(bipolaire - bagarreuse - égocentrique - vulgaire - irresponsable - irrespectueuse - mesquine - nymphomane - insupportable - exigeante - froide - capricieuse - invivable - intouchable - fière - lunatique - susceptible - jalouse - chiante - déloyale - hypocrite - blasée -  salope - frivole -   grande gueule - brisée - dépressive - suicidaire - capricieuse - violente - sarcastique - .)

cheveux volant dans le sens du vent, les mains enfouies dans les poches de son sweat et le regard perçant, son charisme était tel que tout le monde dégageait à son passage, même dans une tenue de sport aussi banale que celle ci. des airs de princesse sûre d'elle,méprisante, son regard imposant faisait d'elle une fille capable de diriger un groupe sans utiliser la violence. mais pourtant, elle n'avait qu'une poignée de vrais amis. elle ne trainait pas avec n'importe qui et préférait rester seule plutôt que mal accompagnée. c'est plutôt à cause de sa classe sociale et de ses faux airs de salope. elle aime bien ça, en fait. la solitude, elle connait. la solitude, ça lui fait plaisir. la solitude, ça ne lui fait plus mal.

on peut dire d'elle hypocrite, sauf que lorsqu'elle se décide de dire la vérité, elle ne mâche pas ses mots. exagération? pas du tout, voyons. elle est un peu mythomane sur les bords. mais pas au point d'en être malade. la séduction, c'est sa carte maîtresse. la séduction, c'est ce qu'elle sait faire de mieux. séduire puis lâcher les hommes rencontrés en soirée, elle aime ça. passer sa vie en boîte, faire des rencontres à abandonner en suite, c'est son truc à elle. certains l'appelleront salope, garce ou autre, mais elle s'en fiche. elle s'en fiche des dires. ça ne l'atteint pas. coeur de glace? peut être bien.

à force de trainer au bronx, le quartier à éviter à new york, elle a fini par apprendre à se défendre. les premières fois, elle revenait toujours pleine d'hématomes, de blessures et les yeux larmoyants. plus le temps passait, plus elle devenait plus forte de caractère, plus vulgaire mais surtout, ses poings volaient aussi rapidement qu'à la vitesse de l'éclair. malgré sa corpulence , elle arrivait à mettre à terre deux hommes baraqués à elle seule.

(anarchiste - féministe - gamine - à l'écoute - séductrice - séduisante - sensible  -  intelligente - observatrice - vive d'esprit - courageuse - ouverte d'esprit - agile - excentrique.)

assise sur le large canapé du grand salon, seule, recroquevillée sur elle même, la petite fille guettait la porte d'entrée d'un demi œil. cela faisait des jours qu'eunjung n'avait pas vu son père dans les parages. voyages d'affaires, qu'il disait. malgré son jeune âge, bang eden eunjung était plutôt intelligente en dépit de son jeune âge. excellant dans toutes les matières,elle faisait la fierté de ses deux parents.  monsieur bang  est dirigeant d'une multinationale immobilière - cachant malgré tout la vérité à sa femme et à sa fille -, et madame lim est femme au foyer qui a été obligée d'abandonner des études pour son mariage. même si de toutes les façons, elle n'avait pas besoin de travailler, vu la fortune dont elle était héritière. la porte s'ouvre enfin, offrant un spectacle d'une des plus belles fins de films au monde: la petite fille se jette dans les bras de son père et de sa mère, riant aux éclats et couvrant ses parents de baisers.

mais malheureusement, elle découvre rapidement que la vie n'a rien d'une idylle: ses parents divorcent après une très violente dispute entre eux. ils avaient été longtemps en froid. et même maintenant, elle ne connait toujours pas la raison de leur dispute.ils s'en étaient d'ailleurs sortis avec quelques blessures. eunjung avait alors douze ans lorsque sa mère quitte le nid familial new yorkais pour s'envoler vers son pays d'origine, la Corée du sud. depuis lors,   désillusionnée, abandonnée par la personne à qui elle tenait le plus au monde, blessée, elle s'était renfermée encore plus sur elle même.

entre les crises d'adolescence, les fugues, la violence dans les propos de sa fille, son père ne savait pas quoi faire. il lui offrait pourtant tout ce qu'elle voulait! alors pourquoi est ce qu'elle ne faisait que se révolter? telle était la question qui le rongeait.  il était loin, très loin de penser que le divorce avec sa première femme était ce qu'il l'avait brisée le plus. et les choses n'avaient fait qu'empirer après son remariage avec une jeune actrice américaine. eunjung était passée à un niveau d'autant plus supérieur : à quinze ans, elle passait ses soirées en boîte, à consommer des substances beaucoup moins licites que le tabac et l'alcool et à trainer avec des gens plus ou moins louches et beaucoup plus âgés qu'elle, qui l'encourageaient et l'incitaient à la révolte. on se demandait toujours comment elle faisait pour ne pas finir au centre de détention pour mineurs, vus les délits dans lesquels elle était incriminée et ce, jusqu'au cou. mais bien sûr, grâce à l'argent de papa et aux connaissances de belle-maman, bien sûr. les hauts placés de la police new yorkaise devaient s'être enrichis, et les policiers de garde en avaient marre de la voir tout le temps allongée de tout son long, calmement, comme si c'était son chez soi. ils en avaient surtout marre de l'audace dont elle faisait preuve. on aurait dit qu'elle pensait que le monde était à ses pieds. peut être qu'elle avait tous les mecs du lycée, mais elle devait savoir qu'elle n'avait pas d'honneur.

pendant le lycée, ça ne s'est pas du tout arrangé, bien au contraire. elle s'était beaucoup trop éloignée de son père, et passait son temps dehors. elle séchait, elle passait ses soirées en boîte, son état empirait. mais elle semblait heureuse. vraiment heureuse. parce qu'elle avait rencontré une personne qui l'avait changée. peut être qu'elles étaient tellement pareilles que c'était évident qu'elles allaient s'entendre. peut être car elles avaient les mêmes problèmes. il y a plein de peut être mais, ce qui est sûr, c'est que le courant était très bien passé entre elles. encore mieux que ce qu'elle s'était imaginée. passer de connaissances à meilleures amies, puis à petites amies...elle ne s'y attendait pas. vraiment pas.

et puis est venue la mort soudaine de son père. les documents officiels disaient qu'il s'était suicidé, ce que sa belle mère s'était empressée de valider, tandis qu'elle, dans son esprit, c'était confus. il avait peut être quelques problèmes, mais n'étaient pas assez imposants pour qu'il se donne la mort. bizarrement, ça ne lu faisait ni chaud ni froid. lorsqu'on lui avait annoncé sa mort, elle n'avait fait que fixer la porte, le regard vide. on ne pouvait pas savoir si elle pleurait intérieurement. elle ne laissait jamais rien paraitre. on se demande même si elle ne se réjouissait pas intérieurement.

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"j'sais pas, j'sais plus. j'me perds, sérieusement. en plus, j'sers tellement à rien que j'ai perdu la seule personne qui comptait pour moi, la seule personne qui me connait plus que par coeur. elle me connait mieux que moi même. mais c'est fini. tout est fini. j'avais touché l'gros lot, hein, joy ava? mais j'ai tout perdu. j'ai vu trop grand, j'ai fini par foutre ma seule vraie relation en l'air. bon, au fond, on savait toutes les deux qu'à force de cacher nos tromperies, on finirait par se détruire. toute belle histoire a une fin. et la notre est finie. tournons, déchirons la page. t'étais bien trop jalouse, j'étais bien trop possessive. on était ensemble sans vraiment l'être. mais je l'ai vraiment aimée. vraiment. mon amour pour elle n'était pas une connerie, ou des excuses bateau pour l'endormir. on est allées ensemble à suwon, et notre histoire s'est terminée là bas. cette ville...beaucoup de souvenirs s'y trouvent. assez pour me faire craquer. j'ai fini par déménager à séoul, la capitale. j'ai été acceptée à yonsei avec une très bonne moyenne, faisant même partie des meilleurs. j'me demande toujours comment j'ai fait, puisque je m'absentais presque tout le temps. je veux juste changer. juste reprendre ma putain de vie en main."

reprendre sa vie en main. promesses en l'air. paroles en l'air. elle ne le fera jamais. reprendre sa vie en main. elle pensait vraiment que déménager de suwon à séoul changerait quelque chose. ce qui est fait est fait, elle ne pourra plus jamais en arrière. combien de fois elle avait promis d'arrêter l'alcool? combien de fois elle avait promis d'arrêter de coucher avec n'importe qui? elle se cache derrière des mensonges, derrière une carapace. mais le jour où son masque tombera, elle sera seule, sans défense et incapable de faire quoi que ce soit. et c'est lorsque ce jour arrivera que l'on rira bien.