Et derrière l'horreur, l'espoir. Celui qu'un jour, je serai suffisamment forte. Qu'un jour, je me relèverai, me libérerai de mon bourreau. Était-ce raisonnable d'espère une telle chose ? Il n'y avait pas d'autre choix. Je ne pouvais le laisser me couler dans les abysses les plus profonds, les plus sombres. Je ne pouvais le laisser m'humilier encore et encore, et prétendre tenir le coup. Il y aurait un jour où je n'aurais plus le choix, où il me faudra me battre ou abandonner. En attendant, j'encaissais, j'accumulai au fond de moi toute la haine et la rancoeur que j'étais capable de garder. Pour un jour mieux pouvoir la ressortir. En étais-je seulement capable ? Nous le découvririons bien assez tôt. Je tente à nouveau de me libérer de son emprise, de ses doigts qui parcourent ma peau. Je frissonne de dégoût à l'idée de ce qu'il serait capable de me faire. Je tente de reculer, toujours un peu plus. Je laissai s'échapper un cri de douleur lorsque son pied s'écrasa sur mon poignet, m'empêchant de bouger plus. Au fond, je n'étais plus que supplications, prières, et il devait s'en douter. Peut-être. « J'ai vécu pire Tasyr, je refuse de plier devant un homme. » Les mots ressemblaient bien plus à des gémissements, à peine audible, tout aussi peu crédibles. Pourtant, ils étaient sincères. Je relevai alors mes yeux embués vers le syrien, la question franchissant mes lèvres « Et toi ? Qu'as-tu vécu de si horrible qui fasse de toi un monstre ? »