Are you okay ?

Ft. Kathaleeya Malee

La demoiselle souriait à nouveau tout en me fixant du regard. -Tu peux aussi partir du principe que tu n'auras pas à les briser, ces liens. Disait-elle. Je voulais au fond de moi arriver à passer ce cap. Me dire que je n'avais rien à craindre et que, personne ne me jugerai sur ce que je suis réellement. Mais ma peur est telle, que je ne peux que douter des autres, même si ils sont une famille pour moi, ma maladie est telle que je ne peux contrôler mes craintes ou mes suspicions. Elle me pointait du doigt le couloir, tout en me rappelant la mentalité fondamentale des singes. Elle tentait une dernière fois de me rassurer, de me mettre en confiance, ce qu'elle réussissait à faire avec brio. Cependant, chaque fois que je voulais faire un pas en avant, montrer des efforts, je me bloquais instinctivement.  Elle hochait la tête de façon curieuse tout en me regardant attentivement. Son regard laissait paraître de la compassion, ou peut être de la pitié a mon égard ? Elle adoptait la même attitude que précédemment, elle essayait de me comprendre, de savoir pourquoi j'étais ainsi. Sauf que personne, personne ne pouvait savoir ce que je vis au quotidien. Elle voulait absolument m'aider, du genre, moi qui était en étude de psy' c'est elle qui me faisait le diagnostic. Le comble hein ? Pourtant elle avait raison, je semblais parfois avoir sérieusement besoin d'aide de se coté là. -Laisse toi aller, disait-elle. De sa voix douce et rassurante à la fois, elle parlait de la même façon qu'une mère ferait avec son fils. J'avais envie de la repousser et de lui dire que c'était peine perdue, mais son regard et sa façon d'être m’empêcher désormais de le rejeter comme avant. Il y avait de la confiance, ou un semblable de cette sensation en elle, j'avais l'impression que je pouvais tout lui dire, tout à propos de mes problèmes ou mon passé. Mais cela était-il une impression ? -Une bonne raison ? Et si il y en a une ? Disais-je. Même si elle faisait tout son possible pour m'aider, elle ne savait pas pour ma paranoïa, et donc son jugement pouvait encore être revu n'est-ce pas ? - Et si, et dis bien « et si » il y avait vraiment une bonne raison, penses-tu que je devrais me laisser aller ? Lui disais-je dubitatif. J'insinuais ma situation de la façon la plus grossière et flagrante possible. En effet, ainsi j'avais peut être le moyen de la dissuader ou bien, un moyen de savoir à l'avance la façon dont elle pouvait me juger vis à vis de ma maladie. Je la regardais, imitant la position qu'elle faisait. J'inclinais alors légèrement la tête, sceptique et attendant sa réponse.

Are you okay ?

Ft. Kathaleeya Malee

Si je montrais mon vrai visage.... Mais Lequel ? Le fait d'exposer mon vrai visage, ma personnalité chaleureuse, mes sourires, mes câlins.... Ne serait-ce pas aussi exposer mes faiblesses ? Je suis faible ; je n'aime pas être autoritaire, blesser les gens. J'ai tendance à me laisser facilement marcher dessus et, surtout à acquiescer à tout ce que l'on peut me demander. Et tout cela je le couvre par mon apparence froide et distante. Pensait-elle vraiment aux raisons qui me pousse à être ainsi ? La paranoïa. Ce qui m'effraie le plus, c'est de devenir proche des autres, que je dévoile mon secret puis, qu'il me fuient. Je ne veux pas ressentir, vivre le fait d'être jugé hâtivement, pris pour quelque chose que je ne suis pas. Un fou. Non, je ne veux pas être perçu ainsi par Malee ou par un autre Wonsungi. Je désire paraître ordinaire, je veux être traité comme n'importe qui, même si cela m'oblige à tracer une distance entre le monde et moi. Je levais les yeux vers Malee qui était souriante et, à mon tour je pointais les caméras avant de lui dire - Tout le monde a des secrets à cacher pas vrai ? Chacun a aussi sa manière de les garder. En effet, qui voudrait que l'on apprenne qu'on est différent de ce que l'on montre ? Mais alors, pourquoi ai-je rejoint ce dortoir remplis de caméras ? Car de façon ambiguë, j'aimais le naturel, voir des personnes sans douter de ce qu'elles pourraient me cacher, avoir des relations non factices même si moi, j'étais tout le contraire. J’espérais, au plus profond de ma pensée que Malee me comprendrait. Qu'elle pensait elle aussi qu'il y avait des choses que l'on ne pouvait changer, que j'avais peur que mon vrai visage soit mis à jour. Pouvait-elle ressentir de la compassion vis à vis de ma situation ? Ou du moins la comprendre ? Ce sentiment de méfiance omniprésent tendait souvent à me brider, je n'osais jamais accorder ma confiance même à une personne aussi adorable que cette Wonsungi. -N'importe qui pourrait avoir peur que l'on apprenne trop sur sa personne... Pas vrai ? Je lui renvoyais son sourire et, je commençais à continuer mon chemin vers l'autre coté du couloir supposant que ma dernière phrase avait mis les choses au clair sans aucune ambiguïté.