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De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière.
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Dim 25 Jan - 3:24 Citer EditerSupprimer
L'amant jaloux
▼ L'étincelle de colère dont il embrasait la jeune femme n'était pas celle de la haine pure et détestable. Il l'immolait de son désespoir et de sa crainte d'être abandonné seul. Le petit prince, aussi aimant puisse-t-il être, savait que le renard n'était pas aussi facilement apprivoisable que l'auteur l'avait transcrit. Et, déjà apprivoisé par l'aînée, il s'en retrouvait loyal. Il convoitait un bien appartenant, désirait le dérober en malfrat. Qu'il s'agisse de rose épineuse ou de renard, l'enfant naïf en devenait malfrat ▬ Il lui offrait son âme dévastée sur un plateau d'argent, un présent immortel et pourtant si éphémère comme celui de la rose qui se fane, peu importe combien on eut désiré la voir étinceler. Il était une évidence que ses problèmes n'appartenaient pas à un ordre concrètement existentiel, mais Tasyr s'en sentait dépérir. Combien de fois s'était-il retrouvé dans des situations plus périlleuses, son corps menacé de maux physique ? Il y avait aussi cette fois-là, cette nuit où il était mort pour une renaissance plus désastreuse encore. Où il avait compris pour la première fois que ses poings qui s'abattaient sur son corps étaient aussi les seuls capables de le protéger, et que par son absence, il avait failli y passer. Hansa l'avait sauvé, enchaîné par la dette, rendu misérable. Misérable mais fier. Il lui semblait pourtant à l'instant que rien ne pourrait jamais tant tuer son être fragile que le manque qu'il laissait après son passage, comme si le syrien n'avait jamais aspiré qu'à ça, comme s'il n'était né que pour vive et souffrir de cette incommodation amoureuse. Risible, puéril, niais, naïf, enfantin, doux, sincère. Ses jambes tressautèrent d'un spasme. Il cessa de la meurtrir de ses yeux voilés. Même ses larmes semblaient remonter honteusement ses joues pour se jeter dans l'opale de ses yeux. Qu'aurait-il pu faire de plus ?Ses mots n'étaient plus épineux, emprunts de cette douceur. Alors, pour Tasyr, il sembla que cette même délicatesse avait toujours existé en elle, découlant en gouttes translucides sur son corps fin. Qu'il la découvrait à l'instant seulement. Pouvait-elle seulement se muter en une personne si différente à la simple prononciation de syllabes, quand bien même fussent-elles celles qu'il avait pertinemment désiré entendre ? Et lui, pouvait-il se laisser berner de sa voix malgré sa justesse et sa sincérité, oubliant ses principes de méfiante ? Peut-être. Son cœur le faisait du moins. Il lui rendit son sourire, retroussant adorablement sa lèvre du haut pour dévoiler ses dents légèrement trop longues, le coin de ses lèvres relevé. Son sourire, non forcé, signifiait beaucoup. Sa confiance en partie. Son espoir voluptueux également. « J'ai dis que tu l'accaparais. Pas que je désirais le faire, ou encore qu'il ne m'appartienne, du moins pas dans ce sens. » Il haussa les épaules, mordillant sa chaire rosée inférieure. Il s'exprimait mal, lui qui ne parlait que de détention et de possession, lui qui clamait sa crainte et sa tristesse de le savoir vagabond de bras en bras. Lui qui, meurtris, hurlait sa peine silencieuse de le savoir ailleurs. Ironie. « On parle de Dewei. C'est pas le genre de personne qui appartient à une autre, au contraire. Je veux pas lui infliger ça. » Oh, son organe vital le voulait bien, lui chantait insidieusement de planifier ce fait, de l'enchaîner à lui, mais il était déraisonné de songer ainsi. Un soupire volubile de sa faiblesse lui échappa, Taz reposant son crâne contre le mur. Il sécha une bonne fois pour toutes ses larmes à l'aide de sa manche, renifla disgracieusement. Le syrien était venu assuré, confiant, dans le but de l'assujettir. Il n'avait prévu ce retournement de situation, d'être dominé sur un plan moral, lui qui se pensait d'acier. Conscient de sa réalité, il posa son menton sur des genoux qu'il avait ramené contre son torse. « En revanche, je lui appartiens. Corps et âme, totalement. Et il l'a bien compris, qu'il faisait de moi ce qu'il voulait. Un peu trop, peut-être. Je m'en moque, je l'aime. » Coiffé de douceur nouvelle, les traits détendus et libérés de cette angoisse vénéneuse, le sango redressa son visage vers son interlocutrice. Il aurait aimé être son homologue, mais ils n'étaient de toutes évidences pas sur la même longueur d'ondes. Un sourire en coin discret lui échappa ; il était désolé. Non pas de lui avoir fait peur, ou d'avoir suscité sa peine. Non pas de lui dérober Dewei s'il l'eut seulement fait. Mais désolé pour elle, de songer qu'elle partageait peut-être son enfer. Un moyen de l'épauler. « An, en toute franchise.. Tu l'aimes ? » ▬ Son cœur était gonflé. Il n'y avait rien à dire, rien à exprimer. Son cœur été gonflé, et c'était là la plus belle preuve d'amour qu'il ait à témoigner. La jalousie, la crainte et le désespoir d'aimer, de l'aimer si dru, de l'aimer si fort, de l'aimer si maladroitement. Le cœur gonflé d'être tombé amoureux. |
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Re: De l'histoire, l'amant jaloux est le personnage charnière. | Dim 25 Jan - 13:24 Citer EditerSupprimer
L'innocente pécheresse
▼ La princesse fanée s'avançait vers ce Petit Prince, peureux et craintif, la main ensanglantée, elle lui tendit la rose à moitié fanée. Elle avait simplement cueilli cette rose épineuse, s'écorchant et l'empêchant de refleurir. Elle la rendait alors à son monde, à son Petit Prince, parce qu'entre ses doigts délicats, elle renaîtrait. Elle n'était qu'une poupée de porcelaine empoisonnée, elle ne l'avait pas apprivoisé, elle n'avait fait qu'enchaînait le renard, le condamnant à elle. Mais à présent, il devait renaître, tel le phoenix de ses cendres, à nouveau il devait étinceler. — boum, boum. C'est le cœur de l'estonienne qui rugissait furieusement devant ce sourire d'enfant. Elle était meurtrie, et pourtant ce sourire signifiait beaucoup. Elle les rendrait heureux en faisant ce choix, c'était comme une certitude. Elle était pleine de haine, de rancoeur, de noirceur, du poison coulait dans ses veines. Elle n'aurait pu que l'empoisonner d'une amère souffrance. Tandis que le plus jeune, de ses yeux chocolats, était un doux poison, ce doux poison de l'amour, de l'absolu perdition, et il l'infesterait de cette délicate souffrance, en son cœur. Elle était déchirée, complètement achevée, et pourtant, elle lui souriait, tendrement. Elle rouvrit ses yeux, l'opale tombant dans les tréfonds de son âme. « Tu devrais le voir, le savoir. Il s'est laissé marquer. Par toi et uniquement par toi. » Et son murmure semblait comme du cristal, aussi fragile et aussi pur que la sincérité qu'elle dégageait. Elle n'était qu'une poupée de papier, froissée par tout ce qui l'entourait. Froissée par leurs doigts, froissée le désespoir. Et malgré les flammes du Diable brûlant en son âme, elle ne pouvait laisser le cœur de ce petit garçon se briser. Doucement, et aussi délicatement que l'envol d'un papillon, elle l'attirait contre elle, passant une main dans ses cheveux ébènes. « Lui infliger ? Il s'est enchaîné à toi lui-même. » Et c'était vrai, elle l'avait senti dès qu'elle l'avait revu, cette effluve de bonheur, d'amour au doux parfum de tulipes et d'été, il s'était enchaîné lui-même à cet être encore pur et blanc. Il l'avait désiré ardemment. Ce n'était pas une punition, ni un châtiment. En son âme, c'était une faveur, une grâce accordée par le Ciel. « Il t'aime. » et elle le répétait encore une fois, pour l'ancrer, l'insuffler au plus profond du cœur de cet enfant faible, qui se tenait devant elle. C'était une lamentation pacifique. Un déchirement dans sa poitrine, elle savait qu'elle avait perdu son ami. Elle le tenait dans ses bras, ce Petit Prince misérable, et pourtant, c'était elle, elle qui était d'une vulnérabilité terrifiante. Parce qu'il pouvait la briser, d'un soupir, d'un mouvement de l'air, d'un zéphyr. Elle était là, révoltée dans son chagrin, dans sa chair et dans son âme, étreinte de ses souvenirs et étalée de cet amour dispersé et de ces images obscures perdues dans l'étendue de ses yeux bleu infini. Et cette étreinte se révélait étouffante, la blancheur l'asphyxiait lentement. — C'est un déchirement dans sa poitrine, il lui a arraché au plus profond de ses abysses ce qui lui restait de bon, de pur et d'innocent. Et pourtant, elle ne peut le blâmer de ce méfait, parce qu'elle ne sait plus ce qu'elle sent, ni pourquoi ; c'est la folie pure et pourtant c'est parfaitement raisonnable. La question du garçon lui tirait de ses lèvres rosées et amères un rire cristallin légèrement brisé. Aimer ? Vraiment ? Soudain, elle se devait s'efforcer de dire ce qu'elle n'aurait jamais cru devoir prononcer. « Aimer..Aimer, c'est donner un absolu. C'est se donner dans un absolu et peu importe les conséquences. Et moi, moi je ne peux pas aimer, parce que je ne veux pas me donner ainsi. » souffla-t-elle comme une symphonie de désespoir entre ses lèvres. Après tout, comment pourrait-elle se donner dans un absolu alors qu'elle ne s'appartient pas, alors qu'elle n'est pas à elle. Elle ne veut pas se donner mais elle ne peut pas se donner. Le Diable l'avait déjà dépossédée d'elle-même. « Je n'aime pas Dewei. » Et c'était un requiem, elle l'aimait assez pour mériter déchéance et tourment, oui elle l'aimait, mais pas de cet absolu. Elle l'aimait parce que ce prince aux yeux noirs abyssales, de ses caresses, l'avait fait s'aimer, l'avait fait devenir cette princesse fanée. Elle l'aimait, mais pas de cet absolu qui transcendait l'âme et rendait raisonnablement fou. Puis, elle le détacha de cette étreinte brûlante et empoisonnée, et elle lui déposa un doux baiser sur le front, d'une tendresse qu'elle se ne connaissait pas elle-même. Elle était d'une tendresse épineuse et corrosive. — Et la princesse fanée devant le Petit Prince se dévoilait d'une tendresse terrifiante qu'elle ne s'imaginait pas elle-même. La souffrance dont elle est envahit, elle en savoure les couleurs et les sons, parce que c'est tout ce qui lui sera accordée à présent. Elle lui a rendu la rose qu'elle a fané, et sous ses doigts, elle va renaître. Elle le sait, alors elle lui glisse doucement dans le coeur la seule tendresse dont elle est capable. Elle aurait voulu crier, s'accrocher à cette fleur fanée, mais elle sait qu'elle ne peut plus lui appartenir. Parce qu'elle n'a fait que la voler au Petit Prince couronné. |
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