L’étonnement éleva ses sourcils, billes rondes rivées dans celles de Moeko ses lèvres articulèrent un « Vraiment ? » lancé avec panache pour avoir confirmation et rire un peu plus de la chose. Il trouvait ça culotté et carrément fun. Si sa vie ne nécessitait pas autant de sérieux peut-être l’aurait-il déjà fait en compagnie de Takuya. Ils en avaient fait des conneries mais le tour du quartier à poil… non. Du moins pas Kazuya. C’était bon cette sensation de se comporter comme une personne normale. La peau d’un citoyen lambda était confortable, il aimait se donner l’illusion de s’y réfugier lorsqu’il venait à l’Izakaya. Il ne connaissait pas assez Moeko pour qu’elle lui rappelle son quotidien ou une personne qu’il fréquente en temps normal alors, oui, il passait une agréable soirée comme il avait peu d’occasions d’en passer. Maintenant qu’il avait engagé son cœur en plus de sa personne envers Persé ses heures libres se faisaient de plus en plus rares pourtant elles lui étaient nécessaires. « Absolument pas. » Elle ne l’embêtait pas pourtant il ne devait pas s’être montré assez convainquant au vu du méli-mélo dans lequel la jeune femme venait de s’engager. « N’importe quoi ! Je ne t’aurais pas payé un verre juste pour remplir mon quota de charité qui, il est vrai, était en baisse. » Bon sérieusement elle ne pensait pas l’ennuyer, si ? Ce n’était clairement pas le cas. Une nouvelle question débarqua comme venue de nulle part. Lancée à la volée, c’était une question surprenante dont il ne saisissait pas le sens. Non réactif à sa question Kazuya passa sûrement pour désintéressé, du moins c’est ce qu’il en déduit et il réalisa que oui, peut-être qu’il donnait l’impression de ne pas apprécier sa présence. Pourtant Moeko ne semblait pas être le genre de fille à se prendre la tête avec ce type de conneries. « Oui. » Le plus simplement du monde il se prononça. Portant de nouveau son verre à ses lèvres il but une gorgée avant de reprendre.« Je te donne vraiment  l’impression de me faire chier pour que tu insistes à ce point ? Pour tout te dire je suis même content que tu te sois arrêtée ici. Je ne pensais pas qu’on aurait l’occasion de faire connaissance un jour, depuis le temps qu’on se croise au travers des autres. Je ne suis pas déçu, c’est une belle découverte. » Il sourit, son regard sincère croisant le sien. Plus posé il se tourna un peu plus vers elle afin d’être plus attentif. « L’alcool te fait douter Moeko ? » Il venait de quitter son air amusé pour adopter quelque chose de plus feutré, cette question l’intriguait et il devenait tout à coup beaucoup moins distant que quelques secondes auparavant. L’alcool sans doute. Doutait-elle d’être jolie ? Ou bien se préoccupait-elle d’autre chose ? Au fond il ne savait pas vraiment pourquoi il lui posait la question, il n’était même pas certain de s’intéresser réellement à la réponse en dehors de l’intérêt que les effluves d’alcool auront à sa place.

Moeko plongea ses yeux dans ceux de kazuya, comme pour chercher la vérité. Evidemment qu'il disait la vérité, mais elle était... dans une autre galaxie, presque. Elle sourit et baissa les yeux à ses remarques, et se contenta de garder le silence pour le moment. Au lieu de faire tourner la conversation dans un espèce d'ambiance un peu bizarre à coup de non confiance, moeko vida son verre pour se donner contenance, se leva de son tabouret et glissa sur le sol, se retrouvant du coup assez proche du corps du japonais, sans vraiment s'en rendre compte. Pour elle, la proximité homme - femme n'avait jamais été un problème, et au vu de son évolution, la frontière entre ce qu'elle avait le droit de faire et de ne pas faire avec les inconnus devenait vraiment fine. tout ce qu'avait dit kazuya était très juste. La japonaise releva la tête pour avoir les yeux à hauteur de ceux du jeune homme, inspira doucement, et tapa avec douceur ses deux mains entre elle. non, mh. non, je doute plus ! Et je passe une très bonne soirée en ta compagnie. Désolée pour mes questions un peu bizarre, c'est mon état actuel, dans mon cerveau je veux dire, qui fait ça... tu verras, on se reverra une autre fois et je serait tout à fait normal - et sobre en plus de ça, peut-être. Elle avait parler assez vite et finit son monologue par son rire habituel. Elle le pointa du doigt et plissa les yeux l'air suspicieuse. tu t'en vas pas hein, je vais juste au toilette. avant de sourire plus franchement. elle espérait que le brouillard dans son cerveau se serait levée quand elle se sera rassise sur le tabouret à côté du jeune homme. elle tourna les talons et et se dirigea vers les toilettes ou elle se regarda dans le miroir, remit ses cheveux en place avant de faire son affaire. Quelques cinq minutes passèrent avant qu'elle ne retourne près du bar. elle revenait avec toujours le même sourire, mais l'esprit plus tranquille, dans l'optique de passer une bonne soirée, ou son cerveau ne la torturait pas des événements qui tournaient en boucle. alors mh... qu'est ce que tu écoutes comme musique, mr eiji? dit-elle en se hissant sur son tabouret.

Jamais Kazuya n’aurait pensé s’entendre de cette manière avec le petit bout de femme qu’était Moeko. Il en avait entendu parler de –ci de-là mais n’avait jamais été curieux de la rencontrer. De toute façon de qui est-il curieux ? En réalité personne. Pourtant Moeko avait la faculté de l’intriguer, elle était autant intéressante qu’imprévisible et ça avait son charme. Il secoua doucement la tête à cette pensée afin de la chasser de son esprit tandis que la jeune femme lui proposait un second rancard. « Y a pas de mal. » Elle n’avait pas à s’excuser, il n’en avait pas grand-chose à faire en réalité, simplement que ça ne lui plaisait pas des masses comme jeu. « Je ne bougerais pas. » les mains en l’air pour se dédouaner devant ce doigt pointé vers lui, il lâcha un sourire et se retourner face au bar lorsque Moeko s’en alla. Son verre dans une main, il mit du temps avant d’en boire une nouvelle gorgée. Le temps de réfléchir à ce que son cerveau alcoolisé lui permettait encore de penser. Il flânait lorsque la japonaise revint à ses côtés. Sa question lui arracha un rire tant elle lui paraissait saugrenue. Moeko revenait tout droit des toilettes et elle donnait presque l’impression d’avoir travaillé ce sujet pendant son temps aux toilettes. « Mh à vrai dire un peu de tout. Ça peut te paraitre ringard ou torturé, enfin penses ce que tu veux, mais j’aime bien écouter du classique de temps en temps. Il y a rien de mieux pour se relaxer. » Avec un verre de whisky et seul dans son appart. C’était comme ça qu’il vivait ses soirées de solitude ; tranquillement. « Ca t’intéresse vraiment dis-moi ? » Il sourit en coin, amusé par la situation. A moins qu’il y ait quelque chose derrière ça. « Ou alors je dois te retourner la question car il y a quelque chose d’intéressant de ton côté. » L’alcool déliait sa langue plus facilement et abaissait sa garde naturellement. Continuant dans son idée il plissa des yeux pour tenter de lire au travers d’elle. « Tu joues d’un instrument, c’est ça ? »

La japonaise s'était réinstaller à côté du jeune homme et avait réussis à enfermer toute ce qui préoccupait ses pensées dans une petite boite. L'alchimie qu'il y avait entre eux deux lui faisait du bien, et la simplicité apparente (bien qu'elle se doutait que kazuya était un océan de mystère) lui faisait du bien, et elle avait bien l'attention de profiter de cette fin de soirée. Moeko écoutait la réponse de sa nouvelle connaissance en hochant doucement la tête, un léger sourire aux lèvres «  je trouve pas ça ringard du tout, tu as raison, parfois ça fait du bien. Mon tu vois, parfois quand j'écoute trop de musiques ou quand j'ai l'impression que je vais exploser, j'allume la radio et met une fréquence de classique. J'avoue, pas très longtemps, mais je doit avouer que ça calme les nerfs. C'est scientifique non ? »  Elle tourna la tête, hochant celle-ci en riant doucement. Le fait qu'il doute de sa sincérité la faisait maintenant rire. Avait-il si peu l'habitude qu'on s’intéresse vraiment à lui ? « évidemment que ça m'intéresse ! Et pour tout te dire, donc, y'as pas grand chose d'intéressant dans ma démarche musicale. Je ne joue d'aucun instrument. J'aime un peu de tout moi aussi, mais j'écoute souvent des playlist à thème... que les gens font ou que je me fait. Genre, « dimanche soir cosy » ou « nerf en boule » ou ce genre de choses, avec un certains groupements de chansons. » Elle sourit innocemment face au regard d'analyse lancée par kazuya et détourna la tête pour intercepter le barman, glissant son verre jusqu'à lui avec un léger sourire de charme. Elle agissait ainsi quasiment instinctivement maintenant, ayant compris depuis bien longtemps qu'une femme obtenait bien plus facilement ce qu'elle voulait lorsqu'elle savait parler avec ses yeux et ses expressions. « j'ai jouée du violon. Très longtemps. Par obligation, tu sais... » Elle s'était retournée vers lui en bougeant sa main au fil de ses dires, penchant légèrement la tête en grimaçant « les bonnes manières bourgeoises et tokyoïtes. » Pour éviter de le mettre mal à l'aise, la belle avait décidé d'arrêter de lui poser des questions qui touchait trop la vie privée d'une personne, alors elle se contenta de sourire légèrement à la fin de sa phrase et de glisser une nouvelle cigarette à ses lèvres. Trop fumer faisait partie de ses nouveaux défauts. Mais moeko était du genre à fumer beaucoup puis arrêter totalement. Ça dépendait de l'humeur. Elle tendit son paquet au japonais pour lui en proposer une avant d'allumer son propre cylindre.

Il n’y avait rien de tel que la musique classique pour se vider l’esprit. Certains pouvaient plus pencher vers du rock ou des musiques aux tempos rythmé, pourtant Kazuya préférait l’art dans sa forme la plus ancienne. Il appréciait les voyages que pouvaient offrir ce style de musique. De là à ce que ce soit prouvé scientifiquement il n’en savait strictement rien, ça le fit même rire tant il eut le sentiment que Moeko venait d’inventer ça sur le coup. « J’en sais rien, tu sais je ne suis qu’un simple pion. » Sarcastiquement il étira un sourire sur ses lèvres. C’était elle l’étudiante pleine de savoir, lui se fichait complètement de toutes ces études. Il avait beau ne pas être stupide Kazuya n’était pas non plus ce qu’on appelait un génie ou une flèche, seule une certaines envie de savoir l’avait sauvé. Les entrainements physiques l’ayant toujours emporté sur les livres, il était plus doué avec ses poings qu’avec ce genre de notion de culture générale. « Des playlists à thèmes… c’est un thème de mettre un thème à tout, comme aux mariages et tout ça non ? » Ah l’alcool… il venait à en poser des questions qui ne lui allaient tout simplement pas au teint. Au fond c’était juste ce que venait de dire Moeko qui l’amusait, comme beaucoup de choses ce soir. Il se rendit compte qu’il passait son temps à rire depuis que la petite brune l’avait rejoint. Certes les effluves de whisky l’aidaient à se débrider un peu bien que même sans il aurait fait la conversation à la wonsunji, mais il en devenait beaucoup moins réservé qu’à son habitude. « Là tu choisirais quoi comme playlist par exemple ? » Il était curieux. Rencontre improbable autour de tequila, La rencontre de deux âmes esseulées, L’invasion jap ? Il ne savait pas trop. Lui il voyait bien un titre un peu nationaliste. Au passage il perçu le petit numéro de charme au barman de Moeko, comme s’il venait d’intercepter une action que ses yeux n’auraient pas dû voir. « Ah… » se contenta-t-il de lâcher lorsqu’elle lui confia ses années de violon. Il connaissait bien ça, non pas pour en avoir été victime mais parce qu’il en avait eu une sous les yeux durant toute son enfance. Moeko et Perséphone étaient décidemment deux femmes beaucoup trop similaires pour pouvoir s’entendre correctement. Kazuya était intimement persuadé que seuls les opposés s’attiraient car elles étaient dans la capacité de se compléter. Sans doute la faute à toutes ses fréquentations complètement à l’opposé de sa personnalité qui le poussaient à penser qu’il avait raison. Il refusa poliment la cigarette proposée par la jeune femme et saisi son verre à la place. « Donc tu es d’une famille bourgeoise ? » Peut-être que la classe qu’elle dégageait émanait de là. Une gorgée. Puis deux. « Tu sais, c’est drôle, j’ai l’impression qu’à chacune de tes questions c’est ta curiosité que je nourri mais au final c’est la mienne que tu éveilles … » C’était une constatation étrange mais qui avait le mérite d’être faite. « Dis le moi direct si je tombe dans un piège, hein. » C’était un singe après tout. Piège de quoi ? Il en savait rien lui-même à vrai dire. Et une gorgée de plus pour faire passer le tout.

A la remarque finement placée de kazuya sur sa situation professionnelle, moeko ne pu s'empêcher d'étirer ses lèvres en un bref sourire de malice. Doux retour à l'envoyeur, on lui dira. Mais ils enchaînaient à nouveau sur la musique et moeko, commençant doucement à elle aussi avoir le cerveau embrouillé, pencha doucement la tête à la question du japonais. « euh... » elle ne pu s'empêcher de rire doucement « oui, sûrement. Peut-être pour croire qu'on peux simplifier nos pensées avec juste un thème » La japonaise prit le temps de réfléchir, plongeant ses yeux dans le vide, regardant sans le voir le barman derrière le bar. « alchimie trouble » Elle tourna alors à nouveau la tête et lui sourit simplement « alchimie trouble, j’appellerais cette playlist. »  Et en plus d'un nom, elle avait déjà certaines des chansons qui se couplaient parfaitement à la situation. La brune rangea son paquet de cigarette après avoir porter sa cigarette à ses lèvres. Tirer une latte puis laisser la quasi totalité de la nicotine s'envoler par elle-même, c'était un peu sa façon à elle de fumer.  Fumer trop, mais en même temps ne pas fumer beaucoup. Cette méthode la revenait cher en paquet de cigarette, mais la japonaise ne se souciait pas trop de ses choses là en ce moment. Elle hocha doucement la tête « ouaip. » répondit-elle simplement -pour une fois. Elle releva la tête, intriguée aux paroles du japonais, et l'écouta en plongeant ses yeux dans ceux de Kazuya. Elle sourit doucement, un peu étonnée. Elle avait réussis à faire parler Kazuya, avec son cœur, et pas avec son cerveau. Elle prit le temps de reprendre une gorgée avant de répondre en regardant le fond de son verre. « j'sais pas, si c'est un piège, de qui de toi ou de moi l'as mis en place ? » laissa t-elle couler en relevant les yeux sur lui. Elle plongea une nouvelle fois son regard dans celui ébène et mystérieux du brun avant d'ajouter « c'est mal ? De bien s'entendre avec une femme ? » La brune pinça les lèvres pour ne pas sourire avant de finalement rire doucement. « Mon père est pdg d'une assez grosse entreprise basée à Tokyo. » passer du coq à l'âne, tout moeko. Elle laissa néanmoins le silence accompagner leur boisson et repris une petite gorgée, la fumée de sa cigarette s’éclipsant en des tourbillons dans le vent. Comme si elle avait eu une révélation, elle se redressa doucement et glissa sa cigarette à ses lèvres après avoir fait tomber la cendre. «mh, attend! » Elle attrapa son téléphone et glissa ses écouteurs dessus, elle fouilla dans sa musique pour en allumer une et glissa les oreillettes dans les oreilles de kazuya, glissant avant que la musique commence « alchimie trouble. » Lui faire découvrir son univers, son ambiance, ses souvenirs et ses envies. Sans savoir pourquoi, moeko n'avait pas envie que la soirée se finisse.

Son histoire de thèmes l’amusait, c’était franchement un truc de nanas. Il leva les sourcils étonné à l’entente du thème qu’elle donnerait à leur situation actuelle. « C’est original. » C’était aussi évocateur à quelque chose qu’ils ressentaient entre eux était … trouble. Moeko venait de mettre les mots justes sur ce qui se passait ici depuis un moment maintenant. « Alchimie trouble. » Répéta-t-il pensivement avant de tremper de nouveau ses lèvres dans le liquide ambré. Son verre était une fois de plus bientôt terminé. L’allure à laquelle il les enquillait avait de quoi témoigner de son inattention totale. Il n’avait pas prévu de rentrer chez lui dans la plus impeccable des sobriétés de toute façon. Ses yeux commençaient sérieusement à pétiller et son haleine à témoigner de la possession que le whisky avait sur lui. Le regard de Moeko remontant sur lui manqua de peu de lui faire frissonner l’échine tant il y avait de l’intensité en son sein. « Mh sans hésiter je t’accuserais. » C’était bien elle qui avait mis en place ce jeu après tout, les questionnaires n’étant pas la tasse de thé du nippon. Il lâcha un rire « Non n’importe quoi. Qu’est-ce que tu insinues par-là ? » Un sourire encore imprimé sur ses lèvres malgré la remarque qui le faisait moins rire avec trois secondes de recul, il était curieux de savoir le sous-entendu qu’elle venait de glisser là-dessous. Décrypter l’humanité des gens n’était pas dans la spécialité de Kazuya, si on ne lui disait pas textuellement les choses il ne comprenait rien et était incapable de traduire les sentiments des gens ; tout du moins les personnes normales. L’indignation, la colère, ce genre de choses il savait. Pourtant le garde du corps était bel et bien un handicapé sentimental dans l’incapacité d’éprouver une quelconque empathie lui permettant de comprendre un peu plus le ressenti des gens qui l’entouraient. « … ok. » Sa réponse le surprenait tellement qu’il n’en eut rien à redire, il avait pensé le sujet clos mais c’était tout de même une information essentielle au sujet de Moeko. Il la regarda s’agiter jusqu’à ce qu’elle ne glisse des écouteurs dans ses oreilles. « Mh je vois. » Il resta encore quelques secondes à écouter cette musique dont la mélodie ne lui était pas inconnue avant de reposer de nouveau son regard sur elle. « Donc tu veux que je te donne une raison d’être une femme ? » Il était tout à fait sérieux. Enlevant les écouteurs de ses oreilles il plissa son regard un air malicieux sur le visage, approchant d’ailleurs un peu plus ce dernier de celui de la jeune femme. « A moins que ça en soit une pour m’aimer ? »

Moeko avait posé les yeux sur le verre du japonais. Bizarrement, elle voulait goûter à autre chose qu'à son alcool préféré ce soir. Un léger air de malice se peignit sur son visage et lorsqu'il pris son verre pour en boire une gorgée, la japonaise suivit son geste des yeux. Elle le lui piquerais plus tard. Tout comme ceux de son compagnon de soirée, ses yeux pétillaient et elle sentait son corps plus léger que d'habitude, elle sentait qu'elle pouvait aussi parler plus (plus vite aussi) encore, mais elle se contenait. Parler, mais ne pas parler pour rien dire. « Tu m'accuserais ? Je suis pourtant innocente. » lâcha t-elle avec un demi sourire, sans grande conviction. Elle le regardait du coin de l'oeil en haussant les épaules à sa question, puis baissa les yeux sur son verre. « J'avais juste l'impression que bien t'entendre avec moi faisait partis des choses que tu n'avais pas prévu et que ça te déstabilise. » La brune posa son coude sur le comptoir et prit appuie au creux e sa main, passant celle-ci dans ses cheveux, la tête légèrement penchée. Finalement la discussion dérive à nouveau à la musique, et après lui avoir mis les écouteurs, moeko resta droite sur son tabouret, légèrement penchée vers le brun, un sourire sur les lèvres. Elle le fixait avec intensité tant elle attendait sa réaction. Elle partageait avec lui un petit bout d'elle et ce qu'il en dirait l'intéressait. Elle resta quelques secondes surprise par la question de Kazuya, son regard vissé au siens, elle ne pouvait faire autrement que plonger corps et âme dans le regard ébène de Kazuya. Sans l'avoir écoutée, moeko avait la chanson, et la mélodie en tête, mais n'avait pas prêter attention aux paroles que kazuya pouvait retenir. Le fait est qu'il l'ai fait la fit sourire, amusée. Elle se pencha un peu plus vers lui et glissa à demi-voix, sa voix plus enrouée qu'à l'accoutumée « qu'est ce que t'en dis ? T'aimerais ça ? » elle laissa son regard flotter dans celui du japonais et son sourire rouge près du visage pâle. Elle tourna finalement la tête, tendit le bras et attrapa le verre de kazuya, et le termina d'une gorgée. Elle reposa le verre en un tintement contre le marbre et tourna à nouveau la tête vers kazuya. La fumée de la cigarette qu'elle avait laissée dans le cendrier s'évaporait et elle allait bientôt s'éteindre. Elle ne la fumerait pas, bien trop occupée et accaparée par une tout autre sorte de drogue. « quelle serait la raison pour que je t'aimes ? » Elle ne quitta pas Kazuya des yeux lorsqu'elle éteignit la musique sur son téléphone et enroula les écouteurs autour de celui-ci. Elle ne le quitta pas non plus des yeux pour poser ce dernier sur le bar. Un sourire malicieux vrillait ses lèvres.

Moeko a beau être mignonne et agréable elle n’est en rien innocente, tant dans son attitude que dans ses mots. Elle ne l’aurait pas avec ce tour, d’autant plus qu’elle ne faisait aucun effort pour le rendre crédible. Ca ne le gênait pas lui, il aimait bien ses yeux pétillant de malice. « Je t’aurais pensé meilleure que ça. Tu fais une mauvaise menteuse. » Par contre elle sortait de très bonnes punchline. La déclaration de la nippone le cloua encore une fois sur son siège, restant hébété tandis que son regard flottait dans le sien. Elle avait cette façon de balancer les choses à la fois surprenante et plaisante. La spontanéité de Moeko était amusante, loin de celle qui se manifestait chez Sora et pouvait provoquer des engueulades ou accrochages d’un moment à l’autre. Là c’était moins sérieux, c’était léger et ça faisait du bien. Cela dit elle allait un peu loin, de là à être déstabilisé il y avait tout un fossé. La jeune femme oubliait une chose : il n’était pas une fille prenant à cœur les ragots. Les histoires qu’elle pouvait avoir avec Sora ne le regardait pas, à vrai dire il s’en foutait royalement tant que ça n’intervenait pas sur son travail. Après quelques secondes de flottement il se décida à reprendre la parole. « Je ne m’attendais pas à passer ma soirée avec une petite brune trop curieuse, c’est sûr, mais je suis adulte et pleinement libre de mes actes. Que je l’ai prévu ou pas ne me dérange pas, si la référence était encore une fois à Perséphone tu as tort et j’espère vraiment que ce sera la dernière. » Sans aucune méchanceté et dans un calme relatif à son état d’ébriété il pensait s’être fait assez clair mais tout de même diplomatique afin que leur soirée n’en soit pas encombrée. Du moins il l’espérait. Sora était vraiment précieuse à ses yeux mais il avait besoin de pauses. Il lui fallait parfois souffler de cette relation compliquée pour réussir à la gérer. Ce soir était censé être pour lui, or Moeko semblait rattacher constamment l’image de la yakuza à son garde du corps.
Plus en légèreté il se concentra sur la musique de la nippone. Un morceau connu mais qu’il était intéressant d’associer à son interlocutrice. L’ambiance se dégageant des écouteurs l’inspira. En tant que surveillant et garde du corps qui remplissait correctement ses devoirs, Kazuya était informé des penchants de Moeko pour la gente féminine, c’est sans aucune crainte qu’il répondit à la provocation de cette dernière. La proximité qu’elle venait d’instaurer ne faisait que renforcer cette idée « d’alchimie trouble ». Un peu trop d’ailleurs. En étant sobre il aurait trouvé la question de Moeko à la limite du déplacé sauf qu’il ne l’était pas et que tout lui apparaissait dangereusement excitant. « Je crois plutôt que c’est à moi de te poser la question, tu ne crois pas ? » Il sentait sa légendaire responsabilité s’envoler. Il l’observa sans rien dire terminer son verre, c’était très certainement mieux comme ça. Il se sentait capable de faire n’importe quoi. « La raison des raisons hm… Si mon charme n’a pas déjà opéré il ne nous reste plus beaucoup de choix tu sais. » Son flot de paroles était perdu entre l’ironie et l‘ambiguïté évidente de ses mots. « C’est le genre de chose qui joue avec mes limites » Les pupilles de la nipponne étaient de véritables aimants dont il n’arrivait pas à se défaire pourtant son regard s’était posé le temps d’une longue seconde sur les lèvres d’un rouge beaucoup trop attractif de la jeune femme. Sans vraiment s’en rendre compte il vint de nouveau tâter ses cheveux jades, se concentrant sur le bout des pointes qu’il touchait de nouveau. « J’aime bien. » Presque lointain, comme trop concentré sur la chose pour virer de nouveau son attention sur un visage qui lui avait paru quelques secondes auparavant dangereusement désirable.

La jeune femme écoutait parler le japonais avec un demi-sourire. Effectivement, c’était une très mauvaise menteuse et pour cause, elle était incapable de garder ses émotions pour elle, de mentir, et ne reconnaissait pas souvent les mensonges de la vérité. Toutefois elle ne s’attendait pas à ce retour de balle et elle ouvrit un peu ses yeux, étonnée. Elle le fixa et prit le temps de réfléchir pour ne pas qu’il interprète mal ses propos. C’est donc sur le même ton que le siens, doux mais pour le moins sûr d’elle, qu’elle répondit à sa suite. « Ça n’avait rien à voir avec perséphone, et crois moi, je n’en parlerais plus. Ça n’avait à voir qu’avec toi, et toi seul. Je ne te considère pas comme une partie intégrante de perséphone… » Elle mit un certains temps à relever les yeux vers lui et à lui sourire, quelque peu vexée par ses propos. Ça faisait bien une demi-heure voir une heure que moeko ne s’intéressait qu’à kazuya, et pas à kazuya et perséphone. Moeko espérait avoir été claire sur le sujet et apparement, l’un ou l’autre finis toujours par panser à la japonaise blonde, même si ce n’était pas dans les envies de l’autre. Moeko chassa ses pensées d’un revers de la main et but une gorgée avant de changer complètement de conversation. Leur moment était venu à la musique et l’alchimie dangereuse naissante entre leur deux corps, ce qu’elle alimentait en se penchant un peu vers lui, leur propos devenant pour le moins déplacés. Sauf que n’y l’un ni l’autre n’en avait conscience. La japonaise dévorait presque le regard de kazuya avec comme seule arme ses yeux à elle, et ses pensées s’embrouillaient. Le flot de paroles du japonais résonnait en elle comme assez agréable bien qu’elle n’en avait pas saisis tout le sens. « mh.. » fut sa seule réponses. De toute façon, les mots ne comptaient plus beaucoup, vu les regards qu’ils se lançaient l’un à l’autre. Elle pencha la tête sur le côté lorsqu’il lui toucha les cheveux, son regard perdu entre ses yeux ébène, ses lèvres pâles et sa mâchoire si bien dessinée. Si moeko n’avait pas de sentiments pour la gente masculine, elle n’en était pas moins de temps en temps attiré par leur courbes. Elle sourit en coin et croisa les jambes, se tournant un peu vers le comptoir. « J’aime bien aussi. » Pour la première fois depuis le début de la soirée, moeko ne savait quoi dire. Tout ce qui lui passait par la tête se rapportait de près ou de loin au corps fortement désirable de son compagnon de soirée, qu’elle aimerait tout autant voir nu. Il était grand, mince, surement foutrement bien musclé, et dégageait un truc dans son regard que la japonaise n’avait pas croisée souvent. « Je t’aime bien. » laissa t’elle tomber sans préambule en se tournant à nouveau vers lui, un demi sourire sur le visage. « J’aimerais bien qu’on se revoit de temps en temps. »

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