Logan & Seoji
you could be my super hero, tonight.
S’il avait eu la lucidité requise, probablement qu’il se serait offert une magnifique claque en pleine gueule. Reprend tes esprits, Logan, qu’est-ce qui te prend? Qu’est-ce qui se glisse entre tes deux neurones pour que tu décides de prendre un coup avec des inconnus. Et surtout que tu demandes à l’un de tes amis de venir te chercher. C’était le comble. Son index se glissa doucement contre ses lèvres lorsque son aîné lui demanda de se taire par peur de dire plus de conneries qu’il n’en disait déjà. C’était peut-être mieux ainsi. C’était une chose qu’il devrait lui demander, un jour. Le nombre de connerie qu’il avait pu lui dire en étant saoul. Ça valait probablement son pesant d’or et Seoji… À y repenser, Seoji avait probablement honte de l’Anglais. À devoir le traîner ainsi, un peu n’importe quand. À supporter le jeune homme indécent qu’il devenait lorsque l’alcool prenait le contrôle. À le sortir de situations sans queue ni tête alors qu’il était totalement inconscient du pétrin dans lequel il se mettait.

C’est en secouant légèrement la tête que le jeune Wonsungi sembla retrouver ses esprits. Qu’il sembla reprendre le contrôle sur son corps alors qu’il croisait lentement ses bras contre son torse, gonflant les joues à la manière d’un enfant. « Je peux marcher… » Murmura-t-il, comme si la proposition de son ami le mettait mal à l’aise. Pourquoi donc? Ce n’était pourtant pas la première fois que cette situation se présentait. Seoji avait dû le ramener chez lui alors que Logan avait prit une cuite mémorable – d’ailleurs, il n’en avait plus aucun souvenir. Mais repenser au fardeau qu’il imposait au jeune homme faisait naître en lui une sorte de réticence à abuser de lui. Après avoir passé un moment à se torturer les lèvres du bout des dents, le jeune Wonsungi s’avança et passa ses bras au cou de son ami, nichant d’ailleurs son visage au creux de celui-ci, acceptant sans rien dire l’offre qu’il lui avait proposée. C’était probablement plus sage ainsi. « Je préfèrerais être sur ta banquette arrière que la leur… » Marmonna-t-il au creux de son cou, ses yeux, lourds de fatigue et d’alcool, s’étant déjà fermés. Et voilà, ça commençait. Par chance, son dortoir ne se trouvait pas trop loin de l’Izakaya, ce qui rendrait la tâche franchement plus simple pour son sauveur. Il n’aurait pas besoin de le supporter trop longtemps. Pas besoin de supporter ses avances trop longtemps, surtout. Et pourtant, il avait murmuré ces dernières paroles sur un ton tellement innocent que le double sens qu’elles portaient aurait pu être ignoré. Mais probablement que Seoji le capterait aisément. C’est en gonflant de nouveau les joues que Logan marmonna un « En plus, t’aurais pas besoin de me traîner, ce serait plus simple… », poussant une léger rire en se rendant compte qu’il lui donnait des conseils sur comment venir le chercher. Alors que son ami était très bien placé pour lui donner des conseils sur comment ne pas se défoncer trop la gueule et se foutre dans la merde. Tout compte fait, marcher lui aurait peut-être fait du bien. Son ami ne semblait pas avoir trop de mal à le porter, mais il se sentait encore plus comme un fardeau. « Dis moi ce que je te dois. Mh. Pour être venu me chercher si souvent. » Il s’attendait à ce que Seoji ne lui demande rien en retour. Mentalité asiatique, disons. Et puis après toutes ces fois où le jeune homme était venu le chercher pour le ramener à son dortoir, il ne lui avait jamais rien demandé en retour. « Je ferai n’importe quoi pour me racheter, je te jure… » Et il sentait que sa « dette » commençait à peser lourd. Pas qu’il en ait vraiment une, mais mentalement… Toute cette histoire lui pesait sur la conscience.

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Logan & Seoji
you're like the worst when you're drunk
Sôji ne savait pas si donner des leçons de tenue après avoir ingurgité une certaine dose d'alcool était une profession correcte et légale, mais il songeait sérieusement à instaurer un business de ce genre en regardant Logan essayer de marcher tout seul. Oh, et puis il n'y avait pas que lui, hein, il ne fallait pas non plus croire que l'Anglais était le seul homme sur terre capable d'agir aussi bêtement en étant saoul. Combien en avait-il vu, lors de soirées, qui terminaient mal. La dernière fois avait certainement été la plus ridicule qu'il ait jamais vu jusque-là : un type avait été retrouvé dans la décharge, parce que ce con avait eu la bonne idée de s'endormir dans une poubelle en croyant que c'était son studio. Et il s'était fait transporter comme un débile jusqu'à la décharge, ou il avait encore dormi plusieurs heures dans la merde, avant de se réveiller et commencer à paniquer. En même temps, il y a de quoi, se réveiller dans une décharge est pas un truc très habituel, même pour les tarés et drogués du coin. Et puis, devenir aussi loufoque rien qu'en buvant de l'alcool, quoi. Un peu de tenue messieurs et mesdames, c'est pas trop vous demander d'essayer de ne pas vous vomir dessus après un verre de tequila, si ? Il aurait pu abandonner le wonsugi ici, et le laisser rentrer avec des inconnus et très probablement finir dans un lit qui n'était pas le sien. Mais il y avait ce sentiment étrange qui secouait ses tripes et son cerveau à chaque fois qu'il posait les yeux sur Logan, et cette petite voix qui criait dans sa tête de l'aider. Allez savoir pourquoi, mais il ressentait le besoin et le désir de s'occuper du jeune homme. Peut-être parce qu'il était fragile à ses yeux. Sôji ne comprenait pas lui-même d'ou lui venait cette empathie envers le jeune homme. Mais il savait juste qu'il comptait énormément à ses yeux, et qu'il voulait le protéger contre les dangers extérieurs. Bien sûr, il avait Sora, sa magnifique petite sœur, sa chère princesse, la prunelle de ses yeux. Mais Logan était un peu comme le petit frère qu'il n'avait jamais eu, et qu'il n'aurait certainement jamais.

Comme Logan hésitait de plus en plus à monter sur son dos, marmonnant des choses stupides comme quoi il pouvait marcher, le yakuza se retourna pour lui lancer un regard sévère. « Tu monte maintenant ou je t'attrape par une jambe et je te traîne jusqu'à ta fraternité comme ça. » le menaça-t-il d'un ton sérieux. Il n'avait pas de temps à perdre avec ces bêtises, et puis, qui sait si Logan n'allait pas véritablement refuser son aide, et essayer de se débrouiller par lui-même. Cela lui était déjà arrivé, lors d'une de ses cuites, de refuser de se laisser aider, et de s'éloigner en titubant et en se cognant contre un peu tout ce qui se trouvait sur son chemin. Disons que Sôji avait passé le plus clair de sa soirée à tirer sur sa manche pour lui éviter de se fracasser la tête contre des lampadaires. Logan n'avait gardé aucun souvenir de cette soirée, et c'était peut-être mieux à vrai dire. Il aurait surement trop honte de lui en se réveillant pour oser sortir à nouveau. Finalement, les bras de Logan s'enroulèrent autour de son cou, et Sôji frissonna en sentant son petit nez tout froid se coller à son cou. Il s'assura d'un bref coup d’œil que son dongsaeng était bien installé, avant de se relever, attrapant l'intérieur de ses genoux pour l'empêcher de glisser. La route allait être longue, songea-t-il lorsque le wonsugi revint sur l'histoire de la banquette arrière, en suggérant qu'il serait bien mieux sur la sienne que la leur. Sa fraternité n'avait beau être qu'à quelques km d'ici, avec des sous-entendus de ce genre, la balade risquait de prendre une éternité. « Donc, tu insinue par là que je devrais m'acheter une voiture rien que pour venir te chercher quand tu est bourré ? C'est plutôt toi qui devrais essayer de ne plus te saouler comme ça » plaisanta-t-il en éclatant d'un rire bruyant et lourd. Il avait passé son permis lorsqu'il était adolescent et encore au japon, mais il n'avait pas acheté de voiture, car il préférait les deux-roues à ces dernières. Et puis, acheter une voiture simplement pour ramener Logan chez lui lorsqu'il allait faire un tour dans les bars de la ville...c'était peut-être un petit peu trop demandé, comparé au prix d'une voiture de nos jours. Logan abandonnait ses avances, et il devenait tout d'un coup plus sérieux, Sôji le sentait au ton grave de sa voix. Ou alors c'était l'alcool qui lui avait endommagé la gorge ? Il était un peu perdu, désormais. Sa tête cogna légèrement celle de Logan lorsqu'il la renversa volontairement en arrière, pour le faire taire. « Arrête tes bêtises. Tu ne me dois rien, je fais ça parce que je le veux, c'est tout. » dit-il tout aussi sérieusement, en alignant ses pas soigneusement sur le trottoir, évitant les moindres imperfections dans le béton qui les feraient tous deux tomber. « Et si tu tiens tant que ça à te racheter, alors arrête d'essayer d'être quelqu'un que tu n'est pas. Parce que ce Logan complètement pété, celui que je porte en ce moment-même, c'est pas le Logan que je connais. »

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Logan & Seoji
you could be my super hero, tonight.

Il n’avait pas hésité longtemps, pour être franc. Il savait parfaitement que Seoji avait de l’autorité, beaucoup plus que lui pouvait en avoir, et qu’il valait mieux marcher dans le même sens que lui plutôt que d’aller à contre courant. Et étonnamment, il le laissa parler. Il ne ramena pas l’idée de la voiture, non plus. C’était tiré par les cheveux et complètement insensé. Jamais il ne le forcerait à s’acheter une voiture dans le seul but de venir le chercher. Il avait besoin d’un ami, pas d’un chauffeur, et c’est précisément ce qu’était Seoji. Un ami auquel il tenait énormément et qu’il ne voulait absolument pas voir partir.

Aish.. Le bout de son nez se retroussa légèrement lorsque la tête de son aîné se cogna contre la sienne, lui intimant ainsi de se fermer la gueule. C’était, en effet, un moyen très efficace. Peut-être plus que les mots, parce que son crâne le faisait extrêmement souffrir, à cet instant précis. Il sentait déjà que le lendemain serait pénible à supporter. Qu’il passerait probablement cette dite journée à se morfondre dans son lit parce qu’il ne savait prendre que de mauvaises décisions. Son visage se nicha de nouveau au creux de cou de son ami, ayant laissé le silence s’installer entre eux, silence brisé uniquement par les bruits ambiants. Seoji avait raison. Seoji avait toujours raison, dans des moments comme celui-ci. « Tu veux m’aider…? » C’est un fin murmure qu’il laissa tomber au creux de son oreille, le bout de son nez se frottant d’ailleurs contre son lobe. Il était saoul, oui. Mais pas assez, il faut croire, puisqu’il reconnu que son ami avait parfaitement raison. Son quotidien était chamboulé par ces sorties un peu trop fréquentes, ces déboires un peu trop extrêmes. Cette envie de plaisirs extrêmes qui ne semblaient jamais s’assouvir, peu importe ce qu’il essayait. Cette impression d’être totalement vide à l’intérieur, comme si la flamme qui l’habitait autrefois n’arrivait plus à s’allumer. « Je n’en peux plus. Rappelles-moi qui je suis, Seoji. J’ai besoin de toi… » C’était peut-être beaucoup à demander. Un peu comme s’il lui demandait de lui offrir la lune, alors qu’il savait que c’était parfaitement impossible. Déjà qu’il lui en imposait beaucoup, même si le plus vieux prétendait que ça ne le dérangeait pas. La prise du Wonsungi se raffermi légèrement contre le cou de son aîné alors qu’il ouvrait de nouveau les yeux, voyant la silhouette de son dortoir se dresser lentement devant eux. Voilà. Lap lus longue partie du chemin avait été parcourue. « J’ai une faveur à te demander… » Murmura-t-il une nouvelle fois, pliant et dépliant mécaniquement ses doigts engourdis par le froid ambiant, une fine buée blanche de dégageant de ses lèvres chaque fois qu’il expirait. Sans qu’il ne sache trop pourquoi, une boule se formait au creux de sa gorge. « Tu peux.. Rester à dormir, ce soir…? » S’accrocher à la veste de son ami vu son seul réflexe, le seul geste incitatif qu’il pu faire pour lui montrer à quel point il en avait de besoin. La chambre était probablement vide, il y avait trois autres lits que le jeune homme pouvait utiliser. Et, surtout, il n’avait pas envie de se retrouver seul. Pas tout de suite. « Tu vis loin, il fait froid. Je t’en prie… » Son ton s’était plus faible, suppliant, tout comme sa demande l’était. Ça n’allait plus et son ami s’en était probablement rendu compte depuis le début.

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Logan & Seoji
you're like the worst when you're drunk
Il y avait quelque chose qui n'allait plus avec Logan, ces derniers temps, et Sôji n'avait surement pas été le dernier à le remarquer. Il passait désormais le plus clair de son temps à se perdre dans des délires extrêmes comme ceux-là : il se bourrait la gueule jusqu'à n'en plus pouvoir marcher ou parler, se faisait ramener par des inconnus. Le japonais avait vu le changement en silence, le constatant simplement de ses propres yeux, sans pouvoir dire quoi que ce soit. Parce qu'il n'avait aucune idée de ce qui arrivait au wonsugi, et il ne voulait pas le forcer. Généralement, c'est ce qu'il ferait, il essaierait de le faire parler. Mais ce soir, il se refusait à le faire. Parce que Logan avait l'air fatigué, qu'il devait avoir très certainement mal à la tête à cause de l'alcool dans son sang, et surtout, qu'il avait l'air blessé. Sôji s'en rendait compte, comme les bras de Logan se resserraient autour de son cou. Il était devenu fragile, terriblement fragile. Le yakuza tremble à nouveau, et cette fois-ci non pas à cause du froid, mais parce que Logan vient de frotter son nez contre son oreille. Non, il trouvera toujours cela bizarre avec un homme, qu'il soit son petit frère ou non. « Bien sûr que je veux t'aider, tu sais que je suis là pour ça. » dit-il doucement, la voix aussi basse que celle de Logan, qui n'était déjà plus qu'un murmure derrière lui. Il ne savait pas si c'était l'ambiance qui s'adoucissait au fur et à mesure qu'ils parlaient et se rapprochaient de la fin de leur petit voyage, ou alors parce que Logan avait mal au crâne. Comme Sôji remonta les jambes de Logan, qui glissait dans son dos, il prit conscience de sa légèreté, et ses sourcils se froncèrent encore plus. Est-ce que c'était juste lui, ou il avait aussi perdu un peu de poids? Les prochains mots de Logan le gardèrent silencieux, et il se raidit par réflexe. Il ne savait pas ce que le jeune anglais lui demandait très exactement par là, mais toujours est-il que ça lui laissa une désagréable impression de déjà-vu.

Il y avait décidément quelque chose qui ne tournait pas rond chez le jeune garçon. Et cela inquiétait beaucoup Sôji, qui se demandait ce qui pouvait bien mettre Logan dans un tel état. Après quelques minutes de marche en silence, durant lesquelles le japonais se demanda si son dongsaeng ne s'était pas endormi sur son dos, les lumières du dortoir des Wonsugi illuminèrent la route. Voilà, c'était la fin de leur voyage. Mais Sôji ne lâcha pas Logan, pas tout de suite, bien qu'il se soit arrêté. Bizarrement, il n'avait pas envie de le laisser partir comme ça, aussi facilement. Juste un au-revoir, prends soin de toi et on se voit un de ces quatre. Non, il ne pourrait pas faire cela. Pas lorsque Logan n'allait pas bien, et que Sôji s'inquiétait autant pour lui. Logan reprit la parole le premier, d'une voix affreusement faible, presque comme s'il était vraiment sur le point de s'endormir, ou de pleurer. Sôji aperçut ses doigts, qu'il pliait et dépliait sous son menton. Ils devaient être engourdis à cause du froid. Il pencha la tête pour souffler sur ses doigts, en espérant le réchauffer un peu comme ça. Lui, il était bien au chaud avec Logan sur son dos. « Dis-moi ce que tu veux. Si tu veux du chocolat, du cola, ou quoi que ce soit, je peux te le donner. » plaisanta Sôji en riant doucement. Plus il y réfléchissait, et plus il ne se rappelait pas la dernière fois qu'il avait entendu Logan rire. Enfin, si bien sûr, aux soirées, il l'entendait rire. Mais d'un rire étranglé et forcé, qui provenait principalement de l'alcool ingurgité, et non de lui. « Dormir ? Errr...je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je ne sais même pas si les gars comme moi ont le droit d'entrer dans les dortoirs. » hésita-t-il, avant de finalement relâcher Logan. Il s'assura d'un bref regard que ce dernier tenait bien sur ses quatre pattes, ce qui était le cas, même si il ressemblait plus à bambi sur une couche de glace qu'autre chose. La main de Logan agrippa sa veste, qu'il portait toujours sur ses épaules, et Sôji comprit qu'il avait vraiment, vraiment besoin d'un peu de compagnie ce soir. Le japonais se gratta la nuque un instant, en essayant de se convaincre que ce n'était peut-être pas une bonne idée. Mais le regard suppliant de Logan finit par remporter la partie contre sa raison. « Bon, allez, je viens alors. Mais hors de question qu'on dorment dans le même lit, je te préviens. » l'alerta-t-il, tout en passant un bras autour de sa taille pour l'aider à marcher à l'intérieur du dortoir des wonsugi.

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Logan & Seoji
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Quelque chose semblait s’être brisé à l’intérieur de lui. Pas physiquement, non. Il n’était pas tombé, ne s’était pas cogné, ne s’était absolument pas fait mal. Seoji avait très bien pris soin de lui jusqu’ici et, franchement, il lui en était reconnaissant. Ce n’était pas n’importe lequel de ses amis qui accepterait une tâche aussi ingrate que celle de prendre soin de lui alors qu’il était en état d’ébriété. Haejin l’avait souvent fait. Parce que la plupart du temps, c’est ensemble qu’ils se retrouvaient pour prendre de la boisson. Mais dernièrement, Seoji avait été son ange gardien, pour bien plus que seulement le ramener chez lui. Logan savait qu’il pouvait toujours compter sur son aîné lorsque ça allait mal et même un simple coup de fil faisait l’affaire. Mais ces dernières semaines avaient été pénibles. Autant pour Logan que pour son aîné, il en était presque certain. Et pour qu’il devienne aussi demandant, aussi suppliant, ce soir, c’est que cette pénible situation avait atteint un niveau qu’il ne pouvait plus supporter. Encaisser et ne rien dire, c’est toujours ce qu’il avait été habitué de faire. Mais à force d’encaisser, même le plus fort des hommes finit par plier sous autant de poids. Et c’était précisément ce que Logan était en train de faire. L’alcool aidait à ce que ses barrières cèdent, à ce que tout ce qu’il retenait, tout ce qu’il tentait d’oublier ressorte, le ronge un peu plus alors qu’il s’efforçait de projeter une image joyeuse, celle d’un homme qui n’avait aucun problème alors que ce n’était pas du tout le cas. Le bout de son nez se nicha une nouvelle fois au creux de coup de son aîné, fermant les yeux jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin en bordure de son dortoir. La distance entre les deux endroits était minuscule, mais pour son cerveau encore grisé, elle lui avait semblé monstrueusement longue. Et pourtant. Aux paroles de Seoji, un léger rire se fit entendre, rire passant la barrière de ses lèvres qu’il tentait, le plus possible, de garder fermées. Un rire franc, vrai, un rire non poussé par l’alcool qui, lentement, se dissipait, mais restait toujours bien présente. « Je n’ai besoin de rien, Hyung. Juste ta présence, ce sera amplement suffisant… » Et pour dire, sa présence le rassurait déjà. Et le fait qu’il accepte de rester avec lui, aussi, fut un facteur de réconfort. Il savait qu’il n’allait pas passer la nuit seul.

Chambranlant sur ses jambes, il sentit rapidement le bras de Seoji se poser à sa taille et un fin sourire illumina son visage. « Tu pourras prendre le lit de Yuan. Il ne dort pas ici ce soir. » Avoir une chambre avec trois autres colocataires un peu absents avait parfois ses avantages. Inviter des amis était tâche facile. Le jeune Wonsungi se racla lentement la gorge, relevant la tête pour faire un petit coucou à l’une des caméras, filant le plus rapidement possible à sa chambre. Comme il l’avait dit, elle était presque complètement vide, sauf à l’exception de Meili qui dormait déjà. « Hyung, tu as déjà été amoureux..? » Murmura-t-il en retirant silencieusement ses chaussures, la gorge serrée. Certes, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour en parler, mais il savait que Seoji l’écouterait. Qu’il comprendrait peut-être. « Amoureux à un point tel que cet amour te détruit à petit feu…? » Le jeune Anglais était presque heureux que la lumière de la chambre soit éteinte. Ses yeux s’étaient remplis un peu trop rapidement de larmes qu’il tentait de repousser depuis un bon moment. Il se dirigea maladroitement vers son lit, se laissant tomber sur le matelas sans, avec grande surprise, se faire un mal quelconque. Sa main se glissa lentement sur son ventre, où semblait se préparer la troisième Guerre Mondiale, l’alcool qu’il avait ingurgité ne faisait visiblement pas bon ménage avec son système digestif. « C’est si difficile… Pourquoi c’est si douloureux, Hyung…? » Et dire qu’il le gardait avec lui pour lui parler de ses problèmes de cœur. C’était ridicule, comme situation…

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