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memories are a part of the present (seo :oo:)
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memories are a part of the present (seo :oo:) | Dim 23 Nov - 18:05 Citer EditerSupprimer
Mélancolie. C’était le terme qui me correspondait le mieux en ce moment. Je ne savais pas réellement ce à quoi c’était dû, et ça n’était pas pour arranger les choses. Du coup, ce matin j’avais décidé de sécher les cours pour flâner dans les rues. Les rues commençaient à se parer de leurs décorations de Noël, et fourmillaient de gens qui commençaient déjà leurs cadeaux de noël. J’en profitai pour faire quelques courses moi aussi, mais fut rapidement lassée par ce slalom entre les personnes pressées et mal-éduquée. Je m’étais donc laissée conduire au hasard de mes pas, avant d’atterrir dans une rue que je n’avais encore jamais emprunté. Repérant un banc en bois, je m’y installai, coinçant mes achats entre mes jambes, et poussant un long soupir. La vérité était que la Corée ne m’attrayait plus. J’étais rentrée pour ma mère avant tout, et je ne pouvais m’empêcher de me questionner sur la véracité de son état de santé. Bien sûr, ce genre pensées avaient pour effet de me faire culpabiliser d’autant plus, mais qu’y pouvais-je ? Ce n’était pas pour rien qu’elle s’était retrouvée quasiment seule. « La femme dragon ». Impitoyable en affaires et pourtant … « Qu’importe. » Je secouai vivement la tête, chassant ces idées de mon esprit. Je jetai un rapide regard autour de moi quand mes yeux s’arrêtèrent au niveau d’un jeune-homme à quelques pas de mois. Ses traits me parurent aussitôt familiers, et je murmurai – interdite – le prénom qui me vint à l’esprit « Sôji … » Étais-je mélancolique au point d’en avoir des hallucinations ? Ou bien avait-on mis quelque chose dans le café que j’avais bu plus tôt ? A moins que … à moins que tout cela n’ait rien d’une hallucination, et sois bien réel. Décidément, le passé avait tendance à me jouer de drôles de tours en ce moment.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Dim 23 Nov - 19:20 Citer EditerSupprimer
Sôji avait beau dire partout et à qui voulait bien l'entendre qu'il comptait profiter de sa vie comme il l'entendait, il se rendait compte que ça n'allait pas être aussi facile qu'il ne le pensait. Non mais sérieusement, rien que ce matin, il s'était pris la tête avec son voisin, tout ça parce que la veille, il avait mis du rap peut-être un peu trop fort et que ça avait empêché monsieur de dormir. Ce à quoi il lui avait poliment répondu que si sa femme était encore assez fraîche, cela aurait été le cadet de ses soucis de devoir supporter sa musique à un volume sonore outrageant en sautant sa femme. Bon, autant dire que le ton était très rapidement monté et qu'il avait même failli le frapper. Encore heureux que son colocataire soit là pour le sauver de situations catastrophiques de ce genre in extremis. Du coup, pour se débarrasser de ces problèmes matinaux, qui arrivaient bien trop tôt à son goût, le japonais se promenait en ville sans but précis. Comme il passait devant des boutiques de bijoux, il songea à Sora, en se demandant si elle apprécierait ce genre d’accessoires féminins. C'était une yakuza tout de même, elle était différente des autres. Peut-être trop différente, malheureusement. Shûji lui avait dit qu'elle avait changée, et diantre, elle était littéralement devenue une toute autre personne que sa douce et tendre sœur. Elle s'était fondue à son nouveau surnom de Perséphone, au point d'en oublier qui elle était avant tout. Mais Sôji était déterminé à le lui rappeler, qu'importe le temps que ça risquait de prendre pour cela. Alors qu'il zigzaguait pour éviter la foule de personnes qui se dirigeaient dans sa direction, ses yeux tombèrent sur une jeune femme dont l'allure lui semblait familière. Les sourcils froncés, il pensait que ce n'était que son esprit qui lui jouait des tours, avant de se rappeler son aventure avec Sora. Il avait également cru qu'elle n'était qu'un mirage, et pourtant, il l'avait bel et bien retrouvé. Il s'arrêta donc pour la fixer un instant, avant de se rapprocher instinctivement d'elle. Les traits de son visage, ses cheveux...tout ces détails lui faisait penser à une fille de son passé. Ces dernières avaient tendance à revenir d'entre les morts, ces derniers temps. Tout comme lui, d'ailleurs. Il était assez proche d'elle, en tout cas, pour l'entendre prononcer son prénom. Il sut dés lors qu'il ne se trompait pas, et sa bouche s'ouvrit avant même que son cerveau ne le lui ordonne. « Seong Hee ? » Il y a de l'hésitation dans leurs regards, de la méfiance dans leurs gestes, et pour cause : ils s'étaient perdus de vue il y a de cela bien trop longtemps pour encore croire à se revoir aujourd'hui, ici.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Ven 5 Déc - 21:47 Citer EditerSupprimer
Le passé. Cette chose étrange qui vous épie à chaque coin de rue, attendant le moment propice pour vous revenir à la figure. Des souvenirs d'antan, des rires d'enfants ... tout cela résonnait à nouveau dans mes oreilles, comme s'ils dataient d'hier. Une main vint remettre mes cheveux derrière mon oreille tandis que je le regardai, un peu perdue, un peu méfiante. Pourtant, il ne pouvait pas s'agir de mon imagination. L'énonce de mon prénom m'ôta le moindre doute, et un sourire fleurit sur mon visage. Il était le genre de personne que je m'attendais à ne jamais revoir, et dont le visage faisait écho à tant de doux souvenirs. Attrapant le sac en papier à mes pieds, je comblai la distance qui nous séparait, me retenant tout juste de me jeter dans ses bras. Mon séjour au Japon m'avait rendue sentimentale, moi qui m'était tant refermée après mon accident. Mais Sôji n'avait jamais eu affaire à cette Seong Hee là, cette fille débauchée qui errait sans but dans les rues jusqu'au petite matin. Il avait connu la fille souriante et insouciante que j'avais été, et la retrouverait aujourd'hui. Je levai les yeux vers lui, légèrement aveuglée par le soleil, tentant de m'en protéger en mettant une main en hauteur. « My my, que vois-je ? un fantôme ? » Lui dis-je en me hissant sur la pointe des pieds, comme pour l'examiner de plus près. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait. Moi qui l'avait cherché en vain durant les mois derniers, voilà qu'il surgissait de nul part, en Corée qui plus-est. Tout cela ressemblait bien plus à une étrange chimère qu'à la réalité.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Ven 5 Déc - 23:52 Citer EditerSupprimer
C'était bien elle, il en était persuadé désormais. Peu de personnes connaissaient son vrai prénom, sa véritable identité. Peu de personnes avaient conscience de l'homme qu'il était derrière le mensonge, le masque de chair qu'il avait du se construire pour survivre. Seong Hee était l'une d'entre elles, une de ces rares personnes à avoir trouvées le petit garçon qui frimait en se prenant pour un grand, alors qu'il était loin d'en être un. Seong Hee, c'était le petit rayon de soleil qui les visitaient, lui et Shûji, lorsqu'ils étaient plus jeunes. Ensemble, ils formaient un trio de mousquetaires hors du commun : entre le garçon qui essayait de manier des armes et finissait toujours par se faire mal, la fille insouciante qui traçait déjà son propre chemin d'elle-même, et le garçon qui ne rêvait que de rentrer chez lui plutôt que de devoir les suivre sur les chemins caillouteux et dans les orties. Ils étaient amusants à regarder, autrefois. Maintenant, ils ne ressemblaient plus à grand-chose, déchirés par les tempêtes du passé comme les ouragans du présent. Et pourtant, ils ne s'étaient jamais noyés, ils n'avaient jamais pliés, jamais abandonnés. Ils étaient encore là, et putain, c'était beau. La jeune femme enjamba la distance qui les séparaient, une main sur son front pour se dissimuler du soleil, qui devait certainement brûler ses yeux. Avec un grand sourire au visage, Sôji fit ce qu'elle n'osait certainement pas faire, pas après tout ce temps : il passa ses bras autour de sa taille pour la serrer contre lui, la soulevant légèrement du sol. Seong Hee avait été une amie précieuse. La seule, avec Shûji. Finalement, il la relâcha après quelques minutes comme ça, à la presser contre lui, soulagé de l'avoir retrouvé. Peu à peu, ses repères reprenaient leurs places habituelles. « J'aurais pu, je t'aurais appeler, mais j'avais pas de réseau là ou j'étais. » plaisanta-t-il, tout en ôtant sa propre casquette pour la visser sur la tête de la jeune femme, et ainsi la protéger du soleil. Ils avaient tant de choses à se dire, comme par exemple ce qui leur était arrivé, leur soudaine disparition à eux deux.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Ven 12 Déc - 23:45 Citer EditerSupprimer
Des gestes qui paraissaient naturels, habituels, comme si le temps n'avait eu aucun effet sur nous. Et pourtant, Dieu savait à quel point le temps s'était bien moqué de nous, à quel point il avait laissé une emprunte indélébile sur nos âmes. À quel point la vie s'était moquée de nous. Retrouvant les bras de cet ami qui m'avait été si cher, je sentis un point quitter mon cœur, une forme de soulagement. J'avais eu si peur quand je n'avais plus pu le retrouver, j'avais tant craint qu'il lui soit arrivé un malheur. Cela m'avait ramené à mon propre égoïsme, quand - après mon accident - j'avais cessé d'aller au Japon, quand je m'étais repliée sur moi-même, ne voyant que ma propre peine. Je laissai s'échapper un rire léger en sentant sa casquette se poser sur ma tête, tandis que je glissai mes mains dans les siennes « ça n'a plus aucune importance maintenant, je suis tellement heureuse de te voir. » Néanmoins, une foule de questions commençait à pointer le bout de son nez : où était-il ? qu'était-il arrivé ? pourquoi était-il en Corée ? Puis aussi, était-il au courant de nos fiançailles, avec Shûji ? l'avait-il seulement revu ? Assaillie par toutes ses interrogations, je l'attirai vers ce banc où j'étais assise quelques instants plus tôt, loin de me douter de ce qui m'attendait « Dis-moi, que s'est-il passé ? Je me suis inquiétée de ne pas te retrouver quand je suis retournée au japon, il y a quelques mois ...» Je baissai la tête, honteuse d'avoir perdu le contact, car après tout, j'avais une grande part de responsabilité. Peut-être que si j'avais été meilleure en tant qu'amie, je ne me serais pas retrouvée dépourvue de la sorte.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Sam 13 Déc - 0:31 Citer EditerSupprimer
Maintenant que Sôji la regardait à nouveau, il voyait à quel point elle avait changée. Bien sûr, ses formes s'étaient affirmées, mais il y avait aussi quelque chose de plus présent chez elle, peut-être dans son regard. Autrefois, elle était toujours très distraite, absente. Les gens étaient toujours très surpris de constater qu'elle était près d'eux alors qu'ils ne l'avaient même pas vus arriver. Le japonais se demandait si c'était à cause de son histoire avec Shûji, ou si c'était arrivé bien avant. De toute façon, il fallait déjà qu'ils parlent tous les deux des raisons de leur départ. Enfin, surtout elle à vrai dire, car il allait encore devoir inventer dieu seul sait quel mensonge pour ne pas avoir à révéler sa véritable identité. Leurs mains se trouvent et leurs doigts se lient par réflexe, comme autrefois, lorsqu'ils se promenaient sur les sentiers dangereux, et s'accrochaient les uns aux autres pour éviter de tomber et de se perdre. Alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, Seong Hee l'entraîna sur un banc, pour qu'ils se posent et parlent tranquillement. C'est vrai qu'avec l'émotion, il en avait les jambes qui tremblaient, tiens. « Hum. En fait, c'est tout bête : mon père m'avait envoyé, à l'époque, continuer mes études à l'étranger, tu vois. Du coup, je suis parti, oui. » déclara-t-il avec beaucoup d'hésitation, sa bouche se tordant au fur et à mesure de son mensonge. Ah, sérieusement, il détestait cette partie de l'histoire. Vivement le jour ou il pourrait être libre de dire ce qu'il veut, être qui il est. De ses mains, il caressa les cheveux de la jeune femme. « Et toi alors ? Tu sais que je vadrouillais tout seul, sur les routes sauvages qu'on empruntaient tous les deux, parce que t'étais parti ? » se plaint-t-il avec un visage malheureux. Il ne savait pas ce qui était arrivé à Seong Hee, mais en tout cas, ça avait du être assez important pour la faire quitter le Japon, et ne pas y revenir avant plusieurs années.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Sam 13 Déc - 13:08 Citer EditerSupprimer
Mon regard se perdit dans l'observation de son visage, ses traits désormais adultes, et que j'avais pourtant connu enfant, puis adolescent. Nous avions bien sûr tous les deux changer, et je supposai qu'il pensait la même chose de son côté. Voilà ce qui rendait les retrouvailles si étranges : nous étions toujours les mêmes, et pourtant nous avons tellement changé, chacun de notre côté. Certaines choses néanmoins étaient restées inchangées, comme cette grimace lorsqu'il mentait. Il y avait autre chose derrière son absence, mais que pouvais-je bien lui dire ? Je n'étais clairement pas en position de réclamer la vérité. Je ne pus pour autant pas m'empêcher de faire la moue, un peu comme une enfant qui voudrait être prise pour une adulte. « Tout ce mystère pour ça ... ce devait être des études d'une haute importance ... » ma voix trahissait mon scepticisme, et Sôji me connaissait suffisamment bien que pour s'en rendre compte. Puis, mon regard se baissa tandis qu'il évoqua ces routes que nous empruntions tous les deux, voilà bien des années « Je suis tellement désolée ... » j'avais murmuré, avant de relever la tête et de prendre une mine ennuyée « Disons que ... j'ai eu un accident. » je poussai un bref soupir, comme pour me donner du courage avant de continuer mon récit « J'ai passé de longs mois à l'hôpital, puis en rééducation. Je suis un miracle médical d'après les médecins, j'étais pas censée pouvoir marcher à nouveau. » Le ton était vif, amer. Sôji comprendrait ce que cela signifiait pour moi. Je dansais depuis mon plus jeune âge, j'avais toujours rêvé d'être danseuse étoile. À l'époque, cet incident avait signifié la fin prématurée de ma carrière, la destruction immédiate de tous mes rêves d'enfant. « J'ai pas vraiment su ... gérer tout ça, et puis ça a été le bordel le plus complet dans ma vie. » Je haussai les épaules, tentant de minimiser l'importance de cette période, comme si ce n'était "rien de grave". Inutile d'en rajouter de toute façon. « Puis je suis partie au Japon pendant un an, je suis rentrée il y a peu. Je t'ai cherché une fois là-bas, tu me manquais. Je regrette tellement d'avoir coupé les ponts ... » Je me mordis l'intérieur de la joue, esquivant à nouveau son regard pour porter toute mon attention sur le sol. Stupide, j'avais été totalement stupide.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Lun 15 Déc - 20:11 Citer EditerSupprimer
Elle savait qu'il mentait, tout comme lui le savait. Il avait cette mauvaise habitude de grimacer étrangement lorsqu'il mentait, et ce n'est pas comme si Seong Hee ne le savait pas. Combien de fois avait-elle du lui taper légèrement l'arrière du crâne lorsqu'il commençait à raconter des bobards à Shûji pour l'impressionner et faire son intéressant. Qu'il ait été torturé et capturé et traité comme du bétail importait peu dans sa manière d'agir. En lui, au plus profond de son âme et de son être, Sôji ne changeait pas. Il restait le même, et il le resterait très certainement jusqu'à la fin de ses jours, que ça plaise ou non. Lorsqu'elle insinua que ce devait être des études très importantes, le japonais baissa la tête en continuant de grimacer. Il aurait donné tout l'or du monde pour pouvoir enfin révéler sa véritable identité au monde entier. Parce qu'il était lui-même avec ses proches, mais en même temps, il avait l'impression de jouer un double-jeu. Et il craignait que ça ne lui retombe méchamment dessus, un jour ou l'autre. Est-ce que ses amis lui pardonneraient de leur avoir menti, de s'être fait passer pour quelqu'un d'autre, qui n’existe même pas ? « C'était...important. Vraiment. Crois-moi. » déclara-t-il d'une voix grave. Même s'il mentait à Seong Hee, elle devait le croire concernant l'importance de ce qui avait entraîné son départ du Japon. Il n'était pas passé par 3 ans d'absence et de souffrance pour qu'on croie qu'il s'était enfui comme un simple déserteur, un lâche. Leurs regards se posèrent sur le sol, ou ils suivirent distraitement les traits des pavés. Elle s'excusa pour sa propre absence, et Sôji, en relevant la tête, fut choqué par l'air blessé qu'elle arborait désormais. Que lui était-il donc arrivé ? Lorsqu'elle lui expliqua ce qui lui était arrivée, Sôji ne put s'empêcher de se sentir coupable. Seong Hee était une de ses meilleures amies autrefois, la seule. Elle était même plus qu'une amie, elle était sa sœur siamoise, tout comme Shûji était son frère siamois. Dire qu'il n'avait pas été là lorsqu'elle avait eu besoin de lui...quel con. « Seong Hee...je suis désolé. Vraiment. J'aurais du t'accompagner à ce moment-là. J'imagine à quel point ça a été dur pour toi, sans personne pour t'épauler. » Ses mains avaient attrapées celles de la jeune femme, qu'il serrait, tout en se penchant pour déposer un baiser sur sa tempe. Il se sentait terriblement coupable. Un accident au point de ne plus pouvoir marcher avait du être d'une certaine ampleur, et la douleur qui avait suivie avait du être insupportable. Maintenant qu'il y réfléchissait, Sôji se disait que leur trio était maudit : tous avaient soufferts de leurs propres façons et moyens en solitaire. « Shûji était là pour toi ? » s'enquit-il soudainement. C'était la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il avait appris que Seong Hee et Shûji étaient ensemble. Il voulait savoir s'ils s'aimaient vraiment, ou si tout cela n'avait été qu'arrangé par des forces plus grandes, qui les dépassaient.
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Lun 15 Déc - 22:26 Citer EditerSupprimer
C'était important. Et il ne mentait pas cette fois, je pouvais le lire dans son regard. Je me contentai dès lors de lui sourire en hochant la tête. Je n'avais pas besoin de plus d'explication, je lui faisait entièrement confiance. Je n'étais pas de ces personnes qui avaient besoin de tout savoir sur l'autre, ce qu'elles faisaient, où elles étaient et avec qui. Je n'avais pas besoin des moindres détails de leur existence, tant que je savais qu'elles étaient sincères dans leurs sentiments. Et c'était le cas de Sôji. Du moins, j'en étais persuadée. « Je te crois, ne t'en fais pas ».
Mes mains serrèrent celles du japonais. Cela faisait tellement du bien de le revoir, de lui parler, de lui dire ce qui m'était arrivé. J'avais été coupée du monde, par la faute de ma mère d'abord, par la mienne ensuite. Depuis peu, je réparais mes erreurs, mais j'avais l'impression d'avoir menti à tant de monde ... Peut-on m'en blâmer ? Durant ces années, j'étais devenue une autre personne. Le genre de personne que Sôji n'aurait probablement pas aimé, le genre que je n'aurais pas aimé lui présenter non plus. Aurait-ce été différent s'il avait été là ? Qui sait. « Ne t'en fais pas ... » je secouai doucement la tête, tentant de reprendre cet air optimiste qui me correspondait si bien autrefois « Ce n'est pas ta faute après tout, c'est la mienne. Et puis, ça m'a permis de grandir ! » Si, peu après mon accident, j'avais tenté de rejeter la faute de mes malheurs sur tout le monde et n'importe qui, j'avais appris à accepter la vie telle qu'elle venait, ainsi que les conséquences de mes actes. La référence à Shûji me prit de court. Savait-il que nous étions fiancés ? Je restai un instant silencieuse, ignorant quoi répondre. Puis finalement, je me décidai pour la vérité. « J'ai vraiment coupé les ponts avec tout le monde à l'époque, y compris Shûji ... Je l'ai revu il y a quelques mois par le plus grand des hasards. » Au fur et à mesure que je parlais, une grimace prenait place sur mon visage. J'avais été heureuse de revoir Shûji, très heureuse. Moins d'apprendre que nous avions été fiancés par nos parents. « Nos parents ont décidé de nos fiançailles. Autant te dire que j'aurais préféré un autre type de retrouvailles ... » Je réprimai un soupir. En vérité, j'avais eu de la chance de tomber sur Shûji. J'aurais pu tomber sur un connard stupide et égocentrique, comme il en courait pendant les dîners entre notables. À la place j'étais tombée sur un vieil ami. Mais tout de même ...
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Re: memories are a part of the present (seo :oo:) | Mar 16 Déc - 19:19 Citer EditerSupprimer
Seong Hee le crut dés qu'il lui demanda, et il se sentit encore plus coupable qu'avant. Il ne devrait pas abuser de personnes aussi gentilles que Seong Hee. Enfin, bien malheureusement, ce n'est pas comme si il avait le choix : la vie de yakuza l'avait choisie, et non le contraire. Il aurait pu, il aurait mené une vie tout à fait banale, pour crever tout seul dans un coin. Mais voilà, le destin l'avait posé dans le berceau d'un clan de criminels. Sôji pensait toujours, cependant, qu'il avait eu de la chance de naître en tant que le fils des Katô. Parce qu'il pouvait survivre dans un monde dur ou la loi du plus fort régnait. Sinon, il n'aurait pas fait long feu : il se serait certainement noyé dans les plaisir de l'alcool et de la chair, et il se serait surement étouffé dans son propre vomi. Autant dire que ce n'était pas très glorieux, comme fin. Alors, il préférait encore devoir mourir à cause d'une arme, et de quelqu'un qui sache se battre. Et ce n'était plus une histoire de paraître cool, mais bien de fierté. L'air optimiste qu'il lui connaissait si bien, et qui venait d'antan, réapparut sur le visage de la jeune femme, dont les traits s'adoucissaient, comme son regard. Elle avait du avoir peur, et avoir eu un déclic quelque part dans ses émotions, avec son retour aussi soudain qu’inattendu. Il avait effrayé plus d'une personne en revenant d'entre les morts, c'est le cas de le dire. « Comme moi, alors ! Mes études aussi...m'ont permis de gagner en maturité. » se rattrapa-t-il avec justesse. Il avait bien failli se dévoiler de lui-même, et parler de son enlèvement. Décidément, son inconscience finirait par l'avoir un jour. Mais c'est vrai, ce kidnapping et ces trois années entières et complètes de torture l'avaient fait grandir à sa façon. Pas d'une façon naturelle, comme tant d'autres. D'une façon brutale et directe, qui se résumait bien en quelques mots au : "ça passe ou ça casse". Dans son cas, c'était passé, mais ça s'était bel et bien ébréché sur les bords. On ne sort jamais indemne de ce genre d'expériences, vous me direz. Le japonais respecta son silence lorsque le nom de Shûji déborda sur ses lèvres, et il devint attentif au moindre changement d'expression de son visage. Il voulait savoir si c'était vrai de chez vrai, cette histoire de fiançailles, et surtout, si cela était partagé. Malheureusement, une grimace apparaissait sur son visage comme elle évoquait le fait que ce soit leurs parents qui aient arrangés ce mariage dans leur dos, sans crier gare. Empathique comme jamais, le visage de Sôji devint petit à petit peiné, comme il écoutait son récit. Ses pouces faisaient des ronds sur les mains de Seong Hee, comme s'il espérait l'apaiser par la sorte. « Donc, ce n'est pas comme si tu étais amoureuse de lui, n'est-ce pas ? » s'enquit-il soudainement, l'air curieux cette fois-ci. C'était direct, comme question, mais il était le genre de type à aller droit au but, sans tourner autour du pot. Il n'était bien sûr, absolument pas contre le fait que ses deux amis soient amoureux, si c'était vraiment le cas. Mais déjà lorsqu'ils étaient plus jeunes, Shûji et Seong Hee ne s'appréciaient pas au point d'en devenir des âmes-sœurs par la suite.
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