park kwang ho & bang nuri
" the new kid in town "

je regarde ma chambre dans le dortoir des étudiants sans frat' et honnêtement, je suis heureuse de la quitter. ça va me faire changement d'appartenir à une fraternité soudainement. je serai plus aussi souvent toute seule, mais ça, c'est s'ils arrivent à m'accepter. c'est donc avec appréhension que je traine mes valises dans la ville. le taxi c'est trop cher, et le bus a décidé de m'envoyer chier en ne passant pas au bon moment. et tous les passants, ils en ont rien à foutre du fait que je doive trainer mes trucs. ils offrent pas d'aider, ils font que regarder et se moquer. j'espère qu'un fantôme va les hanter. ils méritent que ça.

c'est après un bon vingt minutes à jurer dans ma tête que j'arrive enfin dans mon nouveau chez moi. enfin, devant. j'ai besoin de prendre une grande inspiration pour me calmer, puis j'entre enfin. « allo? y'a quelqu'un? » personne ne me réponds, alors je m'aventure un peu plus à l'intérieur en espérant voir quelqu'un. personne en chair et en os, mais j'aperçois un fantome dans les marches, alors je m'adresse à lui. « je veux pas vous déranger... mais vous savez où sont les dortoirs? » le fantôme est un jeune homme, peut-être qu'il s'est suicidé, ou qu'il a simplement été victime d'un accident. mais pour tous les autres, à l'endroit où je suis, il n'y a personne. et donc, pour le reste du monde, je parle toute seule comme une folle.

Wassup Schyzo ? Le HP, c'est pas dans c'bled

Mon corps roulé en boule dans le lit,  mon regard morne, fixant le plafond, un paysage qui n’a jamais changé depuis ma venue dans cette chambre, excepté quelques tâches –sans savoir comment elles ont atterries là. Frottant mes yeux rougis par le manque cruel de sommeil, je grimace sous la légère douleur provoqué par l’irritation de mes rétines trop sèches. Baillant, j’étire mon corps tout en repoussant la couette de mes pieds, me dirigeant vers la douche, clope au bec, oubliant presque que l’eau éteignait les flammes, me retrouvant à demi-choqué de voir, en l’espace de quelques secondes, ma malboro réduite à néant. J’admire un instant la noirceur derrière mes paupières closes, profitant de l’eau coulant, se déversant sur moi, redessinant les lignes de mon corps. Pas de cours. Rien de prévue. Simplement, le début d’une journée comme une autre.

Quelques minutes me suffirent avant d’être fin prêt à partir. Posant mes pieds entre les nombreux cadavres de bouteilles, les bouquins de cours éparpillés, ainsi que des objets brisés par rage, je dirigeais mes pas vers la porte d’entrée. Et, c’est tout en trainant les pieds dans les couloirs que j’entame une Winston (le genre de clope qui, pour moi, se déguste tel du caviar) , l’esprit vaquant à d’autres préoccupations. Je tire une taff tout en observant les gens allant et venant pour ne finir que dans un lieu silencieux et désert. Changement de chambres. Intégrations de fraternités. Les débuts d’années semblent se passer de façon identique aux précédentes. Jusqu’à preuve du contraire, elles l’étaient. Braguette du jean’s descendue afin de pisser dans une plante verte dans le couloir, c’est presque surpris que je vois, au loin, une fille, perdue. Ou en tout cas, elle en avait l’air. Marchant en sa direction, j’arque un sourcil lorsque j’ai la preuve concrète qu’elle parle seule. Tch. Génial ! « Hé, la schyzo qui parle toute seule ! T’es paumée ? Tu cherches quoi ? Bouge toi d’me dire ce que t’es venu chercher près du dortoir des Gumihos que j’retourne pisser »

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l'autre fantôme qui fait juste me regarder avec ses yeux de poissons morts. sérieusement, il pourrait faire un effort et au moins pointer du doigt ce que je lui demande, mais non, il reste là à rien foutre. même pas qu'il me jette un regarde ce connard. croyez-moi, s'il était pas déjà mort, je l'aurais tuer. c'est comme si le monde entier s'était passer le mot. les êtres humains m'ignoraient et là c'était le tour des fantômes! déjà qu'ils étaient pas bien utiles à la base vu qu'ils pouvaient toucher à rien, là j'étais carrément perdue. et j'en avais plein le cul que le monde entier se ligue contre moi. surtout que j'avais rien fait. j'avais même pas joué au ouija récemment alors, j'avais certainement pas énerver un esprit malin. j'avais envie de crier sur le fantôme et alors que je prenais une inspiration pour laisser aller toute ma haine, une voix grave se fit entendre. j'ai pas compris sur le coup. je veux dire, le fantôme avait toujours pas changé de position, alors d'où ça pouvait venir. j'ai regardé à droite... rien. à gauche, rien. au final, j'ai un 180 et je me suis retrouvée face à un grand mec à l'air un peu méchant. j'en ai rien à foutre de sa gueule de caïd, au moins, il me propose de l'aide. je me retourne un moment, fait un doigt du milieu bien mérité au fantome qui s'offusque -fallait juste que je sois vulgaire pour qu'il se bouge l'autre- et je ramène ma valise avec moi vers l'être de chair et d'os. « salut, moi c'est bang nuri et je cherche les dortoirs! mais te retient pas pour moi, va pisser! fais-toi plaisir! » franchement, je savais à quel point c'était chiant que de retarder le saint pipi, alors j'allais pas lui faire ça. et c'est pas comme si j'étais pressée. ça faisait déjà 20 minutes que j'étais là à m'engueuler avant une fantôme, alors attendre 5 ou même 10 minutes de plus, no problemo.

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J’arque un sourcil, la voyant faire un doigt d’honneur dans le vide avant d’me faire son petit speetch à la con. Sérieux, c’est quoi cette meuf ?! « Tch. J’peux attendre, surtout s’il y a bel et bien, une folle pas loin de mon dortoir » Accentuant le mon, lui signifiant par là, qu’elle n’était pas encore la bienvenue par ici. « J’vais répéter ma question alors tache d’y répondre, gueule d’ange » Une inspiration avant de continuer « Tu fou quoi par ici ? T’es dans quel frat’ ? » Je la regarde un instant, admirant ses traits plutôt fins. Mnh. Baisable à souhait. Tout à fait mon genre, tant qu’elle ne fait pas de choses trop bizarres « Mnh…Tu as fait un doigt d’honneur à qui exactement ? M’en veux pas de te poser la question… » Un sourire sardonique aux lèvres avant de poursuivre  « « Non, enfaite, j’m’en fou un peu que tu m’en veuille mais, tu sors tout de même pas d’un asile ? Parce que c’est pas trop l’trip par ici…quoi que…..tu pourrais bien t’entendre avec Ji Bok pour le coup »

Et, je n’sais pas pourquoi mais j’ai comme la désagréable sensation qu’elle va très prochainement m’annoncer son intégration chez les Gumihos. Sans doute, ais-je, un bien trop mauvais Karma. Tch. Saloperie. Pourtant, je la mettrais bien dans mon lit. Attendant qu’elle daigne répondre à mes questions, je sors une Winston, l’allumant par mon prestigieux briquet aux dessins hentai. Ceux qui savent tellement, tantôt, émoustiller les cochons, tantôt choquer les plus pudiques. Je tire une taff dans un soupire, zieutant l’heure sur ma montre. Pff. C’qu’elle peut être molle.

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roh flute. ce que je suis conne. entre mes parents qui arrivent enfin à me soutenir et à accepter qui je suis et mes amis qui me connaissent bien, j'avais oublié à quel point les inconnus me trouvaient bizarre. je peux pas leur en vouloir, c'est pas de leur faute s'ils ne peuvent pas voir les fantômes comme moi je le peux. mais bon, de là à me traiter de folle dans ma face, il était pas gêner l'autre truant. faut croire que les autres m'avaient mentit. c'est pas tout le monde qui était si ouvert d'esprit que ça chez les gumiho. mais bon, c'était pas la première fois que je me retrouvais à devoir m'occuper d'une telle tête de bloque, et ça n'allait surement pas être la dernière fois. j'étais habituée. même s'il faisait presque deux fois ma taille et qu'il semblait plutôt musclé, je n'allais pas me laisser intimider aussi facilement.  « alors comme j'ai dit tout à l'heure. je cherche le dortoir parce que je fais désormais partie de cette fraternité. » je parlais lentement, comme à un idiot. qui sait, ptête qu'avec la différence de grandeur, mes paroles avaient du mal à se rendre. ou alors il était juste con, mais peu importe la raison. je vais pas juger. j'allais ensuite répondre à sa question concernant mon doigt d'honneur, mais il me coupa la parole pour faire son speech de macho qui se croit drôle. c'était pas la première fois que je l'entendais celui là et il me faisait toujours pas rire. « c'est pas parce que tu comprends pas les choses qu'il faut que tu agisse en trou de cul non plus. » il en avait rien à foutre de ma raison, alors j'allais pas lui expliquer. non j'allais attendre qu'il le demande pour lui die quoi que ce soit.  « alors, t'arrête de faire genre t'es trop un gros dur et t'es le boss ici, et m'aider? »  ouais, j'étais à bout. j'avais juste envie d'aller porter ma valise et m'écraser dans un lit. je n'avais ni la force, ni l'envie de le flatter dans le sens du poils pour satisfaie son égo surdimensionner et ainsi recevoir de l'aide.

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Et merde, pauvre de nous, on va devoir se coltiner une folle !  Et l’autre qui m’traite de trou du cul. Comment ose-t-elle ? L’attrapant par le bras, c’est durement que je cogne son dos contre le mur derrière elle, posant ma main sur sa gorge « Alors toi, écoute-moi bien, tu vas m’parler autrement, pigé ? » Ok, j’abuse sans doute, peut-être un peu, pourtant, j’ai avec moi, quelques circonstances atténuantes : le manque évident de sommeil, ainsi que l’ordre de quitter ma frat’ par mon grand-père. Soit-disant, en tant que Park et issu d'une famille mafieuse puissante, je n'ai rien à faire dans une fraternité possédant une réputation d'idiots et ignorants des normalités de notre société. Tch.

Quelques secondes passent tandis que mon regard de glace se plonge dans le sien, attendant qu’elle riposte, réponde. Qu’elle prenne peur et se tire loin de moi. En fin de compte, je la relâche, m’éloignant avant de tirer une taff et détournant la tête pour éviter qu’elle ne se prenne la fumer de nicotine dans la gueule. Geste fort rare de ma part. « Bon » D’un geste vif et rapide, j’attrape sa valise, la tirant derrière moi avant de repartir vers le dortoir « Tu viens ou faut que j’te porte ?! » L’aider. Elle peut rire. On peut rire de moi autant que l’on veut devant cet élan de solidarité et de bonté. O oui, vous pouvez en rire devant le grand Park Kwang Ho, fermant sa grande gueule et traînant la valise d’une inconnue sans réel raison. Mais, étrangement, elle ne m’apparait ni bienveillante, ni malveillante, comme une eau calme et intouchable au temps. Tch. Ça me donne la nausée.

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je devrais avoir peur. je sais, ce serait la façon normale d'aborder la situation. après tout, je suis contre le mur avec la main de l'autre sur mon cou. vu ses mucles, il pourrait me casser comme une branche, et pourtant, je suis zen. mon souire ne quitte pas mes lèvres. je ne sais pas pourquoi. peut-être qu'ils ont raisons, peut-être que j'ai perdu la tête. mais comme à l'habitude, rester complètement calme devant un tel voyou, ça fonctionne. plus tôt que je ne l'aurais cru, je suis relâchée. je replace mes vêtements alors qu'il prend ma valise. « j'apprécierais que tu me porte. » je m'attends à ce qu'il râle. et c'est exactement pour cette raison que je l'ai dit. avec toute la merde qui m'est arrivé aujourd'hui, j'ai envie de faire chier quelqu'un à mon tour. et la pauvre âme se l'est très bien mériter en me traitant de folle. je le rattrape rapidement et marché à sa droite. « c'est mauvais pour la santé de fumer comme une cheminée » ça fait quand même 3 cigarettes qu'il se grille depuis que je suis là. enfin, je dis ça comme ça, juste pour meubler la conversation, parce que de toute évidence, on a rien à se dire.

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« Ose me rire au nez, et j’te brise la nuque ! » Pourquoi sourit-elle ? Elle devrait avoir peur. Je sais qu’elle devrait, et je suis sûr qu’elle en a conscience aussi. Sourcils froncés, lèvre supérieur retroussée un instant tel un animal montrant ses crocs acérés, je m’éloigne d’autant plus, sa valise en mains. Inutile de la siffler davantage, elle me suit docilement, l’observant à la dérobée tandis qu’elle répond à ma pique lancée. Je secoue la tête, une moue sur le visage, ne trouvant rien à répondre, excepté un bref rire sonore « J’t’aime bien, finalement » Rétorquais-je, lui assena une tape amicale dans l’dos. Un silence s’installe durant quelques secondes, seulement brisé par le tintement des roues claquant durement le sol fait de carrelage avant qu’elle n’intervienne lorsque j’allume une énième clope. J’arque un sourcil, haussant les épaules « Bof, ça peut pas faire plus de mal qu’autre chose tant que c’est en p’tite quantité. Puis, ça ne fera que la septième que j’prends depuis c’matin » Et, sur ces bonnes paroles, je lui en tends une « T’en veux ? » Ramenant la Winston vers moi, je croise une fois de plus les yeux de cette charmante folle « Mais avant, à qui parlais-tu tout à l’heure dans le couloir ? »
Pour la première fois, je lui propose ma main droite, ouverte vers elle en guise de sympathie « Au fait, moi c’est Park Kwang Ho. Et sinon, à part ça, tu fais quoi dans la vie ? »

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je ne vais pas mentir. bien que je n'avais pas peur, ça fait tout de même du bien de ne plus avoir sa main contre ma nuque et le mur dans mon dos. je crois que j'ai réussit. mon courage, ou ma folie, me permit d'apprivoiser la bête. il me dit qu'il m'aime bien et je rigole légèrement avant que sa tape ne me fasse prendre quelques pas d'avance sur lui. il faut dire que je suis un poid plume, mais surtout, que j'ai un très mauvais équilibre. heureusement, il n'y a pas mis trop de force et je ne m'étale pas au sol. je lui en suis d'ailleurs reconnaissante. et le voila qui se prendre une autre cigarette. je ne peux me retenir d'ouvrer ma grand gueule et de glisser un commentaire de miss smart pants. et en l'entend me répondre que c'est déjà sa septième cigarettes, mes yeux s'ouvrent grands de surprise. c'est qu'il va mourir bien vite le pauvre. sept le matin, deux fois plus rendu au souper et on triple presque le compte à l'heure du coucher. il est encore jeune, mais il devrait vraiment faire plus attention à sa santé. et c'est sur cette pensée que je refuse la cigarette qu'il me propose.

« enchantée kwang ho. comme je le disais un peu plus tôt, bang nuri, 3e année en arts du spectacle, caméra woman en devenir et nécromancienne à temps plein! » ok. ma façon de me présenter est peut-être un peu excentrique. mais au final, elle me représente bien. un peu folle, qui donne beaucoup trop de détails pour rien. et rien ne peut m'arrêter de parler maintenant qu'il s'est intéresser à moi. « est-ce que tu crois aux fantômes kwang ho? parce que moi j'y crois. à vrai dire, on ne m'a pas donner le choix. depuis que je suis toute petite, je vois les esprits et j'arrive à leur parler. dans le couloir tout à l'heure, c'était un fantôme. un ancien étudiant de ce dortoir je dirais. »  

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