we chase misprinted lies,
we face the path of time

song seung ho &
armani reeva

   

musique ✻✻✻ « Quelque chose semble t'effrayer. » Reeva vacille, heurtée par cette manière qu’il a des mettre des mots simples sur des émotions si compliquées. Etonnée par cette manière qu’il a, également, de toujours prononcer la vérité, face à elle qui n’est que mensonge et manipulation. Elle prend conscience, encore une fois, du gouffre entre eux : dans un monde manichéen, elle serait le mal, et lui le bien ; elle serait l’usure et la détresse, il serait la pureté et l’espoir. Celui qui la relève alors qu’elle ne fait que le couler. La vérité, c’est que je vais de planter, te laisser, te blesser et te briser. C’est que j’emmène les autres âmes dans ma propre tourmente, que je les mène à la mort pour un combat qui n’est pas le leur. Souvent, Reeva se pense amoureuse, éperdument amoureuse ; mais toujours la catastrophe suit. « Ça ne se terminera pas aussi rapidement. Je ne laisserai pas ça arriver. » Elle a envie de dire qu’elle le croit, mais la vérité c’est qu’elle sent déjà la fin arriver avant même que leur idylle ne puisse vraiment commencer, parce que chaque fois elle détruit, ne prends pas la peine de ramasser les morceaux, et laisse la désolation derrière elle. I will destroy you in the most beautiful way possible. And when I leave you, you will finally understand why storms are named after people. « Je ne dirai rien sur nous deux si c'est ce que tu souhaites. » C’est exactement ce qu’elle souhaite, oui, et elle se sent encore plus affreuse à cause de cette exigence qu’elle a. Ne dis rien, toujours - ne rien dire à Renzo, avec qui elle voudrait être, mais qu’elle ne pourra jamais avoir. Reeva se condamne a être malheureuse, et condamne les autres avec elle. Seung Ho, elle aurait bien voulu le sauver. Mais à partir du moment où elle ressent quelque chose pour lui, c’est qu’il est foutu. Main dans la main, perdus dans une ville qui semble infinie, sous un ciel comme on en voit dans les contes, elle se rend bien compte des sentiments naissants, des jours de plénitude qui vont suivre, et décide de faire abstraction du désastre qui s’ensuivra ; la femme affreuse qu’elle est connait déjà leur séparation et souhaite quand-même profiter de Seung Ho, du contact de leur peau l’une contre l’autre, de ses réactions effarouchées toujours si adorables, de ce regard de bonté et de timidité pures. « Est-ce que tu m'aimes vraiment ? .. » Elle ne sait pas si elle ment, elle ne sait pas si elle est sincère, mais elle répond ce qui lui vient sur l’instant : « Je crois que oui. C’est tout ce que je peux t’offrir, c’est une bien maigre certitude, mais je crois que oui. Et je voudrais qu’on en profite. Maintenant. Avant que tu me haïsses, parce que c’est ce qui arrive toujours… » Sa blondeur illumine les yeux du coréen, son accent italien chantant dessine un sourire sur le visage de l’asiatique, avant qu’elle ne l’embrasse encore, juste avant qu’il ne dise « J'ai l'impression que je ne vais jamais pouvoir m'arrêter. » et encore après, encore et toujours, sans pouvoir s’arrêter, juste parce que le ciel est magnifique, que la ville est magnifique, et qu’ils sont magnifiques ensemble. « Je t'aime. » Le front contre celui de Seung Ho, les yeux fermés, elle murmure dans un souffle qu’elle aussi, enivrée par l’instant, envieuse de se perdre dans l’amour qu’elle éprouve pour lui et d’oublier les horreurs passées - le coeur déchiré entre deux hommes et l’esprit accroché à deux prénoms différents. « Tu dis ça parce que tu n’as pas idée de l’endroit où on va, et de comment on va finir » Prévient-elle lentement, la voix brisée, endolorie, les lèvres aimantées à celles de Seung Ho comme si sa vie en dépendait.
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CODES © LITTLE WOLF.

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song seung ho &
armani reeva

   

✻✻✻ Allait-il vraiment la haïr ? Ce sentiment était des plus compliqués à cerner pour le jeune homme. Il avait pensé la haïr alors que ce qu'il ressentait réellement pour elle était plus ambigu. La haine devait être encore plus difficile à comprendre pour lui que l'amour. De sa naissance jusqu'à maintenant....avait-il seulement haï quelqu'un ? Pas même son père qui le battait, ni sa mère qui l'avait abandonné. Il ne ressentait qu'une amertume justifiée, comme s'il avait été destiné à tant de malheur et que se révolter ne lui apporterait aucune satisfaction. Seung Ho se savait violent, impulsif, mais à y penser...que détestait-il tant ? Oui, Reeva allait peut-être le faire souffrir, mais c'était un cercle sans fin, une répétition d'évènements pour lui. Par sa faute. Sans même en avoir conscience, il se mettait lui même dans une situation qui finirait par le briser. Parce qu'il n'avait vécu que cela, un enchaînement de souffrance qui lui paraissait des plus banales. Mais il ne pensait pas souffrir. Il se sentait bien, là, dans ses bras, à lui dire qu'il l'aimait et à l'entendre lui répondre, à sentir son souffle contre sa peau, avec une proximité qui au lieu de le gêner, réveillait en lui un sentiment de plénitude qui lui coupait le souffle tant il était impressionnant.

Reeva avait raison : il ne savait pas du tout où ils allaient au juste, ni la façon dont tout cela allait se terminer. C'était sa toute première fois. Il avait peur, il ne pouvait le nier. Une peur qui l'avait empêché d'avancer pendant tout ce temps...et grâce à elle, il avait finalement réussi à passer au dessus de cette phobie, de ce traumatisme qui le caractérisait tant. C'est ce qui le poussait à croire qu'elle était celle qu'il lui fallait...mais peut-être n'était-ce qu'aveuglement. « Tu as raison, je ne sais rien de tout ça.. » répondit-il d'une voix entrecoupée pour cause d'une telle proximité avec sa petite amie. « ..mais est-ce censé m'empêcher de t'aimer ? » sa question avait une résonance candide. Il se le demandait vraiment...car c'était la première fois qu'il libérait ce sentiment, il ne savait pas ce qui était normal et ce qui ne l'était pas. Après tout, il était l'espoir, l'optimisme. Même si Reeva lui disait ne pas être sûre de l'aimer, même si elle lui disait que tout serait bientôt fini, allait-il s'éloigner d'elle pour autant ? Il ne le pensait pas. « Je ne te haïrai pas. » termina-t-il, allant timidement capturer ses lèvres comme pour sceller cette confidence qu'il ne pourrait peut-être pas rappeler plus tard.

I Kindly lend a helping hand
For once defy convention
And hold onto me.

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CODES © LITTLE WOLF.