[EVENT] we'll be fine cause we're immortal.
Invité
Invité
[EVENT] we'll be fine cause we're immortal. | Mer 21 Jan 2015 - 1:52 Citer EditerSupprimer
« we'll be fine
cause we're immortal, together. »
cause we're immortal, together. »
Les yeux fortement clos, droit comme un I allongé sur le banc, je n'osais faire un seul mouvement, encore un peu sonné quant à ce qui venait de se produire. Mes deux mains contre mon visage et cette douleur lancinante provenant de mon nez, c'était quoi ce bordel putain ?!
La terre trembla encore légèrement une dernière fois, faisant se contracter mes muscles sous la crainte et s'arrêta enfin, me laissant pantelant. Combien de temps cela avait-il duré ? Je n'en savais rien, mais c'était long, beaucoup trop long. Le bruit des sirènes se faisait omniprésent et je n'avais même pas envie d'imaginer l'état du paysage autour de moi. Soufflant un grand coup, j'ouvris les yeux doucement et je me fit la réflexion qu'il manquait quelque chose à mon ciel. Me redressant je compris bien vite qu'il s'agissait du fameux arbre me faisant de l'ombre peu de temps avant, ce dernier étant désormais déraciné et éparpillé sur le par terre. Ma tête tournait follement et je restais figé sur l'énorme tronc ne comprenant pas comment ce géant avait pu se faire emporter lui aussi. Si un arbre avait cédé, le reste n'avait pas dû faire long feu.. Mon crane tambourinait, la nausée m'assaillait et je laissais ça sur le compte du trop plein d'herbe que j'avais dû fumer cette nuit, du moins je l’espérais.
Je me souviens que j'étais là, tranquillement allongé, planant encore sous l'effet de mon calumet quand la première secousse c'était faite sentir. Le premier coup , j'avais simplement cru à un tour de mon imagination partie loin, puis j'avais fini par comprendre qu'effectivement ce n'était pas moi, mais bien la terre qui grondait en cette matinée calme. Je crois que j'ai regagné tous mes esprits et que ma défonce s'en est allée lorsque cette putain de branche m'est tombée sur la tronche, me réveillant dans un hurlement de ma part non dissimulé. La douleur aigue que cela avait provoqué n'était toujours pas partie d'ailleurs et je rassemblais tout mon courage, soucieux quand même un peu. Mes doigts quittèrent mon visage et le sang sur ceux ci me fit frissonner. Mes paumes étaient pleines de liquide rougeâtre et je n'osais songer à l'état de mon visage dans son intégralité . D'un revers de manche j’essuyais le tout, étalant le rouge de toute évidence plus qu'autre chose, grinçant des dents et frôlant l'arrête de mon nez. Ma pommette droite me lançait aussi quelque peu et c'est au moment où je posais mes yeux sur mes jambes que ces dernières se manifestèrent enfin. Un tronc, pas très gros, mais pas le plus fin du monde non plus c'était logé en équilibre sur mes tibias. Les yeux d'abord exorbités, je tentais de bouger mes pieds. Les voyants gigoter, je me détendis un peu. Sans grandes forces, je dégageais le bois et me relevais directement. Mes jambes en coton vacillèrent et je grimaçais en soufflant fortement face au coup de jus qui m'avait traversé. Avançant d'un pas, je soupirais de contentement en voyant que je pouvais marcher, en boitant un peu certes, mais que rien n'était donc cassé. Le sang coulant de mes narines me dérangeait, ma tête menaçait d'exploser à tout moment, mais étrangement je ne m'en sortais pas trop mal, face aux tremblements qu'on venait d'assumer.
C'est à ce moment là que je songea à Tasyr. De façon brève, son image s'imposa devant mes yeux, me brouillant la vue. Ce connard. Je n'avais aucune idée d'où il était et ce depuis quelque jours maintenant. Est-ce qu'il allait bien ? Je tirais mon portable de ma poche, ce dernier n'avait rien, tellement rien que le réseau c'était lui aussi fait la belle. « Super ! » Regardant autour de moi, j'oubliais de poser mes yeux sur les nombreux arbres tombés, au loin, des bâtiments c'étaient eux aussi effrités, mais je ne voulais pas m'en formaliser. Et Sunah, est-ce qu'elle allait bien ? Et Iseul, Bokal, Aidan et j'en passe ? Les personnes qui m'importaient défilèrent une à une dans mon esprit et inconsciemment j’espérais que chacune d'entre elles allaient bien. Je devais partir d'ici, quitter ce foutu parc et retrouver quelqu'un, n'importe qui, mais quelqu'un. En regagnant la route, mon chemin croisa celui d'un poney nain que j'observais étrangement. Secouant la tête et pensant avoir halluciné, je ne m'arrêtais pas, me tournant tout de même une dernière fois, mais l'animal avait déjà disparu. L'élancement au niveau de mes jambes m'empêchait de passer le seconde. Je traînais presque des pieds, prenant le temps de poser mes yeux un peu partout « Juste une personne, c'est pas trop demander merde ! »
Le bras sous son nez pour calmer son saignement persistant, le visage égratigné et tuméfié par endroit, les jambes flageolantes, il n'avait jamais été aussi désespéré que maintenant. Ne payant pas de mine le chinois pourrait presque inspirer la pitié. Même les gros méchants ont leurs failles et vu d'ici Ahn Dewei n'avait rien d’impressionnant.
Invité
Invité
Re: [EVENT] we'll be fine cause we're immortal. | Mar 17 Fév 2015 - 16:50 Citer EditerSupprimer
« we'll be fine
cause we're immortal, together. »
cause we're immortal, together. »
Le souffle court. C’est la première chose que je remarquai en reprenant un minimum mes esprits. J’avais le souffle tellement court. J’en tombai doucement à genoux sur le bitume, fermant les yeux en sentant le feu s’emparer de mes poumons. Ce n’était franchement pas le bon moment pour être aux prises avec une crise d’asthme, ou peu importe ce qui m’arrivait. Les mains posées contre mon thorax, je fermai lourdement les yeux en priant fortement pour que cette douleur passe.
Elle passa assez rapidement. Mes poumons se calmèrent, retrouvèrent un semblant de capacité pulmonaire normale, mais une seconde douleur s’éleva rapidement de mon flanc. Qu’est-ce qui s’était passé, déjà? Je clignai doucement des yeux, remarquant que j’étais à genoux, en plein centre de la rue. Je remarquai à quel point le bitume sous mes jambes s’était craquelé, à quel point la faille que je regardais était imposante. Avais-je fait une crise cardiaque pour ainsi tomber en plein milieu de la rue? C’est en relevant un peu plus la tête que je remarquai un arbre déraciné, me barrant le chemin. Un édifice, non loin de mon propre studio, s’était à moitié écroulé, décorant la rue de ses décombres. J’étais littéralement prisonnier d’un amoncellement de débris, de cette prison de béton. Et même si je pouvais entendre les sirènes de police, d’ambulance, certaine personne qui criait à l’aide, je me sentais seul au monde dans cette rue coupée de la civilisation. Combien de temps leur faudrait-il pour me retrouver? Combien de temps leur faudrait-il pour se rendre compte que j’étais blessé et que même tenter de me remettre sur mes pieds m’était laborieux?
Je poussai une longue plainte, pressant mes mains contre le flanc qui me tiraillait. Je me sentis défaillir un peu plus lorsque je relevai ces dernières, les retrouvant imprégnées de sang. Mais bon sang, qu’est-ce que j’avais bien pu toucher pour être aussi mal en point? Mes prunelles se rivèrent lentement sur le t-shirt que je portais, remarquant la marque rougeâtre qui semblait prendre de l’expansion plus les minutes s’écoulaient. C’est pas vrai… Murmurais-je entre mes dents, relevant le tissu perforé ici et là pour révéler la source de mes douleurs. Je tirai doucement sur un morceau de verre qui s’était logé dans mon épiderme, grimaçant une énième fois. En vrai, ça aurait pu être pire que ça. J’aurais pu me manger l’arbre sur la tronche. Tomber inconscient et ne plus pouvoir me réveiller. Ou pire, j’aurais pu me trouver dans le bâtiment qui s’était écroulé non loin de moi. Je rabaissai mon haut avant de lentement tourner sur moi-même, fronçant les sourcils. Parmi tout ce brouhaha, il y avait une chose qui me semblait familière. Une voix non loin que j’avais déjà entendue auparavant. Il y avait également cette poule qui picorait sur un amas de béton, mais elle était peut-être le fruit de mon imagination.
Lentement mais sûrement, je me dirigeai entre deux bâtiments encore debout, la ruelle menant à la rue principale se trouvant toutefois bloquée. Je remontai mes manches inexistantes et entrepris d’escalader cet amoncellement de gravelle dans le seul but d’avoir le cœur net. Est-ce que mon cerveau encore paniqué me jouait des tours ou la personne qui se plaignait de l’autre côté était bien celle à qui je pensais?