it's too cold outside for you - Lee Hee Jae
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it's too cold outside for you - Lee Hee Jae | Mar 6 Jan - 9:55 Citer EditerSupprimer
Hee Jae & Mon Nah
❛it's too cold outside for you❜
Un grognement très peu féminin fut la seule chose que Mon Nah, affalée sur une chaise en plastique colorée, fut capable d'adresser à son manager, qui lui rappelait qu'elle devait retourner à l'hôpital ce soir. Elle était au courant de cela : alors qu'elle prenait une séance photos de deux heures, comme d'habitude, elle se sentait bien plus fatiguée que d'habitude. Les docteurs avaient dits qu'à cause de sa maladie, un certain engourdissement des muscles et même d'une partie du corps en particulier pouvait advenir, et que dés qu'elle ressentait le moindre signe de fatigue, elle devait retourner à l'hôpital le plus proche. Ils étaient bien gentils, mais elle avait un métier, tout de même ! Les photographes avaient du arrêter la séance rien que pour elle, et sincèrement, ça la troublait énormément. Elle qui n'aimait pas passer pour une princesse riche et célèbre, à qui on cédait au moindre caprice, elle avait l'impression que ça arrivait quand même, bien contre son gré. La petite blonde fut tirée de ses pensées par son manager, qui commençait sérieusement à s'énerver de l'autre coté de la salle, les mains sur les hanches et les sourcils froncés. Cela devait faire plus de 10 minutes déjà que Mon Nah disait qu'elle allait bien, qu'elle allait juste s'asseoir pour reposer ses jambes, et 10 minutes depuis ça qu'elle ne trouvait pas la force de se relever. Comme quoi, c'était peut-être bien plus grave que ce qu'elle croyait : cette fois, ça ne partirait pas juste en prenant un peu de reste.
Avec un visage sur lequel on pouvait parfaitement deviner sa peine, elle se leva pour ramasser ses affaires, aidée de son manager, avant de sortir du bâtiment de l'agence ou elle travaillait chaque jour. Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas les hôpitaux, non, loin de là : elle savait que lorsqu'elle s'y rendait, elle retrouverait sa peluche toute douce, Naoji. Seulement, des fois, elle aimerait s'évader, ne pas devoir supporter ces murs blancs, vivre une vie normale comme tout le monde. Elle aurait aimée pouvoir faire la fête jusqu'à pas d'heures, peut-être même boire un peu et fumer aussi, parce que les mannequins qui fumaient avaient une dégaine qu'elle admirait beaucoup. Mais tout cela était bien hors de sa portée, malheureusement. Une fois dehors, elle frissonna en remontant instinctivement sa veste légère sur ses épaules, ses doigts se posant sur ses lèvres pour qu'elle souffle dessus. Le froid ici ne plaisantait pas, c'était un cauchemar : elle dirait presque qu'on est en hiver 24/24h ici. Tandis que son manager va chercher la voiture pour l'emmener, Mon Nah suit la ligne du trottoir, bien droite, comme perchée sur un arbre. Un rien l'amusait, tout comme son jumeau.
Elle s'apprêtait à faire demi-tour, lorsque son regard tomba sur une forme un peu difforme de loin, penchée. Curieuse, elle jeta un coup d’œil à son manager, qui démarrait la voiture, et se décida rapidement, pour traverser la route et s'arrêter près de la dite-forme, qui de plus près se révélait être un jeune homme, assis sur le trottoir. Au début, Mon Nah pensa qu'il attendait quelqu'un. Mais il frottait ses mains agressées par le froid contre son jean, et ne semblait pas décidé à bouger de son bout de trottoir. La petite blonde s'accroupit à coté de lui, penchant le visage en avant pour observer le sien. Avait-il remarqué sa présence? Toujours est-il qu'il ne devrait pas rester là : le froid pouvait s'avérer fatal à certaines personnes. Inquiète naturellement, elle se décida finalement à parler, en levant la main pour la poser sur son bras, comme elle aurait fait avec une personne âgée pour l'aider à marcher. « Excusez-moi mais...est-ce que vous comptez rester dehors toute la soirée ? »
Avec un visage sur lequel on pouvait parfaitement deviner sa peine, elle se leva pour ramasser ses affaires, aidée de son manager, avant de sortir du bâtiment de l'agence ou elle travaillait chaque jour. Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas les hôpitaux, non, loin de là : elle savait que lorsqu'elle s'y rendait, elle retrouverait sa peluche toute douce, Naoji. Seulement, des fois, elle aimerait s'évader, ne pas devoir supporter ces murs blancs, vivre une vie normale comme tout le monde. Elle aurait aimée pouvoir faire la fête jusqu'à pas d'heures, peut-être même boire un peu et fumer aussi, parce que les mannequins qui fumaient avaient une dégaine qu'elle admirait beaucoup. Mais tout cela était bien hors de sa portée, malheureusement. Une fois dehors, elle frissonna en remontant instinctivement sa veste légère sur ses épaules, ses doigts se posant sur ses lèvres pour qu'elle souffle dessus. Le froid ici ne plaisantait pas, c'était un cauchemar : elle dirait presque qu'on est en hiver 24/24h ici. Tandis que son manager va chercher la voiture pour l'emmener, Mon Nah suit la ligne du trottoir, bien droite, comme perchée sur un arbre. Un rien l'amusait, tout comme son jumeau.
Elle s'apprêtait à faire demi-tour, lorsque son regard tomba sur une forme un peu difforme de loin, penchée. Curieuse, elle jeta un coup d’œil à son manager, qui démarrait la voiture, et se décida rapidement, pour traverser la route et s'arrêter près de la dite-forme, qui de plus près se révélait être un jeune homme, assis sur le trottoir. Au début, Mon Nah pensa qu'il attendait quelqu'un. Mais il frottait ses mains agressées par le froid contre son jean, et ne semblait pas décidé à bouger de son bout de trottoir. La petite blonde s'accroupit à coté de lui, penchant le visage en avant pour observer le sien. Avait-il remarqué sa présence? Toujours est-il qu'il ne devrait pas rester là : le froid pouvait s'avérer fatal à certaines personnes. Inquiète naturellement, elle se décida finalement à parler, en levant la main pour la poser sur son bras, comme elle aurait fait avec une personne âgée pour l'aider à marcher. « Excusez-moi mais...est-ce que vous comptez rester dehors toute la soirée ? »
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Re: it's too cold outside for you - Lee Hee Jae | Dim 18 Jan - 17:21 Citer EditerSupprimer
Et un autre, un autre papier déchiré qui vient rejoindre les autres feuilles froissées. Aujourd'hui ton inspiration t'a abandonné. Tu n'arrives pas à composer, les idées ne viennent pas. Elles te semblent trop impersonnelles, ce n'est pas ce que tu veux que renvoie ta musique. Alors tu ratures tout ce que tu as écris. Tu rayes les mots que tu viens d'écrire comme pour les effacer. Tu en a marre, tu te lève pour ramasser toutes les feuilles gaspillées et les jeter. Alors pour passer le temps tu récupères ton instrument. Pour t’entraîner encore et encore sur vos anciennes chansons. Mais aujourd'hui ta basse fait remonter trop de souvenirs. Tu n'es pas quelqu'un de déprimé mais comme tout le monde il t'arrive d'avoir les idées noires. C'est rare chez toi, oui vraiment rare mais aujourd'hui les choses sont telles qu'il n'y a pas de place pour une autre couleur dans ton esprit. Le studio est vide donc personne pour te changer les idées. D'un côté c'est pas plus mal, depuis quelques temps tous les gens que tu voies te jugent. Ils te questionnent, ils tentent de te faire changer d'avis. Ils ne te comprennent pas, ils n'acceptent pas. Tu n'y peux rien, ils ne pensent pas comme toi alors tu t'isoles. Tu as laissé Su Nah et ta basse est là pour te rappeler votre histoire alors tu repose l'instrument et décide de quitter le studio. Si seulement il ne te rappelait qu'elle. Mais il y a Su Wun aussi son frère, ton ami, qui t'as laissé à son tour. Qui vous a laissé plutôt. Jun Ho et toi. Tu lances un regard inconscient sur la batterie de Jun Ho en partant. Il t'en veut, il t'en veut vraiment, tu te demande s'il va partir à son tour.
La porte du studio fermée, tu descends les escaliers sans savoir où aller. Il fait froid, tu pourrais simplement rentrer. Pourtant tu ne le fera pas, tu ne veux pas voir tes parents. Tu ne veux pas les entendre. Tu as assez entendu ton père te menacer de te mettre à la porte si tu continuais sur ce chemin. Et toi tu continues, t'avance sans te retourner. Tu fais ton bout de route et tu verra bien où t'arrivera. En attendant tu t'assoies sur un bord de trottoir. Tu regardes les gens passer. Eux ne te regardent pas. Ou alors si, certains te regardent mais pour te juger du regard. Ils se demandent sûrement si t'es bien dans ta tête à rester dans la rue avec un froid pareil. Pire, ils se font des idées sur toi. Te méprisent déjà alors qu'ils ne savent rien de toi. Mais peu importe, tu ne t'arrête pas à si peu. Tout le monde n'en vaut pas la peine dans cette vie. Le froid t'ankylose, tu frottes tes mains contre ton jean, tu ne sens plus tes pieds. Encore quelqu'un qui passe devant toi. Tu ne prends plus la peine de lever les yeux mais une main sur ton bras t'y oblige. Une tête blonde qui te demande si tu comptes rester ici. « Ouais. Je crois. » A vrai dire tu ne sais pas. Peut être, peut être pas, tu improvisera. Tu fixes la jeune femme. « Ça pose un problème ? » Tu ne veux pas être agressif car ce n'est pas dans ta nature. Alors si c'est le cas c'était involontaire.
it's too cold outside for you
not all those wanders are lost
Et un autre, un autre papier déchiré qui vient rejoindre les autres feuilles froissées. Aujourd'hui ton inspiration t'a abandonné. Tu n'arrives pas à composer, les idées ne viennent pas. Elles te semblent trop impersonnelles, ce n'est pas ce que tu veux que renvoie ta musique. Alors tu ratures tout ce que tu as écris. Tu rayes les mots que tu viens d'écrire comme pour les effacer. Tu en a marre, tu te lève pour ramasser toutes les feuilles gaspillées et les jeter. Alors pour passer le temps tu récupères ton instrument. Pour t’entraîner encore et encore sur vos anciennes chansons. Mais aujourd'hui ta basse fait remonter trop de souvenirs. Tu n'es pas quelqu'un de déprimé mais comme tout le monde il t'arrive d'avoir les idées noires. C'est rare chez toi, oui vraiment rare mais aujourd'hui les choses sont telles qu'il n'y a pas de place pour une autre couleur dans ton esprit. Le studio est vide donc personne pour te changer les idées. D'un côté c'est pas plus mal, depuis quelques temps tous les gens que tu voies te jugent. Ils te questionnent, ils tentent de te faire changer d'avis. Ils ne te comprennent pas, ils n'acceptent pas. Tu n'y peux rien, ils ne pensent pas comme toi alors tu t'isoles. Tu as laissé Su Nah et ta basse est là pour te rappeler votre histoire alors tu repose l'instrument et décide de quitter le studio. Si seulement il ne te rappelait qu'elle. Mais il y a Su Wun aussi son frère, ton ami, qui t'as laissé à son tour. Qui vous a laissé plutôt. Jun Ho et toi. Tu lances un regard inconscient sur la batterie de Jun Ho en partant. Il t'en veut, il t'en veut vraiment, tu te demande s'il va partir à son tour.
La porte du studio fermée, tu descends les escaliers sans savoir où aller. Il fait froid, tu pourrais simplement rentrer. Pourtant tu ne le fera pas, tu ne veux pas voir tes parents. Tu ne veux pas les entendre. Tu as assez entendu ton père te menacer de te mettre à la porte si tu continuais sur ce chemin. Et toi tu continues, t'avance sans te retourner. Tu fais ton bout de route et tu verra bien où t'arrivera. En attendant tu t'assoies sur un bord de trottoir. Tu regardes les gens passer. Eux ne te regardent pas. Ou alors si, certains te regardent mais pour te juger du regard. Ils se demandent sûrement si t'es bien dans ta tête à rester dans la rue avec un froid pareil. Pire, ils se font des idées sur toi. Te méprisent déjà alors qu'ils ne savent rien de toi. Mais peu importe, tu ne t'arrête pas à si peu. Tout le monde n'en vaut pas la peine dans cette vie. Le froid t'ankylose, tu frottes tes mains contre ton jean, tu ne sens plus tes pieds. Encore quelqu'un qui passe devant toi. Tu ne prends plus la peine de lever les yeux mais une main sur ton bras t'y oblige. Une tête blonde qui te demande si tu comptes rester ici. « Ouais. Je crois. » A vrai dire tu ne sais pas. Peut être, peut être pas, tu improvisera. Tu fixes la jeune femme. « Ça pose un problème ? » Tu ne veux pas être agressif car ce n'est pas dans ta nature. Alors si c'est le cas c'était involontaire.
love.disaster
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Re: it's too cold outside for you - Lee Hee Jae | Lun 19 Jan - 20:23 Citer EditerSupprimer
Sent-il au moins le souffle mordant du vent sur sa peau ? Mon Nah vient seulement de sortir du bâtiment de son agence, et pourtant, elle est déjà frigorifiée, et elle ne rêve que d'une chose : rentrer à l'intérieur, au chaud. Qui au monde pouvait donc apprécier ce genre de temps frileux ? Pas elle en tout cas. D’où la petite blonde se tient, elle peut voir ses mains, dont le dos est devenu violet et bleu, tachetés de petits points blancs et rouges comme le froid agresse petit à petit son épiderme. Elle n'a aucune idée de combien de temps cela faisait-il depuis qu'il était là, mais ça avait l'air d'être une éternité déjà. Et elle a mal au cœur pour lui, parce qu'elle a beaucoup d'imagination et que dans son esprit, des films en tout genre se déroulent : le garçon battu par ses parents qui a fui de chez lui, l'adopté de la famille qui ne supporte plus d'être différent, celui aux tendance suicidaires qui souhaite juste en finir. Elle ne sait absolument rien sur lui : elle ne l'a jamais vu ou jamais croisé, du moins à sa connaissance, sinon, elle n'a pas fait attention à son visage, à sa démarche. Et c'est en presque triste, parce que ce sont les gens à problèmes que l'on remarque le moins. Ils se fondent dans la masse, deviennent transparents, de véritables fantômes parmi leurs propres amis, qui les regardent en traversant leurs corps, comme si ils n'étaient déjà plus là. Mon Nah n'a jamais connu ce genre de sentiment, mais elle sait ce que c'est de se retrouver abandonnée. A cause de sa maladie, elle avait perdue tous ses proches, excepté ses parents, qui étaient satisfaits de sa carrière, et qui devaient s'occuper du payement de ses soins. Son jumeau s'accrochait à elle comme un bébé panda, il ne la quittait presque jamais. Mais sinon, toutes ses camarades à l'école, ses amis d'enfance, elle les avaient tous perdus. Elle n'avait pas essayée de les retenir, même si elle ne comprenait pas. Parce qu'elle savait qu'ils auraient mal une fois qu'elle ne serait plus là, et elle préférait encore devoir couper les ponts avec toutes ses connaissances plutôt que de leur infliger un tel fardeau. Mon Nah avait décidée que ce serait la dernière fois qu'elle serait un poids pour les autres.
Le visage du garçon qui semble être son aîné, si elle ne se trompe pas, est plutôt impassible. C'est presque comme si il était bien là, comme si il était habitué. Mon Nah ne comprenait pas, et c'est avec des sourcils froncés qu'elle le regardait désormais. Peu de sans-abris résistaient à une nuit d'hiver de la sorte, surtout s'ils n'avaient que leurs simples vêtements et rien d'autre pour les couvrir. Elle pouvait presque entendre d'ici les remarques de son manager dans le van : ça ne te regarde pas, tourne la tête et éloigne-toi. C'est surement ce que les gens avaient pensés en le voyant assis là : ils avaient du se dire qu'il n'était pas bien dans sa tête, ou alors qu'il l'avait mérité. Et même si un seul d'entre eux prenait pitié pour ce garçon, aucun ne levait le petit doigt pour faire le moindre geste envers lui, comme s'ils avaient peur des conséquences, des risques qu'ils prenaient en s'occupant d'un étranger. Lorsqu'il ouvre la bouche, son regard reste neutre, et pourtant, sa voix sonne sèche et agressive, comme une langue de chat râpeuse, qui chatouillerait désagréablement au contact. Mais cela n'atteint pas Mon Nah, parce qu'elle se dit que le froid et ses raisons personnelles de sa présence ici ce soir devaient être la cause d'une telle acidité. Il ressemblait vraiment à un chat, à agir et à parler de la sorte : un félin qui montrerait les griffes quand quelqu'un s'approcherait de trop près, préférant vivre sa vie indépendamment des autres, tout en étant dépendant de ces derniers. « Mais le problème se pose pour toi ! J-Je veux dire, si tu reste ici dans le froid, tu vas tomber malade...ou pire ! » s'exclama-t-elle d'une voix outrée, la bouche grande ouverte en un -o choqué.
Il était donc conscient de ses actes, du fait qu'il risquait de geler à mort s'il restait ici plus longtemps. Mon Nah tapota son propre corps, avec l'intention de trouver quelque chose pour le réchauffer, et alors que sa main glissait dans sa poche, pour prendre son porte-feuille, elle s'arrêta net. C'est tout ce qu'elle pouvait faire ? Donner quelques vulgaires pièces à ce garçon en espérant qu'il s'en sorte, pour avoir l'impression d'avoir bien agi, de ne pas avoir de remords et bien dormir sur ses deux oreilles ce soir ? C'était tellement stupide. Ce fut la raison pour laquelle elle ressortit sa main de sa poche, pour retirer sa lourde écharpe en laine beige, qu'elle commença à enrouler autour du cou du garçon. La petite blonde craignit un bref instant qu'il ne la repousse avec ses mains, parce que dans ce cas-là, son manager aurait été furieux, et aurait certainement emmené le garçon au commissariat du coin en le traitant de vaurien et voleur. Heureusement, il n'en fit rien, peut-être parce qu'il fut pris de court par son action aussi inattendue que spontanée. Un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle termina de nouer l'écharpe autour de son cou, fière de son travail. « Là, c'est déjà plus chaud, non ? » dit-elle en lui offrant un clin d’œil espiègle, les yeux rieurs. Si elle continuait à agir de la sorte, le garçon allait finir par prendre peur et partir de sa propre volonté, en fin de compte. Enfin, au moins, il ne tombera pas malade avec son écharpe sur lui.
Hee Jae & Mon Nah
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Sent-il au moins le souffle mordant du vent sur sa peau ? Mon Nah vient seulement de sortir du bâtiment de son agence, et pourtant, elle est déjà frigorifiée, et elle ne rêve que d'une chose : rentrer à l'intérieur, au chaud. Qui au monde pouvait donc apprécier ce genre de temps frileux ? Pas elle en tout cas. D’où la petite blonde se tient, elle peut voir ses mains, dont le dos est devenu violet et bleu, tachetés de petits points blancs et rouges comme le froid agresse petit à petit son épiderme. Elle n'a aucune idée de combien de temps cela faisait-il depuis qu'il était là, mais ça avait l'air d'être une éternité déjà. Et elle a mal au cœur pour lui, parce qu'elle a beaucoup d'imagination et que dans son esprit, des films en tout genre se déroulent : le garçon battu par ses parents qui a fui de chez lui, l'adopté de la famille qui ne supporte plus d'être différent, celui aux tendance suicidaires qui souhaite juste en finir. Elle ne sait absolument rien sur lui : elle ne l'a jamais vu ou jamais croisé, du moins à sa connaissance, sinon, elle n'a pas fait attention à son visage, à sa démarche. Et c'est en presque triste, parce que ce sont les gens à problèmes que l'on remarque le moins. Ils se fondent dans la masse, deviennent transparents, de véritables fantômes parmi leurs propres amis, qui les regardent en traversant leurs corps, comme si ils n'étaient déjà plus là. Mon Nah n'a jamais connu ce genre de sentiment, mais elle sait ce que c'est de se retrouver abandonnée. A cause de sa maladie, elle avait perdue tous ses proches, excepté ses parents, qui étaient satisfaits de sa carrière, et qui devaient s'occuper du payement de ses soins. Son jumeau s'accrochait à elle comme un bébé panda, il ne la quittait presque jamais. Mais sinon, toutes ses camarades à l'école, ses amis d'enfance, elle les avaient tous perdus. Elle n'avait pas essayée de les retenir, même si elle ne comprenait pas. Parce qu'elle savait qu'ils auraient mal une fois qu'elle ne serait plus là, et elle préférait encore devoir couper les ponts avec toutes ses connaissances plutôt que de leur infliger un tel fardeau. Mon Nah avait décidée que ce serait la dernière fois qu'elle serait un poids pour les autres.
Le visage du garçon qui semble être son aîné, si elle ne se trompe pas, est plutôt impassible. C'est presque comme si il était bien là, comme si il était habitué. Mon Nah ne comprenait pas, et c'est avec des sourcils froncés qu'elle le regardait désormais. Peu de sans-abris résistaient à une nuit d'hiver de la sorte, surtout s'ils n'avaient que leurs simples vêtements et rien d'autre pour les couvrir. Elle pouvait presque entendre d'ici les remarques de son manager dans le van : ça ne te regarde pas, tourne la tête et éloigne-toi. C'est surement ce que les gens avaient pensés en le voyant assis là : ils avaient du se dire qu'il n'était pas bien dans sa tête, ou alors qu'il l'avait mérité. Et même si un seul d'entre eux prenait pitié pour ce garçon, aucun ne levait le petit doigt pour faire le moindre geste envers lui, comme s'ils avaient peur des conséquences, des risques qu'ils prenaient en s'occupant d'un étranger. Lorsqu'il ouvre la bouche, son regard reste neutre, et pourtant, sa voix sonne sèche et agressive, comme une langue de chat râpeuse, qui chatouillerait désagréablement au contact. Mais cela n'atteint pas Mon Nah, parce qu'elle se dit que le froid et ses raisons personnelles de sa présence ici ce soir devaient être la cause d'une telle acidité. Il ressemblait vraiment à un chat, à agir et à parler de la sorte : un félin qui montrerait les griffes quand quelqu'un s'approcherait de trop près, préférant vivre sa vie indépendamment des autres, tout en étant dépendant de ces derniers. « Mais le problème se pose pour toi ! J-Je veux dire, si tu reste ici dans le froid, tu vas tomber malade...ou pire ! » s'exclama-t-elle d'une voix outrée, la bouche grande ouverte en un -o choqué.
Il était donc conscient de ses actes, du fait qu'il risquait de geler à mort s'il restait ici plus longtemps. Mon Nah tapota son propre corps, avec l'intention de trouver quelque chose pour le réchauffer, et alors que sa main glissait dans sa poche, pour prendre son porte-feuille, elle s'arrêta net. C'est tout ce qu'elle pouvait faire ? Donner quelques vulgaires pièces à ce garçon en espérant qu'il s'en sorte, pour avoir l'impression d'avoir bien agi, de ne pas avoir de remords et bien dormir sur ses deux oreilles ce soir ? C'était tellement stupide. Ce fut la raison pour laquelle elle ressortit sa main de sa poche, pour retirer sa lourde écharpe en laine beige, qu'elle commença à enrouler autour du cou du garçon. La petite blonde craignit un bref instant qu'il ne la repousse avec ses mains, parce que dans ce cas-là, son manager aurait été furieux, et aurait certainement emmené le garçon au commissariat du coin en le traitant de vaurien et voleur. Heureusement, il n'en fit rien, peut-être parce qu'il fut pris de court par son action aussi inattendue que spontanée. Un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle termina de nouer l'écharpe autour de son cou, fière de son travail. « Là, c'est déjà plus chaud, non ? » dit-elle en lui offrant un clin d’œil espiègle, les yeux rieurs. Si elle continuait à agir de la sorte, le garçon allait finir par prendre peur et partir de sa propre volonté, en fin de compte. Enfin, au moins, il ne tombera pas malade avec son écharpe sur lui.
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