Installé plutôt confortablement dans ce canapé qui devait coûter bien plus que 3 mois de salaire , les jambes étendues devant moi et la tête penché en arrière, je regarde le plafond en réalisant où je suis et surtout chez qui je me trouve. Suah. On en avait fait du chemin elle est moi. Ce soir, malgré ma honte, elle m'avait été d'un certain secours et je lui en était reconnaissant. A présent je me retrouvais dans sa maison, là où elle avait grandit et surtout où elle était devenue la femme qu'elle est, étrangement je me sens ridule face à tout ça, mais sa présence m’apaise. Ce n'est pas vis à vis des aprioris que j'ai pu avoir quant aux personnes aisées,  seulement je ne me sens pas à ma place. C'est malheureux à dire, mais ouais, la jolie brune et moi vivons réellement dans deux mondes totalement opposés. Cela n'enlève rien au fait par contre qu'elle reste une fille extra, comme quoi l'habille ne fait pas le moine.

Elle revient et j'ouvre les yeux en la sentant s'installer à mes côtés, alors que je me redresse pour boire une gorgé de mon soda. «  Merci, il a presque un goût différent du mien ! » Je la taquine en souriant et soupire. «  Il y'a pleins de facettes que tu ne connais pas de moi tu sais ~ » Je laisse planer le suspense, un sourcil relevé, avant de rire faiblement. Je n'allais quand même pas lui avouer que j'étais en position d'infériorité et donc, très intimidé. Je n'avais pas la réputation pour ça, je n'étais pas le mec qui se laissait impressionner, pourtant dans son palace, j'avais simplement l'air d'être une fourmi prête à être écraser sous des chaussures italiennes. Je sens son regard sur moi et la regarde en biais, plaçant l'une de mes mains sur sa cuisse la plus proche, et la pressant en geste affectif. Elle se soucie de moi, qu'elle est mignonne. «  Non t'en fais pas j'suis bien là. » C'était toujours mieux que de retrouver mon squatte. Je n'avais d'ailleurs aucune idée de comment j'allais bien pouvoir le retrouver en rentrant plus tard. J'ose simplement espérer que personne ne c'est introduit à l'intérieur et n'a toucher à mes maigres affaires, ce serait le couronnement de la journée pour le coup. La vie la bas était difficile, j'avais crus en ma liberté lorsque j'avais claqué la porte des Ahn, je me retrouvais aujourd'hui à crécher dans un ancien garage et à dormir sur un canapé qui semblait avoir la peste tant il était défoncé. Elle était loin ma liberté, quoi que, j'étais libre de mes actions désormais, mais à quel prix ?

Je tique lorsqu'elle propose de dormir ici, mon fort intérieur me hurle d'accepter, mais je me contente seulement de lui sourire de manière bienveillante, elle ne devait pas s’inquiéter non. Et puis rester ici signifiait de toute évidence tomber sur une personne de sa famille.. mauvaise idée. Suah fini par se lever, alertée par la théière qui hurle et je la suis du regard jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse dans la cuisine. J'inspire fortement et m'étire, buvant ensuite à nouveau dans mon verre que je termine. Je le pose sur la table basse et tends un peu l'oreille. J'ai l'impression qu'elle discute avec quelqu'un, mais ne m'en formalise pas, pensant fabuler sous le coup de la fatigue qui tombe doucement sur moi. Je me serais bien affalait totalement sur le sofa, les pieds dessus, mais la morale me cris qu'on ne fait pas ça lorsqu'on est invité chez les gens. La porte de la cuisine s'ouvre et je me tourne à nouveau, pensant la retrouver, mais cette fois c'est sur un homme que je tombe. La panique doit probablement se lire sur mon visage et je me lève d'un bon, restant derrière le canapé, mais face à lui malgré tout. Ses mots m'agresse et je sers les poings sans réagir. Calme toi Dewei, ça doit être son père, calme toi. Je vois rouge et pourtant Suah qui prend ma défense me calme un petit peu. Contournant la barrière, je me retrouve devant son père à quelque mètre et me courbe par respect. «  Je suis Ahn Dewei, un ami de votre fille. Effectivement elle a fait de la charité ce soir, mais j'allais m'en aller. Ne vous en faite pas, cela ne se reproduira plus. » Peut-être un peu trop sec, mais c'est plus fort que moi. Je me détourne de lui finalement en regard sa fille en souriant faiblement. « Merci pour le coca Suah. » Sur un clin d'oeil non dissimulé, je fais volte face et marche vers l'entrée, à quoi bon rester ? Venir ici était une mauvaise idée, même si j'avais voulu oublier nos différences, pourtant flagrantes, sont paternel m'a très vite remit les pendules à l'heur.