▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage.
Invité
Invité
▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage. | Jeu 29 Jan - 19:20 Citer EditerSupprimer
なにもってんの?
L'alcool est blanc mais rougit le visage; l'or est jaune mais noircit le coeur. Δ Proverbe Japonais |
Elle était venue manger à la base. Elle était simplement venue manger, seule, parce qu’elle n’avait trouvé avec qui venir. Elle voulait simplement avoir un repas digne de ce nom, un repas qui lui rappellerait la maison, ce n’était pas trop demander. Perséphone se sentait juste un peu perdue en ce moment. Elle n’arrivait pas à s’habituer à la sensation de bien être qui l’emplissait dès le réveil, et elle n’arrivait pas à mettre l’alarme criant au danger dans son esprit en veille non plus. C’était bien trop complexe pour qu’elle puisse réellement comprendre ; c’était une handicapée sociale, et elle ne le réalisait même pas. Assise à sa table, seule, sous le regard de certains jeunes hommes, elle commença à manger. La japonaise afficha un léger sourire à la première bouchée. Cuisiner faisait partie de ses aptitudes, mais elle détestait le faire. C’était trop long, trop encombrant, et elle n’avait pas de patience pour ça. Etrangement, ce repas avait un goût nostalgique, et, ses inquiétudes vinrent l’accompagner. Adossée au bar désormais, elle tenait son verre de ses deux mains. Combien de temps ce faisait-il qu’elle était ici ? Même le barman aurait du mal à donner une durée précise. Les joues de la demoiselle étaient d’un rouge écarlate, pourtant, elle ne semblait pas avoir l’intention de cesser de boire. Perséphone était perdue, parce que trop d’émotions la parcouraient dernièrement, et elle ne savait pas gérer cela. Elle qui avait été vide pendant si longtemps, pendant trop longtemps, avait perdu la capacité de manier ses propres émotions. Amour, haine, déception, peur, angoisse, jalousie… Jusque là, elle avait appris ce que ces mots voulaient dire, mais elle ne les avait jamais vécu personnellement, pas depuis le cauchemar qu’elle avait subi au Japon. C’était trop pour son petit cœur, c’était trop pour son cerveau. Mais, elle avait compris, qu’en plus de ses médicaments, un peu de whisky pouvait apaiser ses inquiétudes. Qu’un peu plus de whisky lui faisait oublier ses inquiétudes. Et qu’avec encore un peu de celui-ci, elle pouvait se sentir même confiante. Tapotant de son verre contre le bar, elle attira l’attention du barman. C’était toujours le même qui venait à elle, toujours pour elle. Elle n’était pas dupe, Perséphone était consciente des intentions de ce jeune homme ; mais, trop tard pour lui. Ça aussi ça la frustrait. Bien plus qu’elle ne le pensait. Aimer quelqu’un, être avec quelqu’un, et ne pas pouvoir le dire, ne pas pouvoir l’afficher. Etait-ce égoïste de vouloir, ne serait-ce que de temps en temps, afficher son bonheur au grand jour ? Certainement, puisqu’elle n’en avait pas le droit, et ce, même si le caprice la motivait pour contredire cela. Dans un japonais on ne peut plus informel, cependant pas vulgaire, elle demanda à l’employé de lui donner simplement la bouteille de whisky. Ça éviterait de devoir le rappeler pour remplir son verre. Bouteille dans une main, verre dans l’autre, elle se retourna sur son tabouret, regardant autour d’elle. Il y avait là, un jeune homme. Un beau jeune homme, et il semblait aussi seul qu’elle. La honte ne fait plus partie de la liste des sentiments pour Perséphone lorsqu’elle a bu. Une princesse se doit d’être une princesse en toutes circonstances, mais l’ivresse n’est plus une circonstance d’après elle ; c’est un état d’aisance. S’asseyant à côté de lui sur la banquette, elle posa la bouteille face à eux. « toi aussi tu trouves que c’est injuste pas vrai ? » lui dit-elle en japonais. Il l’était forcément, c’était écrit sur sa gueule. Et puis qu’est-ce qui était injuste ? Elle ne saurait dire, et elle trouvait ça injuste d’ailleurs. |
© GASMASK |
Invité
Invité
Re: ▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage. | Jeu 29 Jan - 22:07 Citer EditerSupprimer
なにもってんの?
L'alcool est blanc mais rougit le visage; l'or est jaune mais noircit le coeur. Δ Proverbe Japonais |
Tout était parti d'une stupide et banale dispute… Ce n'était pas la première et encore moins la dernière à son actif, mais cette dispute de trop avait poussé le japonais à claquer la porte de la maison familiale de toutes ses forces. Des spasmes le secouant de tout son corps tant sa rage était grande. Il allait probablement passer sa soirée seul et surtout loin de cet homme qui l'avait recueilli. Des disputes de ce genre avec son père, c'était courant. Mais qui visait à le blesser à le faire renoncer quant à ses sentiments pour sa sœur jumelle, là c'était juste de trop. Takeru ne pouvait pas se résoudre à la rayer de sa vie. Cela faisait certes, pas mal d'années maintenant. Probablement que sa sœur, Saeko, était morte depuis bien longtemps. Mais dans le cas concret de la chose, il l'aurait su par un membre de la police, ou dans la rubrique faits divers. Aller savoir pourquoi, il était persuadé qu'elle était toujours en vie. Il le sentait. Le lien qui unissaient des sœurs ou des frères jumeaux était indéfinissable. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé dans ce bar, un lieu de refuge sur l'instant. Il s'était donc assis à une place un peu reclué de la foule, sur une banquette, et avait grignoté un truc léger à manger, n'ayant pas vraiment l'appétit pour avaler quoi que ce soit de consistant, si ce n'était de l'alcool. Oui, de l'alcool ! Takeru ne buvait jamais. Il tenait relativement mal pour un homme, d'ailleurs… Ce pourquoi, il avait trouvé l'occasion trop tentante ! Ici personne ne le connaissait. Personne ne le jugerait ou ne dicterait sa conduite. Pour la maudite fois de sa vie, il voulait juste se prendre une sacrée cuite et ne se souvenir de rien ! Était-ce de l'argent gaspillé pour quelques heures de plénitudes et de souffrances envolées ? Certes, un joint aurait tout aussi pu faire l'affaire, mais il était contre la drogue. Radicalement contre, depuis que l'un de ses potes avait été envoyé en centre de désintox, rendu aussi vivant que ne pouvait l'être un légume. Il savait qu'il ne serait jamais alcoolique. Quand il buvait, ce n'était qu'occasionnel et quitte à le faire, il ne le faisait jamais à moitié ! Il n'avait donc pas été le moins du monde surprit lorsqu'une petite inconnue s'invita à sa table. Enfin, petite ça restait à dire. Il était justement en train de se perdre dans ses songes au moment où elle arriva, une bouteille à la main ! Au moins, elle savait comme s'y prendre quitte à s'incruster royalement. Ce n'était pas comme si ça le dérangeait vraiment en fait. Il était déjà tolérant de base, il était encore plus joyeux maintenant. « Tu parles japonais ? ». Ce n'était pas tant une interrogation mais plus une affirmation. Il voulait être certain en scrutant dans ses yeux qu'il n'était pas devenu complètement zinzin. De toute manière elle avait, pour ainsi dire, le même regard vague et déformée par la réalité. Il la trouvait néanmoins jolie en son genre. Le penserait-il encore au lendemain ? Bah… fallait-il déjà qu'il s'en souvienne. Il se permit alors de lui ébouriffer légèrement les cheveux comme il l'aurait fait avec n'importe quel proche… A l'exception qu'elle n'en était pas une. Il se le rappela aussitôt et replaça ses cheveux négligemment dans les airs sur sa tête, avec une extrême précaution. « Désolé, je voulais pas… » s'excusa t-il toujours en japonais, alors qu'il levait stupidement l'index en l'air. « La vie n'est pas qu'injuste. Elle est… » Il ne trouvait pas d'autre mot. A croire qu'il n'y avait que celui-là pour parfaitement définir. Enfin, il ne savait pas en quoi elle l'était pour cette inconnue mais il se sentait sur la même longueur qu'elle et ça, ça faisait drôlement plaisir. Il jeta alors un regard sur sa bouteille. Du whisky. Il n'était pas habitué à en boire sans un mélange. Depuis le début de la soirée il tournait à la vodka-coca. D'ailleurs il n'avait plus rien à boire. « Je m'appelle Takeru. Enchanté… » Oui, même bourré il n'en oubliait pas ses bonnes manières. Sacré Takeru... |
© GASMASK |
Invité
Invité
Re: ▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage. | Mer 11 Fév - 22:32 Citer EditerSupprimer
なにもってんの?
L'alcool est blanc mais rougit le visage; l'or est jaune mais noircit le coeur. Δ Proverbe Japonais |
Un rire échappe à la belle en entendant le jeune homme lancer sa première réplique. Oui elle parle japonais, ça ne s’entend pas ? Il n’entend pas ? Ses lèvres ne laissent pas entendre la bonne langue ? Pourtant, s’il y avait bien quelque chose sur laquelle elle pouvait compter dans son état d’ébriété c’était bien seulement sa maîtrise du japonais. « Non, je parle actuellement Portugais, mais il paraît que les Japonais le comprennent. » Elle tira presque la langue en finissant sa phrase. L’alcool n’a pas les mêmes effets sur tout le monde. Mais au moins chez Perséphone, il avait tendance à adoucir le sarcasme habituel de la jeune femme pour le rendre simplement ironique, voire presque moqueur, mais pas dans le mauvais sens du concept. C’est juste que la japonaise lâchait librement les mots qui lui venaient à l’esprit sans les peser, sans les compter, sans réellement les contrôler de toute manière. Ses mains vinrent alors prendre la bouteille de whisky et elle déversa le liquide dans le verre vide du jeune homme, avec grâce, et ce malgré l’ivresse. Perséphone avait été éduquée afin de devenir hostess un jour. Enfin, pas de ces hostess miteuses et fausses que l’on voit dans les quartiers de Tokyo. Plutôt un genre de « high class » se rapprochant presque à la geisha. L’alcool ne pourrait effacer toutes les heures passées à répéter sans cesse les mêmes gestes qui l’attristaient chaque jour un peu plus. Néanmoins, aujourd’hui, cela remontait à bien trop loin pour que ça l’atteigne. Maintenant, cela montrait juste qu’elle avait des manières soignées. Et après l’avoir servi lui, elle se servit elle. Reposant la bouteille, elle le fusilla du regard, remettant en place ses longs cheveux. « Je ne suis pas Hachiko, il n’y a pas besoin de me flatter tu sais ? » Elle aurait certainement voulu se rendre menaçante, mais le vice courant dans ses veines la rendait mignonne. Stupidement et débilement mignonne. Les fins doigts de la jeune se fermèrent autour de son verre, alors qu’elle soupira un coup, enflant les joues en fixant le liquide dans le contenant. « La vie est injuste, ne tente pas de lui trouver des excuses à cette sorcière, lui sourire ne servirait à rien, la vie ne ferait que t’empoisonner, mais avec le sourire… » Encore un soupire, encore un. Ses joues étaient brûlantes et écarlates, mais, la tristesse ressentie lors d’une phrase s’envola pour afficher des yeux tout curieux et souriants. « Takecchan ! Moi c’est Perséphone, mais, tu peux m’appeler Sephie, c’peut-être plus simple. » La jeune hocha vivement la tête pour appuyer ses dires. En même temps, ce n’est pas évident pour les japonais de prononcer ça : « Pe-ru-se-fo-n ». Ça ressemblerait plutôt à ça. Sans en dire plus, elle fit tinter son verre contre celui du jeune homme, souriant de toutes dents. « Kanpai ! » |
© GASMASK |
Invité
Invité
Re: ▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage. | Ven 20 Fév - 21:42 Citer EditerSupprimer
なにもってんの?
L'alcool est blanc mais rougit le visage; l'or est jaune mais noircit le coeur. Δ Proverbe Japonais |
Une question tout aussi con méritait une réponse de la sorte ! Ce qui expliquait pourquoi le nippon avait ri de si bon cœur à sa réplique. Il n'avait d'ailleurs pas pu s'empêcher de répliquer avec un immense sourire sur ses lèvres « C'est marrant j'étais persuadé que c'était de l'italien ! Je comprends rien à rien c'est pas possible… ». Il en était presque dégoûté dans sa propre bêtise… L'alcool avait le don de lui faire prendre toutes les choses au premier degré. Pour autant, il restait naïf et insouciant. Bien plus qu'il ne l'était en réalité. Ne sachant pas tenir l'alcool, il ne savait de ce fait plus tenir sa langue et encore moins réfléchir avant de parler. Déjà qu'il était du genre à partir dans de grands délires si on avait le malheur de lui tendre une perche… Si elle commençait à lui balancer des trucs pareils, il finirait russe, ascendant chinois avant la fin de la soirée ! Oui, il était capable de se créer une nouvelle identité et serait persuadé d'être un tel personnage. N'ayant pas sa tête sur ses épaules, la belle étrangère allait devoir s'accrocher si elle espérait le suivre jusqu'au bout. Et au vu de la bouteille qui attendait sagement d'être consumée, la petite histoire ne s'arrêterait pas en si bon chemin… « Hachiko ? ». Alors là il était complètement paumé. « Qui est Hachiko ? » demanda t-il en retenant un hoquet, les yeux rivés sur les moindres faits et gestes de la demoiselle qu'il considérait comme merveilleux. Il ne savait pas ce qui le captivait au juste, mais il restait scotché devant les belles manières de la jeune femme. Son sourire n'en devint que plus doux alors qu'il apercevait les joues enflammées de la demoiselle qui lui donnait un air vulnérable tellement irrésistible. Elle dégageait un petit quelque chose de diablement naîf alors qu'il était certain qu'elle n'était pas ainsi dans la vraie vie… Il se demandait bien ce qu'elle pouvait s'imaginer de lui, parce que normalement, il était loin d'être aussi rigolo le Takeru. Au contraire, il véhiculait plutôt l'image du gendre idéal sérieux et responsable. La grosse blague… Il leva à son tour son verre et trinqua avec la prénommée Perséphone. « Kanpai ! ». Sa première gorgée lui arracha une grimace et un bruit disgracieux des lèvres, pour autant cela n'eut pas la moindre importance. Il se tourna alors vers la jeune femme, intrigué par le mystère qu'elle était à elle seule. « A part le Portugais, tu sais parler d'autres langues ? A la base tu viens d'où ? ». Une question anodine qui, au final, n'en était plus tellement une. A vrai dire il enchaîna bien vite sur autre chose alors qu'une nouvelle musique s'implantait dans les haut-parleurs au-dessus de leurs têtes. Il eut alors un grand sourire. « Tu sais chanter ? J'adore chanter ! ». Faux. Enfin… en partie. Il aimait chanter sous la douche ou tout du moins lorsqu'il était sur que personne ne l'entendait. Il refusait catégoriquement d'ouvrir la bouche lorsqu'il était traîné de force dans un karaoké. C'était trop l'affiche pour lui. Il n'appréciait pas être au centre de l'attention… Pour autant, il trouvait la voix de sa compagne d'un soir tellement appréciable qu'il voulait à tout prix l'entendre lui chanter quelque chose. N'importe quoi. Il était même partant pour un karaoké s'il le fallait. Sans trop savoir pourquoi, il avait une envie folle et fulgurante de gigoter et d'applaudir de toutes ses forces. Comme le parfait singe qu'il était… « Il y a un karaoké à côté… Ça te dirais ? ». Et ça préserverait aussi sa dignité, parce que chanter au milieu de tout le monde dans ce bar, c'était pas franchement la classe ! Un vrai timide mine de rien… Il se mit alors à rire bêtement alors qu'il se resservait un verre à peine entamé, juste histoire de le remplir à raz bord. « Je sais pas pourquoi mais je t'aime bien Pe..ru… pere..sé… ». Aiish ! C'était qu'elle avait vu juste ! Il était incapable de prononcer son nom ! Enfin, pas dans cette état… Sous pouce se dressa alors dans les airs. « Bingo ! T'es devin en fait! » |
© GASMASK |
Invité
Invité
Re: ▬ L'alcool est blanc, mais rougit le visage. | Dim 29 Mar - 13:00 Citer EditerSupprimer
なにもってんの?
L'alcool est blanc mais rougit le visage; l'or est jaune mais noircit le coeur. Δ Proverbe Japonais |
« C’est vrai que… beaucoup de personnes confondent l’italien et le finnois, mais bon, je suppose que les kanjis font toute la différence, n’est-ce pas ? » La fin de sa question avait été prononcée d’un ton mignon. Si elle n’était pas si saoule, elle serait certainement mignonne. Les joues rougies par l’alcool, les yeux rieurs et moqueurs, cette désinvolture qu’elle ne possédait que lorsqu’elle n’était pas totalement maîtresse de ses sens. Si Perséphone était une personne aussi simple et facile à vivre au quotidien, peut-être qu’elle rendrait bien plus heureux les gens autour d’elle. C’était peut-être pour ça aussi qu’elle était venue se bourrer la gueule toute seule. Perséphone en avait juste bien trop sur le cœur, elle ne savait plus gérer à nouveau, et c’était frustrant mais. Oui parce qu’il y a un « mais ». Elle avait trouvé un bon compagnon pour la soirée, et, elle avait bien l’intention d’en profiter, de rire et de rire encore, jusqu’en avoir mal aux joues, et mal au crâne de s’entendre marrer. Les tous petits yeux de la jeune femme s’écartent alors de surprise, puis ses sourcils se froncent vivement, jugeant le jeune homme du regard. Comment pouvait-il dire ça ? Comment pouvait-il se prétendre japonais et ne pas savoir qui est Hachiko ? « Ne pose plus jamais cette question à un nippon, Takkun, je laisse couler cette fois parce que tu sembles avoir grandi en Corée et que peut-être on t’a jamais raconté l’histoire, mais je vais te la raconter, et il faut que tu enregistres, ne ? » S’enfilant un verre supplémentaire après avoir trinqué avec lui, elle poursuit : « Hachiko était un chien très très attaché à son maître, et il avait pour habitude de se rendre seul à la gare le soir, attendant que son maître revienne du travail. Mais, un jour son maître est mort, il n’est jamais rentré. Hachiko a continué de se rendre à la gare, avec l’espoir de retrouver son maître, jusqu’à mourir de vieillesse. » Perséphone reprend alors une grande inspiration, se rendant compte quand elle a fini qu’elle avait tout lâché sans prendre le temps de respirer, et à sa bêtise, elle rit encore. Perséphone se pointe du doigt. « Moi ? Je sais parler chinois, et coréen, et anglais, et un peu d’espagnol… » elle sait que c’est malpoli, mais elle tourne un instant le dos à son compagnon d’aventure, pour pouvoir étouffer un hoquet sans être vue, et elle reporte toute son attention sur le jeune homme à nouveau. « Je viens de Tokyo ! Ça me manque des fois… » Elle regarda son verre. Elle avouait cela rarement. Sa ville lui manquait, peut-être pas la vie qu’elle y avait subie, mais, la jeune femme aimait quand même les rues où elle avait grandies. Les magasins qu’elle fréquentait presque tous les jours, et les stands de nourriture où elle pouvait manger à être en état de rouler sur elle-même pour rentrer. « Moi aussi, j’étais chanteuse avant ! » Pas de doute, Perséphone était très saoule. En temps normal, elle n’aurait jamais avoué cela, en temps normal elle aurait cherché à étouffer ce souvenir, mais là, c’était sorti tout seul, avec tout plein d’enthousiasme qu’elle regretterait certainement le lendemain. « Oui, oui, allons-y Takkechan ! » Perséphone éclata de rire ensuite, collant son épaule à celle du jeune homme en levant encore un verre. « Moi aussi je t’aime bien. » Et ça, c’était sincère. |
© GASMASK |
Contenu sponsorisé