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Christmas to Paradise
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Christmas to Paradise | Jeu 11 Déc - 19:48 Citer EditerSupprimer
Il détestait ce genre de situation. Impuissant, il était soumis à la crise d’indépendance de Sora ; cette dernière ayant pris le prétexte du cours annulé pour fuir à ses propres vacations. Au moins, dirons-nous, elle avait eu l’honnêteté et l’agréabilité de le lui signaler. Pendant toute la fin de son service qu’il avait été assigné à terminer par celle dont les ordres étaient à respecter au pied de la lettre, Kazuya n’était pas resté tranquille. Ce type de désir de la part de la princesse Katô n’entraient pas dans ceux qu’il pouvait tolérer néanmoins il lui obéit, errant non sereinement dans les couloirs de l’université en contrepartie. Ce n’était pas parce que Sôji était revenu qu’elle était en sécurité et ça elle n’avait pas l’air de l’intégrer assez correctement pour l’appliquer. Depuis les retrouvailles avec le fils du clan Kazuya était sujet à des absences plus régulières de Sora, celle-ci rendant régulièrement visite à son ex-défunt frère. Dans les faits il ne pouvait rien dire car même si l’idée ne lui plaisait pas elle restait avec la personne pour laquelle elle comptait le plus au monde et ne courait par conséquent aucun danger. Enfin… ce n’était pas ce que le japonais pensait personnellement mais il préférait garder son avis pour lui, la dernière fois qu’il s’était exprimé à ce sujet il s’était retrouvé avec une gifle en guise de remise en place. Non pas que le garde du corps craigne les claques de celle qu’il se devait de protéger, ils avaient déjà fait dans le plus violent, mais ressasser cet évènement n’était décidemment pas une bonne idée. Voilà pourquoi qu’elle soit avec Sôji ou seule pour lui ça revenait au même, bien qu’il s’efforçait de retrouver confiance en la protection que pouvoir lui offrir le « chef ».
Son service terminé, Kazuya avait décroché son téléphone pour appeler Sora. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’elle lui avait dit être à Gangnam mais très sûrement y était-elle encore, les femmes et le shopping… c’était une longue histoire. Trop longue pour lui. Il ne s’était pas trompé, elle avait beau être différente des autres la yakuza était tout de même à égalité avec les autres en ce qui concernait les boutiques. « Ok, on se retrouve là-bas. Je suis là d’ici 20 minutes. » Et il se mit à prier pour qu’elle ne lui fasse pas un petit coup comme elle en avait pris la sale habitude au cours de ces trois années. Le nombre de fois où Sora l’avait feinté, Kazuya ne les comptaient même plus au risque de perdre sa patience. Il était censé la rejoindre pour reprendre sa fonction originelle de garde du corps et lui servir la sécurité qu’elle nécessitait mais fallait-il encore qu’elle n’ait pas décidé de rejoindre Sôji entre temps. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés les moments agréables qu’il avait pu passer en présence de Sora étaient très rares… à croire que le dernier en date était trop bien pour être renouvelé.
Montant au volant de sa voiture sans doute un peu trop miroitante pour un garde du corps –il n’avait pas réussi à faire cette concession pour respecter à la perfection à sa couverture-, il entreprit la route vers Gangnam, bondée en cette fin d’après-midi. Néanmoins sa prévision fut juste, il arriva devant le café auquel ils s’étaient donnés rendez-vous 20 minutes plus tard et aperçu même la jeune femme posée à une table. Il soupira, soulagé qu’il ne lui soit rien arrivé et satisfait qu’elle soit réellement là. La rejoignant il constata qu’elle avait fait quelques achats, rien de surprenant vu le temps qu’elle avait passé en ville. La nuit était déjà tombée et le froid glaçait leurs doigts à peine mettaient-ils un pied dehors, l’ambiance chaleureuse et agréable de ce petit café était plus plaisante. « Bonsoir la fugitive ! Tu as l’air d’avoir passé un bon après-midi. » Ca en était visible en fait. S’asseyant en face d’elle, il esquissa un sourire. « Je te commande quelque chose ? » Oui, voilà, il avait envie de passer un peu de temps en dehors à profiter d’un moment agréable et non pas à jouer le garde du corps désagréable qui cloitre sa princesse égoïstement chez elle. De toute façon depuis que Sôji était revenu il ne pourrait clairement plus l’avoir autant pour lui, il l’avait bien constaté et même si pour l’instant il leur laissait un peu de battement pour se retrouver avant de reprendre pleinement sa fonction de garde du corps et ce au maximum de sa possibilité, Kazuya savait bien que leur relation de quasi-exclusivité démarrée il y a trois ans se terminait dès maintenant.
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Re: Christmas to Paradise | Ven 12 Déc - 1:38 Citer EditerSupprimer
Une absence. Un mensonge. Perséphone ne savait absolument pas mentir. C’était quelque chose pour laquelle elle n’était pas douée. Pourtant elle était la première à se cacher derrière cet énorme mensonge qu’était Perséphone. Mais quand il s’agissait d’aller au-delà des apparences, quand il s’agissait d’énoncer ces petites arnaques, elle était perdue. Tout se lisait sur son visage, sur sa voix. Elle n’était pas crédible quand elle mentait. Cela dit, un message n’est pas une énonciation. La jeune femme avait juste ressenti le besoin de souffler. Les examens lui prenant son temps à l’université elle voulait souffler. Cependant, elle ne séchait pas les cours inutilement. Elle devait finir son projet photographique, et pour cela, il lui fallait des visages, se rendre en ville était donc une bonne option.
Un bien pour un mal.
De toute manière, Kazuya ne prendrait certainement pas le temps de vérifier si son professeur était réellement absent tant il serait assailli par maintes et maintes possibilités de danger envers la japonaise. Elle avait besoin d’être un peu seule avec son appareil photo. Juste un peu de temps pour elle afin de s’exprimer au travers de cette passion qu’elle s’était découvert depuis quelques années. Personne ne pourrait lui en vouloir pour ça, n’est-ce pas ?
Les rues de Gangnam étaient bondées. Tout le monde semblait nerveux, anxieux quant à l’idée de ne pas trouver le cadeau idéal pour Noel. Le présent qui peindrait un sourire sur le visage de la personne le recevant. Voilà ce que ces personnes, dans leur empressement, recherchaient. Au départ, elle s’était juste assise sur un banc, le nez collé à son appareil. Elle cherchait l’anodin parmi le courant. Il y avait cette femme, cette femme dont elle avait pris soin de ne pas photographier le visage, qui, assise sur un banc plus loin, nourrissait son enfant. Plusieurs passants semblaient troublés par son geste. Elle ne devait pas être coréenne. Autrement, elle n’aurait jamais allaité son nouveau nez en pleine rue. Mais Perséphone avait pu entendre le nourrisson réclamer. Elle trouvait ça beau, elle. Elle qui n’avait pas connu sa mère. Elle, qui on avait tenue responsable de la mort de sa mère. Un doux sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle regarda le résultat sur l’écran de la machine. L’enfant semblait apaisé.
Et si elle aussi achetait des cadeaux cette fois ? Elle ne l’avait pas fait les trois dernières années. Elle ne voyait pas ce qu’il y avait à fêter. Mais elle en avait envie cette fois.
C’était les bras chargés de sacs qu’elle avait rejoint le café. Elle avait trouvé quelque chose pour Shûji, et pour son frère, et pour Seungho aussi, ainsi qu’Areum. Le plus difficile fut pour Kazuya. Trouver un bon sake en Corée, avait semblé mission impossible, mais elle avait réussi ce défi. Penchée sur son téléphone, derrière ses lunettes sans verre, pur accessoire, elle n’avait pas vu son garde arriver. Elle avait l’impression que ça faisait une éternité qu’ils s’étaient pas retrouvés tous les deux. Perséphone devait l’avouer, elle l’avait évité pendant quelques jours. Mais, ça avait eu l’effet contraire de ce qu’elle attendait. La jeune femme pensait qu’en le voyant moins, elle pourrait prendre de la distance vis-à-vis de lui. Perdu. Kazuya lui manquait.
Alors, elle ne put contrôler le sourire qui vint orner son visage, reposant le téléphone sur la table. « Pas besoin de m’appeler ainsi… » souffla-t-elle simplement, haussant les épaules. « Je veux quelque chose de doux et sucré. » Voilà bonhomme, démerde toi avec ça.
You’re trying to save me. Stop holding your breath. And, you think I’m crazy. That’s not fair.
Une absence. Un mensonge. Perséphone ne savait absolument pas mentir. C’était quelque chose pour laquelle elle n’était pas douée. Pourtant elle était la première à se cacher derrière cet énorme mensonge qu’était Perséphone. Mais quand il s’agissait d’aller au-delà des apparences, quand il s’agissait d’énoncer ces petites arnaques, elle était perdue. Tout se lisait sur son visage, sur sa voix. Elle n’était pas crédible quand elle mentait. Cela dit, un message n’est pas une énonciation. La jeune femme avait juste ressenti le besoin de souffler. Les examens lui prenant son temps à l’université elle voulait souffler. Cependant, elle ne séchait pas les cours inutilement. Elle devait finir son projet photographique, et pour cela, il lui fallait des visages, se rendre en ville était donc une bonne option.
Un bien pour un mal.
De toute manière, Kazuya ne prendrait certainement pas le temps de vérifier si son professeur était réellement absent tant il serait assailli par maintes et maintes possibilités de danger envers la japonaise. Elle avait besoin d’être un peu seule avec son appareil photo. Juste un peu de temps pour elle afin de s’exprimer au travers de cette passion qu’elle s’était découvert depuis quelques années. Personne ne pourrait lui en vouloir pour ça, n’est-ce pas ?
Les rues de Gangnam étaient bondées. Tout le monde semblait nerveux, anxieux quant à l’idée de ne pas trouver le cadeau idéal pour Noel. Le présent qui peindrait un sourire sur le visage de la personne le recevant. Voilà ce que ces personnes, dans leur empressement, recherchaient. Au départ, elle s’était juste assise sur un banc, le nez collé à son appareil. Elle cherchait l’anodin parmi le courant. Il y avait cette femme, cette femme dont elle avait pris soin de ne pas photographier le visage, qui, assise sur un banc plus loin, nourrissait son enfant. Plusieurs passants semblaient troublés par son geste. Elle ne devait pas être coréenne. Autrement, elle n’aurait jamais allaité son nouveau nez en pleine rue. Mais Perséphone avait pu entendre le nourrisson réclamer. Elle trouvait ça beau, elle. Elle qui n’avait pas connu sa mère. Elle, qui on avait tenue responsable de la mort de sa mère. Un doux sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle regarda le résultat sur l’écran de la machine. L’enfant semblait apaisé.
Et si elle aussi achetait des cadeaux cette fois ? Elle ne l’avait pas fait les trois dernières années. Elle ne voyait pas ce qu’il y avait à fêter. Mais elle en avait envie cette fois.
C’était les bras chargés de sacs qu’elle avait rejoint le café. Elle avait trouvé quelque chose pour Shûji, et pour son frère, et pour Seungho aussi, ainsi qu’Areum. Le plus difficile fut pour Kazuya. Trouver un bon sake en Corée, avait semblé mission impossible, mais elle avait réussi ce défi. Penchée sur son téléphone, derrière ses lunettes sans verre, pur accessoire, elle n’avait pas vu son garde arriver. Elle avait l’impression que ça faisait une éternité qu’ils s’étaient pas retrouvés tous les deux. Perséphone devait l’avouer, elle l’avait évité pendant quelques jours. Mais, ça avait eu l’effet contraire de ce qu’elle attendait. La jeune femme pensait qu’en le voyant moins, elle pourrait prendre de la distance vis-à-vis de lui. Perdu. Kazuya lui manquait.
Alors, elle ne put contrôler le sourire qui vint orner son visage, reposant le téléphone sur la table. « Pas besoin de m’appeler ainsi… » souffla-t-elle simplement, haussant les épaules. « Je veux quelque chose de doux et sucré. » Voilà bonhomme, démerde toi avec ça.
Oui, Kazuya lui avait manqué.
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Re: Christmas to Paradise | Ven 12 Déc - 17:50 Citer EditerSupprimer
Humainement parlant Kazuya pouvait concevoir le besoin qu’avait Sora à être seule de temps en temps. C’était compréhensible, la jeune femme n’avait plus aucun secret pour lui et le fameux jardin secret gardé personnellement par chaque personne sur Terre n’existait pas pour elle. Lui-même avait ses non-dits, ses plaisirs coupables et entretenait sa vie privée, d’où sa qualification de « secret » par de nombreuses personnes mais Sora elle n’y avait pas le droit. Tout simplement parce qu’elle devait être sans cesse surveillée. C’était donc en partant de là que le yakuza ne concevait pas qu’elle profite de la moindre occasion pour s’enfuir et échapper à sa surveillance, elle était sans cesse en danger et après une épreuve comme celle qu’elle avait vécu trois ans auparavant elle se devait d’être entre de bonnes mains. Les siennes. Pas celles de Sôji. Ni celles d’Iwan. Le problème dans le milieu qu’ils côtoient est que le tiers des personnes le constituant sont mauvaises. Il fallait faire la part des choses. Bien qu’entretenant de bonnes relations au sein du clan Kazuya n’en pensait pas moins de certains, méfiants sur tout et légèrement parano sur les bords il fallait réellement mériter sa confiance pour l’obtenir. Autant dire que s’il ne vous connaissait pas depuis qu’il était né alors il ne vous ferait pas confiance, et encore cette condition n’était qu’à demi-valable compte tenu de l’animosité qu’il entretenait envers Sôji.
Une fois n’était pas coutume il devait courir après Sora. Cette fois-ci il avait eu des informations sur sa disposition et n’était pas resté comme un con dans l’angoisse sans nouvelles pendant des heures comme c’était le cas habituellement. Il aurait très bien pu la rejoindre immédiatement mais allez savoir pourquoi Kazuya s’était cantonné à son rôle de surveillant dont il n’avait franchement rien à faire et avait obéit à l’ordre reçu. Inconscient. C’était ce qu’il s’était répété les heures restantes. S’il lui arrivait quelque chose il ne pourrait se le pardonner, c’était bien la seule et unique fois qu’il lui accordait ça. A vrai dire il estimait aussi qu’avec tous les évènements passés ces dernières semaines Sora était plus apte à retrouver le goût de la vie qu’elle avait antan, la laisser se sentir normale quelques heures pouvait être une démarche bénéfique en ces temps de renaissance –et c’était le cas de le dire. C’était donc soulagé qu’il la retrouva bel et bien vivante, sans aucune égratignure et semblant même épanouie. Amen.
Le retour inattendu de Sôji n’était pas pour ravir le yakuza mais il devait bien admettre qu’il accélérait grandement le processus de guérison de sa protégée, tout ce qu’il avait toujours souhaité depuis ces trois ans de protection et de rééducation mentale. Secrètement il avait toujours agit en ne perdant pas cet objectif de vue. La première année fut laborieuse, tant pour elle que pour lui et il étaient passés par des périodes d’une difficulté inimaginable. Il y avait eu des coups, des larmes, des démons… des démons que Kazuya ne cessait de chasser dès qu’il le pouvait en fouillant son appartement et en guettant ses réactions, des démons qu’il n’avait pas vus depuis quelques temps… et qu’il espérait ne pas retrouver d’ici tôt. Cependant si le calme est annoncé par la tempête, l’adage fonctionne aussi dans l’autre sens et il ne saurait dire quand est-ce que ce bonheur éphémère redescendrait. Pour l’instant pour ne pas le perdre il acceptait de la voir s’éloigner un peu plus… c’était une concession. Pas forcément ce qui le rendait le plus heureux mais après tout quelqu’un s’était-il déjà soucié de son bonheur personnel ? Même pas lui-même. Relevant la tête vers un garçon de café qui venait déjà vers eux, Kazuya l’intercepta pile au moment où ce dernier allait ouvrir la bouche pour prendre leur commande. « Un café liégeois et un café s’il vous plait. » annonça-t-il avec son accent japonais prononcé, celui-ci se renforçant dans l’appellation française du chocolat qu’il maîtrisait à peine. Renvoyant le serveur aussi vite qu’il était arrivé, le garde du corps rabaissa son regard au niveau de Sora. « Ca faisait un moment que je ne t’avais pas vue, je pensais pouvoir remplir mes fonctions aujourd’hui mais visiblement non. » Avec son retour Sôji lui virait aussi son travail et, ça, c’était insupportable. Bien que lancée comme une remarque sa phrase était tout de même un reproche, la petite pointe d’amertume dans ses paroles en attestait. Dans l’instant il était positionné à ses fonctions, certes, mais pour combien de temps ? Trente minutes avant qu’elle ne lui annonce retourner chez Sôji ? Ca n’allait pas durer. Les deux ensembles et isolés étaient identiques à des agneaux prêts à être croqués, des proies idéales pour ceux souhaitant s’en prendre aux Katô. Du 2 en 1. Encore une fois, pas besoin de rappeler le passé. « Tu redécores l’appart de Sôji ? » demanda-t-il, haussant un sourcil le regard peu intéressé. D’où les gros paquets à ses pieds ? Un branleur de son espèce ne pouvait qu’avoir des coûts semblables, autrement dit rien qui soit de bon goût.
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Re: Christmas to Paradise | Sam 13 Déc - 23:45 Citer EditerSupprimer
« Un café liégeois et un café » répéta-t-elle avec le même accent et la même intonation que Kazuya avait utilisés. « liégeois, c’est si compliqué que ça ? » dit-elle alors avec le bon accent et la bonne prononciation sur un ton taquin. Elle ne parlait pas couramment français, mais il fallait dire que Shûji lui avait fait un cours sur la gastronomie française, ou plutôt, sur la prononciation de ces mots là, parce qu’il affirmait que ne pas savoir les dire correctement était une preuve d’ignorance.
Sora se sentait toute légère à présent. Elle avait son garde face à elle et ils n’étaient que tous les deux. Ça lui avait manqué. Certainement dès ce soir elle recommencerait à l’appeler à n’importe quelle heure, même si elle n’en avait pas besoin, pour le simple plaisir d’entendre la voix grave de Kazuya. Oui, ces derniers jours, elle les avait principalement passés chez son frère. Il était là pour l’aider à dormir, il était pour l’apaiser avec ses cauchemars. Mais à chaque fois, elle avait appelé Kazuya, par habitude. Et c’était certainement quelque chose qui n’avait pas dû plaire à Sôji. Au vu de comment ils avaient fini la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle était contente de constater que le japonais n’en gardait pas de marques. Du moins physiques. Parce qu’elle était prête à mettre sa main au feu en affirmant qu’il devait le détester encore plus. Cependant, elle ne voulait pas ramener le sujet Sôji sur le tapis, elle n’avait pas envie de parler de son frère aujourd’hui. Ils se voyaient eux deux, c’est ce qui comptait non ?
« Tu ne remplis peut-être pas les fonctions qui t’ont été attribuées à la base, mais si t’as pas envie d’être ici avec moi, tu peux repartir jouer les ninjas de l’ombre en attendant que quelqu’un vienne m’attaquer. » Cela lui avait échappé sans qu’elle ne s’en rende compte. Son reproche ne lui avait pas plu, et elle le faisait savoir. Le sourire qu’elle affichait depuis quelques minutes s’était alors estompé. Si il était juste venu travailler, il pouvait repartir. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle n’avait pas passé près de deux heures à chercher un cadeau pour lui pour se prendre de telles remarques dans la face. Pourquoi cette tension ? Pourquoi encore cette putain de tension qu’elle connaissait si bien et qu’elle détestait tant ? Passant une main dans ses longs cheveux, elle détourna le regard pour fixer les sacs à ses pieds. « Non. Je tentais juste de faire plaisir à ceux qui m’entourent. » Lança-t-elle sèchement. Là tout de suite, elle avait envie de prendre la bouteille qui était dans son sac, dans sa boite même, et l’écraser contre la tête de Kazuya pour voir si son attitude changeait.
Elle avait pris le temps de penser à ce que chacun voudrait, à ce qui ferait plaisir à chacun. En premier lieu, elle aurait voulu acheter une arme à son garde, mais, elle n’aurait jamais pu ici en Corée, c’est pour cela qu’après maintes boutiques visitées, elle finit par demander directement au jeune homme ce qu’il voudrait.
Leurs cafés posés sur la table, elle n’y prêta aucune attention. Il était facile de la faire sourire quand on la connaissait, mais il était tout aussi facile de la mettre de mauvaise humeur. Et c’était le cas. Les portes s’étaient refermées, et Sora demeurait silencieuse. Elle avait de bonnes intentions, mais elle n’avait même plus l’envie de faire l’effort de les exposer. A quoi bon ? Se prendre un énième reproche tout simplement parce que Kazuya était jaloux ?
« Un café liégeois et un café » répéta-t-elle avec le même accent et la même intonation que Kazuya avait utilisés. « liégeois, c’est si compliqué que ça ? » dit-elle alors avec le bon accent et la bonne prononciation sur un ton taquin. Elle ne parlait pas couramment français, mais il fallait dire que Shûji lui avait fait un cours sur la gastronomie française, ou plutôt, sur la prononciation de ces mots là, parce qu’il affirmait que ne pas savoir les dire correctement était une preuve d’ignorance.
Sora se sentait toute légère à présent. Elle avait son garde face à elle et ils n’étaient que tous les deux. Ça lui avait manqué. Certainement dès ce soir elle recommencerait à l’appeler à n’importe quelle heure, même si elle n’en avait pas besoin, pour le simple plaisir d’entendre la voix grave de Kazuya. Oui, ces derniers jours, elle les avait principalement passés chez son frère. Il était là pour l’aider à dormir, il était pour l’apaiser avec ses cauchemars. Mais à chaque fois, elle avait appelé Kazuya, par habitude. Et c’était certainement quelque chose qui n’avait pas dû plaire à Sôji. Au vu de comment ils avaient fini la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle était contente de constater que le japonais n’en gardait pas de marques. Du moins physiques. Parce qu’elle était prête à mettre sa main au feu en affirmant qu’il devait le détester encore plus. Cependant, elle ne voulait pas ramener le sujet Sôji sur le tapis, elle n’avait pas envie de parler de son frère aujourd’hui. Ils se voyaient eux deux, c’est ce qui comptait non ?
« Tu ne remplis peut-être pas les fonctions qui t’ont été attribuées à la base, mais si t’as pas envie d’être ici avec moi, tu peux repartir jouer les ninjas de l’ombre en attendant que quelqu’un vienne m’attaquer. » Cela lui avait échappé sans qu’elle ne s’en rende compte. Son reproche ne lui avait pas plu, et elle le faisait savoir. Le sourire qu’elle affichait depuis quelques minutes s’était alors estompé. Si il était juste venu travailler, il pouvait repartir. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle n’avait pas passé près de deux heures à chercher un cadeau pour lui pour se prendre de telles remarques dans la face. Pourquoi cette tension ? Pourquoi encore cette putain de tension qu’elle connaissait si bien et qu’elle détestait tant ? Passant une main dans ses longs cheveux, elle détourna le regard pour fixer les sacs à ses pieds. « Non. Je tentais juste de faire plaisir à ceux qui m’entourent. » Lança-t-elle sèchement. Là tout de suite, elle avait envie de prendre la bouteille qui était dans son sac, dans sa boite même, et l’écraser contre la tête de Kazuya pour voir si son attitude changeait.
Elle avait pris le temps de penser à ce que chacun voudrait, à ce qui ferait plaisir à chacun. En premier lieu, elle aurait voulu acheter une arme à son garde, mais, elle n’aurait jamais pu ici en Corée, c’est pour cela qu’après maintes boutiques visitées, elle finit par demander directement au jeune homme ce qu’il voudrait.
Leurs cafés posés sur la table, elle n’y prêta aucune attention. Il était facile de la faire sourire quand on la connaissait, mais il était tout aussi facile de la mettre de mauvaise humeur. Et c’était le cas. Les portes s’étaient refermées, et Sora demeurait silencieuse. Elle avait de bonnes intentions, mais elle n’avait même plus l’envie de faire l’effort de les exposer. A quoi bon ? Se prendre un énième reproche tout simplement parce que Kazuya était jaloux ?
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 13:26 Citer EditerSupprimer
Les langues étrangères n’étaient pas un des atouts de Kazuya. S’il avait su apprendre correctement le coréen sur le tas il y a quelques années, les autres langages restaient pour lui un mystère qu’il n’était pas curieux de découvrir. Ca pouvait se révéler contraignant au moment de commander dans n’importe quel restaurant puisque venait toujours un moment où il fallait sortir un mot de français, de chinois ou n’importe quelle autre langue dont la gastronomie s’exportait. Quelle que soit sa façon de communiquer le yakuza gardait un accent japonais très prononcé, bien qu’il tentait chaque jour un peu plus de gommer celui-ci dans ses paroles coréennes. Lorsque Perséphone le parodia il eut l’œil rieur, un sourire en coin prit alors discrètement forme sur ses lèvres, le genre de sourire inavoué « Ca l’est. » Elle se débrouillait mieux que lui pour ces choses-là. S’il avait été assez courageux pour l’articuler il lui aurait même pris un « chocolat liégeois » mais s’il s’aventurait à essayer de prononcer cette combinaison de mots ils étaient partis pour de longues minutes d’enfer.
L’enfer qui pouvait arriver plus vite qu’on ne l’aurait pensé, en quelque sorte. La situation vira de l’agréable au traditionnel instable qui les caractérisaient. Non Kazuya n’était pas satisfait de la tournure que prenaient les choses et au-delà de son statut de subordonné il s’autorisait à le faire savoir. Evidemment la réponse de Sora ne tarda pas et arrachèrent au garde du corps le regard le plus glacial et renfermé qu’il avait à offrir. Il avait envie de la voir, là n’était pas la question tellement c’était évident, en revanche la jeune femme soulevait de nouveau le conflit entre le professionnel et le personnel qui s’imposait à eux. Un conflit pour lequel Kazuya s’avouait vaincu sachant pertinemment que jamais ils ne trouveraient un équilibre entre les deux, tout simplement parce qu’il n’existait pas. Il ne pouvait pas croire qu’elle pensait en son unique bonne foi d’avoir envie de la voir personnellement, cette envie était toujours rattachée à une obligation professionnelle dont elle était consciente. « Tu sais très bien pourquoi je suis là. Le jour où on se verra en simple visite de courtoisie n’existe pas. » Sec, calme, ses paroles furent lancées comme des lames. Kazuya avait beau être réfléchi son instinct de yakuza prenait parfois le dessus et agissait en auto-défense. Il venait d’être piqué dans son égo et sa fierté lui empêchait de la boucler.
Mentionnant les nombreux sacs dont s’importunait Sora, il eut une réponse à la hauteur de l’ambiance qui régnait entre eux. En guise de réponse le garde du corps lâcha un simple « Hm. » traduisant ses pensées déjà parties sur un autre sujet tandis que le garçon apporta leurs boissons. Le pauvre serveur devait sentir la tension régnant autour de la table, ce dernier n’étant même pas gratifié d’un remerciement.
Saisissant sa tasse de café, il en but une gorgée qu’il laissa doucement glisser dans sa gorge. Le liquide âcre trop chaud brulant sa trachée ne lui arracha même pas une grimace tandis qu’il reposa doucement la tasse sur la table. Le silence s’était installé. Un silence inconfortable dont il s’était accommodé au fil des années. Cependant si lui aussi se laissait aller au jeu du plus têtu ils n’en finiraient pas, c’était pour cette raison que Kazuya était celui qui brisait la plupart du temps ce silence. Aujourd’hui Sora avait pris l’air, elle se sentait mieux et il avait même cru apercevoir dans la lueur de ses yeux une part de gaieté qu’il n’avait pas retrouvé en elle depuis longtemps. C’était ridicule que de briser ça, ils n’étaient à proprement parler plus des enfants ; si tant était que Kazuya en fut réellement un un jour. « Je suis content de te voir. » lâcha-t-il comme un aveux pour faire redescendre la pression. « Raconte-moi ta journée. » Il n’allait pas non plus s’étendre sur son ressenti personnel, autant basculer le sujet sur Sora qui l’intéressait bien plus. C’était aussi une façon de débloquer la situation, c’était soit ça ou bien ils finissaient leurs cafés sans une bribe de conversation.
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 14:44 Citer EditerSupprimer
« Tu sais très bien pourquoi je suis là. Le jour où on se verra en simple visite de courtoisie n’existe pas. »
Perséphone avait eu un petit sourire nerveux. Tout petit. Se reculant sur sa chaise, posant bien son dos contre le dossier, regardant pour ne pas dire fixant le sol, ses cheveux retombant lentement sur son visage. Ça faisait mal. Ça faisait très mal. Se prendre une lame, une balle, aurait été moins douloureux pour elle. La jeune femme se sentait tellement stupide. Mais à quoi pensait-elle ? Bien entendu qu’il répondrait ça. Bien entendu qu’il venait la voir juste parce qu’il était obligé de le faire. Juste parce qu’il était payé pour ça.
Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi elle était si blessée par cette phrase. Elle en avait déjà entendu des dizaines formées sur le même modèle, alors pourquoi ça l’étonnait ? Pourquoi elle avait totalement déconnectée de là où ils se trouvaient ? Ses cheveux à présent noir cachant ses yeux, elle se permit de les fermer, parce qu’elle sentait les larmes arriver. La main de la jeune femme démangeait, voulant se poser sur sa poitrine pour tenter d’apaiser ce pincement qui se refusait de partir ; mais elle garda ses mains sur ses genoux, et le dos droit.
Cet homme face à elle savait très bien détecter le mensonge, entendre le moindre petit bruit, et voir le moindre petit détail. Mais, il ne savait aucunement comprendre les émotions des autres. Perséphone pensait souvent être quelqu’un souffrant d’une sorte d’handicap social, puisqu’elle avait du mal à avoir du sens, du tact, mais il y avait bien pire qu’elle, il y avait toujours bien pire. Le problème étant, qu’elle était attachée bien plus qu’elle ne voudrait l’avouer à cet homme qui était bien pire. Où étaient passées les paroles qu’il lui avait dites quelques semaines auparavant ? Où était le Kazuya reconnaissant, touché, aimable ? C’est celui-ci qu’elle voulait revoir, c’était pour celui-ci qu’elle avait eu une attention. La jeune femme avait toujours les yeux clos, se fichant royalement du manque de conversation. Elle se sentait ridicule. Mais elle n’avait que ce qu’elle méritait, elle n’avait pas le droit de rêver après tout. Kazuya la remettait sans cesse à sa place, plus qu’elle ne le remettait à la sienne.
Elle ne bougea pas d’un pouce en entendant à nouveau la voix grave du jeune homme. Non. Elle n’avait aucune envie de lui raconter quoi que ce soit. Après ce qu’il venait de dire, elle n’avait même plus envie d’être ici. Perséphone ne fuirait pas. Elle resterait, parce qu’elle devait cesser de fuir, mais il lui fallait un peu d’air pour balayer les larmes qui menaçaient de couler. D’une main rapide, elle sortit une cigarette de son petit sac, posant ce dernier sur la table. Son regard ne s’était toujours pas posé sur le garde, de peur qu’il ne voie ces perles qui jouaient aux équilibristes sur le coin de ses yeux. Ne prenant même pas la peine d’enfiler son manteau, elle donna un coup sec sur le côté de sa tasse, la faisant s’écraser au sol volontairement.
Le liquide éclaboussant sur le pantalon de Kazuya, l’employé semblant paniqué de voir la tasse au sol, la jeune femme se dirigea à la sortie, se posant à une des tables dehors le temps de fumer. Dos à la vitrine. Bien entendu. Enfin elle put prendre une grande bouffée d’air. Faisant disparaître les larmes, elle avait envie de rire tant elle se sentait hors de lieu. Mais à quoi pensait-elle ? Ce ne serait jamais possible de toute manière, ça ne devait absolument pas avoir lieu. Seulement comme toute femme, elle avait des fantaisies, ou du moins une fantaisie qui était si proche, mais si inatteignable.
« Tu sais très bien pourquoi je suis là. Le jour où on se verra en simple visite de courtoisie n’existe pas. »
Perséphone avait eu un petit sourire nerveux. Tout petit. Se reculant sur sa chaise, posant bien son dos contre le dossier, regardant pour ne pas dire fixant le sol, ses cheveux retombant lentement sur son visage. Ça faisait mal. Ça faisait très mal. Se prendre une lame, une balle, aurait été moins douloureux pour elle. La jeune femme se sentait tellement stupide. Mais à quoi pensait-elle ? Bien entendu qu’il répondrait ça. Bien entendu qu’il venait la voir juste parce qu’il était obligé de le faire. Juste parce qu’il était payé pour ça.
Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi elle était si blessée par cette phrase. Elle en avait déjà entendu des dizaines formées sur le même modèle, alors pourquoi ça l’étonnait ? Pourquoi elle avait totalement déconnectée de là où ils se trouvaient ? Ses cheveux à présent noir cachant ses yeux, elle se permit de les fermer, parce qu’elle sentait les larmes arriver. La main de la jeune femme démangeait, voulant se poser sur sa poitrine pour tenter d’apaiser ce pincement qui se refusait de partir ; mais elle garda ses mains sur ses genoux, et le dos droit.
Cet homme face à elle savait très bien détecter le mensonge, entendre le moindre petit bruit, et voir le moindre petit détail. Mais, il ne savait aucunement comprendre les émotions des autres. Perséphone pensait souvent être quelqu’un souffrant d’une sorte d’handicap social, puisqu’elle avait du mal à avoir du sens, du tact, mais il y avait bien pire qu’elle, il y avait toujours bien pire. Le problème étant, qu’elle était attachée bien plus qu’elle ne voudrait l’avouer à cet homme qui était bien pire. Où étaient passées les paroles qu’il lui avait dites quelques semaines auparavant ? Où était le Kazuya reconnaissant, touché, aimable ? C’est celui-ci qu’elle voulait revoir, c’était pour celui-ci qu’elle avait eu une attention. La jeune femme avait toujours les yeux clos, se fichant royalement du manque de conversation. Elle se sentait ridicule. Mais elle n’avait que ce qu’elle méritait, elle n’avait pas le droit de rêver après tout. Kazuya la remettait sans cesse à sa place, plus qu’elle ne le remettait à la sienne.
Elle ne bougea pas d’un pouce en entendant à nouveau la voix grave du jeune homme. Non. Elle n’avait aucune envie de lui raconter quoi que ce soit. Après ce qu’il venait de dire, elle n’avait même plus envie d’être ici. Perséphone ne fuirait pas. Elle resterait, parce qu’elle devait cesser de fuir, mais il lui fallait un peu d’air pour balayer les larmes qui menaçaient de couler. D’une main rapide, elle sortit une cigarette de son petit sac, posant ce dernier sur la table. Son regard ne s’était toujours pas posé sur le garde, de peur qu’il ne voie ces perles qui jouaient aux équilibristes sur le coin de ses yeux. Ne prenant même pas la peine d’enfiler son manteau, elle donna un coup sec sur le côté de sa tasse, la faisant s’écraser au sol volontairement.
Le liquide éclaboussant sur le pantalon de Kazuya, l’employé semblant paniqué de voir la tasse au sol, la jeune femme se dirigea à la sortie, se posant à une des tables dehors le temps de fumer. Dos à la vitrine. Bien entendu. Enfin elle put prendre une grande bouffée d’air. Faisant disparaître les larmes, elle avait envie de rire tant elle se sentait hors de lieu. Mais à quoi pensait-elle ? Ce ne serait jamais possible de toute manière, ça ne devait absolument pas avoir lieu. Seulement comme toute femme, elle avait des fantaisies, ou du moins une fantaisie qui était si proche, mais si inatteignable.
- kazud'amour:
- j'ai écrit de la merde, je l'avoue.
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 16:29 Citer EditerSupprimer
Sa maladresse était encore une fois sans égale. Ces mots il les pensait, il les savait vrais et pourtant lui-même ne voulait pas avoir à en tenir compte. Ils étaient bien dans leur ignorance à tenter de se convaincre qu’aucune hiérarchie ne les atteignait, pourtant dès que la situation correspondait à ce qu’ils désiraient, l’un des deux venait la briser. Kazuya mit les pieds dans le plat, ce qu’il venait de faire n’était pas ramener Sora sur terre mais carrément l’y enfoncer. Le yakuza savait ce qu’il en était pour elle, elle qui lui avait exprimé voir en lui plus un ami qu’un garde du corps lambda et espérer qu’il en soit de même pour lui. Il en était de même oui, il en était même bien plus que ça de son côté et c’était justement pour cette raison qu’il s’obligeait pour son propre bien à briser en milliers de morceaux toute situation agréable avec la jeune femme.
Neutre, son visage laissait paraître une insensibilité à toute épreuve loin de ce qui pouvait se passer dans sa tête à cet instant. Il s’en voulait. Observant la réaction de Sora, il préféra laisser plâner le silence puisqu’il n’y avait de toute façon aucun commentaire à émettre. C’était désagréable, en plus d’être de sa faute. Il se devait de rétablir le contact, laissant passer par l’expression de son ressenti une excuse indirecte. Ses efforts furent vains, il n’obtint aucune réponse. Par ce silence conservé Kazuya se rendit compte de l’impact de ses paroles qui furent sûrement plus blessantes que ce qu’il n’aurait pu imaginer. Sora était fragile, elle retrouvait le bonheur et dans une contradiction des plus totales il venait mettre un coup de pied dans ce qu’il avait toujours souhaité pour elle. Pourtant il fallait bien un jour en tenir compte… ils ne pouvaient rester dans le déni éternellement et le retour de Sôji n’était qu’une piqure de rappel quant à ce qu’ils avaient oubliés. Après ces trois ans où leur unique repère fut l’autre, ils s’étaient enfermés dans une bulle où ils avaient perdu toute objectivité, une bulle qui venait d’être violemment éclatée.
Il l’observa, inspirant profondément à l’instant où Sora sortit un paquet de cigarettes de son sac. Il demeura interdit, insister ne servirait à rien. Il ne réagit pas non plus lorsque s’écrasa sur le sol, maitrisant son calme il la regarda s’en aller avant que son regard ne glisse sur son pied pour y constater l’état de son pantalon. Rapidement il eut dans son champ de vision le serveur qui accourut pour nettoyer les dégâts créés par la princesse Katô. Ignorant ce dernier Kazuya constata que le sujet de ses préoccupations était simplement dehors, sur la terrasse. Il avait su qu’elle ne s’enfuirait pas. Pourquoi ? Il la connaissait. C’était trop difficile à expliquer même pour lui. Gardant un soupire pour lui quant à sa pirouette ratée et au revirement de situation créé par sa maladroite antipathie, il choppa les bouts de papiers que lui tendaient le serveur pour essuyer son pantalon en se passant de commentaire. Surveillant du coin de l’œil Sora, il se leva et paya les consommations tout en ayant l’incroyable sociabilité de demander s’il y aurait un supplément pour la tasse brisée. Quant à lui il ne terminerait pas son café, ce n’était pas nécessaire.
Enfilant son manteau, déplorant la dégaine qu’il se tapait avec une jambe tâchée, il s’affaira des paquets de Sora et de son manteau. Les regards indiscrets et curieux tournés vers lui qui n’avaient pas raté une miette de l’histoire au détroit de quelques commentaires lui étaient totalement indifférents. Alors qu’ils s’étaient retrouvés tout sourires en l’espace de cinq minutes une dispute avait éclaté. Cinq minutes, une réplique. Le plus inquiétant étant que ce n’était même pas leur record. D’un regard extérieur ils devaient avoir l’air de deux fous mais ça, ça lui était complètement égal. Prenant son temps pour rejoindre la jeune femme qui nécessitait d’un peu de distance, il posa ses paquets près d’elle et déplia son manteau qu’il avait passé par-dessus son bras pour lui déposer sur les épaules. Le mieux était de ne rien dire et d’aller à son rythme. Demeurant debout, il fourra ses mains dans des gants, ne pouvant se permettre de prendre le risque d’utiliser ses poches en cas de quelconque attaque. Il fallait y penser mais c’était un principe de base de sa formation. « Dis-moi lorsque tu voudras rentrer, je te conduirai. » Où, il ne savait pas. Ça pouvait autant être chez Sôji que chez elle maintenant. Faisant le guet, il ne prononça mot. Il ne tenait pas à s’excuser et chaque mot semblait être de trop dans cette situation. Il lui était déplorable que leur sortie se soit déroulée de la sorte.
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 17:18 Citer EditerSupprimer
Dans les contes ça se finit toujours bien. Cendrillon retrouve le prince. Blanche-neige se fait réveiller par le prince. La belle transforme la Bête en prince. Et même Raiponce se fait libérer de sa tour par un prince. Pour ce qui était des contes orientaux, ce n’était pas la même. D’ailleurs, on n’appelle même pas ça des contes, mais des mythes. Il n’y a pas de contes pour ceux qui ne sont pas blancs on dirait. On ne cherche pas à rêver, mais à expliquer des faits. Le bouvier et la tisserande était le mythe que Perséphone connaissait le mieux. Séparés par un fleuve. Interdits l’un de l’autre. Dans des moments comme celui-ci, la jeune femme n’avait pas l’impression d’être une princesse, mais plutôt d’être dans la position de la tisserande. Il n’y avait rien à envier aux princesses, puisqu’elles n’obtiennent rien. Ça ne marche que si l’on est un prince, la magie opère dans les contes que si l’on est un prince. Comme moi, même les contes d’occident ont une faille.
Elle s’efforçait de rester droite et de marbre, mais, malgré la posture, ses doigts ne cessent de venir essuyer le coin de ses yeux. Une faute. C’est une faute que de laisser les larmes trahir son état d’esprit. Elle n’avait pas à faire ça. Et pourtant, elle n’arrivait absolument pas à le contrôler. Cendrant sa cigarette à même le sol sans se soucier de l’état de propreté de celui-ci. Regardant ses mains, elle se rendait compte qu’elle tremblait, mais elle doutait sincèrement que ce fut à cause du froid. De ses cheveux, elle cachait son visage. Elle se fichait des gens qui passaient et qui se demandaient ce qui lui arrivait peut-être, elle ne voulait juste pas qu’on la voit pleurer.
Perséphone n’avait pas remarqué l’arrivée de Kazuya tant elle était perdue dans ses pensées. Ce n’est qu’en sentant le manteau se poser sur ses épaules et qu’elle le réalisa. Mais elle refusait de lever la tête vers lui ; elle préférait passer pour une enfant capricieuse plutôt que de montrer bien de face qu’elle avait été atteinte. Tirant sur sa cigarette, elle regardait ailleurs.
Combien de temps étaient-ils restés ainsi ? Sans qu’elle ne donne de réponse et que lui demeure debout, la fixant ? Aucune idée. Il était si près d’elle, et pourtant, si lointain. Ce n’était pas juste, elle ne trouvait pas cela juste. « Va-t’en. » Chuchota-t-elle. « Prends le sac noir et va-t’en. » Dans ce sac là, il y avait sa bouteille de sake. Elle avait mis du temps à la trouver, parce qu’elle ne voulait simplement acheter une bouteille chère dans on ne sait quelle boutique, sous prétexte que le goût justifiait le prix. Elle avait appris que cela était faux, elle le savait. La jeune femme avait été entraînée à être hostess dans son adolescence, et une partie de cet entraînement, mis à part satisfaire un client dans tous les détails, était aussi de savoir reconnaître un bon alcool. C’était dans les petites rues du quartier japonais de la ville qu’elle avait pu trouver ladite bouteille. Elle se souvenait avoir souri de toutes dents en la trouvant, pensant que cela ferait réellement plaisir au garde du corps.
Maintenant, cela n’avait même plus d’importance. A croire qu’elle était définitivement arrivée à bout. « Qu’est-ce que tu fais encore là ? Va-t’en maintenant ! » Sa voix tremblait, alors que son visage fixait toujours la table, où sa cigarette s’était consumée. Cacher ses émotions était quelque chose qu’elle ne parvenait à faire à présent. Elle lâcha son mégot, qui tomba au sol, et passa ses mains sur son visage, dégageant enfin sa chevelure noire de celui-ci, abandonnant l’idée de faire disparaître ses larmes. « T’as même pas envie d’être ici. Je ne t’y oblige pas. Alors je t’ordonne de foutre le camp. Je n’ai pas envie de voir ta gueule me prendre de haut encore une fois. »
Dans les contes ça se finit toujours bien. Cendrillon retrouve le prince. Blanche-neige se fait réveiller par le prince. La belle transforme la Bête en prince. Et même Raiponce se fait libérer de sa tour par un prince. Pour ce qui était des contes orientaux, ce n’était pas la même. D’ailleurs, on n’appelle même pas ça des contes, mais des mythes. Il n’y a pas de contes pour ceux qui ne sont pas blancs on dirait. On ne cherche pas à rêver, mais à expliquer des faits. Le bouvier et la tisserande était le mythe que Perséphone connaissait le mieux. Séparés par un fleuve. Interdits l’un de l’autre. Dans des moments comme celui-ci, la jeune femme n’avait pas l’impression d’être une princesse, mais plutôt d’être dans la position de la tisserande. Il n’y avait rien à envier aux princesses, puisqu’elles n’obtiennent rien. Ça ne marche que si l’on est un prince, la magie opère dans les contes que si l’on est un prince. Comme moi, même les contes d’occident ont une faille.
Elle s’efforçait de rester droite et de marbre, mais, malgré la posture, ses doigts ne cessent de venir essuyer le coin de ses yeux. Une faute. C’est une faute que de laisser les larmes trahir son état d’esprit. Elle n’avait pas à faire ça. Et pourtant, elle n’arrivait absolument pas à le contrôler. Cendrant sa cigarette à même le sol sans se soucier de l’état de propreté de celui-ci. Regardant ses mains, elle se rendait compte qu’elle tremblait, mais elle doutait sincèrement que ce fut à cause du froid. De ses cheveux, elle cachait son visage. Elle se fichait des gens qui passaient et qui se demandaient ce qui lui arrivait peut-être, elle ne voulait juste pas qu’on la voit pleurer.
Perséphone n’avait pas remarqué l’arrivée de Kazuya tant elle était perdue dans ses pensées. Ce n’est qu’en sentant le manteau se poser sur ses épaules et qu’elle le réalisa. Mais elle refusait de lever la tête vers lui ; elle préférait passer pour une enfant capricieuse plutôt que de montrer bien de face qu’elle avait été atteinte. Tirant sur sa cigarette, elle regardait ailleurs.
Combien de temps étaient-ils restés ainsi ? Sans qu’elle ne donne de réponse et que lui demeure debout, la fixant ? Aucune idée. Il était si près d’elle, et pourtant, si lointain. Ce n’était pas juste, elle ne trouvait pas cela juste. « Va-t’en. » Chuchota-t-elle. « Prends le sac noir et va-t’en. » Dans ce sac là, il y avait sa bouteille de sake. Elle avait mis du temps à la trouver, parce qu’elle ne voulait simplement acheter une bouteille chère dans on ne sait quelle boutique, sous prétexte que le goût justifiait le prix. Elle avait appris que cela était faux, elle le savait. La jeune femme avait été entraînée à être hostess dans son adolescence, et une partie de cet entraînement, mis à part satisfaire un client dans tous les détails, était aussi de savoir reconnaître un bon alcool. C’était dans les petites rues du quartier japonais de la ville qu’elle avait pu trouver ladite bouteille. Elle se souvenait avoir souri de toutes dents en la trouvant, pensant que cela ferait réellement plaisir au garde du corps.
Maintenant, cela n’avait même plus d’importance. A croire qu’elle était définitivement arrivée à bout. « Qu’est-ce que tu fais encore là ? Va-t’en maintenant ! » Sa voix tremblait, alors que son visage fixait toujours la table, où sa cigarette s’était consumée. Cacher ses émotions était quelque chose qu’elle ne parvenait à faire à présent. Elle lâcha son mégot, qui tomba au sol, et passa ses mains sur son visage, dégageant enfin sa chevelure noire de celui-ci, abandonnant l’idée de faire disparaître ses larmes. « T’as même pas envie d’être ici. Je ne t’y oblige pas. Alors je t’ordonne de foutre le camp. Je n’ai pas envie de voir ta gueule me prendre de haut encore une fois. »
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 21:32 Citer EditerSupprimer
Dire des choses qu’il ne fallait pas étaient le genre de maladresse qui sortait souvent de la bouche du yakuza. La dernière fois ça c’était réglé par une gifle mais cette fois-ci Sora n’exprima pas sa colère. Quoi de plus normal puisqu’elle n’était pas en colère, elle était blessée. Il le niait dans son attitude pourtant il s’en était parfaitement rendu compte. Ayant revêtu son masque de glace, celui qu’il avait construit au fil des années d’entrainements et qui correspondait parfaitement au rôle qu’il se devait de tenir en totale inéquation avec son véritable tempérament, Kazuya était dépourvu de réaction compatissante. Il tenta malgré tout de se rattraper en vain. C’était exactement ce genre de situation qu’il avait tenté d’éviter et de supprimer pendant ces trois années, une Sora fermée de la sorte ne faisait que lui rappeler un peu trop celle dont on lui avait confié la charge trois ans plus tôt. Lui qui suspectait Sôji de foutre en l’air tout son travail voilà qu’il s’en chargeait lui-même. Cependant il lui fallait gérer cette situation de crise comme une autre, après tout il était rôdé depuis le temps.
Une fois de plus il fit face à un mur. N’attendant pas de réponse directe de sa part, il se chargerait d’attendre silencieusement qu’elle se décide à bouger. Ignorant son ordre et scrutant les environs, son regard se dirigea vers elle lorsqu’elle lui ordonna de prendre le sac noir. Ces fameux sacs en rapport avec les gens de son entourage à qui elle souhaitait faire plaisir… il y en avait donc un pour lui ? Leur conversation par textos lui revint alors en tête, se remémorant l’évocation d’un saké. Sora lui avait donc acheté un cadeau ? Il se sentit soudainement terriblement ridicule et même désolé que la situation ait viré à la crise existentielle. Il ne bougea pas, les sourcils froncés il quitta son air inexpressif pour autant Sora ne pouvait pas le voir puisqu’elle-même évitait tout contact visuel.
Toujours inactif, la voix de Sora brisa de nouveau le silence. Leurs rôles s’étaient inversés, à l’image de leur relation. Lorsque l’un faisait un pas en avant, l’autre reculait. L’intonation de la jeune femme la trahissait et inconsciemment les traits de Kazuya se durcirent de nouveau. Il ne s’exprimerait pas, il ferait son métier un point c’est tout. A la base il n’était pas là pour lui faire plaisir ni pour répondre à ses caprices ; depuis quand un garde du corps prenait-il congé lorsque son sujet le lui ordonnait ? Certainement pas lorsque le sujet n’avait aucun pouvoir de décision sur ce genre de chose. Les larmes de Sora furent dévoilées et le sujet de conversation qu’ils avaient déjà eu la dernière fois revint sur la table. Qu’elle l’oblige ou non à être près d’elle n’avait aucune importance puisqu’il y était obligé par une tierce personne, cette tierce personne étant le chef Katô lui-même. Ca il aurait pu lui dire, c’était dans la parfaite continuité de ce qu’il avait lancé un peu plus tôt dans le café, pourtant il ne le fit pas. Articuler ces mots aurait été comme lui infliger un second coup de couteau, la blesser une seconde fois. Il lui avait lui-même assuré être son ami avant d’être son garde du corps la semaine passée, la contradiction de ses propos ne pouvait être que violente pour elle. Ayant fait des efforts précédemment pour rétablir la conversation dans le calme, Sora avait visiblement trop de choses sur le cœur pour s’en préoccuper ; raison pour laquelle Kazuya quitta sa calme tonalité pour des paroles teintées d’humanité. « On en a déjà parlé, ce n’est pas une question d’avoir envie. Que ce soit le cas ou non je resterai là même si ça ne te plait pas.» Il continuerait de la suivre dans son ombre jusqu’à ce qu’il en soit physiquement incapable, c’était ainsi. « Tu devrais arrêter de croire que je te prends de haut, à aucun moment ça n’a été le cas et je ne fais pas partie de ces personnes-là. J’espère qu’après toutes ces années tu t’en es quand même rendue compte.» Il n’était pas aussi droit et froid que ce qu’il avait prévu d’être, il venait de s’exprimer comme une réelle personne s’adresserait à une autre et non pas comme un garde du corps s’adresserait à sa protégée. S’il avait été comme toutes ses personnes, il ne lui aurait pas déposé dans l’instant le paquet de mouchoirs trainant dans sa poche devant elle. Il ne se serait pas soucié de voir ces larmes sur ses joues. Si la situation avait été différente il les auraient séchées lui-même mais clairement tout ça ne s’y prêtait pas, on ne pouvait lui demander humainement parlant plus que ce dont il était capable de faire.
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Re: Christmas to Paradise | Dim 14 Déc - 22:20 Citer EditerSupprimer
Penser aux autres. Les autres en premier. Se mettre au second plan, en retrait. Ne rien dire. Ne pas faire de bruit. Ne pas déranger. Ne pas se mettre au milieu. Prendre sur soi. Ces phrases, ces lignes de conduite lui avaient été répétées des centaines de fois pour ne pas dire des milliers. Pourtant, après l’accident, après son cauchemar, son père lui avait dit de faire les choses comme elle les sentait. De faire ce qu’elle avait envie de faire et de dire ce qu’elle avait envie de dire. La culpabilité le rongeait. Il devait certainement être submergé par des « et si ? ». Et s’il avait pris soin d’elle ? Et s’il avait gardé un œil sur elle ? Et s’il ne l’avait pas ignorée ? Et s’il l’avait simplement aimée ? Sora était bien trop semblable à sa mère. Physiquement. Mais aussi mentalement. La mère Katô était une femme spontanée, qui passait également du rire aux larmes en question de secondes. C’était une femme qui savait ce qu’elle voulait, et qui avait du caractère. La différence entre la mère et la fille, c’est que la fille ne savait pas gérer toutes ses émotions.
La jeune femme n’en pouvait plus de cette relation. Elle ne pouvait plus supporter toute cette tension entre eux. C’était beaucoup trop. C’était le poids de trop. Et plus ça avançait, et plus les roues avaient du mal à démarrer. Sora ne voyait absolument pas en Kazuya un garde du corps, elle ne voyait absolument pas un employé. Sora voyait en Kazuya un homme. Et ça changeait tout. Parce qu’elle enfreignait les règles mais qu’elle n’en avait que faire. Elle faisait les règles, et si elle avait envie de les changer alors elle le ferait. Attachant ses cheveux en une haute queue de cheval, elle essuya enfin les larmes qui coulaient sur ses joues du revers de sa manche, ignorant totalement le paquet de mouchoirs s’étant posé sur la table. Elle n’en voulait pas de sa gentillesse forcée. De son attention programmée. Elle n’en voulait juste pas. Ça l’a dégoutait, ça la faisait sentir mal. Ce qu’elle aimait c’est quand il était lui-même, aussi peu ces occasions aient-elles eu lieu. Sora était simplement tombée amoureuse de quelqu’un qui ne se montrait que par à-coups, alors qu’elle tentait d’être le plus transparente possible avec lui.
Tiens, elle vient enfin de prononcer le mot dans son esprit. Amoureuse. Quelle débilité. Elle ne devait pas, et pourtant elle se laissait aller. En même temps, elle ne trouvait aucune raison de ne pas considérer Kazuya de la sorte. Il était fort, il était intelligent, il savait la protéger comme la rassurer et la réconforter. Les moments passés ensemble ne se comptaient plus. Et surtout et par-dessus tout, elle lui faisait confiance. Et rares étaient les fois où elle la donnait pleinement. Mais on croit en une personne, en un être humain, et non pas en un robot qui suit des ordres bêtement.
« Après toutes ces années j’avais simplement pensé qu’à un moment donné tu pourrais troquer ce masque de clown débile que tu portes à longueur de journée sous prétexte que c’est ton job contre ton vrai visage et assumer tant tes peurs comme tes inquiétudes. » Elle avait craché son venin à son tour, sans bouger, sans le regarder. Elle ne lui donnerait pas la satisfaction de le regarder, aussi mal cela puisse faire à la jeune femme. Sora renifla doucement, frissonnant vivement à cause du froid cette fois. Essuyant à nouveau sa joue du dos de sa main. « Fais ce que je dis, mais pas ce que je fais, n’est-ce pas ? »
Un rire traversa ses lèvres. Triste et blessé. C’était comme un nouveau choc dans son esprit, et elle ne savait plus le gérer. Alors elle balançait ce qui lui passait par la tête sans se soucier des conséquences de ses dires. « Kazuya. Si t’as juste envie de me surveiller, dis le moi. Auquel cas dans l’après midi tu seras dans le premier avion direction Tokyo. Je préfère avoir quelqu’un qui ne me connaît pas pour me surveiller, quelqu’un qui ne me parlera pas, quelqu’un qui ne se souciera pas réellement de comment je vais. Plutôt que de t’avoir toi, qui m’as appris à être humaine mais qui ne l’es pas envers moi. Rester ou partir en somme… Pour la dernière fois je te le demande Koizumi Kazuya : de quoi est-ce que tu as réellement envie ? »
Penser aux autres. Les autres en premier. Se mettre au second plan, en retrait. Ne rien dire. Ne pas faire de bruit. Ne pas déranger. Ne pas se mettre au milieu. Prendre sur soi. Ces phrases, ces lignes de conduite lui avaient été répétées des centaines de fois pour ne pas dire des milliers. Pourtant, après l’accident, après son cauchemar, son père lui avait dit de faire les choses comme elle les sentait. De faire ce qu’elle avait envie de faire et de dire ce qu’elle avait envie de dire. La culpabilité le rongeait. Il devait certainement être submergé par des « et si ? ». Et s’il avait pris soin d’elle ? Et s’il avait gardé un œil sur elle ? Et s’il ne l’avait pas ignorée ? Et s’il l’avait simplement aimée ? Sora était bien trop semblable à sa mère. Physiquement. Mais aussi mentalement. La mère Katô était une femme spontanée, qui passait également du rire aux larmes en question de secondes. C’était une femme qui savait ce qu’elle voulait, et qui avait du caractère. La différence entre la mère et la fille, c’est que la fille ne savait pas gérer toutes ses émotions.
Say something…
La jeune femme n’en pouvait plus de cette relation. Elle ne pouvait plus supporter toute cette tension entre eux. C’était beaucoup trop. C’était le poids de trop. Et plus ça avançait, et plus les roues avaient du mal à démarrer. Sora ne voyait absolument pas en Kazuya un garde du corps, elle ne voyait absolument pas un employé. Sora voyait en Kazuya un homme. Et ça changeait tout. Parce qu’elle enfreignait les règles mais qu’elle n’en avait que faire. Elle faisait les règles, et si elle avait envie de les changer alors elle le ferait. Attachant ses cheveux en une haute queue de cheval, elle essuya enfin les larmes qui coulaient sur ses joues du revers de sa manche, ignorant totalement le paquet de mouchoirs s’étant posé sur la table. Elle n’en voulait pas de sa gentillesse forcée. De son attention programmée. Elle n’en voulait juste pas. Ça l’a dégoutait, ça la faisait sentir mal. Ce qu’elle aimait c’est quand il était lui-même, aussi peu ces occasions aient-elles eu lieu. Sora était simplement tombée amoureuse de quelqu’un qui ne se montrait que par à-coups, alors qu’elle tentait d’être le plus transparente possible avec lui.
Tiens, elle vient enfin de prononcer le mot dans son esprit. Amoureuse. Quelle débilité. Elle ne devait pas, et pourtant elle se laissait aller. En même temps, elle ne trouvait aucune raison de ne pas considérer Kazuya de la sorte. Il était fort, il était intelligent, il savait la protéger comme la rassurer et la réconforter. Les moments passés ensemble ne se comptaient plus. Et surtout et par-dessus tout, elle lui faisait confiance. Et rares étaient les fois où elle la donnait pleinement. Mais on croit en une personne, en un être humain, et non pas en un robot qui suit des ordres bêtement.
« Après toutes ces années j’avais simplement pensé qu’à un moment donné tu pourrais troquer ce masque de clown débile que tu portes à longueur de journée sous prétexte que c’est ton job contre ton vrai visage et assumer tant tes peurs comme tes inquiétudes. » Elle avait craché son venin à son tour, sans bouger, sans le regarder. Elle ne lui donnerait pas la satisfaction de le regarder, aussi mal cela puisse faire à la jeune femme. Sora renifla doucement, frissonnant vivement à cause du froid cette fois. Essuyant à nouveau sa joue du dos de sa main. « Fais ce que je dis, mais pas ce que je fais, n’est-ce pas ? »
Un rire traversa ses lèvres. Triste et blessé. C’était comme un nouveau choc dans son esprit, et elle ne savait plus le gérer. Alors elle balançait ce qui lui passait par la tête sans se soucier des conséquences de ses dires. « Kazuya. Si t’as juste envie de me surveiller, dis le moi. Auquel cas dans l’après midi tu seras dans le premier avion direction Tokyo. Je préfère avoir quelqu’un qui ne me connaît pas pour me surveiller, quelqu’un qui ne me parlera pas, quelqu’un qui ne se souciera pas réellement de comment je vais. Plutôt que de t’avoir toi, qui m’as appris à être humaine mais qui ne l’es pas envers moi. Rester ou partir en somme… Pour la dernière fois je te le demande Koizumi Kazuya : de quoi est-ce que tu as réellement envie ? »
… I’m giving up on you.
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