clothes → Cela faisait un peu plus d’une heure maintenant qu’Ha Ra était au chevet de sa mère, ne cessant pas de parler et de se remémorer les bons souvenirs. Elles savaient toutes les deux que la fin était proche, même si la wonsungi n’acceptait toujours pas cette fatalité. Elle n’arrivait pas à y croire et se persuadait presque que ce n’était qu’un peu de fatigue et rien d’autre qui mettait dans cet état sa mère. « Je reviens vite. Je vais me chercher un café. » Dit-elle tout en se levant, déposant un baiser sur le front de sa mère et remettant correctement la couverte. Elle sortit de la chambre, adressant un sourire à sa mère en refermant la porte. Elle fit quelques pas et s’arrêta au milieu du couloir. Une larme dévala sa joue et d’un rapide coup de main, Ha Ra l’essuya. Ce n’était pas le moment de pleurer. Mais elle se sentait si seule… Son père était encore une fois absent, à cause de son travail. Tellement d’amertume traversait ses yeux quand elle pensait à lui. Elle lui en voulait de ne pas être aux côtés de sa femme mourante. Le travail était si important que ça ? Plus important que la famille ? C’était ce qui l’éloignait encore un peu plus de ce père qu’elle pouvait presque qualifier d’inconnu. La wonsungi passa ses mains sur son visage, prenant une grande inspiration et du courage pour affronter une nouvelle fois, seule, la mort imminente de sa mère. Elle alla chercher son café au distributeur et reprit la direction de la chambre, la boisson chaude dans ses mains. Elle s’arrêta cependant une nouvelle fois au milieu du couloir. Ha Ra savait qu’en retournant dans cette chambre, elle allait finir par craquer et elle ne voulait pas montrer cette faiblesse à sa mère. Non, elle voulait lui laisser l’image d’une fille forte et aimante. Elle sortit son téléphone de sa poche et composa un numéro. Manque de chance, elle tomba sur le répondeur. « Sa… salut Liang. » Reniflement. « C’est Ha Ra. » Arrêt. « Je voulais savoir si… si c’était possible que tu me rejoignes à l’hôpital ? Ma mère est mourante et… » Elle raccrocha sans terminer sa phrase. Pourquoi l’avait-elle appelé lui ? Pourquoi pas plutôt Sam Yong ou Malee ? La jeune femme n'en savait trop rien au final, mais elle n'avait envie que de le voir, lui. La wonsungi essuya les larmes qui avaient coulé et rejoignit la chambre de sa mère, se forçant à sourire. « Me revoilà. » Dit-elle avec le ton le plus enjoué qu’elle pouvait. Elle s’installa sur la chaise et rangea son téléphone au fond de la poche de son manteau. Ses yeux étaient rivés sur la porte qu'elle espérait qu'il franchisse bientôt. Mais il avait sûrement mieux à faire que de venir réconforter une élève.

Tenue ♦ Liang était entrain de donner un cours lorsqu’il entendit son téléphone sonner, il détourna les yeux vers celui-ci, surpris, c’était rare qu’on l’appelle pendant un cours. Il s’excusa auprès de ses élèves puis il se dirigea vers son bureau, attrapant son portable, il vit un nom qu’il connaissait bien. Mais pourquoi est ce qu’elle l’appelait maintenant ? A contre cœur, il mit son téléphone en silencieux, avant de reprendre son cours, le plus naturellement du monde. Mais il était préoccupé, Hara ne l’appelait jamais et quand elle avait besoin de le joindre, elle se suffisait à des sms. C’était la première fois qu’elle l’appelait et en plein cours. Même s’il se doutait que la jeune femme ne devait pas être au courant des heures du chinois, il se demandait même si elle s’en intéressait. Depuis qu’ils avaient tout les deux cédés à leurs envies et avaient couché ensemble, c’était devenue quelque chose de régulier, mais loin d’être monotone. Faire l’amour avec Hara lui réservait toujours des surprises et ils se voyaient régulièrement dans ce but, allant même jusqu’à l’appartement du professeur. Pourtant leur relation ne s’étaient pas spécialement amélioré ou du moins que très légèrement, ils continuaient de s’envoyer des piques à tout bout de champs et il n’y avait trêve que lorsqu’ils faisaient l’amour. Pourtant, Liang ne pouvait pas nié qu’il appréciait la présence d’Hara et qu’il avait même parfois envie de la voir pour faire autre chose que coucher avec elle. En revanche, sa fierté s’empêchait de raisonner correctement sur ses sentiments contradictoires. Encore une fois, alors qu’il n’aurait pas du s’en soucier, Liang resta préoccupé par cet appel jusqu’à la fin de son cours, qui fort heureusement ne dura plus très longtemps. Lorsque ses élèves sortirent, il récupéra son téléphone pour la rappeler, mais à sa grande surprise, elle avait laissé un message qu’il s’empressa d’écouter. D’abord heureux, son visage se déforma en une grimace, c’était grave, elle ne lui avait pas beaucoup parlé de sa mère, mais Liang savait que sa santé n’était pas des meilleures et il avait compris qu’aujourd’hui Hara allait avoir besoin de quelqu’un pour pleurer sa mère. Sans plus attendre, il rangea ses affaires en vitesse avant de courir jusqu’à sa voiture pour filer à tout allure à l’hôpital. Il avait peur d’arrivé trop tard et Liang était très stressé, incapable de se calmer. Une fois garé, il se rua jusqu’à l’accueil, demandant tant bien que mal la bonne chambre, des Jung il y en avait beaucoup. Mais l’évocation des cheveux rouges d’Hara fit revenir la mémoire à la secrétaire qui lui indiqua une chambre. Pourvu que ce soit la bonne, il prit l’ascenseur, encore plus nerveux, il n’aimait pas trop les hôpitaux d’ordinaire. Une fois au bonne étage, il se dirigea vers la chambre indiqué et il toqua, peu sûr de lui, il ne manquerait plus qu’une inconnue lui ouvre la porte.

Ha Ra se sentait mal face à sa mère. Elle détestait faire semblant mais devant sa mère, elle se sentait obligée de le faire. La wonsungi ne voulait pas qu’elle voit toute sa tristesse alors elle la cachait derrière un sourire. Malheureusement, la jeune femme ne pouvait pas cacher l’expression qui traversait ses yeux. Son regard dévia sur sa mère, un large sourire se dessinant sur son visage tandis que ses mains serraient la sienne, si faible. Elle avait posé son café sur la petite table à côté d’elle, n’ayant pas bu une seule gorgée. Ça n’avait été qu’un prétexte pour sortir et reprendre du courage. Et aussi pour appeler Liang. Pourquoi lui d’ailleurs ? Ha Ra n’en savait trop rien et n’avait pas la force d’y réfléchir. Tout ce qu’elle pouvait donner comme explication, c’était qu’elle avait pensé à lui en tout premier alors, elle n’avait pas hésité et l’avait appelé. Mais, il n’avait pas répondu. Peut-être qu’il donnait encore un cours de soutien. Elle n’en savait rien et ça n’était pas le plus important actuellement. La wonsungi lui avait alors laissé un message, espérant vraiment qu’il vienne. « Ton café va être froid, ma chérie. » La voix faible mais si douce de sa mère la fit sursauter, la sortant de ses pensées. « Ah, oui. Je l’avais complètement oublié. Merci. » Répondit-elle, toujours avec ce même sourire forcé. Elle se détacha de ses mains et prit son café qui avait énormément refroidit entre temps. Elle buvait quelques gorgées lorsque l’on toqua à la porte. Elle reposa rapidement la boisson sur la table et se leva de sa chaise, les yeux remplis d’espoir. Mais quand la porte s’ouvrit sur une infirmière, son visage s’assombrit aussitôt et Ha Ra se rassit dans sa chaise. Pendant que l’infirmière prenait des nouvelles et prodiguait quelques soins, la wonsungi avait sorti son téléphone, vérifiant qu’elle n’avait reçu aucun sms ou appel. Rien. Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres et elle rangea de nouveau son portable au fond de sa poche. Elle remercia l’infirmière qui repartit presque aussi vite qu’elle n’était venue et se concentra de nouveau sur sa mère. Ses cheveux grisonnants entouraient parfaitement son visage si fin, si doux mais si faible. Autrefois, elle avait été une femme magnifique qu’on enviait & jalousait beaucoup et c’était bien d’elle qu’Ha Ra détenait sa beauté. Ha Ra était vraiment fière de ressembler à sa mère et non à son perfide de père. Elle le détestait plus que n’importe qui sur cette terre. Mais une nouvelle fois, on la sortit de ses pensées lorsque l’on toqua une seconde fois à la porte. Mais, personne ne rentra. Intriguée, la wonsungi se leva et alla ouvrir la porte. Son regard se posa sur Liang et un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. La jeune femme se tourna vers sa mère, sa main étant allée chercher celle du jeune homme entre temps pour la serrer fort. « Maman. Je te présente Wu Liang, mon… un ami. » Dit-elle en le faisant rentrer dans la chambre. « Enchantée jeune homme. » Répondit-elle en lui faisant un simple signe de la tête et un sourire. La wonsungi lâcha la main de Liang et retourna s’asseoir sur la chaise, l’invitant à s’installer sur celle à côté. « Eh bien, ma fille, je ne savais pas que tu avais un si bel ami. » Dit-elle en observant Liang.

Liang était inquiet depuis qu’il avait reçu le message vocal d’Hara, il était surtout inquiet du fait qu’elle n’avait pas terminé sa phrase et qu’elle l’avait laissé en suspens. Il avait peur que la mère de la jeune femme soit déjà malheureusement décédée et qu’il n’arrive trop tard pour la soutenir. Liang connaissait peu le côté fragile d’Hara, lorsqu’ils se voyaient, elle n’évoquait jamais ses problèmes personnels. Leur relation se résumait  à des disputes verbales qui finissaient souvent dans un lit. Hara était même déjà venu chez lui, quelques fois et même si cela leur arrivait de discuter, il n’avait jamais vraiment discuté de leur vie respective. Pourtant, Liang était de plus en plus intéressé par elle, seulement, aussi étrange que cela puisse paraitre, il n’osait pas en demander plus à la jeune femme. Il était effrayé à l’idée qu’elle puisse l’éjecter de sa vie du jour au lendemain parce qu’il aurait cherché à en savoir plus sur elle. Liang savait pertinemment à quoi se résumait leur relation, mais ça ne lui suffisait plus, alors quand Hara l’avait appelé, la surprise avait rapidement fait place à une chaleur douce et une joie indescriptible. La situation ne prêtait à sourire, certes, mais pour la première fois,  Hara avait pensé à lui autrement qu’en son amant ou son ennemi. Il courrait comme un fou dans les couloirs, l’hôpital était immense et il commençait à perdre son souffle. Il zieutait chaque porte pour vérifier les numéros, l’ascenseur n’allait pas non plus assez vite pour lui. Liang piétinait du pied, passant sa main dans ses cheveux, se décoiffant d’énervement et de stress. Arriver au bon étage, il reprit sa course en jetant à nouveau un œil aux numéros des portes, il ne manquerait plus qu’il rate la bonne dans sa précipitation. Son cœur battait de plus en plus vite à la fois de peur et d’angoisse. Il n’aimait pas cette sensation, il avait l’impression d’être oppressé et ça lui faisait mal à la poitrine. Lorsqu’il la vit enfin, le chinois se stoppa net et il resta fige devant cette porte pendant quelques secondes, par peur de ce qu’il allait pouvoir trouver de l’autre côté. Liang prit une grande respiration et il toqua à la porte, il ne voulait pas rentrer comme un sauvage, ça n’était pas poli et il ne savait pas ce qu’il allait trouver, autant rester prudent. Il attendit qu’on lui ouvre et cela lui sembla interminable, des millions de pensées lui traversèrent l’esprit, à la fois négative et presque philosophique, comme le questionnement sur l’existence même. Lorsqu’il entendit le bruit de la porte s’ouvrir, il leva les yeux et ils se posèrent sur le visage d’Hara. Liang fut à la fois soulagé d’avoir trouvé la bonne chambre, mais aussi profondément affecté par le visage si triste d’Hara. Il ne l’avait jamais vue comme cela et il se sentit presque mal de la trouver belle, malgré les circonstances. Instinctivement, il posa sa main sur la tête de la jeune femme, caressant tendrement ses cheveux pour se montrer rassurant « Je suis là. » murmura-t-il de façon assez audible pour qu’elle soit la seule à l’entendre. Lorsqu’elle prit sa main, un frisson parcouru son corps et il la suivit docilement. En posant ses yeux sur la mère d’Hara, une légère grimace déforma son visage, avant qu’il ne la fasse disparaitre pour laisser place au soulagement, sa mère était mal au point, mais encore en vie. Hara avait vraiment besoin de lui et même s’il l’avait compris au téléphone, le voir en personne ne fit que confirmer qu’elle ne devait pas affronter cela toute seule. Il serra un peu plus fort la main d’Hara en jetant un regards doux sur elle avant de se retourner vers la mère d’Hara « Bonjour Madame » dit-il s’inclinant de la façon la plus polie qui soit. Il suivit à nouveau Hara en s’installant sur la chaise qu’elle lui avait indiquée, ne quittant pas ses yeux de la femme alité dans son lit. « Je ne savais pas non plus que sa mère était aussi belle,  je sais de qui Hara tient sa beauté maintenant. » dit-il chaleureusement en souriant à la mère d’Hara. Tout ce que cette femme avait besoin en ce moment, c’était de sa fille et d’une conversation normale pour lui donner du réconfort et lui faire oublier l’espace de quelques secondes la maladie.

On avait toqué une première fois à la porte et Ha Ra s’était aussitôt levée, étant persuadée que c’était Liang. Mais quand la porte s’ouvrit sur l’infirmière, la déception se lisait clairement sur son visage à présent assombrit. Elle se réinstalla sur la chaise, attendant que l’infirmière s’en aille pour continuer sa discussion avec sa mère. Pour patienter, elle sortit son téléphone, juste le temps de regarder si elle avait reçu un appel ou un sms mais rien. Elle laissa s’échapper un soupire d’entre ses lèvres. Peut-être qu’il n’allait pas venir au final. Pourquoi viendrait-il ? Entre eux, il n’y avait rien d’autre que du sexe et des disputes. Alors, pourquoi l’avait-elle appelé lui ? Parce que bien au fond d’elle-même, elle savait qu’il n’y avait pas que ça. Non, bien évidemment, il y avait plus. Mais la wonsungi était bien trop fière pour se l’avouer et encore bien plus fière pour l’avouer à Liang. Et encore fallait-il qu’elle arrête de se voiler la face, ce qui n’était franchement pas gagné encore. La jeune femme se perdait dans ses pensées jusqu’à ce qu’on toque une nouvelle fois à la porte. La wonsungi se redressa sur son siège, levant les yeux vers la porte qui ne s’ouvrait pas. Intriguée, elle fronça les sourcils et se leva pour aller ouvrir. Ha Ra posa ses yeux sur Liang et aussitôt, un maigre sourire mais un sourire se dessina sur son visage. Elle était réellement heureuse de le voir, même si elle aurait préféré que ce soit dans d’autres circonstances. Quand il posa sa main sur sa tête, sans même réfléchir, la wonsungi le prit dans ses bras et le lâcha presque aussitôt, réalisant ce qu’elle venait de faire. Ce n’était vraiment pas son genre mais la wonsungi avait besoin de tendresse et d’affection pour affronter ce qu’elle redoutait le plus. L’étudiante se tourna finalement vers sa mère, lui adressant un sourire mais pas forcé cette fois-ci. Sa main tenait fortement celle du jeune homme et elle le fit rentrer dans la pièce. Elle le présenta rapidement à sa mère, ne sachant pas trop comment le définir auprès d’elle et optant simplement pour un ami, ce qu’il n’était pas au final mais il allait se contenter de ce rôle devant sa mère. La wonsungi s’installa sur la chaise sur laquelle elle était restée plusieurs heures avant d’inviter Liang à s’asseoir à côté d’elle. Elle ne savait pas trop comment sa mère réagirait face à cet inconnu. Elle n’avait jamais apprécié qu’Ha Ra lui présente des garçons parce qu’elle avait toujours eu en tête de choisir elle-même l’époux de sa fille. Alors la jeune femme craignait un peu sa réaction et fut agréablement surprise du compliment qu’elle lui fit. Pour une fois qu’elle trouvait un de ses « amis » beaux… Ha Ra en était presque fière et elle comptait lui répondre mais Liang la coupa avant. Elle tourna son visage vers lui, étonnée, et glissa discrètement ses cheveux derrière son oreille, évitant de montrer sa gêne mais sa mère l’avait bien remarqué, malheureusement. Malgré qu’elles n’aient pas passé énormément de temps ensemble, sa mère arrivait très bien à savoir ce qu’Ha Ra ressentait. « Serais-tu gênée, Ha Ra ? » Demanda-t-elle alors, avec un sourire. Surprise par cette question, la wonsungi redressa la tête, ses joues se tintant de rouge. « Maman, tu dis vraiment n’importe quoi ! » Dit-elle en secouant vivement sa main devant elle avant de rapidement baisser la tête, se cachant derrière ses cheveux rouges. Oh la honte. Elle n’osait plus regarder Liang et même au bout d’une demi-heure de conversation, la jeune femme n’avait pas redressé la tête. Ce n’est que quand elle entendit l’affreux bip que la wonsungi leva les yeux vers l’appareil. La courbe formait une ligne droite et aussitôt, son regard se porta sur sa mère qui avait les yeux fermés et la main pendant dans le vide. « Non, non, ce n’est pas possible… » Dit-elle, complètement affolée en se levant. Elle agrippa les épaules de sa mère pour la secouer, mais rien à faire. « Maman, réveilles-toi ! S’il te plait, réveilles-toi maman ! » Cria-t-elle. Les larmes coulaient à flot sur ses joues. Elle ne la secouait plus mais la tenait toujours entre ses bras, ne voulant pas la quitter. Mais on la força à se détacher d’elle, la faisant même sortir de la chambre ainsi que Liang. La wonsungi se tourna vers lui et s’empressa d’aller se cacher entre ses bras pour pleurer toutes les larmes de son petit corps. Elle n'était pas forte.

A peine avait-il posé les yeux sur elle que Lian comprit Hara comptait beaucoup plus qu’il ne voulait bien le croire. La tristesse dans son regard lui faisait mal au cœur, ce même cœur qui devenait fou en pensant à se sentiments. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle, il avait accourus jusqu’à cette chambre d’hôpital dès qu’elle l’avait appelé et il se sentait même mal de ne pas avoir pu répondre à cause de son cours. Elle était si malheureuse, sa main vint caresser les cheveux rouges de la jeune femme pour lui montrer qu’il était là pour elle, sa réaction le surprit et ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle le prit dans ses bras. Ce fut rapide, mais ce qu’il venait de ressentir le stoppa dans son élan et il reste planté là pendant quelques secondes sans bouger, son corps gardait encore les traces des mains d’Hara et cela même si ce fut très bref. A ce même endroit ou elle l’avait enlacé, il sentit des frissons traverser son corps. Ce n’est que lorsqu’il sentit la main bien réelle d’Hara tenir fermement la sienne qu’il sortit de sa rêverie en baissant les yeux vers. Il se mordit discrètement la lèvre inférieur en regardant au loin pour cacher sa gêne, ce n’était pas le moment. Ses yeux se posèrent sur la mère de la Wonsungi, on pouvait voir les traces de la fatigue et de la maladie, pourtant elle restait très jolie et Hara lui ressemblait beaucoup, ce qu’il n’hésita pas à faire remarquer. Il avait envie de changer les idées de cette femme, il savait bien qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre et il avait l’intime conviction qu’elle n’avait pas besoin qu’on lui le rappelle, alors il discuta normalement avec elle. Un petit rire agréable s’échappa des lèvres de Liang lorsqu’il se retourna vers Hara pour confirmer ce que venait de dire sa mère, elle était si mignonne lorsqu’elle était gêné comme cela. « Tu ne le savais pas Hara ? Tu es très jolie, je ne suis pas le seul à le penser. » fit-il remarquer, pour son plus grand malheur. Hara était très belle et d’autres hommes l’avaient bien remarqué, ça ne plaisait pas du tout à Liang, mais il n’en disait rien. Il se tourna à nouveau vers la mère de la jeune femme pour discuter de tout et rien. De la fac, la vie d’Hara, des programmes télés et même de musique. Lorsqu’elle lui demanda de prendre soin d’Hara dans le futur, Liang prit soudainement un visage très sérieux en plongeant son regard dans le sien, signe d’une promesse silencieuse entre eux et Liang hocha la tête positivement « Je vous le promets. » dit-il. Liang avait compris et il se prépara au pire. Tout s’enchaina très vite et il eu beaucoup de mal à comprendre tout ce qu’il se passait autours d’eux. La mère d’Hara ferma les yeux et son bras retomba lourdement, la machine auquel elle était relié commença à faire un bruit strident. Hara se leva et Liang en fit de même pour la laisser passer, restant tout de même près d’elle, il avait mal au cœur de la voir comme ça. Elle ne voulait plus lâcher sa mère, mais les infirmières durnet la contraindre à sortir et Liang les suivit docilement. A peine fut-il dehors qu’il accueillit Hara dans ses bras, la serrant fort contre lui, il ne voulait pas la lâcher, sa main caresser ses cheveux avec douceur « Je suis là Hara, tant que tu le voudras je serais là. » dit-il doucement à son oreille, il sentit ses yeux se mouillé à son tour, il n’avait peut être aucun lien avec cette femme, mais la mort n’était pas une chose devant laquelle il pouvait rester insensible. Il serra Hara pendant très longtemps, jusqu’à ce qu’elle n’en veuille plus, Liang était prêt à tout pour qu’elle se sente un peu mieux.

Ha Ra n’avait jamais fait attention à ce que les hommes pouvaient penser d’elle, comment ils la voyaient. L’apparence n’avait jamais été d’une importance capitale pour elle, et même si elle aimait être jolie, la wonsungi ne jugeait jamais l’apparence d’une personne, en tout cas, pas sans la connaître un minimum. Elle ne se gênait absolument pas pour tailler les personnes qu’elle n’appréciait pas. Et surtout, elle n’hésitait pas à dire en face ce qu’elle pensait. Elle se souvenait encore parfaitement de ce jour, au lycée, où elle avait défendu Nao Mi à la cantine. En voyant ses sales pimbêches la prendre en grippe devant tout le monde ne lui avait réellement pas plu et Ha Ra n’avait pas hésité en se levant pour s’interposer. Elle ne la connaissait même pas et pourtant. Voir ses sales gamines la traiter de moche, de sale pauvre et la ridiculiser devant tout le monde… En y repensant et en faisant part de ce souvenir à sa mère pour changer de sujet, la wonsungi souriait. Elle se souvenait de l’assiette qu’elle avait renversée sur la tête de la pimbêche blonde et se souvenir de la tête qu’elle faisait la fit rire. Pendant toute la conversation, la jeune femme n’avait pas réellement redressé la tête, en tout cas, pas vers Liang. Ses paroles l’avaient gêné et qu’il l’affirme encore après la gênait d’autant plus. La jeune femme n’avait pas réalisé jusqu’à aujourd’hui qu’elle pouvait lui plaire. Et rien que cette idée la fit rougir, parce qu’au fond, c’était tout ce qu’elle voulait : lui plaire. Enfin bref. La jeune femme avait enfin relevé la tête pour regarder Liang et esquisser un bref sourire à sa réponse. Mais bien rapidement, le visage de l’étudiante s’assombrit. L’appareil auquel était branchée sa mère se mit à biper fortement et le bras de celle-ci tomba lourdement dans le vide. C’était fini. Son regard était posé sur sa mère, cette si belle femme, et elle mit plusieurs longues secondes avant de réagir. Elle se précipita vers elle, la secouant et la suppliant de se réveiller. Les larmes coulaient en abondance sur ses joues et elle finit par prendre entre ses bras sa mère pour un dernier câlin. Elle pleurait contre ses cheveux et ne voulait pas la quitter mais les infirmières l’obligèrent. Elle sortit de la chambre, toujours en pleurs, et se précipita aussitôt dans les bras de Liang. La wonsungi tenait entre ses doigts le t-shirt de Liang contre lequel elle déversait toutes ses larmes. Après une bonne quinzaine de minutes, Ha Ra commença à se calmer, reniflant seulement par moment. Elle se recula légèrement, tenant toujours son t-shirt entre ses doigts, juste de quoi pour pouvoir voir son visage, et leva la tête vers lui. Elle ne trouvait pas les mots pour s’exprimer et finit par se mordre la lèvre, retournant se cacher entre ses bras avant que son téléphone ne se mette à vibrer dans le fond de sa poche. Elle passa rapidement sa main sous ses yeux, comme si la personne qui venait de lui envoyer un message pouvait la voir, et sortit son téléphone. Quand elle vit « papa », la wonsungi le rangea aussitôt dans sa poche. Il devait très certainement lui dire de l’attendre à l’hôpital, qu’il allait arriver bientôt mais non. Non, la jeune femme n’avait pas envie de l’attendre, et encore moins de le voir. Toute l’animosité qu’elle éprouvait pour lui se lisait dans ses yeux. Ha Ra se décolla une nouvelle fois de Liang, repassant ses mains sous ses yeux pour sécher les dernières larmes qui venaient de couler. Elle ne savait pas si son maquillage avait coulé, et elle s’en fichait éperdument. « Est-ce qu’on peut aller ailleurs ? S’il te plait. » Demanda-t-elle, son regard encore mouillé plongé dans le sien. Elle ne voulait pas rester ici mais elle ne voulait pas non plus rentrer à la maison, ni même au dortoir. Elle voulait s’éloigner un peu de tout ce monde. La wonsungi baissa légèrement les yeux et remarqua la tâche qu’elle avait faite avec ses pleurs sur le t-shirt du jeune homme. Elle passa sa main dessus, comme pour l’effacer. « Désolée d’avoir pleuré sur ton t-shirt… » Dit-elle doucement, les yeux rivés sur le sol et sa main s’enfonçant dans la poche de son manteau, imitant la deuxième.

Hara se tenait au creux de ses bras, il la serrait fort, mais sans l’étouffer. La tristesse de la jeune femme lui faisait mal au cœur, son visage d’ordinaire si doux était déformé par une grimace. Il n’aimait pas la voir comme ça, il n’avait pas l’habitude, il ne l’avait même jamais vue comme cela, c’était la première fois. A mesure que les minutes défilaient,  Liang prenait conscience que Hara était la première et l’unique femme pour laquelle il s’inquiétait autant. Lentement, mais surement, la Wonsungi se faisait une place de choix dans le cœur de Liang. D’habitude, un femme ne prenait pas autant de place dans sa vie personnel, c’était lui qui les appelait quand il en avait envie, le plus souvent pour que ça se termine dans un lit, sans tendresse. Il ne fallait pas compter sur Liang pour vous faire le petit déjeuner au lit et vous bichonner au réveil, la plupart du temps, il avait déjà filé loin. Vos problèmes ne l’intéressent pas, seule sa petite personne mérite de l’attention. Hara était différente, il s’était jeté dans sa voiture pour venir jusqu’à cet hôpital, simplement parce qu’elle l’avait appelé. Au fond de son cœur, il savait déjà pourquoi il agissait ainsi, mais se l’avouer était compliqué pour lui et il préférait se voiler la face, pensant qu’un jour il se détacherait naturellement d’Hara. Pourtant, il savait pertinemment que si Hara avait appelé un autre homme que lui qui l’aurait pris dans ses bras en ce moment, il ne l’aurait pas supporté. Liang continuait de caresser tendrement les cheveux de la Wonsungi, tapotant doucement son dos pour la réconforter. Liang dessera son étreinte lorsqu’il la sentit bouger et il baissa les yeux vers elle. Il avait si mal au cœur de la voir comme cela et il ne savait pas quoi faire pour la réconforter. « Où est ce que tu veux aller ? Je te ramène chez toi ? » demanda-t-il doucement. Il attrape le menton de la jeune femme pour qu’elle relève ses yeux vers lui, un maigre sourire était affiché sur le visage de Liang. Il sécha les larmes sous les yeux d’Hara avec ses doigts, enlevant le maquillage qui avait coulé. Même comme cela, elle était belle à ses yeux. « C’est bon. » dit-il avec  tendresse, caressant sa joue. Il replaça l’une de ses mèches de cheveux qui lui tombait devant les yeux, il était très tendre avec elle en ce moment. Liang cessa d’étreindre Hara et de sa main libre il se faufila dans la poche de la Wonsungi pour venir tenir sa main. « On fait comme tu en as envie ». dit-il au creux, son regard toujours plongé dans le sien. Il l'incita à avancer vers la sortie de l'hôpital, sa main toujours dans la poche de la Wonsungi, il entremêla ses doigts aux siens.

Ne plus être ici, c’était tout ce qu’elle voulait. Et surtout, elle ne voulait pas croiser son père. Elle savait que si elle le croisait ici, il allait la forcer à rester à ses côtés, comme s’il avait besoin d’elle pour surmonter cette épreuve. Qu’il se débrouille tout seul. Elle n’avait réellement aucune envie de le voir. La wonsungi rangea furieusement son téléphone au fond de sa poche, l’enfonçant le plus profondément possible comme si ça allait faire disparaître de sa vie son père. Alors, elle se détacha lentement de Liang et lui demanda s’ils pouvaient aller ailleurs. N’importe où, elle s’en fichait tant qu’elle était loin de l’hôpital, de son père et qu’elle était avec le jeune homme. Son regard toujours plongé dans le sien, elle le baissa à sa question. Chez elle, c’était hors de question. Elle pouvait croiser son père là-bas, et elle ne voulait pas voir cet immonde personnage. Elle se mordit la lèvre, réfléchissant un instant à là où elle voulait aller, avant de remarquer la tâche qu’elle avait faite sur son t-shirt. Elle s’excusa, doucement, toujours la tête baissée et les yeux rivés sur le sol. Mais il la força à le regarder. La jeune femme détourna cependant les yeux, n’osant même pas le regarder en face. Elle avait honte de l’image qu’elle lui montrait, elle avait honte de ne pas être forte, elle avait honte de pleurer devant lui. Et pourtant, elle n’avait aucune raison d’avoir honte. Mais montrer ses faiblesses, Ha Ra avait toujours détesté. La wonsungi ne disait pas un mot, restant planté au milieu du couloir avant qu’il ne la pousse à prendre la direction de la sortie. Alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la sortie, Ha Ra s’arrêta de nouveau. Sa main tenait toujours celle de Liang et elle vint poser sa tête contre son torse, son bras libre passant autour de sa taille. « Je n’ai pas envie de rentrer à la maison. » Chuchota-t-elle enfin. Elle renifla. « Je veux juste être avec toi. » Dit-elle doucement, sans changer de position. Elle resta un moment contre lui avant de se détacher, sa main quittant la sienne un court moment pour fermer son manteau. Sa main retrouva rapidement le chemin vers celle de Liang, ses doigts s’entrelaçant de nouveau avec les siens. Elle ne voulait réellement pas qu’il la ramène chez elle, ou alors, si, mais à la condition qu’il reste avec elle. La wonsungi ne voulait pas qu’il la laisse seule ou en compagnie de son père, ni qu’il la ramène au dortoir. Affronter les autres serait trop dur et la jeune femme ne voulait pas non plus montrer ses faiblesses à sa nouvelle famille, ni faire de peine à ses amis avec son état lamentable. Le seul qu’elle autorisait, à moitié, à la voir ainsi, c’était lui, et uniquement lui. Et ce n’était pas par hasard qu’elle l’avait appelé, lui. Ha Ra savait exactement pourquoi mais elle s’était voilée si longtemps la face… qu’au bout d’un moment, elle en avait oublié ses sentiments. Elle leva la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien. « Allons-y. » Dit-elle en serrant un peu plus sa main, et reprenant la direction de la sortie. Elle ne savait pas où il allait l'emmener, mais elle s'en fichait. Ce qu'elle souhaitait réellement, c'était qu'il reste à ses côtés. Au moins pour ce soir.

A mesure que les minutes défilaient, Liang prenait petit à petit conscience de l’importance qu’avait prit Ha Ra dans sa vie. Lui qui ne s’était jamais vraiment soucié des femmes, les laissant se débrouiller, restant à milles lieux de leurs problèmes, voilà qu’il prenait soin de l’une d’entre elle. Sauf qu’elle n’était pas juste une parmi d’autre, il avait accouru dans cet hôpital au moment même où elle l’avait appelé, il l’avait soutenu et était resté près d’elle, la tendresse dont il faisait preuve ne faisait pas partis de ses habitudes. Il ne se reconnaissait pas ou presque, il avait toujours eu ce côté plus doux et protecteur, au fond de lui-même, bien caché derrière son égo et sa fierté, mais il ne le montrait jamais et encore moins volontairement. Ha Ra faisait ressortir ce côté de lui, sans même qu’il ne s’en rende compte et c’est là ce qui la différenciait des autres, encore que ce n’était qu’une caractéristique parmi d’autre. Elle voyait des facettes de sa personnalité, qu’aucune autre n’avait pu voir auparavant. Lorsqu’elle s’arrêta une nouvelle fois, Liang sortit de ses pensées, posant ses yeux sur elle, curieux de son comportement. Il fut surpris lorsqu’il la sentit contre elle, son propre cœur s’emballa sans qu’il n’en comprenne le sens et il baissa les yeux vers sa tête dont il ne voyait que ses cheveux rouges. Il était presque heureux qu’elle ne regarde pas son visage en ce moment même, il n’était pas certains de pouvoir garder la face après ce qu’elle venait de lui dire. Elle venait de faire un pas vers lui, elle voulait être avec lui et ces simples mots l’avaient totalement déstabilisé. Le peu d’assurance qu’il avait encore venait de voler en éclat par cette simple phrase. Il serra un peu plus la main de la jeune femme, posant son autre main de libre dans son dos, exerçant une légère pression. Ha Ra sentait bon, peu importe tout ce qu’il venait de se passer, elle avait toujours cette odeur agréable sur elle qui lui faisait oublier l’espace de quelques secondes la gravité de la situation. Il fut déçu lorsqu’elle se détacha de lui et qu’il ne sentit plus sa main dans la sienne, il ne cherchait pas à le cacher et son visage exprimait sa déception. Cela fut rapidement balayé par un léger sourire lorsqu’elle reprit sa main une nouvelle fois, il posa sa main de libre sur la joue de la jeune femme, la caressant tendrement avant de lui sa suivre docilement. Elle ne semblait pas savoir où aller, mais lui avait sa petite idée. Il tira sur sa main pour l’entrainer vers sa voiture « Je sais où aller. » dit-il simplement, sans en dire plus. Il ouvrit sa voiture, indiquant à la Wonsungi de monter par un signe de tête et il monta à son tour. Une fois dedans, Liang mit le contact et alluma le chauffage, il faisait vraiment froid dehors. « Puisque tu ne veux pas rentrer chez toi… » Commença-t-il. « On va chez moi. » finit-il par dire, un peu sur la réserve. Il ne voulait pas que Ha Ra le prenne bizarrement, il ne l’invitait pas pour faire les choses qu’ils faisaient ensemble lorsqu’ils se voyaient, mais bien pour que la jeune femme ne soit pas seule ce soir et qu’elle puisse se sentir mieux, il ne ramenait d’ordinaire, jamais de fille à son appartement. Liang tourna les yeux vers la route et ils partirent en direction de son appartement à Gangnam.