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i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva

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i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Dim 21 Déc - 22:07
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❝I've got the heart of a hustler, with a hustler's pain❞
It's not easy on my bed sheets. It's not easy on my nerves. It's not easy on my conscience. It's not easy on my soul.
« Dis moi encore pourquoi on devrait faire ça. » Le regard de Renzo se fait dur tandis qu’il se pose sur le visage mécontent de la petite blonde. C’est comme ça qu’il parle, souvent : par les yeux. Elle le sait, et elle comprend. Mais ce soir, elle a bien l’intention de se faire entendre. « Je veux dire, venir jusqu’ici, tout ça. Accepter de venir jusqu’à lui ! Non mais vraiment, c’est du grand n’importe quoi. » Les frangins Armani doivent conclure une vente, soit. Rien d’inhabituel en soi. Hormis le fait que la plus jeune préfère largement lorsque ce sont les autres qui viennent à eux. Non seulement, dans le cas présent, elle sent sa fierté entamée, mais en plus un mauvais pressentiment lui serre le coeur et lui tord l’estomac depuis qu’elle a quitté sa plus jeune soeur, Rivael, à l’université. « Je le sens pas. Vraiment pas. » Nouveau regard appuyé de la part de Renzo, apparemment désireux de la faire taire. Mais la demoiselle n’a pas encore dit son dernier mot et se lance une dernière fois, l’air bougon : « Tu feras moins le fier quand on verra que j’ai eu raison. » Elle sait qu’il est tendu, au moins autant qu’elle. Et en temps normal, elle aurait surement souhaité éviter de l’inquiéter. Mais aujourd’hui est différent : elle se sent faible. Ils sont seuls, en train de poireauter devant une porte blindée dans un sous sol minable, et la Reeva agressive reste enfermée profondément, supplantée par la Reeva inquiète. Elle ne cesse de passer sa main sous son débardeur pour y toucher du bout des doigts le bandage, vestige d’un bref séjour à l’hôpital et d’une affaire ayant mal tourné. Elle se sent mal, pâteuse, grotesque et déplacée ; ses mains tremblent sans réellement savoir à quoi se raccrocher. Son corps n’est pas en forme et son esprit n’est pas en paix ; l’italienne cherche pourtant à rester droite et à garder le regard perçant. Pour elle plus que tout autre, il faut avoir l’air assuré : elle est une femme dans un monde d’hommes et n’a pas le droit à l’erreur.

La porte s’ouvre et Reeva s’engage en premier, Renzo dans son sillon. L’ambiance est glauque, sombre : à tous les coups, Rivael la qualifierait d’un noir dégueulasse. Il traine dans l’air quelque chose d’amer, de moite ; Reeva voudrait serrer la main de Renzo pour lui montrer qu’elle ne s’étouffe pas ; elle ne le fait pas. A la place, elle s’assoit là où on lui dit de s’asseoir, croise ses jambes pour attirer les regards, compose sur son visage un air de détermination froide. Renzo, lui, garde son air de glaçon habituel. Elle compte sur lui pour mener la danse, en finir au plus vite… Elle oublie déjà pourquoi ils se tiennent tous les deux là, voudrait s’endormir, se laisser aller. Boulot de merde. Pour se rassurer, elle utilise la technique habituelle : « ça pourrait être pire ». Et en effet, voilà qu’on leur distribue des cartes. « Poker. » Oh non… elle n’a jamais appris à jouer. Les seuls jeux qu’elle joue sont ceux dont elle constitue elle-même les règles. Reeva lance alors un regard irrité à Renzo, agacée. Et puis ça la frappe encore : il est beau. Terriblement beau. Ca lui fait diablement mal de penser ça. Ressasser cet idylle avorté. Alors elle fixe ses cartes incompréhensibles, avale cul sec le verre qu’on lui tend, et prie pour bien terminer. Renzo et elle, ça ne pourra jamais marcher. Elle et Renzo, ça ne marchera pas non plus. Peu importe le sens dans lequel elle tourne la question, peu importe comment de fois elle cherche une solution, elle en revient toujours à la même conclusion : ce soir, il va falloir qu’elle cherche un nouveau lit pour l’oublier, et qu’elle chiffonne de nouveaux draps. Et un jour, peut-être, comme ça, elle l’oubliera.

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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Lun 22 Déc - 0:43
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r e n v a

Ça sentait l’embrouille à plein nez – même lui, d’habitude serein et confiant, il était nerveux. Ils devaient négocier avec le distributeur de méthamphétamines qui avait la réputation d’être dur en affaires. Dans le coin, il était surnommé le Découpeur mais peu importe les surnoms dont il était affublé, Renzo ne comptait absolument pas baisser le prix de la purple. Sa came était la plus pure du marché et il avait déjà bien assez cassé le prix pour la vendre, il ne comptait absolument pas céder. En craquant les vertèbres de sa nuque, il jeta au loin sa clope à peine terminée et sauta le grillage menant au laboratoire de fortune qu’ils avaient mis en place, Reeva et lui. Il avait prévu de la chercher à la fac mais il préférait tout de même prendre sa meilleure amie avant. Pour plus de sureté. Il pénétra dans le labo secret et ouvrit une trappe sur la gauche ; dans la boîte se trouvait son arme favorite. Cadeau de Père, quand il avait rejoint le banc des mafieux. Il la plaça directement dans son étui à l’intérieur de sa veste en cuir et sortit du laboratoire.
Une clope au bec, en arrivant sur le campus, Reeva l’attendait déjà. Pourtant, il ne fit aucune remarque sur sa tenue légère… ce qui n’était pas habituel de sa part, d’ailleurs. Mais il ne voulait surtout pas provoquer une nouvelle joute verbale avec elle, sachant qu’ils se dirigeaient vers un potentiel client, s’embrouiller avec son principal collaborateur n’aiderait pas le business. Le trajet fut silencieux et ce n’était pas plus mal ; Renzo n’était pas le genre à tenir une conversation sur la durée. Avec lui, le plus souvent, c’est clair, concis et court. Mais enfin de compte, lorsqu’ils arrivèrent sur le lieu du rendez-vous, Reeva ouvrit la bouche. « Dis moi encore pourquoi on devrait faire ça. » Un simple regard en guise de réponse. « Je veux dire, venir jusqu’ici, tout ça. Accepter de venir jusqu’à lui ! Non mais vraiment, c’est du grand n’importe quoi. » Cette fois-ci, Renzo ne tint plus et s’alluma une nouvelle clope, tout en foutant de nouveau un vent à sa frangine. C’était un peu son pouvoir magique : il était capable de foutre des vents mémorables puissance huit à n’importe qui. Surtout qu’elle lui balançait des réflexions que tous les deux savaient déjà. « Je le sens pas. Vraiment pas. » Et puis, ça le frappa : elle était inquiète. « Tu feras moins le fier quand on verra que j’ai eu raison. » Cette confirmation lui donna envie de lui prendre la main, dans un geste réconfortant… il approcha sa main mais trop tard, un gorille venait d’ouvrir la porte blindée. En serrant les dents, il balança la cigarette et suivit Reeva à l’intérieur.

L’ambiance glauque ne lui fit aucun effet, Père l’avait déjà habitué aux parties de poker dans ce genre d’endroit. Mais c’est pourtant la première fois qu’il va jouer contre des coréens, l’appréhension est bien présente car il ne sait pas encore quel degré de méfiance adopter. Les italiens, au sang-chaud, avaient l’habitude de réduire leurs parties de poker en bains de sang ; pour le coup, Ren espérait sincèrement que les coréens ne seraient pas de ce bord-là. À peine fut-elle assise que Reeva attira les regards des hommes autour de la table ; Renzo tenta de faire abstraction. Mais c’était plus difficile, surtout quand l’un des hommes se mit à siffler. C’était le Découpeur. Ren se focalisa sur ses cartes, malgré le regard insistant de sa sœur qu’il sentait sur lui. Ça le mettait mal à l’aise mais il refusait de lui jeter un regard parce qu’il était concentré sur ses adversaires. Dans ce jeu, il ne faut pas seulement utiliser les mains mais également le regard et les paroles ; les mots sont une véritable arme et manque de bol pour eux, Renzo avait était formé par Antonio Armani, la légende raconte qu’il aurait inventée l’expression « pokerface ». Confiant, le nord-coréen réarrangea ses cartes et laissa ses adversaires débuter la bataille. « Savez-vous ce qu’est nuisible dans ce milieu ? » Sans même le regarder, Ren savait très bien que le Découpeur s’adressait à eux. « L’empathie. Chez les Armani, on ne connait pas cette notion. » répondit-il, serein, balançant une carte. « J’avais en tête les femmes, ses yeux insistaient sur Reeva, mais tu n’as pas tort, gamin. » Sur le moment, Ren sentit que sa sœur aurait du mal à se retenir, pourtant, il glissa sa main sous la table et essaya d’attraper celle de sa sœur qu’elle avait posée sur sa jambe. « Vous proposez quel jour ? » C’était presque dans la poche. Il s’empressa de répondre. « Lundi. » « Lundi ? Si c’est elle qui livre la came et me tient compagnie pendant deux heures, je ferai pas chier sur la quantité et le prix. » Sans s’en rendre compte, Ren dirigea son regard vers la blonde, baissant sa garde, faisant même glousser de victoire le Découpeur. Merde, il n’avait pas prévu cette tournure-là. Reeva se chargeait de la vente, certes, mais lui, il n’allait surtout pas laisser passer une femelle comme ça. C’était un foutu dilemme qu’il lui avait imposé : abandonner sa came à un bas prix ou laisser sa sœur suivre un chemin répugnant ?



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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Lun 22 Déc - 21:12
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❝I've got the heart of a hustler, with a hustler's pain❞
You don't have long, I am on to you. The time, it has come, to destroy your supremacy.
Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle pense, Reeva ne parvient pas à détacher ses yeux du découpeur. Il est sensé la terroriser, avec ses épaules carrées, son air de grand méchant loup, et les nombreuses cicatrices qu’il garde apparentes. Mais c’est plus fort qu’elle : chaque fois qu’elle croise son regard, il lui prend une sale envie de rire. Quelque chose close avec ce type : s’il était un objet, il sera bancal, et s’il était une fringue, il serait démodé. Elle le trouve… déplacé. Comme échappé d’un vieux film western et déposé là, dans une cave sombre. Il est chez lui, mais il fait tache. Pauvre homme. Il est définitivement temps pour lui de laisser la place à la fratrie Armani. « Savez-vous ce qu’est nuisible dans ce milieu ? » Alors que Ren reste focalisé sur ses cartes, la plus jeune maintient sa bataille de regard avec le vieux. Il lui plait bien, ce type, avec ses questions stéréotypées et son jeu de mafieux rodé : il a un air de défaite placardé sur le visage. C’est l’heure de laisser la jeunesse reprendre le flambeau. Elle espère qu’il n’aura pas d’héritier à exterminer. « L’empathie. Chez les Armani, on ne connait pas cette notion. » Encore une fois, c’est Renzo qui marque les points : elle reconnait là une dure formation et une insatiable envie d’apprendre. Il ira loin, il ira haut. Reeva, elle, n’en sait trop rien en ce qui la concerne. Elle est là pour l’argent, le pouvoir, mais aussi l’amusement. C’est elle qui a voulu replonger et elle savoure aujourd’hui la noirceur du monde dans lequel elle vit. Elle est à cette place pour se punir, aussi. Quelque chose ne tourne pas rond chez elle, des gens ont tendance à mourir dans son entourage… elle n’a pas su empêcher les malheurs d’arriver. Elle doit payer pour ce qu’elle a fait. « J’avais en tête les femmes, mais tu n’as pas tort, gamin. » Mais ce n’est pas tout, loin de là. Outre ces raisons tordues et quelque peu clichées pour certaines, Reeva sait qu’il y a une chose qu’elle désire plus que tout : voir les hommes à genoux devant elle. Tous. Elle ne sait pas au juste d’où elle tient cette envie si puissante, si vitale. Sa capacité à s’auto-psychanalyser à des limites. Elle ne sait pas de qui lui vient cette fierté démesurée, cette peur d’être rabaissée, et ce besoin de tout faire pour se sentir supérieure. Mais elle sait que c’est là, présent en elle, et qui si Renzo n’avait pas été si réactif pour lui prendre la main et la détendre, elle aurait fait avaler la table au vieux connard coréen assis devant elle, planche de bois par planche de bois. The sun, the moon, the truth. C’est un vieil adage bouddhiste, il lui semble, qu’elle a tiré d’un bouquin poussiéreux lorsqu’elle était gamine. « Vous proposez quel jour ? » Un truc à garder à l’esprit pour ne pas se laisser emporter. Three things cannot be long hidden : the sun, the moon, the truth. « Lundi. » Three things cannot be long hidden : the sun, the moon, the truth. « Lundi ? Si c’est elle qui livre la came et me tient compagnie pendant deux heures, je ferai pas chier sur la quantité et le prix. » Three things cannot be long hidden : the sun, the mo… « Fils de pute. » Heureusement, c’est en italien qu’elle a laissé filtrer l’insulte. Et au vu des réactions autour de la table, toujours aussi molles, personne dans cette salle ne parle un traitre mot de la foutue langue maternelle de Reeva. Ou alors, tous sont trop occupés à savourer la réaction du glacial Renzo, qui n’est plus si glacial que ça : elle sent son regard brulant sur la nuque, le regard de l’homme protecteur, mais surtout tiraillé. Les affaires ? La famille ? « Connard, lui dit-elle en italien, cette fois-ci tournée vers lui. Ne me dis pas que tu hésites vraiment ? Tu laisserais ce gros porc poser ses mains sur moi ? Est-ce que tu crois que je peux me contenter de le sucer, ou bien tu crois qu'il va me demander plus ? » Elle éclate d’un rire nerveux ; elle a toujours été plutôt intraitable sur les questions de prostitution. Rien ne la répugne plus. Même pas le découpeur qui, mécontent de ne pas comprendre l’échange verbal non coréen, vient de taper du poing sur la table, cette même table qu’elle a encore plus envie de lui faire ingurgiter à présent. « Malheureusement, vous n’avez pas à faire à une prostituée de bas étage… je vaux bien plus que ça, si je peux me permettre. Vous ne voulez pas négocier ? Moi, je le veux. Et en ma faveur, bien évidemment. La quantité et le prix… c’est un peu ridicule, vous pouvez faire mieux que ça. » Sur le visage de Reeva trône un sourire triomphant ; sa voix se teinte d’effluves tantôt capricieuses, tantôt aguicheuses. Sous la table, en revanche, sa main se crispe sur les doigts fins de Renzo, révoltée. Sur que lorsque le moment sera venu, et que le découpeur tentera de la toucher, c'est elle qui commencera à le découper... à moins qu'elle ne parvienne pas à attendre jusque là.

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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Mar 23 Déc - 18:41
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Les rires gras étaient nombreux mais pas assez pour camoufler les tressautements de son palpitant ; là, dans sa cage thoracique, son cœur s’était finalement réveillé. Tellement qu’il avait l’impression d’entendre un vacarme assourdissant dans ses oreilles. Cette agitation du cœur, c’était ce foutu dilemme qui l’avait provoqué. Comme quoi, il suffisait de mêler Reeva dans le lot pour l’éveiller… Plus les secondes s’égrenaient et plus ses oreilles s’alourdissaient et cette incroyable tension qui grimpait. Tiraillé, putain, il l’était. Pourtant, Père lui avait appris à toujours choisir les affaires dans n’importe quelle situation. S’il avait été à sa place, là, tout de suite, qu’est-ce qu’il aurait fait comme choix ? « Fils de pute. » Lâcha sa sœur, en italien, faisant subir de nouveau rebonds à cet organe revenu à la vie. Pourtant, le visage de Renzo était aussi impassible qu’à l’accoutumée : tout était intériorisé. Mais ils savaient parfaitement qu’il bouillonnait de l’intérieur, d’où les rires gras multiples, qui augmentaient au fil des secondes. « Connard. Ne me dis pas que tu hésites vraiment ? Tu laisserais ce gros porc poser ses mains sur moi ? Est-ce que tu crois que je peux me contenter de le sucer, ou bien tu crois qu'il va me demander plus ? » Plus elle déversait cette logorrhée de paroles incisives, plus l’impassibilité du nord-coréen se fissurait… Son regard s’attarda sur son verre d’alcool et son hésitation se dilua dans ce liquide de vert absinthe, qu’il avala cul-sec. « Malheureusement, vous n’avez pas à faire à une prostituée de bas étage… je vaux bien plus que ça, si je peux me permettre. Vous ne voulez pas négocier ? Moi, je le veux. Et en ma faveur, bien évidemment. La quantité et le prix… c’est un peu ridicule, vous pouvez faire mieux que ça. » Un rictus le prit, soudain, déformant les traits de son visage inexpressif. Le rictus se transforma en rire incontrôlé, en parfaite contradiction avec la sévérité de son regard. Il arracha sa main que Reeva lui broyait sous la table, et se mit à craquer sa nuque, comme il en avait l’habitude. En général, ça amorçait quelque chose de dangereux. Chose faite, il posa ses mains à plat sur la table et approcha sa tête pour bien se faire entendre, sans avoir besoin de hausser la voix. « Ajusshi… Tu n’as toujours pas compris ? Dans cette partie, c’est toi le perdant, commença-t-il en faisant exprès de le tutoyer malgré une marque de respect. Cette came, que tu l’achètes ou pas, nous avons d’autres contacts qui la veulent. » Mensonge, ils étaient dans une période de crise et les distributeurs de meth se faisaient de plus en plus rares sur la péninsule. Le mieux pour le business, ça serait d’en trouver à l’étranger mais ils ne pourraient jamais y arriver sans que Père soit au courant. « Je te dresse un tableau : vous vous procurez une came merdique à un pseudo-fabriquant et vos dealers la vendent. Nous, on vend la nôtre à un petit distributeur mais vu la qualité presque parfaite du produit, quelle came sera gagnante dans l’histoire à ton avis ? Je pense que tu comprends parfaitement où je veux en venir. Ici, ça marche au bouche-à-oreilles : les camés dehors passeront le mot à d’autres qui seront plus attirés par une meilleure qualité qu’une bas-de-gamme. » Il laissa traîner quelques secondes pour que ses propos fassent réfléchir le Découpeur. « Maintenant que c’est fait, je pense que t’es pas complètement con et que tu piges que tu peux pas imposer tes conditions. Parler de la quantité et du prix, oui mais n’ose plus parler de ma sœur comme d’une pute. » Sur sa dernière phrase, son ton devint particulièrement menaçant. « Donc soit tu acceptes notre façon de faire, soit tu te démerdes avec une came merdique. » Il était prêt à attraper son arme si jamais ça tournait au vinaigre… Pourtant, se sentant coupable d’avoir hésité plus tôt, il ajouta : « T’as quelque chose à ajouter, frangine ? »



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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Mar 23 Déc - 19:44
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❝I've got the heart of a hustler, with a hustler's pain❞
1,2,3,4 fire's in your eyes and this chaos defies imagination. 5,6,7,8 minus 9 lives : you've arrived at panic station !
Soudainement, Renzo se réveille. Lui qui, depuis plusieurs secondes déjà, fixait son verre d’un air qu’elle savait déchiffrer comme chamboulé, reprend finalement son rôle d’ainé et se mit à craquer sa nuque pour faire taire les rires lourds qui commençaient à sérieusement taper sur le système de Reeva. La blonde sait à quel point ce geste exprime un danger imminent, et elle en est plus qu’heureuse : non seulement la soirée prenait une tournure qui commençait à fortement lui déplaire, mais en plus, elle sentait son calme légendaire vaciller malgré the sun, the moon, the truth. A son plus grand désarroi, Ren ne lui reprend pas la main et elle baisse les yeux de mécontentement : mieux vaux ne pas s’attendre à trop de démonstrations affectives de sa part. Elle a beau le savoir, elle continue toujours d’espérer comme une idiote… et rien ne vient jamais. « Ajusshi… Tu n’as toujours pas compris ? Dans cette partie, c’est toi le perdant, commença-t-il en faisant exprès de le tutoyer malgré une marque de respect. Cette came, que tu l’achètes ou pas, nous avons d’autres contacts qui la veulent. » Les mains plaquées sur la table, l’air d’un loup affamé, Reeva laisse son frangin adoptif régler les affaires : elle a amorcé la conversation, elle a donné le ton, c’est à lui d’embrayer là-dessus et de clore la négociation. Les remarques salaces auront eu l’avantage de le faire bondir : elle le sait, il est toujours plus efficace lorsque c’est elle qu’on menace… Certains diraient que Reeva est sa faiblesse ; en réalité, elle se pense l’une de ses forces majeures. « Je te dresse un tableau : vous vous procurez une came merdique à un pseudo-fabriquant et vos dealers la vendent. Nous, on vend la nôtre à un petit distributeur mais vu la qualité presque parfaite du produit, quelle came sera gagnante dans l’histoire à ton avis ? Je pense que tu comprends parfaitement où je veux en venir. Ici, ça marche au bouche-à-oreilles : les camés dehors passeront le mot à d’autres qui seront plus attirés par une meilleure qualité qu’une bas-de-gamme. » Il parle énormément, elle en est la première surprise : il est encore plus révolté que d’habitude. Ca ne présage que du bon pour eux ; pourtant, plus Renzo cherche leur avantage d’une main de maître, plus Reeva se sent descendre : l’ascenseur émotionnel qui la malmène depuis le début de la journée semble déterminé à avoir raison d’elle. Elle en oublie d’écouter ce que son frangin déclare d’une voix pourtant menaçante ; erreur tragique. « T’as quelque chose à ajouter, frangine ? » Elle relève subitement la tête, se retient de balancer un « hein ? » surpris. Dans ses yeux, Renzo doit lire l’ampleur de la catastrophe : c’est comme s’il lui avait pompé toute son énergie pour s’en servir. La mante religieuse n’a précisément plus rien d’une mante religieuse ; sa main est retournée se glisser sur son débardeur et se contracte sur le coup de couteau reçu quelques jours auparavant. Une peur incontrôlable la prend à la gorge : le découpeur pourrait continuer l’oeuvre qu’un autre a commencé, elle pourrait crever comme sa mère est morte avant elle, de cette cave dégueulasse et sans lumière. « Ou-oui. » Hésitante, elle cherche à reprendre pied en fixant son regard quelque part, elle cherche à oublier les recommandations faites à l’hôpital : « ne rentrez pas chez vous maintenant, vous n’êtes pas prête », « ménagez-vous »… C’est alors que son regard parvient bel et bien à se fixer : sur sa cuisse, une main étrangère, de toute évidence placée au mauvais endroit. C’est l’étincelle qui rallume Reeva ; le long de sa ceinture sont camouflés ses habituelles lames tranchantes, fidèles petits couteaux meurtriers, et ses muscles se tiennent prêts à bondir sur la table. Elle n’oublie toutefois pas de prévenir :  « Ca manque de sang. » Mais ne laisse le temps à personne d’assimiler ses mots : en deux temps, trois mouvements, la voilà visant la gorge du Découpeur, prise d’une furie soudaine. Et elle hurle, hurle à s’en arracher les poumons. « Je suis l’héritière de la famille Armani, tu comprends ? Je suis l’héritière d’une lignée dont tu n’as même pas idée ! » Autour d’elle, la bataille fait déjà rage ; chacun s’occupe sur quelqu’un d’autre, et Reeva sent un projectile lui entailler la chair de la jambe ; peu lui importe, puisque c’est le Découpeur qui met fin à sa soudaine folie, en quelques mots : « Alors dis-moi pourquoi ton père a adopté un fils ainé, connasse ! » Figée sur place au milieu du carnage, sous le choc, elle ne pense pas à compter les dégâts, et n’entend pas la rumeur qui se propage : « Descente ! Des flics ! Tout le monde se casse ! ».

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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Lun 29 Déc - 1:13
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La partie de poker s’était terminée depuis longtemps mais les minutes continuaient à s’égrener, les cliquetis de l’horloge désuète faisaient écho en lui à cause de l’attente… l’attente d’une réaction, d’une réponse quelconque de Reeva. Qui ne vint pas, du moins, pas celle qu’il attendait. Reeva, malgré son attitude calme depuis qu’ils étaient entrés dans cette pièce, était comme une bombe à retardement. À la moindre seconde et elle serait déchaînée. Incontrôlable, violente… Une louve. Renzo la regarda se redresser, au fil des secondes mais il sentait parfaitement qu’elle se laissait aller à la fébrilité car quelque chose avait enclenché la bombe. « Ça manque de sang. » C’était comme un mauvais présage qu’elle leur annonçait, comme une foutue Banshee criant pour annoncer la mort ; Reeva, elle, se servait de son venin. Et quelque chose en lui l’empêcha de l’arrêter – de toutes façons, c’était trop tard. La frénésie avait pris d’assaut sa sœur qui avait engagé les hostilités tandis que lui, il s’était déjà emparé de son arme. En à peine quelques secondes, la table fut renversée et les balles fusèrent. « Je suis l’héritière de la famille Armani, tu comprends ? Je suis l’héritière d’une lignée dont tu n’as même pas idée ! » L’entendit-il crier au Découpeur, lui insufflant un sentiment de fierté à l’entente de ce nom… Armani, après tout il en était un. Mais la fierté ne dura que quelques secondes ; quelques secondes d’égarement où il reçut une balle à la jambe. Pourtant, l’adrénaline était à son summum, la douleur à sa jambe ne le dérangeait pas – il était beaucoup trop focalisé sur ses ennemis, sur la survie de sa sœur et sur la sienne, aussi, un peu. Il se fit projeter un peu plus loin dans la pièce mais son regard déviait de sa sœur à son adversaire ; ce que père lui avait appris : garde un œil sur tes proches et un autre sur l’ennemi. Les gyrophares parviennent à ses oreilles, il vit les adversaires plier bagages sous ses yeux, malgré les balles qui fusaient. « Reeva ! » cria-t-il, pour la prévenir et malgré sa jambe blessé, il parvint jusqu’à elle. « Viens, on se tire. » Une main sur son ventre, il la tirait vers la sortie la plus proche, pourtant, sous sa main il sentit quelque chose d’inhabituel, pas seulement le tissus du débardeur… Il la vit également grimacer à ce contact. Mais son regard se fixa ailleurs, partout dans la pièce mais personne ne faisait attention à eux, chacun se battait pour atteindre la sortie. Une descente signifiait beaucoup, pour certains, même la fin d’un business aussi grand puisse-t-il être. Ils arrivèrent à sortir du sous-sol par une porte arrière grinçante mais qu’ils refermèrent derrière eux. Les gyrophares s’entendaient de l’autre côté, les flics n’avaient sans doute pas encore encerclé le bâtiment. Renzo attrapa la main de sa sœur et la fit courir avec lui quelques mètres, jusqu’à entrer dans le hall d’un immeuble. À priori, ils n’avaient personne à leurs trousses. Le hall était très étroit, ils étaient serrés et surtout essoufflés… Et particulièrement blessés, tous les deux. Quand sa respiration se calma, il darda son regard sur Reeva mais surtout sur son ventre. « Tu t'es fait ça quand ? » Sous-entendant qu’il savait parfaitement que cette blessure ne datait pas de la récente fusillade. « T’es blessée autre part ? » Enchaîna-t-il, arborant de nouveau son masque de grand-frère inquiet. « Faudra… reprit-il mais douloureusement, à cause d’une atroce douleur qui se propageait en lui, sans doute la rechute de l’adrénaline. Faudra qu’on aille à l’hôpital dès qu'ils seront partis. » Mais la douleur était beaucoup trop intense alors lorsqu’il commença à perdre équilibre, il s’agrippa à sa sœur. Il tenta avec peine de se relever pour ne pas lui infliger son poids mais ce n'était pas très concluant. « Désolé… »  



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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Mar 30 Déc - 1:38
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❝I've got the heart of a hustler, with a hustler's pain❞
Life is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing.
La confusion se fait plus dense, terrible, et tandis qu’elle tente de reprendre totalement pied, Reeva entend la voix de son frangin l’appeler. Un simple, mot, son prénom ; une simple voix, celle de Renzo, et les choses semblent reprendre leur place. « Viens, on se tire. » Elle remarque presque instantanément qu’il boite ; bien sur, elle n’a pas été la seule amochée… elle s’en veut une seconde : elle sait que c’est précisément à cause d’elle que la bataille a commencé. Mais elle n’a pas plus de temps pour y penser : voilà Renzo qui la tire déjà vers la sortie, et tous deux se mettent à courir comme si leur vie en dépendait, comme si le Diable se trouvait juste là, à leurs trousses. Ils passent le sous-sol, débouchent dans une rue aussi sale que toutes les autres, continuent à marteler le sol de leurs pieds comme si les flics s’apprêtaient à les coincer. En quelques secondes, les voilà à l’abri, tirés d’affaire, planqués dans le hall d’un immeuble comme ils l’ont déjà fait tant de fois : les Armani ont l’habitude de s’en sortir, et les bonnes habitudes sont encore plus tenaces que les mauvaises. Increvables. C’est ce que Reeva pense quand elle se sent défaillir, c’est ce qu’elle dit à Renzo lorsqu’elle le voit défaillir. Comme en ce moment même. Elle le sent haletant, blessé, compressé contre elle… Et alors qu’elle s’apprête à lui susurrer des mots doux pour le calmer, il reprend la parole : « Tu t'es fait ça quand ? » Aucune raison de l’inquiéter encore plus qu’il ne l’est déjà ; Reeva laisse sa main caresser la joue du coréen et élude la question comme si de rien n’était : « shhhht, pas besoin de parler de ça maintenant, on y reviendra plus tard, tout va bien. » C’est un mensonge : la douleur la ronge de l’intérieur mais elle l’endure comme l’héritière bien entrainée qu’elle est, prête à recevoir le lourd fardeau que l’héritage familial implique. « T’es blessée autre part ? Faudra… Faudra qu’on aille à l’hôpital dès qu'ils seront partis. »  Elle ne juge pas nécessaire de lui faire l’inventaire de toutes les parties du corps qui la font horriblement souffrir ; il n’a pas tellement l’air en état pour entendre ça. Elle s’en fait toutefois l’inventaire muet : le coup de couteau au ventre reçu quelques jours auparavant, ce truc à la cuisse dont elle n’a pas encore pu prendre pleinement connaissance, des bleus un peu partout… elle s’en remettre, elle en est persuadée. En revanche, l’état de Renzo l’inquiète largement plus. « Désolé… » Le voilà qui s’effondre sur elle, laminé jusqu’à l’os. Reeva le retient du mieux qu’elle peut, le soutient pour qu’il reste debout, et fait tourner son cerveau à plein régime. « Ecoute… voilà ce qu’on va faire, commence t-elle, désireuse de le garder pleinement conscient et d’enrayer la panique qui rôde autour lui. Les gens de cet immeuble ont forcément de quoi nous soigner, ne serait-ce que le minimum, les premiers gestes, d’accord ? Là, regarde-moi. Tout va bien se passer, Renzo, je suis avec toi. On va monter ces escaliers, toquer à une porte, et se faire rafistoler avant même que la descente ne soit terminée. » Comme de par hasard, l’ascenseur miteux est en panne : les Armani sont donc bel et bien condamnés à endurer les escaliers, comme la blonde l’avait prédit. Arrivés sur le premier palier, portant toujours à moitié son frère adoptif, Reeva balance de violents coups de pied dans la porte bringuebalante ; sa manière à elle de se faire inviter… Bien entendu, elle se doute que leurs gueules pleines d’éclaboussures rouges vont effrayer ; ainsi a t-elle prévu de s’imposer quelque peu auprès des habitants de l’appartement, à l’aide d’armes en tout genre, qu’elle ne compte bien évidemment pas réellement utiliser. Elle compte toutefois sur le fait qu’ils seront trop effrayés pour parler de la visite impromptue de l’étrange couple qu’elle et Renzo constituent. En attendant, au milieu des paroles de réconfort qu’elle murmure à son frère adoptif, le mot amour filtre, et elle prie pour qu’il ne s’en souvienne pas le lendemain.

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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Mer 31 Déc - 16:00
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i've got the heart of a hustler,
with a hustler's pain

r e n v a

Le calibre de la balle doit être assez gros parce qu’il sent que sa jambe est complètement perforée. En fait, c’est surtout parce qu’il se vide de son sang assez rapidement. Ils pourraient facilement retrouver leur chemin en suivant les traces carmines au sol… La fatigue se propage également assez vite, pourtant il tente de se concentrer sur la voix de Reeva. Reeva qui est proche de lui, beaucoup trop même, tellement que les mèches de ses cheveux blonds caressent ses joues. Mais c’est pas grave, se dit-il, faut qu’il profite un peu, surtout. Quelques secondes, quelques secondes de trop peut-être, mais quelques secondes de bonheur. « Ecoute… voilà ce qu’on va faire. » Commence-t-elle, mais il a perdu beaucoup trop de sang pour pouvoir suivre le fil de ses paroles. Quoique, il parvient à capter quelques mots, par-ci, par-là, des mots rassurants – Reeva dit qu’ils vont s’en sortir. Enfin, il n’en est pas certain, c’est ce qu’il a compris, ce qu’il a ressenti et c’est rare qu’il ressente quelque chose. Là, dans sa cage thoracique, son cœur cogne, glisse, s’écrase. Fait des bonds mais tient bon. Renzo s’oblige à ouvrir grand les yeux, et pas se laisser aller à l’inconscience, parce que Reeva est près de lui. Parce que Reeva est aussi blessée que lui – c’est son devoir de prendre soin d’elle et non l’inverse. C’est lui, le grand-frère, lui qui offre ses épaules aux autres, lui qui ne fléchit pas… Lui qui est si invincible. D’habitude. Le constat amer est dur à admettre : Père lui a appris qu’il ne faut jamais dépendre des autres, qu’il ne faut jamais se montrer faible, même blessé. Alors il tente de reprendre ce rôle, qu’il avait échangé avec Reeva durant quelques minutes. Et il lutte contre la douleur, lui, l’insensible à tout, le robot sans émotion. Il lutte mais sa sœur le retient, tant qu’elle peut. Il n’arrive pas à reprendre son rôle… Peut-être parce qu’il n’est pas en face de n’importe qui ? Peut-être que, inconsciemment, il se trouve même chanceux d’être dans ses bras ? Elle le traîne dans les escaliers, il tente de se débattre autant que possible mais à cause de sa marche claudicante, il ne parvient ni à se dégager ni à marcher plus vite qu’elle. Ça l’inquiète, pourtant, et s’il lui arrivait quelque chose d’affreux ? Ses propres blessures ne représentent rien comparé à celles de Reeva… Elle est son trésor, un petit trésor qu’il faut chérir et ne jamais blesser. Il a beau avoir ces pensées dans la tête, il n’est bon à rien, dans cette situation. Reeva s’arrête devant la première porte qu’ils croisent et lui, il tente de rester debout autant que possible. Mais quelque chose l’en empêche. D’abord, c’est comme des grésillements, puis ça se transforme en petits mots réconfortants. En tournant la tête, il grave sur ses cornées le faciès inquiet de l’italienne. Et puis, quelque chose déraille en lui : un mot, amour, se faufile et attaque son cœur. Son état doit être misérable pour qu’il ait des hallucinations auditives. Le pire, c’est qu’il est à deux doigts de se répandre en mots doux aussi, de façon complètement ratée. Mais une certitude en lui l’empêche de faire une connerie, la certitude que tout ce qu’il a entendu, c’était simplement son imagination. Alors, pour ne pas faire d’autres conneries, il se détache violemment de Reeva et plaque ses bras sur la porte de l’appartement pour ne pas tomber. En puisant dans ses forces, il parvient à tenir debout. De sa bouche pâteuse, il souffle : « Arrête de me torturer… » Mais il n’a pas le temps de poursuivre parce que la porte venait de s’ouvrir. Lui, il s’écrase au sol, face contre terre, et perd conscience. La balle l’a complètement vidé mais tout ce qu’il a en tête, c’est le visage de Reeva quand il a cru entendre le mot amour. Quel con… Pour y avoir cru. Parce qu’il est sûr que c’est ce foutu mot qui l’a vidé de son énergie. Ce foutu mot qui l’a achevé. Comme une balle, en plein cœur.



love.disaster
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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | Mar 6 Jan - 22:16
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❝I've got the heart of a hustler, with a hustler's pain❞
(renva)
« Qu’est-ce que tu… » Détaché d’elle, Renzo semble bien décidé à tenir debout seul. Reeva, elle, n’y croit pas une minute. Elle sait qu’il va tomber d’une minute à l’autre, et qu’alors elle aura mal au coeur comme jamais. La situation est déjà suffisamment compliquée comme ça, ils sont tous les deux déjà bien amoché… mais le nord coréen ne leur facilite pas la tâche et semble même vouloir l’empirer, puisqu’il balance, le ton acéré probablement sans même s’en apercevoir : « Arrête de me torturer. » Elle ne voit pas, au juste, ce qu’il appelle de la torture présentement. En tout cas, elle ne saisit pas en quoi cela viendrait d’elle. Elle fait tout son possible pour qu’ils s’en sortent, pour garder la tête froide, et il… panique pour un simple mot. Un mot plus ou moins interdit entre eux deux, certes. Totalement bani, même. Je t’aime, amour. Oh, et puis, tant qu’on y est, autant le répéter de plus belle, il ne s’en souviendra de toute manière pas le lendemain, avec un peu de chance : « Je… » Mais le voilà qui s’effondre, s’éclate lamentablement sur le sol. La faute à la porte qui vient de s’ouvrir, forcément au mauvais moment. Au lieu de menacer les habitants de l’appartement comme elle l’avait prévu, la blonde panique : Renzo ne semble plus être conscient, saigne abondamment, se laisse aller totalement… elle s’agenouille près de lui, tente de le réveiller, de lui faire ouvrir les yeux, mais rien n’y fait. Heureusement, le gamin qui a ouvert a eu le bon sens d’aller chercher sa mère, qui a, quant à elle, eu le bon sens d’aller chercher sa trousse de premier secours dans la salle de bain. Ils semblent presque accueillants, à se démener pour les étrangers qui viennent d’apporter du bordel dans leur maison ; le gamin veut même soigner Reeva, mais elle lui fait signe de s’occuper de Renzo en premier. Elle capte quelques bribes de chinois ; s’ils sont eux aussi étrangers, la communication promet de s’avérer compliquée. Mais ce n’est pas ce qui préoccupe Reeva pour le moment : son cerveau tourne à plein régime pour trouver quoi faire. L’idéal, bien sur, pour tirer Renzo d’affaire, serait d’appeler une ambulance immédiatement. Conduits tous les deux à l’hôpital, ils pourraient être remis sur pied en un rien de temps… oui mais voilà, elle a peur de questions qu’on leur posera, et des réponses qu’il faudra fournir. Elle n’a aucune idée de quel mensonge inventer, quoi leur dire, une fois que le temps des justifications sera venu… qu’à cela ne tienne, elle ne cogite pas longtemps : la vie de Renzo est plus importante que tout, et même s’il pourrait lui en vouloir à son réveil, elle est prête à tenter le coup. Téléphone à la main, elle prend la voix la plus assurée qu’elle peut, cherche à se faire précise, court voir l’adresse exacte pour ne surtout pas perdre de temps. Quelques minutes plus tard, le sort en est jeté : c’est dans l’ambulance qu’elle aide à charger Renzo, et qu’elle monte elle-même par la suite.

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Re: i've got the heart of a hustler, with a hustler's pain ▲ renva | 
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