Je fais l’étoile dans mon lit, dans mon petit lit de l’université. Je n’ai pas de place et ça m’énerve. J’ai une jambe qui pend dans le vide et un bras qui dépasse dangereusement du lit. Su Ah est partie passer la journée avec Jin Hyun. J’aimerais pouvoir lui parler, lui expliquer ce que j’ai en tête mais je n’arrive jamais à trouver les mots justes. Je roule sur le côté en veillant à ne pas tomber du lit. Avoir celui du haut est souvent un piège. Je sors mon téléphone de sous mon oreiller et écrit rapidement un sms à Su Ah « Tu rentres à quelle heure ce soir ? » Je ne lui demande jamais, on est coloc dans cette petite chambre universitaire, mais ça ne veut pas dire qu’on doit absoluement savoir ce que fait l’autre, quand, comment, avec qui … Je lui envoi souvent un message pour la prévenir si je ne rentre pas, pour ne pas qu’elle s’inquiète, mais lui demander c’est franchement rare. Et je le sais qu’elle va comprendre que quelque chose ne va pas. Que c’est ma façon à moi, de simplement lui dire que j’ai besoin d’elle sans avoir cette culpabilité de lui demander clairement au risque de la déranger. Je ne veux pas la déranger, mais … Su est l’une des rares et seules vraies amies qui me connait. La seule fille à qui je tiens vraiment. J’adore les autres mais Su Ah … c’est différent. C’est ma Su, le 2SU. J’inspire doucement en attendant une réponse. Je décide de sortir du lit pour arrêter de me prendre la tête, je ne dirais pas que je déprime mais je n’arrive pas à retrouver mon insouciance. Pfff, c’est chiant d’être une fille je vous jure. Je pense à Dewei, je pense à Dylan, je leur envoi même un sms, enfin, un simple cœur. Juste pour leur montrer que je pense à eux. J’essaye de faire de la musique mais le cœur n’y est pas. Je me pose trop de questions et j’aurais pu envoyer un sms aux concernés mais … ça serait trop facile. Je pris mon téléphone, encore, à croire que ma seule façon pour ne pas me sentir seule c’est d’envoyer des messages. « Bok chéri, tu es occupé ou tu penses qu’on peut se voir d’ici 20 min ? :* » Que j’ai le temps de me préparer.

Très inquiétant. Je venais de recevoir un message de Susu où elle m'appelait « bok chéri ». Elle avait l'air de bonne humeur, telle la super amie idéale. Elle voulait savoir si j'pouvais la voir. Je lui ai répondu de manière le positif puisque je n'avais absolument rien à faire, si ce n'est aller en cours. Donc rien à faire comme j'ai dis.  J'lui ai donné rendez-vous au matryx et j'me suis grouillé de me préparer. Je suis allé voir Angus pour lui serrer la pince avant de partir mais il était trop occupé à essayer de creuser un trou dans le foin du poney-nain pour y cacher un os gigantesque. Probablement pour son petit creux de minuit. Mon gros matou n'a toujours pas comprit que c'était pas un chien ; vous croyez qu'il va falloir que je lui fasse un dessin ? «Un kilomètre à pieds ça use ça use... ça use les souliers !!!» Aussi dément que ça puisse paraître ; je m'étais lancé le défi d'aller jusqu'à la salle d'arcade en sautant à cloche-pied. Sur le chemin je me suis mangé le regard de la secrétaire qui s'est levée dépitée, en exhibant son gros bide à gorge déployée. Sa face toute ridée n'avait pas l'air de la traumatiser outre mesure. Je lui ai tiré la langue et j'ai filé telle la bise ; du moins aussi vite que je le pouvais, car figurez-vous que ce n'était pas chose facile de sauter rapidement à cloche-pied. Vous savez quoi j'ai laissé tomber parce que j'ai failli me faire écraser par une voiture qui a pas eu la patience de me laisser traverser tranquillement. C'est scandaleux ! Du coup j'y suis allé en bootyshakant. SUN JI BOK EST LE ROI DU BOOTYSHAKE, sachez-le. «BIG BIG BOOTY WHAT YOU GOT A BIG BOOTY» J'ai déboulé dans la salle d'arcades en défonçant les portes telle une diva et j'ai commencé mon spectacle. Sunah était déjà là donc j'avais pas intérêt à me rater. Bien entendu j'avais appris la chorégraphie de J-lo par cœur ; et Oti avait approuvé mon déhanché. «LET ME SHOW YOU HOW TO DO IT» J'ai foutu ma main au cucul et j'ai balancé ma jambe en arrière pour pouvoir me retourner et bouger mon derrière de haut en bas, tout en adoptant le regard de braise. Je me suis penché en avant en prenant bien soin de continuer à bouger mon cucul en m'avançant lentement mais sûrement vers le vigile. «SHAKE THAT»  J'ai écarté les jambes en sautant comme il fallait, mon cucul toujours bien en évidence mais cet enfoiré d'agent a cru hilarant de me faire un croche-pied. Pile quand j'étais au summum de ma magnificence !! «Woaaaaaaaaïe !!» Fort heureusement pour moi, j'ai réussi à amortir ma chute en me tenant à lui. J'ai essayé de me relever le plus dignement possible en balayant mes fringues comme il se doit et je me suis précipité en courant sur Sunah. «T'AS VU HEIN T'AS VU ??? T'as aimé ?? T'en as pensé quoi ? Hhihihihihi !! »

Putain, c’était ça la déprime ? Même quand je me suis retrouvée en tête à tête avec un père et deux frères, soient trois tyran rien que pour moi je n’ai pas autant tiré la tronche. Mais putain en ce moment c’était d’un chiant dans ma tête. Je ne me plaignais jamais mais j’avais l’impression de ne faire que ça dans ma tête. J’agressais les gens et quand on n’était pas d’accord avec moi je prenais la mouche et je m’agaçais facilement. je devais pas être facile à vivre et je m’en rendais compte. Adossé à une machine en attendant Ji Bok je regardais autour de moi les gens qui riaient et qui s’amusaient. Une bande de bouffon, voilà ce que c’était. Et puis, elles ont quoi les grognasses à me regarder là ? Elles n’ont jamais vu quelqu’un attendre ? Ouais c’est ça, allait jouer comme les gogoles que vous êtes. Comment ça je suis mauvaise ? Soudain un cri et un mouvement de foules me tira de mes pensées et je vis Ji Bok se mettre à bootyshaker devant l’entrée de la salle d’arcade. Il venait de passer les portes et dansait en chantant comme le dieu qu’il était. D’abord surprise je le regardais me demandant si mon ami avait fumé quelque chose, puis je me souviens qu’il s’agissait de Bok. Je vis certaines personnes sortir leur téléphone pour le filmer et je me mis alors à l’encourager « Yeaaaah bootyshake baby !! » Je levais le poing en poussant des cris. Merde je crois que l’autre grognasse me film maintenant. Qu’importe, le Bokal fait son show, il lui fait sa fan pour l’encourager. A son final j’applaudis et quand il accourt vers moi je ris « Ouiiiii ! C’était magique !!! J’Lo ne t’arrive pas à la cheville Bokie ! Son gras de fesses la laisse à al traine ! » Je lui attrape les mains pour high fiver et l’entraine avant que l’agent de sécurité se mette à nous aboyer dessus. Je passe un bras autour de son cou en me hissant sur les pieds et le complimente « Un vrai pro ! t’as déjà pensé à faire bootyshaker pro ? » Soudain j’aperçus le groupe de grognasse qui s’était mit à rire en me regardant en entrant dans la salle. Je donnais un coup de coude à Bok et lui montrant le groupe « Elles se sont foutu de ma gueule tout à l’heure ça te dit qu’on leur donne une leçon ?! » Sautant sur la Dance Machin à côté de la leur je vire d’un coup de cul deux pauvres gamines entrain d’imiter Justin Bieber. Laissez place au pro. Après un hair flip de pétasse je change la musique sur les crédits qui restaient aux filles d’avant et provoque du regard le groupe de lycéenne à côté de nous. « On leur fait un combo max bokie. Du bootyshake comme elle n’en n’on jamais vu de leur vie » .on est les meilleurs chéri.