralement ces soirées. Et c'était la même chose maintenant. Il était peut-être plus vieux qu'autrefois, mais il se rendait compte que rien n'avait changé dans ce monde-là. Après sa captivité chez les chinois, en revenant en ville, il avait été témoin des progrès, qui s'étaient effectués pendant son absence. Mais en ce qui concerne les riches, rien ne changeait vraiment. Les mêmes visages couverts de maquillage à outrance, les mêmes cous aspergés de parfum lourd et odorant, les mêmes moustaches et barbes soignées comme des trophées de guerre. Un soupir las s'échappa de ses lèvres, closes depuis le début de la soirée il y a plus d'une demi-heure déjà. Il porta son verre à ses lèvres, avalant plusieurs goulées du champagne certainement hors de prix servi ce soir. D'habitude, il avalait cul-sec le breuvage qu'on lui servait, mais il y avait là des personnalités, des gens importants avec qui le clan Katô avait peut-être une chance de collaborer. Il devait donc bien se tenir, comme on lui avait appris durant son enfance. En baissant les yeux pour vérifier l'état de ses chaussures qui avaient tout de même coûtées un certain prix, même avec les négociations de Shûji qui l'avait accompagné pour l'occasion, ses yeux tombèrent sur son nœud-papillon. Il n'avait jamais appris à les faire, ce pourquoi c'était sa sœur qui s'en était chargée. Son père était désespéré lorsqu'à ses 7 ans, le jeune yakuza ne savait toujours pas comment nouer ses lacets proprement. Le simple souvenir de la tête effarée de son père en apprenant que son fils, le futur héritier du clan Katô, ne savait pas faire ses lacets tout seul comme un grand, suffit à amener un sourire amusé au coin de ses lèvres. Disons qu'il pensait plus, lorsqu'il était petit, à la façon dont il devait manier un katana qu'à la façon dont il devait faire ses lacets. Cela éclairait en grande partie le mystère du comment du pourquoi le petit Katô porta des chaussures à scratch jusqu'à ses 11 ans.
Une voix horriblement aiguë perça la musique classique, qui coulait de l'estrade ou un orchestre jouait. Sôji releva la tête, surpris. Devant lui se tenait une lady à la robe bouffante, qui semblait obstinée à rester cachée derrière un éventail. Ce qui faisait qu'il ne voyait que ses yeux, et encore, car ils étaient en partie cachés par les mèches blondes de ses cheveux. Bien que très fortement contrarié par le fait de ne pas voir son visage, le japonais resta poli et sage, en se retenant de sourire à chaque fois que la demoiselle rejetait ses cheveux derrière ses épaules, dans une vaine tentative de dégager son champ de vision. Après plusieurs minutes passées à converser avec la demoiselle, en anglais bien sûr, Sôji s'excusa pour aller saluer un des associés de son père, qu'il avait reconnu à la cicatrice argentée sur la joue. Selon les rumeurs qui couraient au sein du clan, ce homme aurait combattu autrefois avec le père de Sôji, et que c'était au cours de ce combat qu'il avait obtenu cette cicatrice. Et puis, c'était toujours une excellente excuse pour se dérober de la voix de la demoiselle, qui lui perçait les tympans à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche ou riait. Le vieil homme ne le reconnut pas tout de suite, mais un grand sourire éclaira son visage rude et fier une fois qu'il lui ait glissé son véritable nom à l'oreille, tout en tenant son bras du sien. Malheureusement, ils n'eurent pas le plaisir de discuter armes et autres rudiments de la vie de yakuza, car la cérémonie d'ouverture de la soirée allait commencer. Ce qui voulait dire que Sôji était certainement là pour un bon moment. Un bref instant, il se demanda si par hasard, son père n'avait pas voulu se débarrasser de lui en l'envoyant ici à sa place. Un air sombre au visage, il resta à l'écart de la foule qui se formait devant les musiciens, qui jouaient un air plus joyeux et rythmé. Il disait ça, mais il savait que c'était faux. A son retour en ville, il avait réussi à retrouver le clan Katô. Dans un état misérable, autant l'avouer tout de suite. Son père avait essayé de lier les deux bouts, mais c'était plus facile à dire qu'à faire en vérité. Des mutineries, des départs abrupts, des blessés graves. L'attaque chinoise lancée envers leur clan avait laissée une marque indélébile sur leur nom, leur honneur. Et Sôji, malgré son périple en Chine, ne se sentait toujours pas prêt à reprendre les rênes et à redorer le blason des Katô. Pas seul, du moins.
Tandis que les trompettes résonnaient dans la salle, le japonais se glissa discrètement entre les danseurs, qui envahissaient la piste de danse, pour récupérer un autre verre de champagne. Si il n'arrivait pas à s'amuser, alors autant se saouler. De ses doigts, il coinça une branche fine de baies rouges et sucrées entre ses dents, les mains occupées avec son verre. Non seulement le clan Katô avait perdu des membres, mais il était bientôt près de perdre leur leader. Lors de l'attaque des chinois, le dirigeant des Katô avait été blessé. Et si Sôji avait été envoyé à sa place à cette soirée, c'était certainement parce que la blessure était plus grave qu'on ne le laissait penser. Bien sûr, les anciens affirmaient que tout allait bien, et que ça allait finir par guérir. Mais Sôji n'était pas dupe, il comprenait bien que quelque chose n'allait pas. Son père était un homme dur et sévère, et même s'il était blessé superficiellement, il ne manquerait pour rien au monde cette soirée, qui lui permettait de retrouver de vieilles connaissances. Il supposait donc que la blessure devait se situer sur ses jambes, l'empêchant ainsi de se déplacer. Il n'y avait que ça qui expliquait sa présence ici ce soir. Il grignota les baies une par une, en prenant garde à ce que le jus rouge ne coule pas sur son costard-cravate. Shûji l'avait prévenu : si il faisait une seule tache sur ce costume, il aurait de sacrés ennuis. Puis, il termina son verre de champagne. A cause de l'alcool, la température de la pièce ne cessait d'augmenter. Il desserra son col pour mieux respirer, les mains moites sous ses gants blancs. Il faisait trop chaud ici, sérieusement. Alors que ses yeux vagabondaient d'une personne à une autre, son attention fut attirée par une figure qui lui semblait familière, bien que très floue dans son esprit. Il ressentit le même tremblement qui s'était emparé de lui, lors de ses retrouvailles avec Sora. Il connaissait cette femme. Aussitôt, il fendit la foule en s'excusant poliment, essayant de ne pas perdre des yeux sa muse, qui s'éloignait déjà. Heureusement, le yakuza parvint à la rattraper avant qu'elle ne s'enfuie : enroulant ses doigts autour de son poignet, il l'arrêta et la tourna vers lui. Les sourcils froncés, il essayait encore de la reconnaître. Il y avait en lui le désir de savoir son identité, mais quelque part au fin fond de ses souvenirs, une barrière l'en empêchait. En se rendant compte que les gens murmuraient en les regardant, il lâcha le poignet de la jeune femme, pour lui tendre une main gantée. « M'accorderiez-vous cette dance, misu ? » proposa-t-il avec un sourire rusé au visage, l'air malicieux, son accent japonais au bord des lèvres.
luckyred.
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Mer 19 Nov - 12:09 Citer EditerSupprimer
song▬ « Je peux savoir pourquoi vous voulez que je vous accompagne dans ce cas ? » demandais-je curieuse de sa réponse. Tae Won se retourna avec grâce, un verre de vin à la main, et afficha un sourire presque tendre sur son visage coupé au couteau. Un sourire qui n'enlevait rien à sa beauté glaciale. « Sois ma cavalière ? J'en serais honoré. » Je le regardai intensément sans savoir quoi dire, faisant tourner le pied de mon verre entre mes doigts. Il y avait quelque chose de terriblement plaisant dans ce qu'il disait, mais aussi quelque chose qui me révoltait. Ca a toujours été comme ça, depuis notre première rencontre. Un serpent qui se défait de sa mu en ma présence pour enfiler un costume d'agneau. Rien de bien vrai, entre autre. Mais je m'en contentais. Il était bon avec moi, doux et calme. J'avais le privilège de recevoir ses plus discrets sourires. Au début je pensais qu'il me considérait juste comme une sotte, et que je le considérais comme un malfrat. Mais à mon grand étonnement c'était beaucoup plus beau : nous nous considérions simplement comme des êtres humains, pleins de vertus et de vices à la fois, de bon sens et folie.
Mais je restai surprise quand il m'invita à cette réception. « Tu viens en tant que dame, pas en tant que prédatrice. » m'avait-il dit. Je soupirai. Il rit. Il dut me convaincre un moment, j'avais peur d'être victime d'un ennui mortel. Je finis par céder, excédée par son insistance. Beaucoup de faiblesse, vous en conviendrez.
Je m'étais donc préparée chez moi, rapidement. J'avais achetée une robe[/url pour l'occasion, m'étais chaussée de ma paire de talons, et étais passée chez le coiffeur pour une coiffure impeccable. A neuf heure pétante, la limousine attendait en bas, et je fis preuve de ponctualité. Une fois dedans, mon dit cavalier m'embrassa la tempe en souriant et resta silencieux jusqu'à la fin du trajet. Une fois à destination, il me prit le bras pour m'emmener jusqu'à l'intérieur et me glissa quelque mots à l'oreille. « Amuse toi donc. » Je souris faiblement puis respira doucement avant d'adresser mon premier sourire de la soirée, au couple Kim que je connaissais bien. (…)
Tae Won et moi nous étions séparés, chacun conversait de son côté. J'étais hélée par les dames, abordés par les hommes. Je croisai à nouveau des visages qui m'étaient presque devenus inconnus, oubliés. Pour certain, ce fut avec plaisir. Pour d'autre... disons que je devais prendre deux coupes de champagne plutôt qu'une. Ce qui me plaisait avant tout, chez ces personnages tant craint par le reste du monde, c'est leur conversation. La majorité d'entre eux sont beaucoup lus cultivés qu'on ne le pense et ne peinent pas à vous intéresser. Pour d'autre, bien que plein de savoir, eh bien ce sont simplement de très mauvais rhéteur, des passionnés pas passionnants. Et je ne sais pas pourquoi ce soir, je les avais attirés comme des aimants. Mais je maîtrise l'art de l'esquive, et avec les sollicitations qu'il y avait à cette soirée, je n'eus pas trop de difficulté à me défiler.
La musique classique, par chance, ravissait mes oreilles. Je devais avouer qu'il y avait beaucoup de goût et en cela je ne trouvai rien à redire. Le calme de la musique faisait taire le bourdonnement incessant logé dans chacune de mes oreilles. Il fallait que je fasse une pause, que je m'isole un instant, qu'on m'oublie le temps d'un concerto. J'avais envie de rentrer. Pourtant, contrairement à ce que je pensais, je n''étais pas ici depuis si longtemps que ça. C'est juste qu'ils parlent beaucoup. Non pas qu'ils soient ennuyeux, mais dans mon état de fatigue, c'était un sacré sport il fallait tenir la cadence. Pourquoi avais-je accepté de venir déjà ? Ah oui c'est vrai..
Pour qu'il me laisse tranquille. A présent Iseul tu devras te montrer plus sauvage, que cela te serve de leçon.
Je me souviens de ma première soirée, ma première robe, mes premiers pas dans ce monde si différent de celui qui était mien. Des rires, des diamants, des boissons hors de prix, toute ces mains que les hommes me tendaient. Je crois que j'avais versé des larmes ce soir là. C'était un choc, comme un coup contre le cœur, quelque chose qui vous retourne l'estomac. Ce fut une réaction bien extrême mais tout cela me mettait à l'envers. Jamais je n'aurais pensé avoir cette vie. Jamais je n'aurai pensé être comme ça. Je ne sais pas exactement ce que je suis devenue, mais je ne cacherai pas que je suis heureuse d'être ainsi. Ce que je faisais n'avait rien de politiquement correct, ce que je faisais n'était pas conforme à la morale et tout ce que vous voudrez. Mais je n'ai pas envie de me négliger plus longtemps et de me plonger dans ce mutisme terrifiant. J'ai accepté ce qui s'offrait à moi, et j'en suis bien heureuse. Et puis, personne ne fait de mal à personne. Et personne ne maîtrise la beauté d'une femme sous tout ses aspects. Je donne de ma beauté et, je ne reçois rien en retour. Tae Won m'entretient, mais ça n'a rien à voir. Il bénéficie de tout cela, moi non. Je plonge juste un peu plus dans les tréfonds de l'âme humaine à chaque fois, révèle les secrets d'un Homme. J'aime jouir de cette chance ; d'avoir un peu de lumière pour mieux comprendre. Et cela me suffit.
Mes yeux se posent sur le trouble fait qui m'a amené jusqu'ici, et bizarrement je fus soulagée de le voir. Il tend les bras vers moi, calant une cigarette entre ses lèvres et je me mets à marcher vers lui, un petite sourire peint au coin de ma bouche rouge. Cependant je fus stoppé net dans ma lancée : quelqu'un venait de me saisir le poignée soudainement et je tournai alors rapidement la tête. Je regardai d'abord la main, remontai le long du bras jusqu'à atterrir sur un visage à l'air interrogateur. Je restai muette face à ce geste, me retournant un peu plus face au jeune homme cependant. Il était beau, des yeux pleins d'étoiles, avec une élégance des plus naturelle. Puis j'eus la chance de découvrir son sourire, qui donnait à son visage un air espiègle, mais aussi beaucoup de toupet à sa personne.
Danser ?
Je ne lâchai pas son regard, ne détournant pas les yeux une seule fois pendant ce moment. Je ne cherchai pas à fuir, comme il y a deux minutes, dans les bras de mon ange déchu. Non. Je restai simplement là. Je finis par poser ma coupe et répondre avec douceur en glissant ddélicatement ma main dans la sienne, gantée. « Je vous l'accorde. »
Je le laissai m’entraîner lentement sur cet air d'hiver, nos regards se rencontrant à nouveau. Je n'osai pas parler, j'avais l'impression que mes yeux me rendaient déjà bien bavarde... Je m'en sentis toute honteuse. Mais quelque chose me sembla merveilleux chez lui, allez savoir.
mental breakdown
song▬ « Je peux savoir pourquoi vous voulez que je vous accompagne dans ce cas ? » demandais-je curieuse de sa réponse. Tae Won se retourna avec grâce, un verre de vin à la main, et afficha un sourire presque tendre sur son visage coupé au couteau. Un sourire qui n'enlevait rien à sa beauté glaciale. « Sois ma cavalière ? J'en serais honoré. » Je le regardai intensément sans savoir quoi dire, faisant tourner le pied de mon verre entre mes doigts. Il y avait quelque chose de terriblement plaisant dans ce qu'il disait, mais aussi quelque chose qui me révoltait. Ca a toujours été comme ça, depuis notre première rencontre. Un serpent qui se défait de sa mu en ma présence pour enfiler un costume d'agneau. Rien de bien vrai, entre autre. Mais je m'en contentais. Il était bon avec moi, doux et calme. J'avais le privilège de recevoir ses plus discrets sourires. Au début je pensais qu'il me considérait juste comme une sotte, et que je le considérais comme un malfrat. Mais à mon grand étonnement c'était beaucoup plus beau : nous nous considérions simplement comme des êtres humains, pleins de vertus et de vices à la fois, de bon sens et folie.
Mais je restai surprise quand il m'invita à cette réception. « Tu viens en tant que dame, pas en tant que prédatrice. » m'avait-il dit. Je soupirai. Il rit. Il dut me convaincre un moment, j'avais peur d'être victime d'un ennui mortel. Je finis par céder, excédée par son insistance. Beaucoup de faiblesse, vous en conviendrez.
Je m'étais donc préparée chez moi, rapidement. J'avais achetée une robe[/url pour l'occasion, m'étais chaussée de ma paire de talons, et étais passée chez le coiffeur pour une coiffure impeccable. A neuf heure pétante, la limousine attendait en bas, et je fis preuve de ponctualité. Une fois dedans, mon dit cavalier m'embrassa la tempe en souriant et resta silencieux jusqu'à la fin du trajet. Une fois à destination, il me prit le bras pour m'emmener jusqu'à l'intérieur et me glissa quelque mots à l'oreille. « Amuse toi donc. » Je souris faiblement puis respira doucement avant d'adresser mon premier sourire de la soirée, au couple Kim que je connaissais bien. (…)
Tae Won et moi nous étions séparés, chacun conversait de son côté. J'étais hélée par les dames, abordés par les hommes. Je croisai à nouveau des visages qui m'étaient presque devenus inconnus, oubliés. Pour certain, ce fut avec plaisir. Pour d'autre... disons que je devais prendre deux coupes de champagne plutôt qu'une. Ce qui me plaisait avant tout, chez ces personnages tant craint par le reste du monde, c'est leur conversation. La majorité d'entre eux sont beaucoup lus cultivés qu'on ne le pense et ne peinent pas à vous intéresser. Pour d'autre, bien que plein de savoir, eh bien ce sont simplement de très mauvais rhéteur, des passionnés pas passionnants. Et je ne sais pas pourquoi ce soir, je les avais attirés comme des aimants. Mais je maîtrise l'art de l'esquive, et avec les sollicitations qu'il y avait à cette soirée, je n'eus pas trop de difficulté à me défiler.
La musique classique, par chance, ravissait mes oreilles. Je devais avouer qu'il y avait beaucoup de goût et en cela je ne trouvai rien à redire. Le calme de la musique faisait taire le bourdonnement incessant logé dans chacune de mes oreilles. Il fallait que je fasse une pause, que je m'isole un instant, qu'on m'oublie le temps d'un concerto. J'avais envie de rentrer. Pourtant, contrairement à ce que je pensais, je n''étais pas ici depuis si longtemps que ça. C'est juste qu'ils parlent beaucoup. Non pas qu'ils soient ennuyeux, mais dans mon état de fatigue, c'était un sacré sport il fallait tenir la cadence. Pourquoi avais-je accepté de venir déjà ? Ah oui c'est vrai..
Pour qu'il me laisse tranquille. A présent Iseul tu devras te montrer plus sauvage, que cela te serve de leçon.
Je me souviens de ma première soirée, ma première robe, mes premiers pas dans ce monde si différent de celui qui était mien. Des rires, des diamants, des boissons hors de prix, toute ces mains que les hommes me tendaient. Je crois que j'avais versé des larmes ce soir là. C'était un choc, comme un coup contre le cœur, quelque chose qui vous retourne l'estomac. Ce fut une réaction bien extrême mais tout cela me mettait à l'envers. Jamais je n'aurais pensé avoir cette vie. Jamais je n'aurai pensé être comme ça. Je ne sais pas exactement ce que je suis devenue, mais je ne cacherai pas que je suis heureuse d'être ainsi. Ce que je faisais n'avait rien de politiquement correct, ce que je faisais n'était pas conforme à la morale et tout ce que vous voudrez. Mais je n'ai pas envie de me négliger plus longtemps et de me plonger dans ce mutisme terrifiant. J'ai accepté ce qui s'offrait à moi, et j'en suis bien heureuse. Et puis, personne ne fait de mal à personne. Et personne ne maîtrise la beauté d'une femme sous tout ses aspects. Je donne de ma beauté et, je ne reçois rien en retour. Tae Won m'entretient, mais ça n'a rien à voir. Il bénéficie de tout cela, moi non. Je plonge juste un peu plus dans les tréfonds de l'âme humaine à chaque fois, révèle les secrets d'un Homme. J'aime jouir de cette chance ; d'avoir un peu de lumière pour mieux comprendre. Et cela me suffit.
Mes yeux se posent sur le trouble fait qui m'a amené jusqu'ici, et bizarrement je fus soulagée de le voir. Il tend les bras vers moi, calant une cigarette entre ses lèvres et je me mets à marcher vers lui, un petite sourire peint au coin de ma bouche rouge. Cependant je fus stoppé net dans ma lancée : quelqu'un venait de me saisir le poignée soudainement et je tournai alors rapidement la tête. Je regardai d'abord la main, remontai le long du bras jusqu'à atterrir sur un visage à l'air interrogateur. Je restai muette face à ce geste, me retournant un peu plus face au jeune homme cependant. Il était beau, des yeux pleins d'étoiles, avec une élégance des plus naturelle. Puis j'eus la chance de découvrir son sourire, qui donnait à son visage un air espiègle, mais aussi beaucoup de toupet à sa personne.
Danser ?
Je ne lâchai pas son regard, ne détournant pas les yeux une seule fois pendant ce moment. Je ne cherchai pas à fuir, comme il y a deux minutes, dans les bras de mon ange déchu. Non. Je restai simplement là. Je finis par poser ma coupe et répondre avec douceur en glissant ddélicatement ma main dans la sienne, gantée. « Je vous l'accorde. »
Je le laissai m’entraîner lentement sur cet air d'hiver, nos regards se rencontrant à nouveau. Je n'osai pas parler, j'avais l'impression que mes yeux me rendaient déjà bien bavarde... Je m'en sentis toute honteuse. Mais quelque chose me sembla merveilleux chez lui, allez savoir.
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Mer 19 Nov - 15:01 Citer EditerSupprimer
La jeune femme qu'il avait abordée d'une manière si peu polie et civilisée était ravissante, il devait bien l'avouer. Ses cheveux bruns, qui brillaient sous la lumière des lustres cristallisés au-dessus de leurs têtes, se fondaient avec une délicatesse presque outrageuse sur sa robe aux teintes de jade, qui affinaient les formes de son corps. Sa peau était aussi pâle que la robe d'un agneau, ses lèvres couvertes de rouge affreusement tentantes pour n'importe quel gentleman. Une femme comme elle, parmi toutes ces fleurs superficielles, était une perle rare, songea Sôji, en ne se défaisant pas de son sourire, lumineux comme jamais. Les musiciens continuaient à jouer, mais étrangement, la musique semblait devenir plus douce en passant entre eux deux, comme taillée par l'apparition de cette femme ici. Et il savait qu'il n'était pas le seul à se délecter d'une vue qui pourrait le rendre encore plus saoul que le champagne : la moitié des gens rassemblés dans la grande salle les observaient discrètement, en essayant de s'en cacher. D'ailleurs, s'il ne se trompait pas, la demoiselle blonde à la voix de petite fille était là aussi, et si son éventail cachait sa bouche, ses yeux en revanche ne trompaient personne : ils envoyaient des éclairs de fureur sur la jeune femme à qui il venait de proposer une dance. Tant pis pour elle, après tout, le yakuza n'était pas là pour roucouler à l'oreille d'une de ces femmes, et leur souffler des mots doux à l'oreille. Mais son cerveau détrompa rapidement cette information lorsque son regard se reporta sur la jeune femme, en redressant la tête. Il n'était pas là pour ça, et normalement, il n'en aurait pas envie. Mais il pouvait peut-être faire une exception pour sa muse de toujours, apparue ce soir comme une fleur qui se serait épanouie en silence, cachée de la vue de tous. Comment avait-il pu rater une telle beauté, c'était la principale question qui rôdait dans les quatre coins de son esprit. Ses yeux ne l'auraient pas trahis en l'apercevant : il aurait tout de suite été attiré vers elle, comme un aimant le ferait pour un objet. Peut-être était-il, à ce moment précis, trop occupé à se gaver des entrées plus que légères et pas du tout nourrissantes proposées à la soirée. Ou peut-être bien était-il trop distrait par son verre de champagne pour remarquer ce bel oiseau. Heureusement, il avait réussi à parvenir jusqu'à elle, et à même lui proposer une dance, sa première soi-dit en passant. Le japonais n'avait jamais autant désiré danser avec quelqu'un que ce soir-même. Tout ce qu'il espérait désormais, c'est que la jeune femme n'allait pas s'effaroucher de son comportement impulsif et rêche sur les bords, et s'enfuir loin de lui. La déception serait telle qu'il serait capable de quitter la soirée sans prévenir personne pour rentrer chez lui et dormir. Ou aller à un quelconque bar dans la ville pour noyer sa frustration dans son verre, avec quelques gouttes de whisky bien frappé.
Sôji attend sagement devant la demoiselle, à moitié incliné pour lui montrer son respect, sa main tendue dans sa direction. Il y a une petite voix dans son esprit qui intime à la jeune femme de ne pas se poser plus de questions, et de saisir l'occasion qui lui est offerte. Bien sûr, danser avec un inconnu n'a jamais procuré un bienfait extraordinaire au point de ne jamais refuser ce genre d'invitation, mais il y a quelque chose de différent avec cette jeune femme. Le japonais ne sait pas ce que c'est, mais ce sentiment agite et tord ses tripes dans des sens inimaginables et profondément douloureux. Ses doigts en trembleraient presque d'excitation, mais il se force à rester bien droit, impeccable dans son costard-cravate. Il mentirait en disant qu'il ne cherche pas à impressionner sa muse de minuit : elle est réellement tout ce qui lui importe ce soir. Le clan Katô, ses responsabilités, le monde entier peut bien s'arrêter de tourner qu'il ne le remarquerait même pas, trop perdu dans sa tentative d'approcher la demoiselle. C'est surtout et principalement le sentiment de déjà-vu dans sa tête qui le trouble, et qui l'empêche de penser de façon rationnelle. Il y a peu de personnes dont il ne se souvient pas aujourd'hui, et qui n'étaient pas importantes à ses yeux. A vrai dire, il n'y a en somme que Shûji et Sora. Mais cette femme balaie tout ce qui agite son esprit, pour ne lui imposer que la vision de lèvres écarlates pulpeuses et de prunelles sombres ardentes, emplies d'innocence et de savoir en même temps. Il y a quelque chose d'effroyablement excitant et dangereux chez cette femme, qui fait remonter des frissons le long de sa colonne vertébrale, couverte de sueur tout comme ses mains. Ce qui le dérange le plus, c'est que ce sont ses souvenirs de captivité chez les chinois qui reviennent à la surface de l'eau trouble de sa mémoire lorsqu'il redresse le menton et la regarde d'un coup d’œil espiègle. Cette femme devrait donc avoir un lien avec son périple en territoire ennemi, dans l'empire du milieu. Pourtant, elle ne semble pas provenir de ce pays : rien dans son apparence physique ne laisse suggérer une quelconque aventure en chine qui aurait laissée des traces durables sur sa peau. Contrairement à lui, dont le dos était encore couvert de longues stries argentées, seules témoins de la torture qu'on lui a infligé.
Finalement, après quelques minutes d'attente, certainement le temps nécessaire à la demoiselle pour se remettre de la surprise d'une demande si inattendue, et de faire son choix, quel qu'il soit, les lèvres aux couleurs vermeil, qui lui rappelait d'une façon douloureuse les baies qu'il avait mangée auparavant, et qu'il pourrait volontiers dévorer sur la bouche de sa muse, s'ouvrirent sur une voix qui sonna comme un chant à ses oreilles, aussi rare que le satin et plus douce que le velours. Sôji se releva toujours en souriant, satisfait de la réponse positive de la jeune femme, qui glissa ses doigts sur les siens. Il referma sa main d'une manière presque fragile sur celle de l'inconnue, comme s'il n'avait peur qu'elle ne se brise au moindre mouvement brusque ou contact appuyé, l’entraînant sur la piste de danse comme si sa vie en dépendait. Aussitôt, les autres danseurs leur firent une place, les hommes aussi bien que les femmes estomaquées devant tant de beauté en un seul être. Tout en posant son autre main libre sur la taille de guêpe de la jeune femme, son regard plongea dans le sien, pour ne plus s'en détacher. Leurs pieds se mouvaient de leur propre volonté, et les deux danseurs ne prenaient même pas garde aux pas qu'ils effectuaient. Mais c'était une danse qui semblait venir du cœur-même : lorsque l'un avançait, l'autre reculait simultanément, le tout dans une harmonie impossible à décrire, si ce n'est de l'avoir vu de ses propres yeux. Le yakuza appréciait en silence le corps de la jeune femme, qui était pressée plus près du sien, fasciné par l'attraction qu'elle opérait sur lui, alors qu'ils venaient tout juste de se rencontrer. Enfin, ce n'était qu'un mensonge, évidemment : ils se connaissaient depuis bien longtemps. Seulement, le temps avait suffi pour effacer les traits fins de son visage de sa mémoire, pour ne laisser qu'un visage pâle et sans-vie, dernier vestige de ce qui avait été autrefois une relation importante à leurs yeux. Il se pencha en avant, positionnant sa tête au niveau du cou de la jeune femme, inhalant la délicieuse odeur fruitée et sauvage qui s'élevait et confondait tous ses sens. « Auriez-vous, par pur hasard, un nom ? » murmura-t-il d'une voix basse dans son oreille tout en la faisant tourner, encore et encore sur la piste de danse.
Iseul & Sôji
caged feelings
La jeune femme qu'il avait abordée d'une manière si peu polie et civilisée était ravissante, il devait bien l'avouer. Ses cheveux bruns, qui brillaient sous la lumière des lustres cristallisés au-dessus de leurs têtes, se fondaient avec une délicatesse presque outrageuse sur sa robe aux teintes de jade, qui affinaient les formes de son corps. Sa peau était aussi pâle que la robe d'un agneau, ses lèvres couvertes de rouge affreusement tentantes pour n'importe quel gentleman. Une femme comme elle, parmi toutes ces fleurs superficielles, était une perle rare, songea Sôji, en ne se défaisant pas de son sourire, lumineux comme jamais. Les musiciens continuaient à jouer, mais étrangement, la musique semblait devenir plus douce en passant entre eux deux, comme taillée par l'apparition de cette femme ici. Et il savait qu'il n'était pas le seul à se délecter d'une vue qui pourrait le rendre encore plus saoul que le champagne : la moitié des gens rassemblés dans la grande salle les observaient discrètement, en essayant de s'en cacher. D'ailleurs, s'il ne se trompait pas, la demoiselle blonde à la voix de petite fille était là aussi, et si son éventail cachait sa bouche, ses yeux en revanche ne trompaient personne : ils envoyaient des éclairs de fureur sur la jeune femme à qui il venait de proposer une dance. Tant pis pour elle, après tout, le yakuza n'était pas là pour roucouler à l'oreille d'une de ces femmes, et leur souffler des mots doux à l'oreille. Mais son cerveau détrompa rapidement cette information lorsque son regard se reporta sur la jeune femme, en redressant la tête. Il n'était pas là pour ça, et normalement, il n'en aurait pas envie. Mais il pouvait peut-être faire une exception pour sa muse de toujours, apparue ce soir comme une fleur qui se serait épanouie en silence, cachée de la vue de tous. Comment avait-il pu rater une telle beauté, c'était la principale question qui rôdait dans les quatre coins de son esprit. Ses yeux ne l'auraient pas trahis en l'apercevant : il aurait tout de suite été attiré vers elle, comme un aimant le ferait pour un objet. Peut-être était-il, à ce moment précis, trop occupé à se gaver des entrées plus que légères et pas du tout nourrissantes proposées à la soirée. Ou peut-être bien était-il trop distrait par son verre de champagne pour remarquer ce bel oiseau. Heureusement, il avait réussi à parvenir jusqu'à elle, et à même lui proposer une dance, sa première soi-dit en passant. Le japonais n'avait jamais autant désiré danser avec quelqu'un que ce soir-même. Tout ce qu'il espérait désormais, c'est que la jeune femme n'allait pas s'effaroucher de son comportement impulsif et rêche sur les bords, et s'enfuir loin de lui. La déception serait telle qu'il serait capable de quitter la soirée sans prévenir personne pour rentrer chez lui et dormir. Ou aller à un quelconque bar dans la ville pour noyer sa frustration dans son verre, avec quelques gouttes de whisky bien frappé.
Sôji attend sagement devant la demoiselle, à moitié incliné pour lui montrer son respect, sa main tendue dans sa direction. Il y a une petite voix dans son esprit qui intime à la jeune femme de ne pas se poser plus de questions, et de saisir l'occasion qui lui est offerte. Bien sûr, danser avec un inconnu n'a jamais procuré un bienfait extraordinaire au point de ne jamais refuser ce genre d'invitation, mais il y a quelque chose de différent avec cette jeune femme. Le japonais ne sait pas ce que c'est, mais ce sentiment agite et tord ses tripes dans des sens inimaginables et profondément douloureux. Ses doigts en trembleraient presque d'excitation, mais il se force à rester bien droit, impeccable dans son costard-cravate. Il mentirait en disant qu'il ne cherche pas à impressionner sa muse de minuit : elle est réellement tout ce qui lui importe ce soir. Le clan Katô, ses responsabilités, le monde entier peut bien s'arrêter de tourner qu'il ne le remarquerait même pas, trop perdu dans sa tentative d'approcher la demoiselle. C'est surtout et principalement le sentiment de déjà-vu dans sa tête qui le trouble, et qui l'empêche de penser de façon rationnelle. Il y a peu de personnes dont il ne se souvient pas aujourd'hui, et qui n'étaient pas importantes à ses yeux. A vrai dire, il n'y a en somme que Shûji et Sora. Mais cette femme balaie tout ce qui agite son esprit, pour ne lui imposer que la vision de lèvres écarlates pulpeuses et de prunelles sombres ardentes, emplies d'innocence et de savoir en même temps. Il y a quelque chose d'effroyablement excitant et dangereux chez cette femme, qui fait remonter des frissons le long de sa colonne vertébrale, couverte de sueur tout comme ses mains. Ce qui le dérange le plus, c'est que ce sont ses souvenirs de captivité chez les chinois qui reviennent à la surface de l'eau trouble de sa mémoire lorsqu'il redresse le menton et la regarde d'un coup d’œil espiègle. Cette femme devrait donc avoir un lien avec son périple en territoire ennemi, dans l'empire du milieu. Pourtant, elle ne semble pas provenir de ce pays : rien dans son apparence physique ne laisse suggérer une quelconque aventure en chine qui aurait laissée des traces durables sur sa peau. Contrairement à lui, dont le dos était encore couvert de longues stries argentées, seules témoins de la torture qu'on lui a infligé.
Finalement, après quelques minutes d'attente, certainement le temps nécessaire à la demoiselle pour se remettre de la surprise d'une demande si inattendue, et de faire son choix, quel qu'il soit, les lèvres aux couleurs vermeil, qui lui rappelait d'une façon douloureuse les baies qu'il avait mangée auparavant, et qu'il pourrait volontiers dévorer sur la bouche de sa muse, s'ouvrirent sur une voix qui sonna comme un chant à ses oreilles, aussi rare que le satin et plus douce que le velours. Sôji se releva toujours en souriant, satisfait de la réponse positive de la jeune femme, qui glissa ses doigts sur les siens. Il referma sa main d'une manière presque fragile sur celle de l'inconnue, comme s'il n'avait peur qu'elle ne se brise au moindre mouvement brusque ou contact appuyé, l’entraînant sur la piste de danse comme si sa vie en dépendait. Aussitôt, les autres danseurs leur firent une place, les hommes aussi bien que les femmes estomaquées devant tant de beauté en un seul être. Tout en posant son autre main libre sur la taille de guêpe de la jeune femme, son regard plongea dans le sien, pour ne plus s'en détacher. Leurs pieds se mouvaient de leur propre volonté, et les deux danseurs ne prenaient même pas garde aux pas qu'ils effectuaient. Mais c'était une danse qui semblait venir du cœur-même : lorsque l'un avançait, l'autre reculait simultanément, le tout dans une harmonie impossible à décrire, si ce n'est de l'avoir vu de ses propres yeux. Le yakuza appréciait en silence le corps de la jeune femme, qui était pressée plus près du sien, fasciné par l'attraction qu'elle opérait sur lui, alors qu'ils venaient tout juste de se rencontrer. Enfin, ce n'était qu'un mensonge, évidemment : ils se connaissaient depuis bien longtemps. Seulement, le temps avait suffi pour effacer les traits fins de son visage de sa mémoire, pour ne laisser qu'un visage pâle et sans-vie, dernier vestige de ce qui avait été autrefois une relation importante à leurs yeux. Il se pencha en avant, positionnant sa tête au niveau du cou de la jeune femme, inhalant la délicieuse odeur fruitée et sauvage qui s'élevait et confondait tous ses sens. « Auriez-vous, par pur hasard, un nom ? » murmura-t-il d'une voix basse dans son oreille tout en la faisant tourner, encore et encore sur la piste de danse.
luckyred.
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Ven 19 Déc - 0:36 Citer EditerSupprimer
song▬ Et je me mis valser sur une hymne nommée Désire. Mon inconnu m'avait arraché à mon épuisement devenu malaise, à ma soudaine torture. A force d'entendre le peuple rire à gorge déployée, à force de devoir tordre ma bouche en un sourire délicat, je ne souhaitais qu'une chose.. m'évader un temps de la scène. J'y trouvais ma part de plaisir, bien entendu. La vie mondaine savait me satisfaire en nombreux points. Mais c'est comme tout que voulez vous. A l'excès, c'est d'un dégoût sans nom. Vous avez subitement la chose en abomination, elle est à la fois fade et âpre. Elle attaque vos sens, vous rend fiévreuse. J'y trouvais toujours un remède, un doux et puisant remède.
J'avais vu trop de visage ce soir. Cela semble stupide. Pourtant je pense que cette soirée est tout simplement celle de trop. J'aurais du me noyer dans un sommeil profond, m’ensevelir de solitude.
Jetant un œil à Tae Won, j’aperçus son sourire en coin si abominable en cet instant. Ce qui était plus abominable encore, étaient ces regards qui nous déshabillaient avec mon cavalier. Jamais ne les avais-je senti aussi pesant sur ma personne. Jamais n'avais-je autant eu envie de disparaître. Les jugements ne m'importaient guère. Même mes activités ne nuisaient pas à ma réputation, car discrètes et inconnues des non concernés. Non ce n'était pas ça. Un profond malaise s'était emparé de mon corps mince, le tordait entre ses mains noueuses, le léchait de sa langue rugueuse.
Un soupir, un mal être qui sort d'entre mes lèvres, puis mes yeux rencontrèrent à nouveau ceux de mon inconnu. Je crois que je me sentis presque tomber contre lui en et instant, que ces mains à l'emprise douloureuses m'avaient abandonnées à lui. Je me taisais, et le laissais m’entraîner vers l'adoration.
La danse a quelque chose de formidable, de si formidable que votre corps semble simplement se mouvoir de tel sorte que vous n'ayez plus aucun contrôle. On lui reproche sans doute bien des choses, mais ce langage du corps est pourtant l'un des plus beaux. Sur toute ces mélodies, il se contente de raconter votre histoire quand votre âme est trop pudique pour le faire. Alors votre corps devient le pire des traîtres, mais vous aimez cela. Car peu perçoivent les sentiments qui s'en dégagent. Pourtant vous rencontrerez ceux tout ouïe, ceux qui écoutent le corps parler. Le plus robuste et le plus froid des Hommes, découvrirait toute les émotions d'un monde dans une danse.
Je me souviens des premiers pas que je fis. Je pourrais penser qu'ils furent ici, pendue au bras d'un bel homme. En réalité ils sont dans les bras de ma mère, fredonnant un air dont j'aimerais me rappeler aujourd'hui. Je n'étais qu'une enfant, elle était cette femme pleine de vertu. Je lui vouais une admiration sans bornes. Dans notre danse, je la sentais torturée derrière son sourire plein de lumière. Elle me racontait son histoire douloureuses malgré nos éclats de rire entremêlés. Je sentais toute la peine du monde dans une douceur et un amour pourtant sincères.
Et ce souvenir devint enfer, alors qu'il semblait m'emmener près du paradis. Pourquoi ton corps apporte-t-il au miens tant de tendresse, et ton regard autant de sécurité bel étranger ?
Je cachai ces sombres instants au fond de mon esprit, et sentis ma main serrer un peu plus celle de mon accompagnateur. Je me sentais faible depuis l'instant où il me porta à lui.
Sa voix, un délice d'autre contré, caressa ma peau et réussit à mieux me réconforter. Un nom.. mon nom. J'avais peur de le lui dire. Je ne voulais pas qu'il sache le mien, je ne voulais pas savoir le sien. Ca serait extravagant, tout cela devrait nous suffire. Je chuchotai d'un ton las, d'un air apaisé aussi :
« - Pas ce soir.. »
Sert moi plus fort, je te veux plus tendre encore.
Moi qui suis seule mais toujours entourée, aime moi au moins ce soir, au moins s'il te plait.
Et il m'emporta sous le ciel de Paris.
mental breakdown
song▬ Et je me mis valser sur une hymne nommée Désire. Mon inconnu m'avait arraché à mon épuisement devenu malaise, à ma soudaine torture. A force d'entendre le peuple rire à gorge déployée, à force de devoir tordre ma bouche en un sourire délicat, je ne souhaitais qu'une chose.. m'évader un temps de la scène. J'y trouvais ma part de plaisir, bien entendu. La vie mondaine savait me satisfaire en nombreux points. Mais c'est comme tout que voulez vous. A l'excès, c'est d'un dégoût sans nom. Vous avez subitement la chose en abomination, elle est à la fois fade et âpre. Elle attaque vos sens, vous rend fiévreuse. J'y trouvais toujours un remède, un doux et puisant remède.
J'avais vu trop de visage ce soir. Cela semble stupide. Pourtant je pense que cette soirée est tout simplement celle de trop. J'aurais du me noyer dans un sommeil profond, m’ensevelir de solitude.
Jetant un œil à Tae Won, j’aperçus son sourire en coin si abominable en cet instant. Ce qui était plus abominable encore, étaient ces regards qui nous déshabillaient avec mon cavalier. Jamais ne les avais-je senti aussi pesant sur ma personne. Jamais n'avais-je autant eu envie de disparaître. Les jugements ne m'importaient guère. Même mes activités ne nuisaient pas à ma réputation, car discrètes et inconnues des non concernés. Non ce n'était pas ça. Un profond malaise s'était emparé de mon corps mince, le tordait entre ses mains noueuses, le léchait de sa langue rugueuse.
Un soupir, un mal être qui sort d'entre mes lèvres, puis mes yeux rencontrèrent à nouveau ceux de mon inconnu. Je crois que je me sentis presque tomber contre lui en et instant, que ces mains à l'emprise douloureuses m'avaient abandonnées à lui. Je me taisais, et le laissais m’entraîner vers l'adoration.
La danse a quelque chose de formidable, de si formidable que votre corps semble simplement se mouvoir de tel sorte que vous n'ayez plus aucun contrôle. On lui reproche sans doute bien des choses, mais ce langage du corps est pourtant l'un des plus beaux. Sur toute ces mélodies, il se contente de raconter votre histoire quand votre âme est trop pudique pour le faire. Alors votre corps devient le pire des traîtres, mais vous aimez cela. Car peu perçoivent les sentiments qui s'en dégagent. Pourtant vous rencontrerez ceux tout ouïe, ceux qui écoutent le corps parler. Le plus robuste et le plus froid des Hommes, découvrirait toute les émotions d'un monde dans une danse.
Je me souviens des premiers pas que je fis. Je pourrais penser qu'ils furent ici, pendue au bras d'un bel homme. En réalité ils sont dans les bras de ma mère, fredonnant un air dont j'aimerais me rappeler aujourd'hui. Je n'étais qu'une enfant, elle était cette femme pleine de vertu. Je lui vouais une admiration sans bornes. Dans notre danse, je la sentais torturée derrière son sourire plein de lumière. Elle me racontait son histoire douloureuses malgré nos éclats de rire entremêlés. Je sentais toute la peine du monde dans une douceur et un amour pourtant sincères.
Et ce souvenir devint enfer, alors qu'il semblait m'emmener près du paradis. Pourquoi ton corps apporte-t-il au miens tant de tendresse, et ton regard autant de sécurité bel étranger ?
Je cachai ces sombres instants au fond de mon esprit, et sentis ma main serrer un peu plus celle de mon accompagnateur. Je me sentais faible depuis l'instant où il me porta à lui.
Sa voix, un délice d'autre contré, caressa ma peau et réussit à mieux me réconforter. Un nom.. mon nom. J'avais peur de le lui dire. Je ne voulais pas qu'il sache le mien, je ne voulais pas savoir le sien. Ca serait extravagant, tout cela devrait nous suffire. Je chuchotai d'un ton las, d'un air apaisé aussi :
« - Pas ce soir.. »
Sert moi plus fort, je te veux plus tendre encore.
Moi qui suis seule mais toujours entourée, aime moi au moins ce soir, au moins s'il te plait.
Et il m'emporta sous le ciel de Paris.
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Ven 19 Déc - 13:38 Citer EditerSupprimer
La grâce qui se laissai aisément deviner dans chaque mouvement de la jeune femme rendait la gorge du japonais plus sèche encore au fil des minutes qui passaient et des notes de musique qui s'enchaînaient. Il ne se rappelait même plus avoir avalé d'une traite deux verres d'alcool auparavant, car elle le rendait assoiffé comme jamais. Dans le bon sens du terme bien sûr : cette soif était agréable, délicieusement douloureuse, et il savait qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait lui permettre désormais de s'abreuver en paix. La musique, lente et romantique, collait parfaitement à l'instant, que Sôji se surprenait à vouloir faire durer le plus longtemps possible. Il savait que bientôt, tous deux seraient rappelés à leur devoir, qu'ils devraient se quitter pour trouver d'autres partenaires de danse, et quitter cet endroit. Pourtant, c'était bien loin d'être ce qu'ils souhaitaient tous deux. Le seul endroit ou Sôji voulait se réfugier était le corps de cette femme, pressé contre elle au point d'en sentir la moindre de ses formes, sentir son parfum depuis son cou et être chatouillé par des cheveux aussi lisses que soyeux. Il y avait quelque chose d'hypnotisant chez sa muse, quelque chose qui l'empêchait de lâcher son regard du sien, de délier leurs doigts et de retirer ses mains de son corps. C'était un désir comme il n'avait jamais ressenti auparavant. Il avait vu défiler bon nombre de femmes dans sa vie, au Japon, en Chine ou en Corée, mais elles étaient toutes les mêmes, toutes fades et sans-intérêt particulier. Alors que celle qu'il tenait dans ses bras attisait toutes ses pulsions primitives. Un soupir glisse hors des lèvres rouges de la jeune femme, et il est tellement proche d'elle qu'il peut le sentir sur ses propres lèvres, et c'est avec peine qu'il résiste à l'envie de ravir cette paire de lèvres tentantes et pulpeuses. Sôji n'est pas un as en mathématiques et géométrie, et pourtant, il n'a pas besoin d'être un génie pour calculer la distance qui sépare leurs deux bouches ; il sait que s'il se penche d'à peine quelques centimètres en avant, il pourra goûter à la luxure qu'il tient entre ses bras. C'est comme un péché incarné dans le corps d'une beauté, et il est en conscient : malgré tout, il ne peut pas lui résister, il ne veut pas lui résister. C'est avec un plaisir presque inconscient et malsain qu'il se laisserait tomber dans le piège, rien que pour obtenir un baiser de sa muse. S'il imaginait chaque jour la façon dont il pourrait mourir à cause de son métier plus que dangereux et risqué de yakuza, il désirait maintenant mourir empoisonné par la bouche-même de cette femme. On dit des héros qu'ils ont pu vaincre grâce à leurs épées, mais personne n'imaginerait qu'ils soient vaincus par un baiser, alors que c'est généralement ce qui arrive. Les hommes se perdent dans les courbes des corps des femmes, la volupté de leurs regards, l’espièglerie de leurs bouches.
Sôji se sent puissant et faible à la fois : autant il a l'impression de pouvoir enlever cette délicieuse inconnue en un seul mouvement, sans que personne ne crie au vol, et autant il prend conscience qu'elle a toutes les cartes en main, et que c'est elle qui mène actuellement la danse. Ce qu'en temps normal, il n'aurait pas supporté : être dominé, surtout par la gente féminine, n'était pas son passe-temps favori, il détestait ça. Mais ce soir, c'était différent, c'était un peu comme si il avait atterri dans une dimension parallèle à son monde, qu'il entrait dans le monde de sa muse sans y avoir été invité au départ. Il ne voyait rien à lui reprocher sur le fait qu'elle les guide tous deux dans les comportements à adopter, les mots à chuchoter. Il pourrait dire que c'est magique, incroyable, fascinant, il pourrait bien déployer tout un champ lexical qu'il n'arriverait toujours pas à valoir la beauté de l'instant. Autour d'eux, les convives s'étaient tus depuis longtemps, et pas un seul couple n'avait osé les rejoindre sur la piste de danse. leurs yeux étaient rivés sur eux deux, et plus particulièrement sur la fleur qui s'épanouissait timidement entre ses bras. C'était jouissif de la voir être aussi pris de court que lui, de sentir son cœur s'accélérer dans sa poitrine. Il lui procurait le même effet maladif qu'elle avait sur lui : tous deux s'intoxiquaient mutuellement, sans que ça semble être une mauvaise chose. Parce que pour le moment, le venin qui glissait des veines de l'un à l'autre les brûlaient sans les tuer, pas encore. Ils se contentaient de se consumer lentement, d'une manière presque douloureuse tant elle était lente. Sôji avait la tête entièrement vide et en même temps entièrement remplie de sa cavalière impromptue, dont la voix lui manquait déjà. Il avait à nouveau envie de poser ses lèvres contre les siennes pour lui extorquer ses propres mots, pour aspirer son souffle en espérant entendre sa voix, douce et chaude à la fois, comme si elle le caressait dans le sens du poil pour l'amadouer. Parce que c'est vrai, il était un animal sauvage, en costard-cravate, mais un animal toujours. Et ce soir, sa dresseuse semblait déterminée à faire flancher sa détermination et sa sauvagerie.
Tel un enfant, Sôji pensait réellement à l'enlever, à disparaître de cette soirée aussi ridicule que les gens qui s'y trouvaient avec elle, en la portant pour l'empêcher de s'enfuir. Même si elle n'avait pas l'air de vouloir se séparer de lui, elle non plus : lorsqu'elle lui répondit, son ton était las et presque endormi, et sa tête semblait sur le point de dodeliner sur sa poitrine. Ce qu'il n'aurait absolument pas refusé. La musique de l'orchestre fut remplacée par des airs d'accordéon mélancolique, et leur rythme de danse ralentit encore plus. C'était bientôt la fin, et Sôji ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était allé trop vite : la danse, le désir, leur proximité. La jeune femme était un peu comme un papillon, qui serait venu battre des ailes près de lui avant de s'envoler. Mais il ne comptait pas la laisser s'envoler, pas ce soir en tout cas : ses mains resserrèrent leur prise sur la taille de sa muse, tandis qu'il fredonnait dans sa gorge pour lui accorder son souhait. Pas de noms ce soir, juste une danse. Pas de formalités, juste un moment brut et direct. Le japonais mourrait littéralement d'envie de connaitre son identité, de savoir quelle boite aux lettres de la ville il avait bien pu manquer pour la manquer elle, mais il ne voulait pas la brusquer. Au moindre geste brusque, il était persuadé qu'elle s'enfuirait, se fanerait dans ses bras. Ce qui était hors de question. Lorsqu'il pencha sa tête en arrière, pour observer celui de la jeune femme, il le regretta aussitôt : elle avait, au coin de sa bouche malicieuse et certainement savoureuse, un baiser que jamais personne n'avait cueilli. Ses yeux s'assombrirent, se perdant en dessinant le contour de sa bouche, avant d'être ramené à la réalité par une soudaine note haute de l'orchestre. Il ne pouvait pas la laisser partir sans l'avoir touchée, rien qu'une fois. C'était un désir égoïste qui s'emparait désormais de lui, mais il la voulait sienne, et il s'interdisait de laisser quiconque poser ses mains sur elle. C'était son trésor, elle était sienne. « Est-ce que vous le prendriez mal si j'essayais de vous embrasser ? » s'enquit-il d'une voix affreusement basse et rauque, comme s'il avait du mal à articuler. Ce qui était le cas, car sa gorge n'avait jamais été aussi sèche que maintenant.
Iseul & Sôji
caged feelings
La grâce qui se laissai aisément deviner dans chaque mouvement de la jeune femme rendait la gorge du japonais plus sèche encore au fil des minutes qui passaient et des notes de musique qui s'enchaînaient. Il ne se rappelait même plus avoir avalé d'une traite deux verres d'alcool auparavant, car elle le rendait assoiffé comme jamais. Dans le bon sens du terme bien sûr : cette soif était agréable, délicieusement douloureuse, et il savait qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait lui permettre désormais de s'abreuver en paix. La musique, lente et romantique, collait parfaitement à l'instant, que Sôji se surprenait à vouloir faire durer le plus longtemps possible. Il savait que bientôt, tous deux seraient rappelés à leur devoir, qu'ils devraient se quitter pour trouver d'autres partenaires de danse, et quitter cet endroit. Pourtant, c'était bien loin d'être ce qu'ils souhaitaient tous deux. Le seul endroit ou Sôji voulait se réfugier était le corps de cette femme, pressé contre elle au point d'en sentir la moindre de ses formes, sentir son parfum depuis son cou et être chatouillé par des cheveux aussi lisses que soyeux. Il y avait quelque chose d'hypnotisant chez sa muse, quelque chose qui l'empêchait de lâcher son regard du sien, de délier leurs doigts et de retirer ses mains de son corps. C'était un désir comme il n'avait jamais ressenti auparavant. Il avait vu défiler bon nombre de femmes dans sa vie, au Japon, en Chine ou en Corée, mais elles étaient toutes les mêmes, toutes fades et sans-intérêt particulier. Alors que celle qu'il tenait dans ses bras attisait toutes ses pulsions primitives. Un soupir glisse hors des lèvres rouges de la jeune femme, et il est tellement proche d'elle qu'il peut le sentir sur ses propres lèvres, et c'est avec peine qu'il résiste à l'envie de ravir cette paire de lèvres tentantes et pulpeuses. Sôji n'est pas un as en mathématiques et géométrie, et pourtant, il n'a pas besoin d'être un génie pour calculer la distance qui sépare leurs deux bouches ; il sait que s'il se penche d'à peine quelques centimètres en avant, il pourra goûter à la luxure qu'il tient entre ses bras. C'est comme un péché incarné dans le corps d'une beauté, et il est en conscient : malgré tout, il ne peut pas lui résister, il ne veut pas lui résister. C'est avec un plaisir presque inconscient et malsain qu'il se laisserait tomber dans le piège, rien que pour obtenir un baiser de sa muse. S'il imaginait chaque jour la façon dont il pourrait mourir à cause de son métier plus que dangereux et risqué de yakuza, il désirait maintenant mourir empoisonné par la bouche-même de cette femme. On dit des héros qu'ils ont pu vaincre grâce à leurs épées, mais personne n'imaginerait qu'ils soient vaincus par un baiser, alors que c'est généralement ce qui arrive. Les hommes se perdent dans les courbes des corps des femmes, la volupté de leurs regards, l’espièglerie de leurs bouches.
Sôji se sent puissant et faible à la fois : autant il a l'impression de pouvoir enlever cette délicieuse inconnue en un seul mouvement, sans que personne ne crie au vol, et autant il prend conscience qu'elle a toutes les cartes en main, et que c'est elle qui mène actuellement la danse. Ce qu'en temps normal, il n'aurait pas supporté : être dominé, surtout par la gente féminine, n'était pas son passe-temps favori, il détestait ça. Mais ce soir, c'était différent, c'était un peu comme si il avait atterri dans une dimension parallèle à son monde, qu'il entrait dans le monde de sa muse sans y avoir été invité au départ. Il ne voyait rien à lui reprocher sur le fait qu'elle les guide tous deux dans les comportements à adopter, les mots à chuchoter. Il pourrait dire que c'est magique, incroyable, fascinant, il pourrait bien déployer tout un champ lexical qu'il n'arriverait toujours pas à valoir la beauté de l'instant. Autour d'eux, les convives s'étaient tus depuis longtemps, et pas un seul couple n'avait osé les rejoindre sur la piste de danse. leurs yeux étaient rivés sur eux deux, et plus particulièrement sur la fleur qui s'épanouissait timidement entre ses bras. C'était jouissif de la voir être aussi pris de court que lui, de sentir son cœur s'accélérer dans sa poitrine. Il lui procurait le même effet maladif qu'elle avait sur lui : tous deux s'intoxiquaient mutuellement, sans que ça semble être une mauvaise chose. Parce que pour le moment, le venin qui glissait des veines de l'un à l'autre les brûlaient sans les tuer, pas encore. Ils se contentaient de se consumer lentement, d'une manière presque douloureuse tant elle était lente. Sôji avait la tête entièrement vide et en même temps entièrement remplie de sa cavalière impromptue, dont la voix lui manquait déjà. Il avait à nouveau envie de poser ses lèvres contre les siennes pour lui extorquer ses propres mots, pour aspirer son souffle en espérant entendre sa voix, douce et chaude à la fois, comme si elle le caressait dans le sens du poil pour l'amadouer. Parce que c'est vrai, il était un animal sauvage, en costard-cravate, mais un animal toujours. Et ce soir, sa dresseuse semblait déterminée à faire flancher sa détermination et sa sauvagerie.
Tel un enfant, Sôji pensait réellement à l'enlever, à disparaître de cette soirée aussi ridicule que les gens qui s'y trouvaient avec elle, en la portant pour l'empêcher de s'enfuir. Même si elle n'avait pas l'air de vouloir se séparer de lui, elle non plus : lorsqu'elle lui répondit, son ton était las et presque endormi, et sa tête semblait sur le point de dodeliner sur sa poitrine. Ce qu'il n'aurait absolument pas refusé. La musique de l'orchestre fut remplacée par des airs d'accordéon mélancolique, et leur rythme de danse ralentit encore plus. C'était bientôt la fin, et Sôji ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était allé trop vite : la danse, le désir, leur proximité. La jeune femme était un peu comme un papillon, qui serait venu battre des ailes près de lui avant de s'envoler. Mais il ne comptait pas la laisser s'envoler, pas ce soir en tout cas : ses mains resserrèrent leur prise sur la taille de sa muse, tandis qu'il fredonnait dans sa gorge pour lui accorder son souhait. Pas de noms ce soir, juste une danse. Pas de formalités, juste un moment brut et direct. Le japonais mourrait littéralement d'envie de connaitre son identité, de savoir quelle boite aux lettres de la ville il avait bien pu manquer pour la manquer elle, mais il ne voulait pas la brusquer. Au moindre geste brusque, il était persuadé qu'elle s'enfuirait, se fanerait dans ses bras. Ce qui était hors de question. Lorsqu'il pencha sa tête en arrière, pour observer celui de la jeune femme, il le regretta aussitôt : elle avait, au coin de sa bouche malicieuse et certainement savoureuse, un baiser que jamais personne n'avait cueilli. Ses yeux s'assombrirent, se perdant en dessinant le contour de sa bouche, avant d'être ramené à la réalité par une soudaine note haute de l'orchestre. Il ne pouvait pas la laisser partir sans l'avoir touchée, rien qu'une fois. C'était un désir égoïste qui s'emparait désormais de lui, mais il la voulait sienne, et il s'interdisait de laisser quiconque poser ses mains sur elle. C'était son trésor, elle était sienne. « Est-ce que vous le prendriez mal si j'essayais de vous embrasser ? » s'enquit-il d'une voix affreusement basse et rauque, comme s'il avait du mal à articuler. Ce qui était le cas, car sa gorge n'avait jamais été aussi sèche que maintenant.
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Dim 21 Déc - 3:32 Citer EditerSupprimer
song▬ Il est apparut d'un seul coup, sorti de nul part. Je ne l'avais pas vu de la soirée, je ne l'avais jamais encore vu avant. Parmi tout ces visages, je ne distinguais pas le sien, aux traits fins. Parmi toute ces mains tendues, je ne reconnaissais pas la sienne, à la douce poigne. Parmi tout ces voix, la sienne ne faisait pas écho, pourtant mélodieuse. Non ; un parfait étranger. Un parfait étranger m'avait saisi et emmené dans les méandres d'un plaisir bien simple et pourtant si singulier. Il me semblait que j'avais relâché toute la pression qu'un je ne sais quoi exerçait sur moi en ce moment. Prise de légèreté, c'est comme si un vent frais avait balayé de mon âme tout mes tracas, même les plus insignifiants. Allant du linge que j'avais oublié de plier avant de partir, jusqu'à ce monde qui m'était devenu, en l'espace d'un instant, trop accablant. Tout n'était plus que beauté, calme et volupté. Le plus détestable des personnages s’effaçait de mon tableau, la plus sombre des couleurs laissait place à une teinte plus chaleureuse et égayée. Le vin qui me semblait rugueux, a l'air de m'avoir laissé un goût onctueux en bouche. Un goût divin, comme si on m'avait versé les larmes d'un poète dans la gorge. Comme si, je voulais qu'il pleure toute les larmes de son corps, encore et encore...
Ses yeux trop longtemps restés plantés dans les miens, ne m'étaient pourtant pas inconnus. Je restai accroché à son sombre regard, qui était la seule chose familière chez lui. Deux prunelles noires, qui me fixaient sans paresse. J'aurais juré les avoir déjà vu, car elles réveillent en moi de fortes émotions. Des émotions qui n'ont pas de noms, des émotions que j'avais presque enterrées dans le cimetière de mon âme. La musique était traînante, belle, je me sentais m'abandonner complètement.
J'ai toujours eu ce côté sensible, ce côté tendre, qu'on ne pouvait me reprocher que très rarement. Si je tombe dans les bras des plus triste des hommes, si j'offre un baiser au plus carnassier ou mon corps au plus tourmenté, moi en revanche je ne réponds à aucun sentiment. Je ne me sens pas pleine de quelque chose, pas satisfaite. J'ai apporté un peu de douceur à ceux qui en avaient besoin. Pourtant je n'ai toujours pas trouvé de bras pour me bercer. Diverses occasions se sont présentés à moi, j'aurais pu faire bien des choses si je le voulais. Mais non, j'étais simplement là. Je continuais ce jeu de charme. Je laissais ces âmes se nourrir de la mienne, de ma chair, de mes entrailles. Je voyais naître des sourires, sincères qui plus est. Pourtant cela ne devait pas me suffire. Si ça me suffisait, je ne serai sans doute pas là.
Une musique plus énergique retentit, et le brouhaha incessant repris. Le monde se mit à tourner autour de nous à nouveau, et nous restâmes pourtant là avec mon illustre inconnu. Enracinés, ma main ne s'était pas défait de cette étreinte. L'étreinte de nos mains ne s'était pas défaite et je sentais encore sa main masculine au creux de mes reins. A la fin de cette union, j'étire mes lèvres rouges en le regardant avec une pointe d'espièglerie. Je ne pus m'empêcher de les étirer un peu plus en entendant ces dernières paroles. J'aurais pus m'offusquer de tels mots. Sauf que j'étais si enivré, que je ne me fâchai pas. Je me défis simplement de notre position puis reculai un peu en lui disant : « Disparaissons d'abord. J'étouffe ici, pas vous? »
Sans lui avoir laissé le temps de répondre quoi que ce soit, je me mêlai à la foule. Je ne laissai personne m'approcher, je n'avais qu'un seul but, sortir d ici. J'allai directement au vestiaire pour reprendre mon châle et mon sac puis je sortis sans prévenir personne. Je ne me précipitai pas, prenais mon temps pour que ça ne paraisse pas trop louche. Mais je sentais le regard pesant de Tae Won sur moi, même si je ne le voyais guère. Qu'il aille se faire voir.
Une fois munie de mes biens je descendis dans le jardin de l'immense villa. J'étais bien décidée à ne plus remettre les pieds à l'intérieur de la soirée, et rentrer bientôt.
J'allai me perdre un peu plus loin. Là où mes pieds me menaient. Je m'assied sur un petit banc, derrière un buisson, une fois que je me jugeai assez loin. La cigarette fumait à l’extrémité de mes lèvres, la fumée grisâtre dansait dans la pénombre puis disparaissait dans l'air.
Je ne sais pas trop si je l'attendais. Est ce que je devrais l'attendre ? Est-ce que je devrais me consacrer un instant de solitude, rentrer ? Je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir à la question, car j'entendis des bruits de pas non loin. Je sursautai d'abord, puis scrutai ensuite la silhouette qui avançait vers moi, en crachant ma fumée par les narines. Soudain, je me sentis tout à fait impuissante, assise sur mon banc en pierre. Il était là, il faisait parti du vrai monde à présent. Il n'était plus une passade, il n'était plus une simple danse. Il devenait de plus en plus imposant, et j'en fus très étrangement effrayé le temps d'une seconde. Avant d'essayer de parler, je tirai à nouveau sur mon cylindre de nicotine. « Je.. j'avais besoin de sortir de là vous m'en excuserez. »
Je le regardai alors qu'il se tenait encore dans l'obscurité, debout, silencieux. Son beau visage allait-il m'apparaître plus clairement ? Ou devrai-je me délecter d'un frais et exquis souvenir ?
mental breakdown
song▬ Il est apparut d'un seul coup, sorti de nul part. Je ne l'avais pas vu de la soirée, je ne l'avais jamais encore vu avant. Parmi tout ces visages, je ne distinguais pas le sien, aux traits fins. Parmi toute ces mains tendues, je ne reconnaissais pas la sienne, à la douce poigne. Parmi tout ces voix, la sienne ne faisait pas écho, pourtant mélodieuse. Non ; un parfait étranger. Un parfait étranger m'avait saisi et emmené dans les méandres d'un plaisir bien simple et pourtant si singulier. Il me semblait que j'avais relâché toute la pression qu'un je ne sais quoi exerçait sur moi en ce moment. Prise de légèreté, c'est comme si un vent frais avait balayé de mon âme tout mes tracas, même les plus insignifiants. Allant du linge que j'avais oublié de plier avant de partir, jusqu'à ce monde qui m'était devenu, en l'espace d'un instant, trop accablant. Tout n'était plus que beauté, calme et volupté. Le plus détestable des personnages s’effaçait de mon tableau, la plus sombre des couleurs laissait place à une teinte plus chaleureuse et égayée. Le vin qui me semblait rugueux, a l'air de m'avoir laissé un goût onctueux en bouche. Un goût divin, comme si on m'avait versé les larmes d'un poète dans la gorge. Comme si, je voulais qu'il pleure toute les larmes de son corps, encore et encore...
Ses yeux trop longtemps restés plantés dans les miens, ne m'étaient pourtant pas inconnus. Je restai accroché à son sombre regard, qui était la seule chose familière chez lui. Deux prunelles noires, qui me fixaient sans paresse. J'aurais juré les avoir déjà vu, car elles réveillent en moi de fortes émotions. Des émotions qui n'ont pas de noms, des émotions que j'avais presque enterrées dans le cimetière de mon âme. La musique était traînante, belle, je me sentais m'abandonner complètement.
J'ai toujours eu ce côté sensible, ce côté tendre, qu'on ne pouvait me reprocher que très rarement. Si je tombe dans les bras des plus triste des hommes, si j'offre un baiser au plus carnassier ou mon corps au plus tourmenté, moi en revanche je ne réponds à aucun sentiment. Je ne me sens pas pleine de quelque chose, pas satisfaite. J'ai apporté un peu de douceur à ceux qui en avaient besoin. Pourtant je n'ai toujours pas trouvé de bras pour me bercer. Diverses occasions se sont présentés à moi, j'aurais pu faire bien des choses si je le voulais. Mais non, j'étais simplement là. Je continuais ce jeu de charme. Je laissais ces âmes se nourrir de la mienne, de ma chair, de mes entrailles. Je voyais naître des sourires, sincères qui plus est. Pourtant cela ne devait pas me suffire. Si ça me suffisait, je ne serai sans doute pas là.
Une musique plus énergique retentit, et le brouhaha incessant repris. Le monde se mit à tourner autour de nous à nouveau, et nous restâmes pourtant là avec mon illustre inconnu. Enracinés, ma main ne s'était pas défait de cette étreinte. L'étreinte de nos mains ne s'était pas défaite et je sentais encore sa main masculine au creux de mes reins. A la fin de cette union, j'étire mes lèvres rouges en le regardant avec une pointe d'espièglerie. Je ne pus m'empêcher de les étirer un peu plus en entendant ces dernières paroles. J'aurais pus m'offusquer de tels mots. Sauf que j'étais si enivré, que je ne me fâchai pas. Je me défis simplement de notre position puis reculai un peu en lui disant : « Disparaissons d'abord. J'étouffe ici, pas vous? »
Sans lui avoir laissé le temps de répondre quoi que ce soit, je me mêlai à la foule. Je ne laissai personne m'approcher, je n'avais qu'un seul but, sortir d ici. J'allai directement au vestiaire pour reprendre mon châle et mon sac puis je sortis sans prévenir personne. Je ne me précipitai pas, prenais mon temps pour que ça ne paraisse pas trop louche. Mais je sentais le regard pesant de Tae Won sur moi, même si je ne le voyais guère. Qu'il aille se faire voir.
Une fois munie de mes biens je descendis dans le jardin de l'immense villa. J'étais bien décidée à ne plus remettre les pieds à l'intérieur de la soirée, et rentrer bientôt.
J'allai me perdre un peu plus loin. Là où mes pieds me menaient. Je m'assied sur un petit banc, derrière un buisson, une fois que je me jugeai assez loin. La cigarette fumait à l’extrémité de mes lèvres, la fumée grisâtre dansait dans la pénombre puis disparaissait dans l'air.
Je ne sais pas trop si je l'attendais. Est ce que je devrais l'attendre ? Est-ce que je devrais me consacrer un instant de solitude, rentrer ? Je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir à la question, car j'entendis des bruits de pas non loin. Je sursautai d'abord, puis scrutai ensuite la silhouette qui avançait vers moi, en crachant ma fumée par les narines. Soudain, je me sentis tout à fait impuissante, assise sur mon banc en pierre. Il était là, il faisait parti du vrai monde à présent. Il n'était plus une passade, il n'était plus une simple danse. Il devenait de plus en plus imposant, et j'en fus très étrangement effrayé le temps d'une seconde. Avant d'essayer de parler, je tirai à nouveau sur mon cylindre de nicotine. « Je.. j'avais besoin de sortir de là vous m'en excuserez. »
Je le regardai alors qu'il se tenait encore dans l'obscurité, debout, silencieux. Son beau visage allait-il m'apparaître plus clairement ? Ou devrai-je me délecter d'un frais et exquis souvenir ?
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Re: still waiting for you - ft. Iseul la belle | Mar 23 Déc - 15:28 Citer EditerSupprimer
Elle s'enfuit, elle s'envole loin de lui. Une alarme sonna bruyamment dans son esprit tandis qu'elle se défaisait de ses bras, pour lui glisser quelques mots avant de se mêler à la foule les entourant. Perdu, Sôji essaya de la retrouver parmi les robes et bijoux autour de lui, mais tout se ressemblait désormais : elle avait renversée son monde à l'envers, au point ou même l'alcool qu'il avait dans les veines ne pouvait pas le ramener à la réalité. Elle avait dit qu'ils devaient disparaître avant toute chose, mais qu'entendait-elle par là ? Il sut ce qu'elle voulait dire, lorsqu'il aperçut un pan de sa robe verte glisser derrière les colonnes menant à la sortie de la salle. Elle avait surement du s'abriter à l'extérieur. Maintenant qu'il reprenait son souffle, qu'il n'avait même pas pris conscience d'avoir gardé dans sa gorge, il se sentait mieux. Elle avait totalement raison : la musique lui cassait les oreilles, désormais, et tous les murmures autour de lui l'irritaient à un point qu'il n'imaginait même pas. Alors, il décida de rejoindre la jeune femme, en jouant des coudes parmi la foule de danseurs pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie. Bien sûr, comme par hasard, il fut interpellé à mi-chemin de la sortie par des hommes de haute stature, que son père connaissait. Sôji serra des mains par dizaines, dont il ne reconnaissait même pas les visages des propriétaires : toute son attention était portée sur l'extérieur de la salle de bal, ou il imaginait sa muse l'attendre. Ou peut-être était-elle déjà repartie ? Un frisson parcourut son échine rien qu'en y pensant, et il s'excusa de la façon la plus impolie possible pour se ruer dehors. Au diable les règles, les normes, son père et le clan. Il avait une vie, et il s'était promis de la vivre en revenant en Corée. Et ce soir, il avait retrouvé la flamme qui consumait son cœur depuis longtemps, et il n'était pas prêt de la laisser s'éteindre sans faire un seul geste pour la rallumer de nouveau.
Lorsqu'il pose le pied sur la pelouse du jardin, une légère bise froide l'accueille, et il frissonne bien malgré tout. Forcément, comme il se rendait à une fête mondaine, il n'avait pas prévu de vêtements chauds, et il n'avait pas pris sa veste en cuir, qui devait reposer sagement dans son placard. Mais le froid disparut rapidement, remplacé par l'excitation et l'impatience de retrouver sa partenaire de danse. Après avoir parcouru le jardin de fond en comble, le japonais finit par la retrouver, assisse d'une façon affreusement élégante et gracieuse sur un banc en pierre, dissimulé par un imposant buisson. Nul doute qu'il ne l'aurait jamais retrouvé s'il n'était pas aussi curieux. Il s'approcha sans faire de bruits, ses chaussures comme des coussinets de chat sur l'herbe humide. Il n'avait pas envie qu'elle le remarque tout de suite, à vrai dire. La contempler de loin était un plaisir suffisant, un trophée amplement satisfaisant. Et il se retrouvait encore à se demander pourquoi diable il ne l'avait jamais remarqué avant. Parce que c'était une femme magnifique, comme il en voyait peu, voir jamais dans cette ville. Bien sûr, les autres femmes étaient belles, mais elles étaient toutes si banales et fades. Alors que cette femme opérait sur lui une sorte d'attraction à laquelle il ne pouvait et ne voulait pas résister. Serait-elle une sorte d'enchanteresse ayant pris possession de son cœur ? Parce que cela y ressemblait beaucoup.
Finalement, elle entendit ses pas, et se retourna vers lui. Il ne la voyait que de dos, mais la voir de face était encore plus beau que tout ce qu'il avait jamais vu. Il se demandait si un jour, il serait vraiment autorisé à poser ses doigts sur ces joues pâles, à se perdre dans ces yeux sombres et brillants à la fois. Cette femme était un trésor, et même s'il ne pouvait se vanter de l'avoir trouvé le premier, il voulait la garder rien que pour lui. L'illusion de l'alcool et de la danse s'éteint peu à peu, pour les coller dans le décor de la vraie vie. Et Sôji se sent presque reconnaissant envers la vie pour avoir rendu un tel chef d'oeuvre réel. Et elle lui semblait plus fragile que jamais, dans l'obscurité, son visage uniquement éclairé par la lumière orange et brûlante de sa cigarette, dont elle tire une fumée grise, qu'il regarde couler avec délice sur ses lèvres rouges, comme une cascade. Il hoche la tête à ses mots, le corps encore engourdi - par le froid, ou par elle, qui sait. Il se décide à s'approcher, et s'installe doucement sur le banc à ses cotés, ses yeux déviant de son visage sur ses épaules nues. « N'avez-vous donc pas froid ? » lui demanda-t-il d'un ton inquiet. Il aurait pu, il lui aurait volontiers offert ses vêtements, mais se dévêtir en présence d'une telle femme lui semblait la chose la plus inappropriée du monde, tout comme sa demande de l'embrasser. Seulement, il n'avait rien d'autre à lui tendre pour la réchauffer, si ce n'est ses propres mains, et sincèrement, bien qu'il meure d'envie de la toucher, il ne s'autoriserait pas à le faire aussi librement.
Iseul & Sôji
caged feelings
Elle s'enfuit, elle s'envole loin de lui. Une alarme sonna bruyamment dans son esprit tandis qu'elle se défaisait de ses bras, pour lui glisser quelques mots avant de se mêler à la foule les entourant. Perdu, Sôji essaya de la retrouver parmi les robes et bijoux autour de lui, mais tout se ressemblait désormais : elle avait renversée son monde à l'envers, au point ou même l'alcool qu'il avait dans les veines ne pouvait pas le ramener à la réalité. Elle avait dit qu'ils devaient disparaître avant toute chose, mais qu'entendait-elle par là ? Il sut ce qu'elle voulait dire, lorsqu'il aperçut un pan de sa robe verte glisser derrière les colonnes menant à la sortie de la salle. Elle avait surement du s'abriter à l'extérieur. Maintenant qu'il reprenait son souffle, qu'il n'avait même pas pris conscience d'avoir gardé dans sa gorge, il se sentait mieux. Elle avait totalement raison : la musique lui cassait les oreilles, désormais, et tous les murmures autour de lui l'irritaient à un point qu'il n'imaginait même pas. Alors, il décida de rejoindre la jeune femme, en jouant des coudes parmi la foule de danseurs pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie. Bien sûr, comme par hasard, il fut interpellé à mi-chemin de la sortie par des hommes de haute stature, que son père connaissait. Sôji serra des mains par dizaines, dont il ne reconnaissait même pas les visages des propriétaires : toute son attention était portée sur l'extérieur de la salle de bal, ou il imaginait sa muse l'attendre. Ou peut-être était-elle déjà repartie ? Un frisson parcourut son échine rien qu'en y pensant, et il s'excusa de la façon la plus impolie possible pour se ruer dehors. Au diable les règles, les normes, son père et le clan. Il avait une vie, et il s'était promis de la vivre en revenant en Corée. Et ce soir, il avait retrouvé la flamme qui consumait son cœur depuis longtemps, et il n'était pas prêt de la laisser s'éteindre sans faire un seul geste pour la rallumer de nouveau.
Lorsqu'il pose le pied sur la pelouse du jardin, une légère bise froide l'accueille, et il frissonne bien malgré tout. Forcément, comme il se rendait à une fête mondaine, il n'avait pas prévu de vêtements chauds, et il n'avait pas pris sa veste en cuir, qui devait reposer sagement dans son placard. Mais le froid disparut rapidement, remplacé par l'excitation et l'impatience de retrouver sa partenaire de danse. Après avoir parcouru le jardin de fond en comble, le japonais finit par la retrouver, assisse d'une façon affreusement élégante et gracieuse sur un banc en pierre, dissimulé par un imposant buisson. Nul doute qu'il ne l'aurait jamais retrouvé s'il n'était pas aussi curieux. Il s'approcha sans faire de bruits, ses chaussures comme des coussinets de chat sur l'herbe humide. Il n'avait pas envie qu'elle le remarque tout de suite, à vrai dire. La contempler de loin était un plaisir suffisant, un trophée amplement satisfaisant. Et il se retrouvait encore à se demander pourquoi diable il ne l'avait jamais remarqué avant. Parce que c'était une femme magnifique, comme il en voyait peu, voir jamais dans cette ville. Bien sûr, les autres femmes étaient belles, mais elles étaient toutes si banales et fades. Alors que cette femme opérait sur lui une sorte d'attraction à laquelle il ne pouvait et ne voulait pas résister. Serait-elle une sorte d'enchanteresse ayant pris possession de son cœur ? Parce que cela y ressemblait beaucoup.
Finalement, elle entendit ses pas, et se retourna vers lui. Il ne la voyait que de dos, mais la voir de face était encore plus beau que tout ce qu'il avait jamais vu. Il se demandait si un jour, il serait vraiment autorisé à poser ses doigts sur ces joues pâles, à se perdre dans ces yeux sombres et brillants à la fois. Cette femme était un trésor, et même s'il ne pouvait se vanter de l'avoir trouvé le premier, il voulait la garder rien que pour lui. L'illusion de l'alcool et de la danse s'éteint peu à peu, pour les coller dans le décor de la vraie vie. Et Sôji se sent presque reconnaissant envers la vie pour avoir rendu un tel chef d'oeuvre réel. Et elle lui semblait plus fragile que jamais, dans l'obscurité, son visage uniquement éclairé par la lumière orange et brûlante de sa cigarette, dont elle tire une fumée grise, qu'il regarde couler avec délice sur ses lèvres rouges, comme une cascade. Il hoche la tête à ses mots, le corps encore engourdi - par le froid, ou par elle, qui sait. Il se décide à s'approcher, et s'installe doucement sur le banc à ses cotés, ses yeux déviant de son visage sur ses épaules nues. « N'avez-vous donc pas froid ? » lui demanda-t-il d'un ton inquiet. Il aurait pu, il lui aurait volontiers offert ses vêtements, mais se dévêtir en présence d'une telle femme lui semblait la chose la plus inappropriée du monde, tout comme sa demande de l'embrasser. Seulement, il n'avait rien d'autre à lui tendre pour la réchauffer, si ce n'est ses propres mains, et sincèrement, bien qu'il meure d'envie de la toucher, il ne s'autoriserait pas à le faire aussi librement.
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