Where is happiness ? » KWANGYR
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Where is happiness ? » KWANGYR | Dim 25 Jan - 19:51 Citer EditerSupprimer
where is happiness ?
▼ Fané, givré, esseulé, le garçon remonta ses genoux contre son torse. Qui aurait pu lui prédire un avenir si misérable, qui avait pu permettre aux nuages de s'amasser devant le soleil autrefois radieux. Ses plumes virevoltaient dans son dos pour s'échouer sur le sol sombre. C'était ainsi pour la deuxième fois : il avait pris son envol et s'était approché du soleil en tendant ses doigts neigeux. Ses ailes déployées lui avaient permis de contempler le monde d'un oeil nouveau. Et puis, les cumulus avaient obstrué sa vue, lui avaient fait perdre le contrôle. Il avait chuté, et dans sa chute, ses ailes s'étaient enflammées, ne laissant que des plumes ternies en souvenir d'un temps perdu. Tasyr redressa la tête, perdant ses yeux embués sur le sol foulé par la population naïve. Amaigri, amoché par la température et la douleur au creux de son être, il porta ses doigts devant ses lèvres pour souffler dessus, espérant les réchauffer. Lorsqu'ils eurent perdu cette teinte bleue de givre, il les passa dans ses cheveux corbeaux ternes, les ébouriffant d'un geste aussi maladroit que vain. Puis il attendit. Voilà des jours qu'il s'asseyait ici et s'oubliait dans la contemplation de la foule, des heures perdues à l'attendre comme s'il eut été le but de sa vie et sa raison de ne pas défaillir. Mensonge doucereux, bernant son âme et la préservant d'une vérité plus corrosive encore. Le syrien savait que ça n'était qu'une question de temps, qu'il passerait en insufflant à sa vie cette chaleur qu'il dégageait, qui le prendrait aux tripes en s'immisçant jusqu'à ses reins. Il se redressa, grimaçant de son instabilité et de ses jambes flageolantes, peina à retrouver un équilibre certain. Du revers de la main, il frotta ses joues rouges et s'approcha du bout de la ruelle dans laquelle était installé depuis le début de la journée, les hauts murs le protégeant un tant soit peu du froid hivernal.Le souffle soudain le fit esquisser une moue dépitée, retroussant le bout de son nez et plissant ses yeux éteints aussi gelés que la ville. Enfin, il passa. Il passa et, sans se poser de question, accoutumé à cette étrange manie, Tasyr jaillit de sa cachette pour marcher sur ses talons. Marcher dans son ombre et contempler son dos, la dorure de sa nuque, la largeur de ses épaules, imaginer la chaleur de ses bras toniques. Étrange spectacle que celui d'un garçon, transit par la chaleur que cet autre provoquait, suivant ledit sans un mot, sans un souffle d'air, sans un son, sans un regard pour les rieurs et les incompréhensibles incompétents. Il se rassurait de sa présence bien qu'en se sachant indésiré. Il se rassurait de songer qu'il pouvait à nouveau aimer ou le croire du moins, qu'il pouvait être fasciné une fois de plus. Il se rassurait et aimait à penser qu'il désirait son corps, ses poings et son souffle autant qu'il eut pu désirer celui de la personne qui s'était déjà fanée. Fou d'être ainsi, fou d'être lui, mais surtout fou du mystère qui entourait cet homme. Et, lorsque sa vue se troublait d'une seconde seulement, lorsqu'ils dédoublaient les traits de cette silhouette longiligne, il secouait la tête, las d'apercevoir un corps qu'il n'était plus en droit d'aimer. |
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Re: Where is happiness ? » KWANGYR | Mar 17 Fév - 19:40 Citer EditerSupprimer
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Re: Where is happiness ? » KWANGYR | Ven 20 Fév - 23:01 Citer EditerSupprimer
where is happiness ?
▼ C'était un combat qu'il livrait en habitué de sa défaite. Passant outre les jugements de ignorants, le petit prince savait que la nuit entendait et comprenait sa douleur. Il leva son visage clair vers la Lune qui s'imposait peu à peu en cette fin de froide journée, baigné des translucides rayons striant sa peau. Sa requête était silencieuse, mais son corps bougeait en conséquence et aux pas de sa soudaine idylle il coupla les siens. Le seul son du sol résonnait sa douleur dans un rythme inlassablement régulier et à la façon d'un enfant, il calait sa marche sur la sienne. Peut-être pour se fondre dans le paysage dont il commençait à faire partie. Peut-être pour se fondre en lui qu'il admirait de dos sans jamais déchanter. Et parfois, il accélérait. Peut-être pour un jour lui faire face, et cesser alors de marcher à ses arrières. Tasyr ne frôlait pas l'espoir d'une victoire mais n'entrevoyait la défaite et alors que son aîné avançait, il respirait en chacun de ses gestes la frustration et la colère qu'il transpirait. Il avait appris à le cerner de sa contemplation silencieuse, de ses rondes journalières.Ses yeux s'ouvrirent plus grand sous la menace de sa voix perçante et le reproche de ses mots. Lentement, comme pris au piège dans sa traque, il remonta contre son menton l'écharpe de laine et fuit son regard. Ses prunelles givrées examinèrent avec minutie le sol, sa gorge serrant son étau noueux pour lui couper le souffle. Dans un tressautement de sourcils synonyme de douleur, Tasyr serra son poing blanc contre son buste protégé d'un vêtement, la honte teintant ses joues d'une couleur vermillon. Il refusait d'être le réceptacle de pareilles accusations, lui qui courait à en perdre haleine après son innocence, après la chaleur d'un être capable de l'enlacer de ses bras. Mais de cette même façon, il se mordit la lèvre inférieure comme névrosé ; la culpabilité rongeait son sang à contre-courant, et le syrien ne pouvait que se sentir touché par ses mots véridiques bien qu'acerbes. Il déglutit et serra davantage les poings, les yeux égarés sur un vide qui reflétait son âme à la perfection dans un miroir ondin. « Je m'appelle Tasyr. » Dans la recherche de Mea Culpa qu'il adressait à ses démons, le diablotin en avait perdu son orgueil, sa fierté et cette audace qui faisait de lui l'un des gamins que l'on détestait autrefois. Brisé, fissuré, tombant en ruines. Dans un semblant de courage, il redressa le menton et vrilla ses orbes dans celles froides et noires de son interlocuteur. « Alors, appelle moi Tasyr. Tu sais bien que ce n'est pas eux que je veux Kwang Ho, ils ne sont pas.. » Ils n'étaient pas comme lui, ils n'étaient pas à son goût. Ils n'étaient pas aussi charismatiques et pourtant d'une douceur masquée par une arrogance et un caractère ignoble. Ils n'étaient pas aussi familiers que pouvait lui sembler l'homme qui lui faisait face. Tasyr ravala son amertume et, une fois de plus face à ce Némésis, se courba en quatre, abaissant sa fierté au niveau du sol. « S'il te plait, ne me demande pas de partir. » A nouveau, le syrien baissa le menton tout en fuyant son regard. Il haïssait avoir à prendre ces décisions, à prononcer ces mots. Il détestait vendre de lui une image qui n'était pas la sienne, qui le dépossédait. Mais dans ses tourments, il avait perdu le choix. |
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Re: Where is happiness ? » KWANGYR | Jeu 26 Mar - 17:19 Citer EditerSupprimer
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