on pire cauchemar se profilait sous ses yeux. La terreur, la frayeur, l'angoisse, tout ça pouvait se lire dans ses pupilles inquiètes. Qu'allait-il se produire si une catastrophe survenait entre ce moment précis et la promesse d'un repas digne de ce nom ? Nayu savait pertinemment que demain devrait compter une bonne séance de gym pour rattraper les calories qui les attendaient, mais tout ça était bien éphémère en cet instant. « Je suis à l'article de la mort aussi, je te rassure ! » Jamais une telle torture s'était imposé à elle. Pas même le film le plus bizarre qu'elle ait pu tourner dans sa carrière n'arrivait à la cheville de ce supplice. « Je suis pas encore une grosse vache comme cette pute qui ose m'user de ses yeux gras. Le gazon c'est vide, c'est triste, ça ne nourrit pas. Je suis sûre que même nos voisins du Nord mangent mieux que nous, là. » Bon okay, beaucoup d'exagération, mais c'était dans la nature de la jeune femme de se plaindre de long et en large si la nourriture de lui convenait pas. La bouffe, c'était du sérieux. « Je te paie ta facture si ça peut t'aider à activer tes jambes plus vite dès qu'on est libérée. » Cette liberté lui paraissait si loin, tel un rêve impossible à atteindre même si elles avaient très bien pu s'éclipser. Non, ça ne se faisait pas. Nayung avait payé cette foutue journée et comptait bien en profiter un minimum. Désespéré, la jeune femme soupira longuement en plaçant les joues entre ses mains, posant les coudes sur la table. « Dis-moi que le massage aux pierres chaudes est pour bientôt. »

ahn na yung & bang nuri
" take it easy "

je suis partie. je m'en veux un peu de ne pas écouter nayung. mais il faut dire que quand j'ai faim, j'ai la concentration d'un poisson rouge. déjà que je suis dissipée et facilement distraite dans la vie de tous les jours, quand j'ai faim, ma conscience prend un voyage allé simple jusqu'à candy land. je l'entends vaguement dire des grossièretés à propos de la grosse dame qui continue de nous regarder. mais sous mes yeux, je vois une parade de gummy bear, je vois un spectacle de bonbons et je peux pratique m'imaginer avec la salive qui coule au coin de la bouche. je vois la rivière de chocolat et une question me vient à l'esprit. «tu crois que le bain de chocolat est mangeable? j'ai pas osé quand j'étais dedans tout à l'heure, mais je commence vraiment à regretter. » ça sortait de nul part, mais nayung avait l'habitude avec moi. ce n'était pas comme si j'étais normale. je faisais rarement du sens. en tout cas, c'est ce que certains me disaient. c'est le grondement de mon ventre qui me ramène à la réalité. c'est juste à temps puisque ma collègue me propose de payer si ça peut aider à me bouger plus vite. « tu sais très bien que je serai aussi rapide que toi, que tu paies ou que tu ne paies pas. MAIS, si tu le propose si gentiment, je veux bien te laisser payer. » il faudrait être fou pour refuser quelque chose de gratuit. même si ce n'était pas quelque chose qui faisait super plaisir, au moins, on n'avait pas besoin de payer pour. mon regard fixe la salle d'un regard désintéressé. une table vide, la table avec la grosse dame et sa salade, le mur, l'horloge, et puis nayung. « encore 5 minutes. je crois qu'on peut se déplacer lentement par là. au moins, on aura plus le regard de madame patate qui nous troue le cerveau. »