[EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥

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Re: [EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥ | Mer 14 Mar - 7:02

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Je me souvenais de ces mots que tu m'avais formuler à l'entrée, ceux qui témoignaient que tu n'avais peur dans ce type d'attraction. Pourtant, c'était avec prudence que je m'en inquiétait, soucieux de garder au moins l'une de mes deux mains intactes. Certainement, aurais je dû éviter? A ta réponse prétendument innocente, je ne lisais que promesse d'une virée en enfer pour cette extrémité de mon corps que tu tiendrais entre tes doigts. Ton attitude, des plus évidentes à mes yeux, ne reflétait que prémices d'une souffrance de plusieurs minutes. Pourtant, combien auraient rêver pouvoir t'entendre prononcer ces mots à leurs côtés pour jouer les mâles dominants et rassurants? Jouant la carte de l'innocence pour mordre ta proie lorsqu'elle s'y attendait le moins bien que, cette fois, celle-ci eut vent de ton piège en avance.. Chose qui ne l'empêchait d'y tomber de plein pied.

De cette attraction aux allures de bateaux pirates, je ne retenais que ta main serrant la mienne avec force. Toutes tes forces? Plusieurs longues minutes de tortures plus que d'excitation. Non que celle-ci ne fut amusante ou que tu aies corrompu un plaisir éventuel, mais qu'à côté de certaines expériences que je pouvais faire, celle-ci m'apparaissait plutôt faible. Néanmoins mon coeur s'était envolé par moment dans les mouvements, mon estomac avait suivi à d'autres les effets de la retombée dans des sensations si délicieuses et si familières. A la sortie de celle-ci, c'était une main chaude et un peu plus rosée que tu tenais dans la tienne. De celle-ci tu t'inquietais oralement tandis qu'un sourire satisfait semblait orné tes lèvres, me prouvant combien tu eus pris plaisir à torturer cette partie de mon corps qui, jamais, n'eut quémander après un tel traitement. « Je crois que j'ai plus de sang dans le bout des doigts. » Une déclaration qui se confirmait vraisemblablement à certains doigts à croire cette sensation étrange qui les traversait. « Mais c'est toi le médecin alors dis-moi... Je vais perdre ma main? » A toi je me remettais, voix inquiète en avant, pour un jeu dans lequel je me laissais volontiers prendre. « Est ce aussi grave que ça en a l'air docteur? » Sur tes mains couvrant la mienne, celle qu'il m'était libre encore de bouger se déposait. Mon attitude te demandait un diagnostic positif, je ne tenais à perdre ma main suite à une attraction ayant mal tournée.

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Re: [EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥ | Mer 14 Mar - 14:10

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Tu finirais sans doute par mémoriser que chaque fois que tu t’amusais un peu trop à m’embêter, je me plaisais à te le faire payer. Et mes amendes pouvaient avoir différentes formes. Cette fois-ci, ce fut de meurtrir généreuse ta main. Pas peu fière de ma réponse à ta taquinerie exaspérante, je ne manquais ainsi de la souligner à la sortie. Néanmoins, sur l’instant, je me demandais si tu ne te moquais pas un peu en retour. Étais-je plus forte que je ne le pensais ou toi plus faible ? Spontanément, je penchais pour la seconde option. Je rentrais cependant bien volontiers dans ton jeu. Je me ferais docteur et toi patient. Avec précaution, je pris et soutins cette main endolorie. La montant jusqu’à mon visage légèrement penchée dessus, je l’inspectais avec attention avant d’esquisser un rictus septique. « Aish… Rien de dramatique encore, mais il va falloir surveiller ! » D’entre mes deux mains, je la couvris avec bienveillance. Mes yeux se relevèrent jusqu’aux tiens afin de te témoigner de toute ma compassion. « Si jamais les sensations ne reviennent pas dans le bout des doigts, il faudra amputer… » t’annonçais-je, faussement sincèrement navré. Dans un jeu théâtrale, je baissais mon regard, désolée pour ton malheur. Puis, je redressais la tête avec plus de vivacité et d’énergie. Mes iris pétillants, je m’enquerrais : « Tu préfères juste les dernières phalanges de chaque doigt ou la main entière ? Je pourrais le faire, j’ai besoin d’entrainement ! » Généreux que tu étais, tu n’allais pas hésiter à te dévouer pour me servir de cobaye. L’espace de quelques instants, j’en appelais à ta bonté en battant des cils d’un air innocent. Puis, je finis par rompre la scène en te tirant la langue et reprenant la marche. « Dirigeons-nous vers Magic Land pour déjeuner, tu vas avoir besoin de force pour surmonter la douleur. » Ou plutôt, je voulus nous remettre en route dans la direction énoncée, mais encore une fois, nos bracelets de fourrures et de métal me rappelèrent que nos mouvements devaient s’accorder. Ce coup de frein m’inspira aussi que nous omettions une étape : les challenges. « Mais avant ! Et si nous laissions le sort décider du prochain défi ? » proposais-je avec une once de malice. Ne l’avais-je pas reporté pendant que nous patientions dans la queue précédente ? Si nous voulions tous les accomplir, nous devions continuer sur notre lancée. Je pris ton poignet menotté derechef, en quête d’un emplacement où je pourrais déposer la liste. Un élément du décors fit l’affaire. Ta main couverte de la mienne, je l’amenais au-dessus de la feuille. « Ferme les yeux, » t’adressais-je paisiblement au moment d’en faire de même. Je guidais ta main quelques secondes pour la poser ensuite. Nos paupières s’ouvrirent : The Voice.

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Re: [EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥ | Mer 14 Mar - 20:43

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Au fil de ton observation, les picotements s’amenuisaient jusqu’à finalement disparaitre. Pourtant, ce n’était raison suffisante pour que prenne fin cette plaisanterie des suites de ta vengeance, comment pouvais-je la stopper de la sorte ? Alors sur mon visage, un air désespéré mêlée à de la panique. Perdre ma main ou seulement les dernières phalanges ? Etait-ce là les seuls choix que l’on m’offrait en réponse ? Ma main libre quittait la tienne et se posait sur mes lèvres, me faisant taire tout en affichant une panique exagérée jusqu’à l’apparition de ce petit bout de muscle rosée entre tes lèvres. Du mien je te répondais aussi puérilement sans réfléchir, tels deux enfants se chamaillant. « Allons-y oui. » Mais avant, et soudainement, tu semblais vouloir décider du prochain défi. Pourquoi donc avais-je la drôle de sensation d’être un enfant trainé par son parent ou un chien que son maître baladerait au gré de ses envies dès que par le poignet tu me guidais ? Néanmoins, un charme certain se dégageait de ce geste pourtant si simple, un sentiment si particulier qui m’insufflait une dose de bonheur. Heureusement, tu ne semblais prendre la peine de te tourner vers moi, autrement, ce sourire n’aurait pu t’échapper un instant jusqu’à notre arrivée contre un élément du décor. Les yeux fermés quelques secondes avant ton ordre, j’attendais que le choix tu effectues pour les rouvrir et en voir le résultat.

Face à celui-ci, mon sourcil s’arquait. Chanter devant tout un public d’inconnu une chanson d’amour. Pour toi. Me donner en spectacle devant une caméra était une chose, mais devant tout un petit monde fait de chair et de sang ? Mon regard se tournait vers toi quelques secondes, mentalement, je t’accusais d’être celle qui me faisait faire tant de choses étranges et nouvelles à la fois. Sincèrement, j’en étais heureux car, peut-être, arriverais-je à te voir rire une nouvelle fois ? A moins que tu ne finirais par être gênée ? De ma main libre, je sortais mon portable pour chercher les paroles de la chanson sur internet. « Je vais réviser » annonçais-je, preuve que je prenais ce défi. Après tout, n’avais-tu été l’actrice principale de notre précédente scène de jalousie ? Je ne pouvais te laisser tout faire non plus. « Tu me guide ma Bijou chérie ? » Nos doigts j’entremêlais à cette question, t’offrant un sourire des plus charmeurs pour appuyer mes propos et te pousser à accepter. Tu n’oserais me faire rentrer dans un décor ou des personnes pendant que j’avais le nez dans les paroles d’une chanson étrangère quand même ?

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Re: [EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥ | Mer 14 Mar - 22:25

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Sous nos yeux ouverts, ton index pointait la sentence. Le verdict était tombé quant au prochain défi à relever : The Voice. L’un de nous deux devra interpréter une chanson à l’autre. De préférence dans un lieu idéal pour attirer l’attention, à l’instar de Jealousy. Sauf que cette fois-ci notre dévolu ne jettera pas sur une file d’attente, plutôt une place bien exposée. Sans doute trouverons-nous l’emplacement de choix justement dans la direction où je comptais nous emmener. Mes yeux se relevèrent jusqu’aux tiens. Ceux-ci semblaient me fixer. Je leur répondis en silence d’une lueur interrogative. Je n’étais certaine de parvenir à déchiffrer le message que tu tentais de me transmettre. Me demandais-tu lequel de nous deux devrait s’y coller ? Alors, je commençais à y réfléchir. Envisager d’être celle qui pousserait la chansonnette. J’avais assez confiance en ma voix pour ne pas en avoir honte et… Je me souvenais d’avoir surpris la veille te donnant en spectacle dans ta chambre, alors, sans doute valait-il mieux que je sois celle qui chante. Aux portes de ma mémoire prête à chercher les paroles, je n’en eus le temps avant que tu ne sortes ton téléphone et me fis comprendre que tu te dévouais. Un sourire à lèvres, je hochais de la tête pour acquiescer. J’avais hâte de te voir à l’oeuvre.

À nouveau, tu me surprenais en initiant l’entrelacement de nos doigts. C’était amusant de faire comme si de rien n’était. De jouer au parfait véritablement petit couple, mais si mes yeux se posaient sur nos mains ainsi jointes, je redoutais de me sentir fébrile. À la recherche d’une main que je ne tiendrais plus. Alors, je gardais le regard droit, sur toi. J’esquissais un sourire et me leurrais d’enthousiasme. « Fais moi confiance, mon héros Hantaro. » J’acceptais de jouer le jeu. De continuer sur notre lancée que j’avais pour partie moi-même initié. Dans cette légèreté, je trouvais la force de ne pas tomber. Garder espoir. L’espoir en de jours meilleurs et à venir. Bien que sans doute sera-t-il difficile de traverser prochainement une journée aussi illuminée que celle-ci.

Et nous entrions désormais dans la zone la plus enchantée du parc : Magic Land. L’univers des enfants, son petit village et ses gourmandises, tandis que tu avais le nez sur ton écran, je te guidais sans piège. Les regards des enfants nous observaient avec curiosité alors que leurs parents s’outraient lorsqu’il remarquait nos menottes. Soudainement, je te freinais avant que tu ne percutes un petit garçon qui courrait sans regarder devant lui. Impact évité in extremis, je repérais au même moment l’emplacement de choix : la fontaine décorative centrale. D’une foulée agile, je grimpais sur le rebord et m’exclamais : « Ici, c’est parfait ! » À toi de me chanter la sérénade à présent.

Ta confirmation lancée, c’était à toi que revenait toute ma confiance. Tu ne te jouerais de moi, n’est-ce pas ? J’avais appris à te savoir taquine également, comme précédemment lorsque ma main eut affaire à la force étonnante de tes doigts pour une phrase que j’eus prononcée trop insouciamment. Néanmoins, sur tout notre trajet, pas une fois je ne relevais le nez de l’écran de mon portable ; preuve que je croyais en toi suffisamment pour avancer à l’aveugle. Le seul instant où j’osais quitter les pixels des yeux, ce fut lorsque tu ralentissais notre marche pour un enfant. M’étonnant de ton attention, je la comprenais néanmoins rapidement pour cet enfant plus que pour moi. Du moins, c’était ainsi que je le pensais alors que, de nouveau et bien vite, j’apprenais des paroles qui ne m’étaient naturelles. Comme tout vivant sur cette Terre, cette chanson m’était connue, bien évidemment. Mais de chantable, je ne connaissais que le refrain. Ces quelques mots que, jamais, je n’avais prononcés à quiconque, que jamais je ne prononcerais sérieusement à une femme et que jamais, je ne désirais ressentir ou penser. Une promesse qui ne pouvait être tenue mais l’amour était un sentiment qui rendrait crédule même le plus terre à terre des hommes.

A ta déclaration, je relevais le nez pour regarder autour de nous. Une fontaine, une foule de monde et d’enfants. En soi, un grand terrain ouvert sur lequel un maximum de personnes pourrait assister à un spectacle qui resterait certainement gravé dans mes mémoires comme l’un des plus idiots que j’eus pu faire pour un défi. Le plus mignon certainement à voir pour notre entourage, n’allais-je avoir l’air d’un homme follement amoureux de sa douce au point de déclarer sa flamme pour elle devant foule de monde ? Un instant, mon palpitant s’agitait du danger, mais, bien rapidement il se calmait. Tout n’était qu’un jeu, un simple jeu qui n’avait de sens. Ces mots, ils n’étaient les miens, ces sentiments n’étaient les miens alors je n’avais rien à cacher. Pour toi, pour ce défi que tu avais choisi, je ferais de mon mieux. Comme hier soir, je ne serais timide face à la foule pour t’offrir une représentation digne de ce nom.

Sur le rebord je grimpais à mon tour et défaisais ma prise sur ta main non pour la lâcher, mais la changer. Telle une princesse, de ta main je me saisissais délicatement, le pouce sur le dos de tes phalanges, alors que la pulpe de tes doigts rencontrait les miens. Malgré ma mémoire à court terme plutôt efficace, je préférais lancer, sur mon portable, la musique avec les paroles s’affichant au fur et à mesure. Ainsi, commençait une chanson que je te dédiais, que je chantais sans honte ou gêne aucune ; sans préoccupations quelconques. Tout n’était que laisser aller, amusement et légèreté malgré l’expression sérieuse qui avait pris place sur mes traits. Jouer le rôle que j’incarnais aujourd’hui jusqu’au bout, un petit-ami dévoué à sa copine, un petit-ami ingrat avec celle-ci, deux amis s’amusant sans se poser la moindre question ; n’était-ce une part de notre mission aujourd’hui ? Une mission dans laquelle nous devions tirer amusement et bonheur. Alors ces paroles que je te chantais aussi correctement que possible, celles-ci qui attiraient peu à peu quelques regards curieux, même des portables levés dans les airs ; j’espérais qu’elles t’amuseraient autant que je prenais plaisir à les formuler.

Je ne l’avais vu venir. L’idiotie de ce défi, je ne l’avais pressenti. Alors que tu t’apprêtais à t’y soumettre, je souriais encore, avec insouciance. Inconsciente du danger. Mais dès les premiers notes de musiques, mon coeur se mit à trembler. Et je compris. Je compris le gouffre qui s’ouvrait sous mes pieds. Une douce mélodie, quelques notes au piano et mon organe se brisait. Une première larme sur ma joue roula. Sans prévenir. S’en suivit un véritable brouillard. Je te voyais à peine. Nos spectateurs j’ignorais. Je me souvenais. Un an auparavant, ce fut un autre qui pour chantait. De ses doigts virtuoses sur les touches du piano, il m’avait dédié une chanson d’amour dans un cadre qu’il avait rendu enchanté en secret. Ce soir, un genou sur le sol, il m’avait demandé de l’épouser. Anniversaire de nos fiançailles, célébré officiellement il y a deux jours, date réelle dans deux jours. Je le croyais l’homme de vie. J’étais prête à la partager avec lui. Je le pensais mon futur mari. Mais dorénavant, cet engagement ne tenait plus. Je l’avais rompu. Alors, les paroles que tu entonnais me transperçaient plus violemment que tu ne t’en doutais. À en juger par tes traits que j’entrevoyais à travers le voile brumeux couvrant mon regard, tu semblais heureux. Tu souriais comme si tu t’amusais. Tu avais raison, c’était l’idée. C’était le but. Pourtant en ces instants, mon coeur refusait de s’alléger. Il ne le pouvait. Et l’une après l’autre, les larmes se mirent à couler. Incapable de les retenir, je n’essayais même plus de les contenir. Statut de cire, poupée de porcelaine, je me figeais. Je te fixais. Sur la surface d’un masque se forçant à sourire, à se faire le reflet de ton éclat, la pluie tombait. Brièvement, j’étais comme morte à l’intérieur. Une coquille vide au creux de laquelle, tes paroles résonnaient. Cette chanson… Je crus à ce moment-ci que si j’en avais eu à lui dédier, ce serait celle-ci.  

Au fil de la mélodie, si la pâleur de mon visage te suppliait d’arrêter, un éclat dans mon regard persistait. Je t’implorais de continuer. Jusqu’au bout. Que relevions ce défi et de surtout, ignorer ce chagrin que j’aurais préféré ravaler. Sans le pouvoir. Lentement, peut-être t’alertais-je en ayant le malheureux réflexe de vouloir monter ma main menottée à mon visage. Notre lien m’empêcha et je corrigeais mon geste, en essuyant ces larmes de ma main libre. Mais elles furent aussitôt remplacées par de nouvelles… 

L’anglais, une langue que je ne maîtrisais comme je le souhaiterais. Comme j’en avais besoin pour chanter aussi sincèrement et joliment que je le désirais pour cette chanson qui t’étais dédiée malgré l’absence de sérieux me concernant. Je ne le prenais sérieusement, je n’y voyais le mal. Jusqu’à tourner les yeux vers toi. L’inquiétude emplissait alors un cœur précédemment si léger, s’alourdissant, se serrant. Pourquoi ? Pourquoi pleurais-tu donc ? L’incompréhension me gagnait, la panique aussi. Que devais-je faire ? Continuer stupidement une chose qui te faisait du mal ou l’arrêter avant qu’elle ne te brise ? Le choix fut rapidement pris, la situation ne nécessitait de concertation quelconque mais une réaction instinctive, impulsive et irréfléchie : celle de te prendre dans mes bras.

Ma main prisonnière serrait la tienne non comme un potentiel amant mais un soutien, un support que je serais pour toi, pour t’accompagner dans ta peine. La libre, elle, malgré le portable qu’elle tenait, se posait sur tes cheveux pour te blottir contre mon épaule. Malgré la rapidité de mon geste, j’avais pris soin que ton visage ne soit tourné vers les caméras et autres regards curieux, c’était bien vers l’édifice à nos côtés que celui-ci se trouvait. La musique je coupais rapidement pour qu’elle ne t’atteigne plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Si je ne savais ce qui avait provoqué tes larmes exactement, je savais ce défi en être la cause. Je regrettais tout en me demandant si les rôles inversés n’auraient pu être pire ? Pour toi qui avais rompu si peu auparavant, qui souffrait d’une peine que j’avais momentanément oubliée ; quelle place aurait été la mieux ? N’aurais-tu forcé sur une voix nouée et une gorgée serrée pour accomplir une chose qui ne provoquait que douleur ? « Désolé. » Pour avoir oublié ce qui te peinait ces derniers jours. Pour n’avoir fait preuve de bon sens en acceptant ce défi. Pour n’avoir vu avant la douleur dans ton regard. « Je suis désolé… Ne pleure plus... S’il te plait… » Je ne savais que faire pour soulager ton cœur. Dans cette situation, je me trouvais impuissant et inutile, me contentant de te serrer dans mes bras sans savoir si cela serait d’une quelconque utilité. Je n’étais celui dont tu avais besoin, celui qui pourrait te réconforter comme il le fallait mais bien un simple substitut, un passe-temps et un idiot avec lequel tu pourrais oublier tes soucis pendant un moment d’évasion. Mais maintenant que l’imbécile que j’étais avait fauté, que pouvais-je faire pour me rattraper ? Chanter ? Chanter quelle musique ? Qu’est-ce qui pourrait t’amuser plus que tu n’étais triste ? Qu’est-ce qui t’attendrirait sans te blesser ? Toujours entre mes bras, c’était vers ma communauté que je me tournais, postant une simple et rapide question : « Quelle musique chanter pour réconforter quelqu’un qui pleure ? » Je savais ma communauté assez active pour répondre rapidement, je la savais aussi assez stupide pour me donner des titres totalement hors contexte. Néanmoins, j’espérais trouver une solution plus rapidement ainsi, bien qu’une me venait rapidement en tête. Une parmi beaucoup d’autres…

Sous les rayons du soleil, la pluie tombait de mes yeux, mais sur mon visage, ce triste sourire n’avait rien d’un arc-en-ciel. Pourquoi pleurais-je ? Pourquoi regardais-je en arrière ? Le passé me hantait que mes paupières soient closes ou mes iris au grand jour, dans l’ombre ou la lumière, il s’imposait. J’entrevoyais un espoir perdu. Parce que le rêve n’était devenu réalité. Ses traits me manquaient, le son de sa voix, la beauté de ses doigts sur le clavier. Et ses mélodies qu’il me dédiait. Je l’aimais. Mon coeur lui appartenait. Seulement deux jours auparavant, cet organe hésitait encore à pousser la porte de sa geôle. Pour s’envoler. Mais tel un oisillon apprenant à déployer ses ailes, je peinais. Du son de ta voix portée par cette chanson d’amour, tu soufflais une tempête face à laquelle mon vol était encore trop faible, trop fébrile et fragile pour résister. Je tombais. À défaut que mes jambes ne ploient, ce furent mes larmes qui roulèrent, les unes après les autres le son de mes joues. 

Un appel à l’aide, une prière d’ignorance, des signaux contradictoires qui se heurtaient.

À mon supplice tu mis soudainement fin en prenant dans tes bras. Incapable de résister, je me laissais aller. Je répondais à mon envie de m’abandonner dans ce soutien que tu m’offrais. Ma tête reposait contre ton torse. Mes pleurs je ne ravalais, pas tout de suite. De ma main tremblante, je montais et agrippais mes doigts au bas de ton vêtement. Sans oser t’enlacer, j’avais besoin de me raccrochais. La douceur, la chaleur et la sécurité de tes bras, en cet instant, je les aimais tellement. S’ils ne suffisaient à panser mon chagrin, ils représentaient déjà tant. À tel point que mon coeur se fendit lorsque je t’entendis murmurer des mots d’excuses. Mes yeux s’entrouvrirent. Tu n’étais pas coupable. La gorge nouée, je finis par réussir à prononcer : « Non… » Mot solitaire et timide, je tournais la tête, déposant mon front contre ton pectoraux et ajoutais : « Ne t’excuse pas… » Je déglutis puis lentement, je me reculais légèrement, redressant le menton, mon regard en quête du tien. « Tu n’as rien fait de mal, c’est… » Je butais. De ma libre, je vins essuyer mes larmes une nouvelle fois du bout de mes doigts. « C’est moi, je suis stupide. » À quoi bon pleurer ce qui n’était plus ? À quoi bon gâcher une journée, la tienne, pour un regret que je n’éprouvais ? Malgré la peine, je ne doutais de ma décision. J’aurais juste voulu qu’il en soit autrement. Ne pas avoir à en arriver là. Celle qui pleurai n’était la Hera d’aujourd’hui, mais bien celle de l’an dernier. Celle qui avait tant de foi en l’homme qu’elle prit pour fiancé. Tant de rêves et d’espoirs. Tous déchus.

A peine te reculais-tu que, immédiatement, mon regard inquiet se posait sur ton visage. Ce beau visage sur lequel trônaient larmes et joues rouges à présent. Le dos de ma main je tendais vers l’une d’entre elles, désireux d’effacer la trace de ces perles mais tu m’en devançais assez rapidement. Alors je ma ramenais, baissais les yeux sur un écran qui affichait déjà bon nombres de réponses à ma question. « J’aurais dû le savoir en lisant les paroles et choisir autre chose… » Je regrettais de n’avoir eu le bon sens de m’en rendre compte plus tôt, que cela ait dû te blesser pour que l’évidence naisse dans mon esprit. « Attends. » Je trouverais le moyen de te redonner le sourire, quitte à me tourner en ridicule devant tant de gens. Mon image n’était, de toute façon, ni connue ni sérieuse pour ceux qui pourrait la reconnaitre. Après le live déguisé en Hentai Kamen, allais-je vraiment être gêné par la suite des événements ? C’était peu probable…

Sur mon portable, bien qu’avec difficultés, je finissais par lancer une instrumentale assez connue : Cheer Up. Du moins, je connaissais cette musique par cœur. Suffisamment pour passer le début et arriver directement à 30 secondes de celle-ci, pour la partie la plus connue, la plus mignonne suivie bien vite du refrain. Mais pour toi, ce ne serait les paroles habituelles. Avais-je préparé quelque chose ? Absolument pas. L’improvisation serait mon ami le plus fidèle aujourd’hui encore, changeant quelques paroles, gardant une partie d’entre elle tout en m’agitant sous ton nez dans une chorégraphie parfaite bien qu’avec une main immobile qui tenait la tienne. J’espérais faire naître un rire, un sourire, n’importe quoi en réaction autre que tes larmes. Ta colère était une option également !

Haneul version de Cheer Up pour sa femme :

Mais à peine avais-je fini, je me lançais sur autre chose, par précaution au cas où. Une autre musique ? Un aegyo ? Ah ! Je levais alors soudainement le nez de mon portable pour prendre une voix plus mignonne, presque nasale. Celui-là aussi, malheureusement peut-être, je le connaissais par cœur : la danse mignonne de nico nico ni. Alors en exclusivité, rien que pour toi, je l’exécutais, la chantais, sans honte aucune. Mon index se posant sur ta joue à la fin de celle-ci. Allais-tu rire ? T’amuser ? Me trouver totalement idiot ? Je devais certainement l’être, tant pour toi que pour ceux qui nous regardaient avec divertissement. Nous étions devenus une attraction à part entière, une animation improvisée dont même les propriétaires n’étaient au courant.

Mais si cela ne marchait, que devrais-je faire ? Sur mon écran ce post qui, en si peu de temps, avait déjà reçu bon nombre de réponses ; alors je lisais rapidement celles-ci, espérant trouver le remède adapté à tes maux. Lorsqu’enfin je mis la main dessus, la mélodie résonnait, douce et candide, presque pure. Aux paroles, à premières vues, adaptées pour la situation dans laquelle tu te trouvais, alors, une nouvelle fois. Sans gêne, je chantais et dansais pour ton sourire, que celui-ci fleurisse de nouveau sur ton visage qui me peinait de voir ainsi.

Comment pourrais-je t’en vouloir d’une maladresse à laquelle moi-même je n’avais pensé ? Si je n’étais l’auteur de tous ces défis, évidemment, j’y avais posé un regard auparavant afin de m’assurer que – dans la mesure du possible tout du moins – nul gumiho ne finisse derrière les barreaux ou à l’hôpital. Bien que les connaissant, c’était presque comme croire à un miracle. Mais pour en revenir à ce défi, au moment de la validation, le malaise n’avait pu m’effleurer l’esprit : je portais alors encore une bague symbolique au doigt. Et l’idée ne m’avait effleuré que Hyeon se prêterait à un tel exercice. Le titre de la chanson, je ne l’avais que survoler. D’entre toutes, il avait valu que ce soit celle-ci… 

Je ne savais plus comment dissiper ce malaise que j’avais causé. Sous les yeux des curieux, par chance mes larmes passaient certainement pour de l’émotion. À moins que tous n’interprètent les paroles comme une rupture publique. L’une des pires humiliations de ma vie. Pourtant, je ne prêtais véritablement attention à leurs regards et les voix qui s’élevaient autour de nous. J’attendais comme tu me l’avais demandé. Perplexe et amoindrie, j’observais tes doigts sur ton écran jusqu’à ce qu’une nouvelle musique fut lancer. Un morceau que je connaissais plus que bien. Et tout aussi à en juger de ta performance chorégraphique. Si au début je demeurais figée et interrogative, un sourire s’immisça rapidement sur mes traits. Sous mes sourcils arqués, mes yeux s’agrandirent et la blancheur de mes dents commença à s dévoiler avant que je ne monte ma main devant pour les masquer. Quelques éclats de rire m’échappèrent. Touchée et amusée par cette parodie que tu interprétais. Adorablement ridicule. Jusqu’à ce que le ridicule ne l’emporte avec ton enchainement suivant. Face à cet affligeant spectacle, la lueur de gaieté sur mon visage s’éteignit pour laisser place à un profond embarras. À tel point que je ne semblais oser bouger. Ce ne fut qu’après les premières lignes de ton troisième essai que je me fis par t’interrompre. « A-Arrête ça ! » m’exclamais-je à demi voix en tirant légèrement sur ton bras menotté au mien afin de capter ton attention. « Tu en as assez fait ! » Ma main libre sur ton épaule, je demandais d’une voix embarrassée de cesser. « Tout le monde nous regarde… » De toi je m’étais rapprochée pour t’intimer ces quelques mots avant de faire glisser discrètement mon regard sur la foule que tu avais ameuté.

Je n’eus que le temps de déglutir pour ensuite tressaillir au son d’une voix à l’accent occidental s’élevait au milieu des visiteurs en anglais : « Le bisou ! » Un premier mot lancé par un seul homme rapidement accompagné des membres de son groupe, puis suivit par toute une flopée d’inconnu suivant le mouvement tandis que certains parents éloignaient leurs enfants. « LE BISOU ! LE BISOU ! LE BISOU ! LE BISOU ! » Je te fixais alors, le visage empourpré. Comment échapper à une pareille situation ? Je t’avais déjà embrassé une fois certes, mais là… Et ce n’était vraiment pas discret… Une idée me vint soudainement. Je te poussais. Doucement. Te décaler serait sans doute plus exact. Tes pieds désormais dans l’eau de la fontaine – tant qu’à faire – je te dominais de quelques centimètres de hauteur. Dos tourné à une partie de la foule, j’encadrais ton visage de mes mains et plongeais le mien derrière ce rideau destiné à masquer la tromperie de ce baiser. Un faux baiser que mes lèvres vinrent néanmoins déposer juste au coin des tiennes. En guise de remerciement.

[EVENT GUMI] #HARA : COTTON CANDY ♥

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