Code by Silver Lungs

You can talk if you want to

Ft. Byeol Areum

Depuis ce matin, ça ne tournait pas rond chez moi. J'avais la nausée et, je me sentais étrangement mal. J'étais anxieux, craintif du moindre bruit suspect.... normal pour un parano nan ? Sauf que là c'était hors normes, il fallait que j'extériorise tout ça, que j'hurle ou que je frappe quelque chose. J'avais beau prendre des calmants, ça ne changeait strictement rien. Je sentais la rupture mentale sous peu, mais cela allait peut-être passer avec le temps.

Comme un fou je me baladais dans les rues sans veste. J'avais l'air d'un malade mental sérieux. Je tournais ma tête de gauche à droite, à la recherche du moindre mouvement suspect et, je baissais les yeux dès que je croisais le regard d'un autre. Ceux-ci, dans mon esprit je les traduisais comme des menaces, des messages subliminaux ou tout autre absurdités. J'étais fou et, je n'arrivais pas à gérer ma paranoïa. J'étais dans une impasse ; je ne pouvais plus penser rationnellement. Instinctivement, je m'étais blottis contre un mur avant de fermer mes yeux et, inspirer lentement. Je tremblais, mais pas de froid ; j'avais peur..... De quoi ? De moi-même. Je ne voulais pas qu'on me voie dans cet état. Si imprévisible, tellement incontrôlable. Il fallait que j'aille autre part qu'au dortoir pour me changer les idées et me calmer. Mais mis à part la bibliothèque je ne savais pas où aller. Alors que la froideur du mur commençait à me geler le corps, une nouvelle idée me vint. Plutôt singulière, mais c'était ma dernière chance. Aller chez elle... « Elle », c'était une personne avec qui j'étais plutôt proche, j'étais un peu comme son confident... Enfin je pense.

Une fois arrivé à la demeure de la demoiselle il restait le plus difficile à faire ; appuyer sur la sonnerie. Car une fois cela fait, j'allais lui dire quoi ? Quelle excuse allais-je dire pour rester ici le temps de calmer mon anxiété ? Rien que le fait d'y penser faisait empirer mon état. Sur le coup de l'émotion, c'était venu tout seul, j'avais activé la sonnette. Quelques pas se firent entendre, la porte s'ouvrit laissant apparaître Areum. Rien qu'à sa tête, je savais qu'elle était surprise...Celle-ci me demanda ce qu'il s'était passé car c'était plutôt inhabituel pour moi. En effet, depuis quand c'est moi qui venais vers les autres ? Depuis quand ? Évidemment, je n'avais pas vraiment envie de lui répondre.. non non... Je ne voulais pas avouer la raison de ma venue. Alors je prenais une grande bouffée d'air avant de lui dire le plus naturellement possible la première idée qu'il m'était venu à l'esprit.- Est-ce que j'ai oublié mes lunettes chez toi ? Quel idiot. A ce moment précis, j'avais envie de me frapper... J'avais dit cela instinctivement, comme si cela allait être crédible. Ok je suis myope, mais je porte des lentilles sauf quand je suis au dortoir, dans ce cas là je mets des lunettes. Or Areum ne m'a jamais vu avec... Sérieusement, suis-je aussi bête que cela ? J'étais à deux doigts de passer pour le mec le plus stupide qu'elle n'avait jamais vu.

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Bien que j'avais dit la plus grande ânerie possible, elle restait silencieuse. Cela fût presque embarrassant, les secondes qui défilaient paraissaient pour moi, des minutes ; une éternité. J'étais tellement mal à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler « normalement ». Le temps s'écoulait et j'étais toujours perdu, je ne savais jamais par quoi commencer. Heureusement, Areum décida de briser le silence ainsi que le malaise présent. Elle me saisissait le poignet avec sa main avant de me tirer à l'intérieur et initier le dialogue. Elle ne me laissa pas vraiment retoquer, elle voulait absolument que je crache le morceau. Tout en me faisant signe de poser ma tête sur ses genoux, elle essayait tant bien que mal de me convaincre en allant même jusqu'à parler de son passé. C'est vrai, Areum n'avait pas toujours eu la vie facile et, personne n'avait été là pour l'aider. Alors, la question suivante s'imprimait dans mon esprit « devais-je lui en parler ? ». La jeune femme savait en partie à propos de mes troubles psychologiques et, je l'admirais de ne pas m'avoir fuis suite à la révélation. C'est bien pour cela que je lui voue une confiance hors-norme, car grâce à elle j'avais appris que j'étais encore humain, que je n'étais pas encore devenu un monstre. Mais était-ce nécessaire de lui faire du tracas à propos de ça ? Je n'aimais pas qu'on se soucie de moi et, encore moins si c'était à propos de ma paranoïa.

Mais j'avais aussi conscience que si je ne disais pas la vérité, elle allait m'agacer jusqu'à que je lui avoue tout. Oui, je suis un mauvais menteur en dépit de mes qualités d'acteurs. - J'étouffais dehors, ici c'était le seul endroit en je pensais pouvoir respirer. Je marquais la pose, avant de mettre ma main dans les cheveux pensant que ce geste allait me calmer. -Il y a une dizaine de minutes j'étais en plein délire paranoïaque dehors.... J'étais en train de fuir le contact visuel, j'avais trop peur de sa réaction. Oui, qui serait rassuré d’abriter une personne potentiellement dangereuse, instable émotionnellement ? - Et... Je ne voulais pas qu'on me voie dans cet état au dortoir des Won', je ne veux pas que les autres me perçoivent ainsi. Je sais ça peut paraître égoïste dit comme ça, mais mis à part ici je ne savais pas ou aller. Mais ne t'inquiète pas, je vais bien maintenant. Disais-je tout en ayant les mains tremblantes le ton instable. J'étais toujours anxieux, et je craignais sa réaction. J'étais persuadée qu'elle allait mal réagir, qu'elle allait de détester d'un instant à l'autre. Etait-ce ma paranoïa qui me poussait à penser ainsi, ou était-ce réellement le cas ? Je baissais brièvement mon regard avant de finalement oser croiser ses yeux qui, eux aussi depuis avant me fuyaient. - Enfin comme d'habitude quoi. J'avais fait l'effort de sourire pour éviter que l'ambiance tombe bien bas à cause de mes propos.

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Areum passait sa main dans mes cheveux tout en me parlant comme un enfant que l'on essaie de consoler. Je souriais, mais celle-ci n'appréciant visiblement pas ma fausse expression, posa ses mains sur mon visage avant de me tirer les joues. -Yah ! Je suis pas une poupée non plus. Je détestais que l'on me touchais sans mon accord. Cependant avec Areum je réagissais moins mal, entre elle est moi c'était un peu comme une petite fille et sa peluche. Oui, c'était moi le teddybear dans l'histoire.  Alors qu'elle se décalait pour me laisser de la place, je fis la moue avant d'étendre mon bras pour lui tirer doucement la joue. -Non, je n'ai pas encore mangé. Mais je n'ai pas vraiment l'appétit.  Le simple fait d'avoir communiqué avec la Wonsungi m'avait déjà calmé. Bien je ne montrais pas explicitement l'amélioration de mon état, j'espérais qu'elle allait cesser de se faire du souci pour moi. - Par contre je veux bien de l'eau ! Je glissais instinctivement mes mains dans les poches de mon gilet ; mis a part mon téléphone et mon portefeuille il n'y avait rien. Effectivement, sous l'effet de l’adrénaline, je n'avais pas pris ma veste dans laquelle se trouvait mes plaquettes de médicaments. J'avais eu un coup de frayeur suite à la révélation, mais ce fût un simple réflexe ; la peur instinctive de se retrouver sans calmants et antidépresseurs. Mais je ne risquais rien, puisque j'avais pris la dose maximale il y a moins d'une heure. -  Sinon, toi ça va ? Lui disais-je le plus naturellement possible.

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Alors que je lui disais clairement que je n'avais pas faim, celle-ci en décida autrement. Elle était déja en train d’appeler une pizzeria. Je souriais amusé par son éternel je-m’en-foutisme quand je lui disais que je n'avais besoin de rien. Elle n'avait que écouté la fin de ma phrase, c'est à dire qu'elle apporta deux verres d'eau sur la table basse. Alors que je la remerciais et m'empresser de boire, celle-ci me parla un peu d'elle. Elle avait vu son ex afin de passer à autre chose, j'aurai voulu lui dire quelque chose de rassurant ou lui remonter le moral, sauf que pour ce genre de choses, je ne suis pas à l'aise.

L'amour et moi, ça fait deux. Puis, soudainement le sourire de Areum s'estompa, elle vit alors sa brosse accompagnée d'un morceau de papier sur lequel était écrit un message. De rage elle jeta le mot le plus loin possible. Alors que j'allais lui demander ce qui était marqué, la sonnette retentit ; c'était le livreur de pizza. Elle accourra pour les récupérer, puis les posa sur la table basse. Alors qu'on ouvrait nos boites dans un silence parfait, je pris l'initiative. - Encore lui je suppose ? Il a beau être désagréable parfois, il a pas l'air mauvais au fond. Oui, c'était ainsi que je percevait son colocataire, on ne se voyait presque jamais et, malgré les écho des Areum sur sa personne, je ne l'avais pas vraiment mal perçu. - Il t'as laissé un message plein d'amour ? Je lui souriais de façon moqueuse avant de manger de nouveau silencieusement ma pizza. - Tu sais, moi et les relations humaines c'est pas mon fort, alors je sais pas quoi dire dans ce genre de situation...