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De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière.

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De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Jeu 15 Jan 2015 - 20:14
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L'amant jaloux
Depuis l'enfance, le garçon était la cible d'un défaut communiqué comme « jalousie ». Bénin tout d'abord, cela s'était manifesté par le désir de vouloir garder auprès de lui des choses matérielles, des jouets sans importance : le refus de prêter. Par la suite, il s'est découvert le besoin d'accaparer des personnes, des proches, faisant la grimace très vite, très tôt. Le refus de partager. Aujourd'hui, grandi et presque homme, il souffrait plus que jamais de ce symptôme maladif qui le forçait à porter un regard désabusé et pourtant furieux sur le monde. Il ne s'agissait pas de vulgaires jouets, de simples personnes, de proches. Il s'agissait d'Ahn Dewei, et il n'était plus surprenant pour personne de savoir Tasyr épris jusqu'à la folie de cet homme désagréable et trop sûr de lui. Cette dite jalousie trahissait également la peur. La crainte de perdre quelqu'un qu'il refusait de voir s'éloigner, la hantise de passer au second plan et d'être délaissé. Pas avoir avoir fait tant d'efforts pour se hisser au sommet, pas après avoir tant luté pour l'obtenir et le marquer de ses dents, de ses lèvres. Il était simplement hors de question que chacune des traces qu'il avait laissé s'efface sous celles d'une autre, d'une concurrente, d'une prostituée qui plus est. Hwang Tasyr souffrait de jalousie.

Il avait eu ce qui l'intéressait, l'information qu'il n'aurait pourtant jamais voulu connaître. L'idée même de songer à ça le faisait bouillir, le mettait hors de lui. A son défaut de possessivité s'ajoutait une incapacité de contrôler sa colère, l'état de sa chambre pour témoin premier. Le feu vif du sentiment désagréable étreignant son cœur le consumait toujours au moment où il avait décidé de régler les choses par lui-même. Droit, tendu et impassible devant la porte de celle qui l'insupportait sans qu'il ne la connaisse, il toqua contre l'entrée mais ne prit pas la peine d'attendre pour s'annoncer. S'il était là pour le respect qu'il lui portait, il ne s'apprêterait pas à se montrer si furieux et agressif, tempétueux. Il ne savait plus bien pourquoi il était ici, pourquoi il souhaitait voir quelqu'un dont il ne connaissait rien. Il ne savait plus pourquoi ou comment il en était arrivé là, à tomber sous des sentiments détestables si drus et nombreux qu'ils prenaient son corps en pantin. Et surtout, au fond, il se haïssait d'agir ainsi, le peu de raison qui l'animait encore lui soufflant que si c'était son choix, leur choix, alors c'était mieux ainsi.

Mais. Le « mais » fatidique qui complique l'histoire, fait basculer la tonalité et annonce la couleur. Face à son visage d'ange qui servait de masque à ses traits trop fatigués pour être sereins, face à son corps de poupée trop fragile pour ne pas être tentateur, face à son aura trop sombre pour être heureuse, il sentait à nouveau poindre dans ses veines ce mal-être. Face à elle, il n'était finalement pas grand chose, minable, et stupide. Leur histoire ▬ Et de l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière, celui qui aimerait recevoir tant qu'il se rend seul malade et se conduit sans aide au bord du gouffre.
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Ven 16 Jan 2015 - 14:05
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L'innocente pécheresse
La jeune fille n'avait pas dormi, craignant le sang et la nuit. L'obscurité censée gardée son secret n'était en réalité que prison pour son âme pécheresse. Alors elle regardait s’égrainer les heures, s’égrainer la nuit dans une lamentation pacifique. Et elle avait regardé le sang s'écoulait d'entre ses cuisses dans un souffle au coeur, dans un souffle brisé. Elle ne voulait plus vivre, elle n'avait jamais mérité la vie.  Ce ne fut qu'au petit matin qu'elle eût le courage de se lever, d'affronter les tâches rouges sang d'une abrupte violence sur ses draps blancs, d'étouffer sa honte. La porte s'ouvrit brusquement, et ses orbes d'un bleu infini tombèrent sur le syrien, à l'air misérable et malheureux. Aussi malheureux qu'elle.  Le désespoir de son expression, l'angoisse gravée sur ses traits, la façon dont il la regardait , comme s'il risquait de mourir en même temps qu'elle. Lui aussi était de ces êtres damnés, noyé dans le fleuve des voleurs et des pêcheurs. Elle avait le visage hagard, et elle serra contre elle ses draps qui portaient sa honte couleur sang. Ses faiblesses dévoilées, elle n'avait rien pour elle, comme nue, seulement vêtue de sa seule vérité, la souffrance qu'elle éprouvait, et même l'obscurité de la nuit ne pouvait plus garder son douloureux secret. Mais qui des deux était le plus démunie ? Etait-ce la jeune fille aux azurs plein d'un océan de larmes ou le jeune syrien aux démons rieurs dans les yeux, avec cet air de colère et de désespoir peint sur le visage ? Nul ne pourrait le dire, ils étaient tout deux avec leur douleur. — Et c'est dans le regard de l'autre que leur douleur prenaient vie.  
Et de cet air noble et digne, elle reposa ses draps, soustrayant à la vue du garçon son déshonneur, même si elle ne pouvait pas cacher ses blanches jambes où le sang de la honte, ce sang empoisonné s'était écoulé. Elle se tenait droite, digne, fière, le menton relevé, comme la princesse fanée qu'elle était. « Tasyr ? » le questionna-t-elle. Il ne venait certainement pas pour les plaisirs de la chair, ni pour lui partager sa peine. Et de toute manière, elle n'aurait pas compris. Parce qu'elle ne comprenait pas ce sentiment peint dans les yeux du garçon. Elle ne comprenait pas la jalousie. Mais comment pourrait-elle comprendre un tel attachement, un tel sentiment de possession à l'égard d'autrui, ce sentiment basé sur le désir de l'être aimé et la crainte de le perdre, alors qu'elle n'avait jamais rien possédé, même pas elle-même. Non, comment aurait-elle pu saisir le sens de ce sentiment si puissant, qui rend aigre et amer, alors qu'elle ne s'appartenait pas elle-même ? Rien ne lui appartenait, pas même la vie. — Et elle sait que ça fait mal, et il sait que ça fait mal. Parce que seule la vraie douleur prend feu.  
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Ven 16 Jan 2015 - 16:34
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L'amant jaloux
Il était simplement planté devant une parfaite inconnue. Silencieux. Peut-être aurait-il du une fois encore ne rien en faire, ne rien en dire, ne pas agir. Sans doute aurait-il du à nouveau forcer la porte de la colère et de l'indécision, se murer entre les briques de silence et de douleur qui forgent sa forteresse de solitude. Cependant cette fois-ci, Tasyr voulait affronter ses problèmes, non plus les fuir. Sortir de ce labyrinthe infernal de sentiments, comprendre les animations réelles de ses palpitations. Il était avide de cette connaissance, de ce savoir, d'apprendre de cette main brûlante qui tordait ses entrailles sauvagement à l'entente du nom de cette diablesse. An. Une syllabe qui lui coupait pourtant le souffle, qui rendait sa respiration lourde et erratique. An, et Dewei. Une idée qui suscitait un mal-être profond, réveillait une nausée torrentielle et acide. Jusque là, chacun des sentiments qu'il avait connu avaient été moindres ou matériels. Des femmes avec lesquelles il flirtait, puis qu'il jetait sans la moindre gêne si seulement ce ne fut le cas inverse. Il n'avait jamais versé la moindre larme pour une amante perdue, volée et dérobée. Pourquoi eut-il fallut que ce soit un homme qui réalise le premier cet exploit peu glorieux. An et Dewei, et si c'était pourtant mieux ainsi, plus naturel ? Il n'y avait eu aucun mot, un simple déni de la part du plus âgé, et des conclusions hâtives d'un garçon dont la confiance en lui semblait esquintée, disparue.

Ses sourcils se froncèrent à l'entente de son nom sortant de cette bouche empoisonnée, pourtant d'apparence inoffensive. Rosée et pleine, un bouton de rose épineux qui éraflait son égo pour une raison que le syrien ignorait. Sa main blanche se posa sur le mur froid, ses doigts laiteux se serrant en poing. Il avait mal de sa voix, une symphonie démoniaque. Sabbat. La douleur de ses phalanges trop serrées lui firent comprendre qu'il était temps de reprendre contenance, de souffler. Il ne savait pas. Il ne savait plus. Ce qu'il voulait, ce qu'il cherchait. Ce qu'il pouvait dire. Lentement, ses pupilles dilatées par l'excitation et la crainte, un voile orageux noircissant ses orbes désormais de jais, il dirigea ses pas vers la belle, l'envoûtante, la fanée. « C'était bien ? » Sa voix sifflante esquinta tant bien ses oreilles que celle de la personne qu'il voyait comme une rivale avant tout. L'espérait-il. Son corps tremblait sous tant d'émotion, d'incohérence et d'incompréhension. Depuis quand la haïssait-il dans l'ombre, spectateur d'une parade nuptiale qui le retournait ? Voilà des mois, plus peut-être, qu'il les observait chaque fois ou presque lorsqu'ils se rendaient dans ce motel, restant sur le pas de la porte du bâtiment en ignoré non convié à cette chorale de cœur-à-cœur. « J'espère qu'il te paye pas au moins, aux vues la qualité. Pitoyable. » La jalousie remontait ses veines à contre-sens, lutant contre les flots tempétueux de son sang ▬ Assis sur ce puit, en position fœtale, il arrivait au petit prince de songer vouloir tomber en arrière. Tomber et risquer sa vie pour le simple fait de voir son existence défiler. Toutes ces images bienheureuses regonflant son cœur d'une joie printanière. Et prier pour que sa nuque se brise avant que n'entrent en scène les cauchemars. Était-il seulement assez courageux ? Sans doute pas : trop enfant pour ça. Il lui fallait endurer encore un peu..
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Sam 17 Jan 2015 - 0:02
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L'innocente pécheresse
Elle se tenait devant lui brisée comme un éclat de rire. Et malgré son âme apeurée, la princesse fanée vainc le petit prince. Elle l'achevait d'une douleur profonde, d'une lésion au cœur, d'une blessure brûlante, ne lui laissant alors qu'au cœur une plaie béante dont eux seuls peuvent entendre le long murmure.  — Elle ne saisissait pas le sens de ses mots, ils lui semblaient étranger. La jeune fille voulu s'approcher de lui, de cet être à l'air éperdu et infortuné. Il avait l'âme aussi torturé que la jeune fille au regard bleu infini.  Et alors qu'elle s'apprêtait à parler, les mots du garçon tranchèrent l'air. Brûlée à vif dans sa fierté, dans son âme. Elle recula sa main, et revêtit ce visage froid, et insensible. Et dans l'ivoire de ses yeux, ce miroir de l'âme, on pouvait voir les étoiles fanées, les pétales tombés des cerisiers et les démons danseurs, vengeurs.  Elle ne pâlirait pas, elle ne blêmirait pas à sa vue. Elle ne reculerait pas face à sa sourde colère. Et même s'il la heurtait de son acerbe violence, elle se tiendrait droite, fière et noble, et honorable. Elle garda un visage de glace face à ses mots, même s'ils mordaient de son acidité. L'envie irrépressible de lui tordre les os et le cou de ses longues mains pâles, d'annihiler son espoir et dignité de son regard d'ivoire. « Tu ne peux pas comprendre les plaisirs de la chair. » répondit-elle. Et ce n'était rien qu'un mouvement de l'air, rien qu'une preuve de haine. Alors qu'elle était là, livrée à la plus dérisoire des puissances, il ne parvenait pas à la détruire. Et le garçon lui semblait encore plus pitoyable. « Sous des doigts, je semble belle. Sous mes doigts, il jouit. » souffla-t-elle, tranchant alors l'air, l'âme. Elle se jouait de lui. Mais il le méritait, parce qu'il n'était qu'un enfant absurde et capricieux, qu'entre ses doigts elle aurait voulu lui briser la nuque et l'annihiler, l'anéantir lui tout entier, lui et cet amour déraisonnable, lui et ses caprices effroyables. Elle le regardait, de ses yeux de cernes et de lilas, s'y peignant un air impériale. Et elle lui laissait par son regard une traîne de poussière cendrée. Elle le marquait à vif d'une douleur dont il ne pourrait se cacher, peu importe où il irait. Elle ne pouvait reculer face à cet être capricieux et coléreux, doté de malheurs insignifiants et de larmes sans couleurs.  Elle s'approcha de lui, et se penchant sur lui, ses lèvres rosées et pleines effleurant avec délicatesse son oreille pour siffler perfidement au creux de cette dernière. « Il m'aime. »   — Mensonge, il t'aime, mais si tu n'étais pas cet enfant capricieux et suspicieux, peut-être te laisserais-je en avoir le goût sur les lèvres. En mérite-tu même l'odeur, l'effluve qui te traverse ? Je n'en suis pas sûre, et je suis prête à annihiler sa senteur en ton cœur. Et plus jamais tu n'auras l'espoir de cet amour au doux parfum de tulipes. Le Petit Prince s'apprête à perdre sa couronne, et bientôt elle jonchera le sol, aux pieds de la princesse fanée.
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Sam 17 Jan 2015 - 1:54
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L'amant jaloux
Les fines gouttes qui parsemaient ses joues étaient semblables à de l'eau de pluie, forgées à la source de ses yeux orageux. Pourtant, de son naïf souvenir, les nuages ne souffraient pas de cette déchirure. Alors pourquoi ses pupilles brûlaient-elles à chaque perle salée ?  ▬ Perché dans cette incohérence tumultueuse, le garçon refusait d'entendre quoi que ce soit d'autre que ce qu'il s'était conditionné à écouter. Borné dans son idée de souffrance maladive et dans son pessimisme sans faille, il ne chercha pas à déceler la moindre trace de mensonge dans le venin de son interlocutrice, laissant son cœur se serrer de ce poison factice. Un instant, l'espace d'une maigre seconde interminable, les traits du hongkongais lui revinrent à l'esprit. Des traits qu'il revoyait comme tendus sous un bien-être certain, ou peut-être se les imaginait-il. Embellissait-il la réalité pour palier à la déception, à la réalité de ne pas être à la hauteur, pour protéger son organe palpitant au rythme du poignard qui l'ébranlait. Sa voix rauque n'avait jamais été que la musique du supplice qu'il lui avait fait endurer. Il se souvenait désormais. De tout, et pourtant de rien, de chaque détail que la jeune femme lui faisait croire de ses mots insidieux. Tout était plus naturel ainsi. Depuis qu'il avait posé un pas sur le sol de la bâtisse, Tasyr n'avait de cesse de répéter ces mêmes mots, cherchant à se convaincre de leur véracité. Le souffle frôlant son oreille laissa de son passage une traînée brûlante qui se répandait jusqu'à ses joues dont la couleur se réchauffait. Une fois encore, son cœur manqua un battement.

Il était venu pour être le roi de l'échiquier, coincer ce pion adverse et anéantir son jeu. Il était venu pour dominer et lui arracher la raison, la pousser à se plier à sa volonté. Il était venu pour sortir vainqueur, et se montrait vaincu par des mots si simplement usurpés, manipulés. Ses pupilles, tremblantes de ne savoir où se fixer, se voilèrent. C'était mieux ainsi. Lui, ce syrien indomptable et impassible. Lui, qui était passé maître dans l'art de la sournoiserie et de l'envers des mots, se faisait battre dans les règles d'un art bien trop simple. Lui, que les sentiments rendaient sensible, faible et proie de choix. Incapable de raisonner. Incapable de penser. Incapable de pleurer pour autant, l'eau stagnant sans jamais déborder, par fierté, malgré sa voix étranglée. « il.. quoi ? » Et pourtant, cela lui semblait comme le déclic qu'il avait attendu, l'évidence qu'il n'avait su voir. Mais une fois encore, s'attacher aux mauvaises personne, dans son cas, c'était naturel. Taz s'humecta les lèvres, serrant à nouveau ses doigts en poing. « Comment il peut préférer quelque chose comme ça ? Comme toi ? » Son regard vitreux, voilé et désarçonné jugea de haut en bas l'étrangère, s'attardant sur les courbes qui incitaient au péché et à la pécheresse. Bien qu'il n'y croyait que peu, d'un geste brusque il saisit l'épaule d'An pour la ramener contre le mur, prenant alors seulement conscience du sang qui souillait sa peau pâle. « Si tu es hors jeu, il n'aura pas à choisir n'est-ce pas ? » Plus qu'une menace, la dangerosité du syrien venait de son innocence. Son questionnement avait naquit non pas sous la forme d'un acte à ne pas réaliser, mais comme l'éloge, la tant attendue réponse à ses peurs et ses craintes volubiles.
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Sam 17 Jan 2015 - 9:48
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L'innocente pécheresse
Mais la princesse fanée trébucha, elle avait ouvert une faille en lui, une faille imperceptible, et pourtant de cette plaie béante au cœur, il va l'annihiler, et elle ne sera plus que cendres. Parce que l'Homme qui n'a rien à perdre est redoutable, et le Petit Prince, les joues pleines de larmes, les yeux brûlants de flammes translucides, la menaçait. La princesse trébucha, elle n'était plus aussi sûre de la victoire finale.   — Elle l'avait touché au plus profond de l'âme. Un sourire mesquin se dessinait sur ses fines lèvres alors qu'elle le voyait courber devant ses mots, paroles du diable, brûlantes et dévorantes, pour consumer la blancheur d'âme qui lui reste. Il semblait désemparé, en proie à un violent combat intérieur, et elle l'observait, sans savoir qu'elle venait peut-être de commettre l'irréparable. Parce qu'il était fort de sa blancheur d'âme, de son innocence d'enfant désireux, et qu'au plus pur de son âme brûlait un désir ardent de s'abandonner à une abrupte violence. Elle ne voyait pas encore le danger, insensible à la rage du garçon. Elle ne reculerait pas. Et le sourire mesquin peint sur le visage, d'un geste habile et gracile, elle se retira de sa  poigne tortueuse. « J'ai tout ce que tu n'as pas. » Et elle jubilait, comme le diable qui vient de gagner une bataille. Elle touchait à son âme, et de ses doigts, elle la broyait, elle l'accablait. Mais elle aurait du se méfier, car la guerre n'était pas terminée. Et il ferait tout pour l'anéantir, comme elle venait de le briser, lui et son cœur aimant d'enfant. Et lorsqu'elle regarda attentivement, elle vit dans son regard danser des flammes, c'était son monstre, assoiffé d'amour, d'affection, apeuré par les abandons qu'il devait vivre et par les blessures des gens autour de lui. Et l'espace d'un instant, ce monstre l'effraya. Elle redoutait à présent la colère malsaine de l'enfant capricieux, de l'enfant malheureux, de ses malheurs insignifiants et de ses larmes sans couleurs. Et pourtant, en cet instant, ses larmes étaient teintées de rouge sang, un autre démon était présent. « Hors jeu ? Comment pourrais-je l'être ? Tu n'arrives même pas à m'effleurer. » Et pourtant, elle continuait de le provoquait, attendant avec frémissement le courroux final, elle jouait avec le feu, avec les flammes du diable, croyant en être immunisée, peut-être se trompait-elle, mais elle avait besoin de savoir. Elle avait besoin de voir la colère du petit garçon devant elle. Elle avait besoin de comprendre ce qui le rongeait. Parce qu'elle ne saisissait pas le sens de ce sentiment qui semblait lui broyer le cœur, et les entrailles, plus encore que ses mots vifs et incisifs. Elle voulait voir la colère. Elle voulait subir. Elle non plus, n'avait plus rien à perdre. Mais, aveuglé par la colère, il ne voyait pas non plus cette absence, ce vide tonitruant dans ses yeux de cernes et de lilas, dans ses yeux d'ivoires. Elle n'avait plus rien à perdre et de la colère du garçon, elle se punirait, elle s'annihilerait, parce que c'était ce qu'elle désirait en vérité. La seule peur qui la hantait était simplement de succomber sous des doigts étrangers. Elle ne savait pas si elle pourrait le supporter.  — Mais en vérité, elle ne trébuchait pas par peur, par erreur. Elle trébuchait sous sa colère parce qu'elle le voulait. Parce que même s'il ne pouvait pas le voir, ses yeux avaient tout un ciel de larmes, prêtes à éclater dans un orage, fuyantes, dégringolant sur ses joues pâles. Et elle aussi, elle avait cette blessure au plus profond de l'âme, elle avait cherché en vain la blessure, sans jamais la trouver, laissant un long murmure s'en écoulait. Elle devait perdre la vie, même sous ses doigts étrangers. Une pluie d'étoiles fanées et de pétales de cerisiers, teintées de rouge jonchent le sol. Elle accepte de succomber sous ses coups.  
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Sam 17 Jan 2015 - 23:48
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L'amant jaloux
Elle n'avait jamais parlé avec tant de véracité. Elle n'avait jamais que trop raison au plus grand damne du garçon : il ne comprenait pas, il ne saisissait rien. Il n'arrivait pas à comprendre qu'est-ce qui pouvait rassembler dans leur bulle nauséabonde le chinois, et l'estonienne. Eux que rien ne liait, que tout portait à la dérive. Eux qu'il ne savait pas si similaires, si proches, si étroitement entrelacés. Il ne saisissait pas pourquoi Dewei, en quête de danger et d'adrénaline, favorisait la pécheresse au diablotin. La seule chose dont il était certain était de son incertitude. La seule pensée cohérente qui courait son esprit étaient les paroles corrosives qui enflammaient sa peine et sa hargne. Lui, instrument trop enclin à écouter les maîtres-mots de la désolation, lui, main gauche d'un dieu déchu, ignorait désormais comment lever la main, comment nuire. Son désir de la réduire en cendre aux mots qu'elle prononçait toujours aussi vif, Tasyr se maudit de ne pouvoir le faire. Abandon. Ses bras retrouvèrent leur place naturelle le long de son corps. Culpabilité. Être intervenu en ce lieu souillé de leur affection sauvage et désolée par ses pas suintant d'un amour incompris, et incompréhensible. Lâcheté. Ne plus rien vouloir en faire. Oublier. Mais s'en retrouver incapable.

Son innocence brisée par sa trop grande fougue et la farouche inconnue. Le syrien redressa la tête et s'assura de la juger de son regard nébuleux. « C'est vrai. Si tu dis vrai, alors.. » Incapable d'achever sa phrase, la gorge serrée par une émotion qu'il haïssait mais qui le dominait, il détourna la tête. La honte, une nouvelle fois. La douleur de ses iris noyées, de ses pupilles malmenées, de ce flou humide. Sa fierté ayant déserté, le garçon pinça ses lèvres et ravala un sanglot désemparé. Il détestait sa faiblesse, celle-là même qui alimentait l'eau striant ses joues pâles et blêmes. « Je ferais rien. Ça ne lui plairait pas. » Il se découvrait cette sensibilité, cette fragilité, cette douceur incongrue. Son regard se fit plus doux, moins torrentiel, et Tasyr osa un soupire. Il ne supportait pas, mais il pouvait entendre, et comprendre. Il n'était qu'un homme. De quelques pas hésitants, il recula, secoua ses mèches corbeau d'une main tremblante, passa le dos de ses phalanges sur ses joues mouillées. « Pense au moins à être plus présentable. » ▬  Le petit prince ne saisissait pas cette facilité à se montrer si déconcerté. Cette habileté à revenir sur ses pas, à poser ses mains sur son cœur écorché pour en panser la blessure. Pourtant, une voix lui soufflait qu'il était bon de se laisser aller. Si c'était là ce que la rose désirait, cette rose qu'il aimait tant. De crainte de la laisser se faner, il retira cette cloche qui l'entravait, la laissant flirter avec la nature dangereuse et pécheresse, pourtant prêcheuse. An.
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Dim 18 Jan 2015 - 1:51
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L'innocente pécheresse
Et peut-être qu'au final, les larmes du Petit Prince, blanche et pleine d'innocence, sont plus douloureuses pour la princesse fanée, pour la pécheresse qu'elle est, que la colère qu'il aurait pu lui accorder. Ses larmes blanches qu'elle avait tenté par tout les moyens de rendre rouge sang. Parce qu'il semblait alors être cette lumière, cette blancheur qui rendait son âme encore plus sombre. Et à l'encre de ses larmes, il lui écrivait son désespoir, et il la brûlait sans le savoir de ses larmes, d'une intense et douloureuse brûlure. La princesse fanée résignée, plie et rompt sous les flammes translucides du petit garçon. —  Il semblait éperdu et résigné. Elle avait cru entendre le cœur du petit garçon s'éclatait dans un bruit assourdissant. Et elle avait le souffle coupée. Il semblait à un enfant, capricieux au premier abord, mais en vérité, tout simplement blessé et désireux d'aimer. Et elle n'avait plus le courage, plus la force de lui trancher l'âme de ses mots, de lui asséner des coups fatals. Non, elle ne pouvait pas. De ses yeux ivoires, elle regardait le garçon, il avait le visage pleins de larmes, de ses flammes de l'enfer rongeant ses joues pâles, il avait ce sourire peint sur le visage, un sourire douloureux, comme une fabulation pour se protéger de cette douleur qui l'étreignait. Il semblait une œuvre d'art, étreint par le doux désamour, par l'amour déchu, la désolation et le désespoir. Bien plus fort qu'avec sa simple colère, bien plus bouleversant et déchirant qu'avec sa simple violence. Et elle approcha avec délicatesse sa main du visage du garçon, avant de la poser avec douceur sur ses yeux. Comme si elle lui disait de ne pas pleurer. Ou peut-être pour lui cacher ses propres larmes, ses propres flammes, sa propre douleur au cœur par le simple fait de l'avoir fait mourir sous ses mots amers et lancinants. Elle ne savait pas si elle avait le droit de le toucher, mais elle le faisait. Même si sa peau brûlait au contact de celle du garçon qui venait de par son âme détrempée et noyée dans l'affliction recouvrir étrangement toute sa blancheur, elle ne pouvait s'en empêcher. Elle se soustrayait à la vue de ses larmes, gouttes de chagrin venues de l'âme qui dégringolaient sur les joues et semblaient si douloureuses, étant si claires. Elle baissa les yeux et vit le sang sur ses propres jambes. Un rictus douloureux prit place sur son visage, la protégeant d'un nouveau déchirement, d'un nouvel éclatement en son cœur. Sa main glissa sur le visage du garçon, avant de retomber lourdement. Il était plus pur qu'elle ne le serait jamais. Et de ses doigts sales, elle venait de le toucher, de le torturer, de le briser, de l'annihiler. Anéantissant au passage ce qui maintenait certainement son seul ami en vit. Un haut le cœur la prit. Elle n'était que dévastation et désolation. Il aurait du fuir. Elle venait de le tuer sans même qu'il ne le sache. Elle avait les yeux dans le vide, penchée sur le sang écoulé sur sa peau blanche, elle ne pouvait pas même se permettre de le regarder à nouveau, de le marquer de son regard d'ivoire. « Et sous tes doigts..sous tes doigts, il semble plus beau, plus éclatant, comme si tu le lavais de la souillure de mes doigts. » Elle l'avait vu dès leurs retrouvailles, son ami avait changé, et il avait ces étoiles dans l'onyx de ses yeux. Il avait changé pour être meilleur, et elle ne pouvait pas lui enlever ce qui le maintenait en vie, peu importe combien elle pouvait être pourrie, elle ne pouvait pas. Parce qu'il ne méritait pas ça. Et que le petit garçon aux larmes blanches, se tenant devant elle, avec toute sa douleur, ne méritait pas cette brisure qu'est la perte de ceux qu'on aime le plus. « Et dans son regard, il y a cet éclat qu'il n'a jamais eu auparavant avec moi. » Elle le prévenait, il n'avait pas le droit de s'enfuir, parce qu'il n'avait pas le droit de faire mourir ses étoiles dans les onyx de son ami. Il le rendait éclatant, lumineux et brillant. Sous les doigts innocents de cet enfant capricieux, qui retraçait ses traits, il était plus beau qu'il ne l'avait jamais été. Et son ami n'était qu'une effluve du passé. « Il t'aime. » Ce n'était qu'un mouvement de l'air, rien qu'une preuve de pardon. Elle se présentait à lui, blanche, étreinte de ses souvenirs, étalée, étoilée. — Et sous les larmes, elle rompt, elle plie, et sous les lames elle hurle et crie. C'est atroce et douloureux. Il est l'enfant qu'elle n'est plus. Il est l'innocence qu'elle n'est plus.  Il est la blancheur qui n'existe plus. Elle ne peut le toucher sans se brûler parce qu'il est tout ce qu'elle n'est plus. Et sur la couronne du Petit Prince, elle place une étoile, sa dernière étoile, intacte, comme preuve de son mérite. Il a gagné. Elle cède et n'est plus. Et un doux parfum de tulipes se fait sentir, elle lui rend ce qui lui revient de droit, et en son cœur, de son dernier soupir, elle lui glisse l'espoir de cet amour au goût du miel et au parfum de l'été.  
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Lun 19 Jan 2015 - 0:23
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L'amant jaloux
L'acte l'avait surpris, tétanisé. Debout sur ses jambes maigres, immobilisé par la crainte et la brûlure provenant de sa main tout aussi poison que son corps ne l'était, il n'osait bouger, n'osait respirer. Sous ses phalanges inquisitrices, ses orbes tremblaient, ses paupières battaient, et le garçon, l'enfant, se rattrapa au mur pour ne pas s'écrouler. Ça n'était qu'un acte, un geste sans douleur et anodin. C'était le plus vif et incendiaire des symboles qu'elle lui offrait de sa main pâle sur ses yeux mouillées, le forçant à ravaler des larmes silencieuses. Lorsqu'elle lui accorda la vue à nouveau, il ne la vit pas. Il ne vit rien. Rien d'autre que le trouble, la démence qui le gagnait, et l'euphorie d'un si doux et vicieux geste de sa part. Une à une, ses mèches de jais s'agitèrent sous le mouvement saccadé de sa tête ; il cherchait non pas à comprendre mais à oublier. Oublier qu'une femme détestable puisse être douée de sentiments, qu'une femme qu'il s'évertuait à haïr puisse vouloir tarir ses pleurs d'amour. Ses pleurs du désespéré non habilité à s'attachait, qui aimait pourtant. Ses pleurs de l'enfant perdu dans l'incompréhension d'un flot qui le dépassait, de la déception de n'être aimé en retour. Mensonge perfide. ▬  Le petit prince était aimé, seulement voyez comme l'orage du ciel précipitait ses sombres pensées vers le gouffre du désarroi. Incapable de saisir le sens des mots de l'aimant, incapable de savoir aimer autrement que sans condition pourtant. Les yeux du Cheshire qui l'observait n'avaient leur égale en chaleur, agrandissant le trou béant dans la poitrine du plus petit. Parce que derrière ses mots, et derrière son espoir désespéré, il ne saisissait pas être aimé.

Lorsqu'il vit à nouveau, lorsque ses orbes chocolat glacé se stabilisèrent sur la personne d'en face sans lui faire défaut, il remarqua. Ces tâches rougeâtres qui parsemaient sa peau pâle étaient plus nombreuses qu'il ne l'avait tout d'abord deviné. Il  mordit le coin de ses lèvres, abîmées avec rage, ignorant ce fait. L'ode, l'éloge à sa capacité de guérison le fit tressaillir, et Tasyr craignit un instant ne succomber à nouveau à la fièvre du désir d'y croire. Il était si faible, si démuni que chaque parole s'écoulait à son âme sans intermédiaire aucun. Au fil de ses mots curatifs, à mesure qu'elle regonflait sa poitrine d'un souffle moins éreintant, ses jambes flageolantes menaçaient de lâcher sous les aveux. Le syrien s'adossa au mur et glissa contre ce dernier, un bras devant ses yeux à la façon de l'estonienne tantôt. Pour assécher la pluie de ses yeux, de son corps dont il ne connaissait l'aridité qu'à ses côtés. « Il ne m'aime pas. » Il refusait de tomber dans ce traquenard, de laisser son cœur se meurtrir de ce piège à loups. Il préférait souffrir du déni que caresser un espoir vain. Le départ et les mots du chinois lui parvenaient encore comme s'il fut à leurs côtés à tous deux. « Il ne pouvait pas ». Puisqu'il était un homme. Savait-il seulement combien il avait lutté contre sa nature pour accepter de s'enamouracher du sexe masculin, ou de son représentant le plus digne à ses yeux. Un soupire pour ultime réponse, et sa voix étouffée lâchée du bout de ses lèvres qu'il avait autrefois rougies de ses assauts. « Du moins pas de la même façon que moi. C'est ça le problème. » La rancœur prenant le pas une fois de plus sur le reste, les yeux brillants d'une douce folie, il darda son regard sur le corps de la jeune femme, de ses jambes souillées à son visage de poupée. Parce qu'elle était là. Et que tout était de sa faute. « Chaque moment où il pourrait être avec moi, tu l'accapares. L'autre nuit encore. Il devait être là. Il devait rentrer. »
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Lun 19 Jan 2015 - 10:52
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L'innocente pécheresse
Et malgré tout, le Petit Prince s'arrachait lui-même sa couronne de papier, brisant l'étoile au sol dans un bruit assourdissant. En vérité, c'est son cœur qui a éclaté. La princesse fanée le regardait se détrône lui-même, elle ne pouvait plus rien faire. Il était brisé jusqu'à l’abîme,et aveuglé par la douleur de cette profonde plaie en son cœur, il n'arrivait pas à déceler tout l'amour qu'il lui était porté. Éperdu, résigné. Et alors qu'elle a cédé, il tente, dans toute sa puissance innocente, de la déposséder du peu qu'elle a. Et elle ne sait pas si elle est capable de lui donner le peu que le Ciel lui a gracieusement offert alors qu'elle s'était brûlée les ailes.   —  Elle sentait ses mouvements, mais elle n'osait regarder. Et pourtant, quand il posa ses yeux sur sa honte, elle ne put s'empêcher de tressaillir et de lever les yeux sur l'enfant pur et blanc. Et elle regardait souffrir, sans pouvoir le toucher, sans pouvoir esquisser un geste envers lui sans avoir peur de le souiller de ses mains si blanches et pourtant si sales. Elle avait pourtant le cœur serré, il suffoquait de douleur, d'une douleur qui n'avait pas à être, d'une douleur imaginaire, et elle le regardait. Impuissante. Tandis qu'elle avait trop mal pour être triste, elle avait même ce rictus sur les lèvres, pour ligaturer son chagrin. Et elle voyait à quel point il était blanc et lumineux face à elle. Il ne s'était pas encore complètement brûlé les ailes, le Diable n'avait pas encore consumé toute son âme. Et il gardait encore et toujours ce cœur d'enfant aimant et désireux d'être aimé. Il était résigné à cet amour atroce et douloureux, sans être capable de voir la réciproque dans ses yeux. Il était tout simplement incapable de remarquer la lumière qui se dégageait de son amour éperdu et infini alors qu'il était sous ses doigts. Et l'enfant Amour se parjure en tous lieux.    
Et de son regard, il la transperçait jusqu'à l'âme. Il voulait lui prendre le peu qu'elle avait, le peu qu'on lui avait donné. Elle avait le souffle coupé. Il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Et pourtant, il tentait par tout les moyens de lui arracher de l'âme le semblant de bonheur fané auquel elle s'était tant accrochée. Elle avait offensé l'amour en lui infligeant la douleur du désamour et la blessure éternelle et infini d'un soupçon de haine. Mais méritait-elle réellement qu'on la dépossède d'elle-même ? Mais ses yeux chocolats la pénétraient jusqu'à l'âme, jusqu'à l'insondable, et il dévoilait son cœur noirci et coupable. Et elle le regardait de ses yeux de cernes et de lilas où il ne se dessinait plus que le chaos et l'abîme, l'abysse et son précipice. De ses yeux ivoires, elle le suppliait. Mais le petit garçon ne semblait avoir aucune pitié, et il la heurtait de ses mots d'une abrupte violence. Et le cœur coupable, elle céda. Elle ne pouvait pas les empêcher d'aimer, elle ne voulait pas les empêcher d'aimer. Alors elle succombait sous son regard, elle capitulait. Elle abandonnait tout ce qui ne lui avait jamais appartenu.  « Je te le rends. Il est à toi à présent. Corps et âme, il est à toi. » Et elle aurait voulu que sa vue se brouille de larmes, de ces flammes de l'enfer translucides et qu'elles lui brûlent le corps et ses joues pâles. C'était atroce et douloureux. Les mots lui écorchaient la bouche, l'âme, le cœur, tout ce qui faisait d'elle une femme. Et quelque chose se brisait. Elle hurlait silencieusement au désespoir. Le petit garçon face à elle ne pouvait pas comprendre, pas voir. Mais elle ne pouvait que tomber à ses pieds, elle n'avait plus le cœur à s'acharner. Elle qui croyait avoir tout perdu, elle venait de comprendre que le Diable n'avait pas fini de lui faire goûter les flammes et de lui brûler ailes et âme. Elle rompait et pliait avec douleur sous son caprice. Mais il ne pouvait s'en apercevoir, aveuglé par l'amère victoire et le monstre amoureux qui lui rongeait l'âme. Après tout, tout était de sa faute, alors elle méritait les flammes et cette ardente affliction en son sein. C'était le prix de la douleur. Et c'est dans un tendre déchirement qu'elle lui adressa un sourire. « Il est à toi. Il n'a jamais été mien. » C'était un souffle, un murmure brisé. Elle ferma les yeux et inspira lentement, avant qu'un léger soupir ne traverse ses lèvres. La nuit précédente était tout ce qui lui restait de son ami. Ils n'étaient plus. Et pour lui, elle n'était plus. Parce qu'elle avait choisi de souffrir pour lui plutôt que pour aucun autre.    —  C'est un déchirement dans sa poitrine, il lui a arraché au plus profond de ses abysses ce qui lui restait de bon, de pur et d'innocent. Il lui avait arraché cette effluve de bonheur fané. Et elle l'avait laissé faire, parce qu'elle ne méritait que déchéance et tourment. Après tout, il était le Petit Prince, et elle n'était que la princesse fanée, alors sous ses coups, sous ses mots abruptes, elle avait choisi de succomber. Il l'avait pénétré jusqu'à l'âme et tout dévasté d'un simple regard. Le Petit Prince a gagné sans même s'en apercevoir. Et pourtant, il est si simple de voir le sang s'écouler du cadavre de la princesse fanée à ses pieds.  
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | 
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