e suis tiré du sommeil par un distant grommellement et je mets plusieurs longues secondes avant de me rendre compte que je suis l'unique responsable de ce bruit qui brise le silence matinal. Toujours à demi-conscient, je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux. Encore un peu de repos : je peux bien me l'accorder, non ? Comme à mon habitude, je cherche à l'aveuglette la présence humaine à mes côtés pour m'en approcher. Malgré le fait que j'ai tendance à jouer à la pieuvre quand je dors, j'ai aussi la manie d'énormément bouger, ce qui fait en sorte que je me réveille souvent avec une triste distance me séparant de Noah. Ni une ni deux, je me rapproche et passe un bras à sa taille pour également tirer ce second corps endormi en ma direction. La journée vient à peine de débuter que ce martellement devenu familier me tiraille les neurones, mais ça n'a pas d'importance tant que mes pieds sont sous les draps. Par instinct, je trouve le chemin jusqu'à ses lèvres pour l'embrasser, sauf qu'un truc me parait louche dès la première seconde de contact. Fronçant les sourcils, je recule la tête en ouvrant enfin les yeux et échappe un cri dans les jolis aigus. De toute ma vie, je crois bien n'avoir jamais gigoté dans un lit aussi rapidement pour m'éloigner, au point de rouler hors de la zone du matelas pour m'écraser par terre. Je gronde sous la douleur que l'évènement apporte à mes pauvres côtés déjà fracturées et au fait que j'ai l'impression que mes yeux veulent me sortir de la tête. Décidément, Dylan n'est pas un individu qui devrait se trouver à mes côtés quand je me réveille. J'ai beau l'aimer comme un frère, ça surprend d'ouvrir les yeux sur sa grosse tronche de cake.

Pressant la main contre mes pauvres côtes en grinçant des dents, je trouve une position assise sur le plancher, simplement vêtu d'un boxer noir et or. « Je sais bien que tu me surveilles, mais c'était officiellement la dernière fois que tu dors avec moi. Je promets de ne plus me lever pendant la nuit pour travailler. » Parce que je suis horriblement têtu et que ce scénario est déjà arrivé cette semaine, oui. Malgré le fait que je me sentes au bord de la mort, je trouve la force de grimper dans le lit et m'y étend sur le dos en grimaçant toujours autant. « Je meurs à petit feu. Sois un ange et va me chercher de la glace, bébé. » Tant qu'à profiter de mon lit - oui bon, celui de Noah -, autant se rendre utile. Puis, c'est justement Noah qui a envoyé cet énergumène me surveiller et m'empêcher d'accomplir mes tâches adéquatement au péril de ma santé.

ne grande prairie. Des fleurs multicolores. Un soleil radieux. Bref, le paysage de rêve. Je gambade au milieu des boutons d'or et des coquelicots comme une bienheureux mais c'est bizarre .. ce bruit .. Je baisse les yeux et me rends compte que je n'ai plus de pieds mais des sabots ! M'arrêtant un isntant je m'ausculte et finalement, haussant les épaules, je reprends ma course, pas perturbé pour un sou : du moment que j'ai toujours mes ailes de fée, tout va bien ! Pour améliroer un peu plus encore le tableau, je repère Logan un peu plus loin dans le champs et cours vers lui les bras tendus.

.. Ce que je ne savais pas, c'est que j'étais en plein rêve et que je n'étais pas en train de tendre mes bras vers mon jules mais plutôt vers son meilleur ami, tout étalé dans son lit que j'étais et prenant plus de place que le propriétaire lui-même. La démangeaison de ma fesse droite liée au caleçon que je portais était en train de me réveiller lentement mais sûrement. Je sentis une présence à côté de moi et encore à moitié endormi, je souris comme un bienheureux. Je sentis des lèvres contre les miennes et manquai de glousser, interrompu cependant par un cri aigu qui me fit bondir dans le lit, tout à fait réveillé. « Au voleur !!! » J'adoptai la position de la cigogne pour lutter pour ma vie et regardai tout autour de moi en essayant de comprendre. Tout ce que je vis, c'était Haejin par terre, visiblement pas très bien. « Toi ? Mais .. qu'est-ce que tu fais là ?! » Balayant la pièce du regard, je me rendis compte qu'il n'y avait jamais eu de prairie et les événements me revinrent en mémoire peu à peu, dont la raison de sa présence, et surtout de la mienne dans leur maison à lui et Noah. Je glissai une main dans mon calecif pour me gratter la fesse gracieusement. « Trop confortable ce lit, j'ai pas résisté hier soir héhé ! » Je regardai Haejin grimper sur le matelas et me souvins dans quel état il état, bougeant aussitôt et me prenant les pieds dans le draps, je tombai par terre en évitant la collision avec mon bro in extremis. Me relevant aussitôt, je vis qu'il avait réussi à grimper sans moi et que mon intervention avait été des plus inutiles. Il me demanda de la glace et aussitôt, je me mis au garde à vous, main droite contre la tempe dans un grand sourire. « Je vais te chercher ça de suite !! » Et je filai plus rapide que la lumière pour lui chercher ce dont il avait besoin. Je revins en courant et me cognai le petit doigt de pied contre l'encadrement de la porte, faisant une grimace et soufflant pour tenter d'oublier la douleur, histoire de mener à bien ma mission. Boitant à moitié jusqu'au lit, je lui tendis un sac de glace sûrement bien plus gros que ce qu'il fallait. « Tiens mon gros, mets ça sur ta tronche parce que ça a pas l'air d'aller là .. quelle idée de vouloir me rouler des patins dès le matin aussi hein ! »

orreur et souffrance : c'est ici que je décède. Cette pensée me traverse dramatiquement l'esprit pendant que j'admire la poussière sous le lit en attendant que la vive douleur de l'impact se dissipe quelque peu avant de me risquer à bouger. La dernière chose dont j'ai besoin c'est de ramener ma carcasse à l'hôpital. Oh oui, ça faciliterait les visites, mais avez-vous idée de ce que cela représente d'être le fils des patrons ? D'avoir ses parents sur le dos est une chose, mais les avoir comme médecins en est une autre. Hors de question d'y retourner comme patient, surtout que là j'aurais droit au traitement VIP avec le sermon que les infirmières ont eu pour m'avoir viré afin de faire de la place pour des blessés plus graves. Après ces belles pensées, c'est au péril de ma vie que je reviens sur le lit en ignorant le cinéma de Dylan puisque j'ai des problèmes nettement plus importants. Je réclame assistance médicale avant de recommencer à grommeler comme la grand-mère que je suis. « Confortable ou pas, ton fat ass presque nu n'y touchera plus. Les gens ont trop tendance à entrer dans cette maison sans cogner. J'pas envie de finir dans des histoires de rumeur étrange avec ta sale gueule. » C'est purement affectueux parce que j'aime cette grosse face américanisée.

Tel un lapin, il détalle pour revenir presque dans l'immédiat avec ma commande. Oh mon dieu. La cuisine ! Elle est encore dans un état horrible et j'entends déjà l'appel du travail de là où je suis étendu. Je lui épargne un dévisagement digne de ce nom, puisque je n'en ai pas vraiment la force, mais prends le sac de glace de ses doigts pour l'appliquer contre mes pauvres côtes. Pour l'énième fois depuis le réveil, je grince des dents et je le fixe finalement d'un regard noir pleinement amical. « Je trouvais que Noah avait changé, aussi. T'es trop moche pour remplir son rôle. À moins que t'insistes ~. » Mon regard s'adoucit et je fais danser mes sourcils en affichant ce même sourire en coin qui m'est si digne. Si je n'étais pas en train de crever entre mes fractures et ce foutu traumatisme crânien qui prend des vacances dans mon organisme, la vie serait franchement plus agréable. « Pétition contre les tremblements de terre. Aujourd'hui, je dois appeler les assurances pour ma voiture et continuer les réparations de la cuisine. » Dramatiquement, ma main libre cherche la sienne pour nouer les doigts entre les siens. « Ô mon prince, achève-moi. »

e petit doigt de pied en compote, la fesse qui me grattait toujours, j'étais dans un sale état dès le matin, mais je ne pouvais pas me plaindre ; l'autre steak, aux côtés duquel j'avais dormi toute la nuit et qui, j'en étais sûr, avait accompli un de ses fantasmes en prenant mes lèvres pour celle de la petite Noasette nationale, était dans un état bien pire que le mien. Je devais le surveiller et la mission était de taille visiblement s'il me sautait dessus dès que je fermai les yeux ! Moqueur, je l'aurais bien charié en lui collant mon coude dans les côtes pour appuyer mes paroles .. mais ce n'était sûrement pas une bonne idée avec son corps mal en point. « C'est quand même la première fois que je vois un mec de ta carrure devoir se faire pouponner ! » Je ricanai sans pouvoir m'en empêcher. Mieux valait en rire qu'en pleurer : ses blessures à lui et celles des autres n'avaient rien de superficiel mais au moins, ils étaient en vie. « Quoi ?! Tu vas quand même pas me laisser dormir par terre, sans-coeur !! » Je lui fis une frite sur la jambe, mais vraiment parce que son fessier n'était pas accessible pour le moment, un sourire con étirant mes lèvres. « Dommage, je suis sûr que les rumeurs iraient bon train avec les deux meeerveilleuses créatuers que nous sommes ~ » Me tapant la pose à côté du lit, je frétillai des sourcils. Tout était bon pour lui faire oublier la situation dans laquelle il était.

La comparaison avec Noah me fit pouffer et je croisai les bras sur mon torse, toujours à moitié à poil. « Je sais que t'as très envie de moi Haejin, et je te comprends, mais quand même, faut te retenir un peu .. » Je laissai mon postérieur retomber sur le lit juste à côté de Messire Casse-cou et agitai mon index sous son nez d'un air faussement menaçant. « Nan nan, j'crois pas nan. Aujourd'hui, tu fais rien ! Si t'as des trucs à faire, moi je gère : la cuisine par exemple, je te la rénove en deux temps trois mouvements t'inquiète ! » Il prend ma main et je lève les yeux au ciel, amusé, avant de me couler dans le rôle dudit prince, frottant sa main exagérément contre ma joue. « Je n'oserais, ô chère et douce chose. Tu vas devoir subir ma présence non seulement aujourd'hui, mais les jours à venir en plus ! » Il n'allait pas être déçu, ça c'était sûr !

ans remord, je lui balance l'oreiller sur lequel il a bavé toute la nuit pour lui faire ravaler ses paroles. Carrure ou pas, moi aussi il m'arrive de subir la mauvaise fortune de la vie. Je n'ai pas encore oublié cette tragédie dans laquelle je m'étais fracassé le pied. Quelques longues semaines à devoir me balader dans la maison en béquille comme un gros empoté, ça avait été pénible. Au moins cette fois-ci je me traine sur mes deux pieds relativement sans problème. Pas besoin d'être un génie pour se douter que Dylan va m'être tout aussi pénible, voire même plus, que ma constante migraine ou ces foutues côtes. « Attend bien que j'aille mieux. Je vais te foutre une râclée pour oser mettre le pied dans mon territoire. » Je désigne vaguement le lit de la main, malgré le pincement que cela procure. Toujours prendre celle du côté sain : j'ai la vile tendance à oublier facilement ce détail. « Je devrais te laisser dormir sur le plancher comme le chien, mais y'a toujours la chambre d'amis ou le salon. » Si seulement je pouvais play-fight en ce moment, Dylan serait en train de manger une volée physique, mais je me contente de lui faire une alternance de gros yeux puis un regard sensuel comme c'est l'activité la moins douloureuse que j'arrive à exercer. « Calme tes ardeurs. C'est toi qui wet son boxer à nous imaginer ensemble. » Bien sûr, il faut absolument que tout tourne bizarrement avec ce phénomène humain et je roule les yeux en souriant finement. « Faut être étrange pour avoir envie de toi. Étrange et désespéré. T'es trop bizarre. » Qui suis-je pour parler ? On sait tous les deux qu'on est tout aussi weird que celui en face, alors à quoi bon nier ce fait bien réel.

Je savais. Je savais dès que Dylan a mis les pieds ici qu'il allait nuire à mes plans et je soupire longuement en fermant les yeux. « T'es péniiiiible. » J'ouvre les yeux pour poser mon attention sur lui, les sourcils légèrement froncés même si ma vision m'accorde son visage de manière floue. « Je refuse que tu touches à un centimètre de cette maison. Déjà qu'elle n'est pas à moi, tu poses tes sales pattes sur tes cuisses et tu fais que rester près du téléphone au cas où un truc arrive. » Je fais néanmoins mon cinéma en lui demandant d'écourter mes jours puisque la douleur est vraiment poignante. « Comme vous êtes égoïste, mon doux amour. Cessez de ne penser qu'à vos sentiments et penchez-vous donc sur mes désirs. Je ne peux continuer ainsi, ma destinée tire à sa fin, mes minutes s'écoulent comme le sablier du temps... Oui bon on a compris, redonne-moi ma main. » Je reprends possession de ma main en me redressant en position assise dans le lit. Le mouvement me tire un grincement de dents soigneusement accompagné d'un gémissement de douleur, mais j'ignore ce signal d'alarme et écarte la glace de mes côtes fracturées. « Tu peux sortir le chien si tu tiens tant à m'aider. » Comme une vraie tête de mule, je me lève de ma place, attrape mes toutes nouvelles lunettes sur la table de chevet que je glisse sur mon nez et me dirige vers la chambre d'amis pour retrouver cette pauvre âme oubliée : Harrisson le hérisson, aka mon fils.

'était bizarre ce truc mouillé là .. ah oui, Haejin venait de me balancer un coussin au visage, sur lequel je m'étais visiblement un peu oublié dans la nuit. Je me vis lui renvoyer au visage mais me ravisai avant même d'avoir esquissé un geste : vu l'état dans lequel il était, ce n'était très certainement pas une bonne idée, sauf si je voulais l'amocher un peu plus. J'avais hâte qu'ils se rétablissent tous quand même, autant Haejin que Logan et Noah. « Mais j'attends que ça moi mon gros, que tu sois sur pieds, mais pour ça, faut que tu te reposes ! » Autant parler à un arbre ; quelque chose me disait que Haejin n'en ferait qu'à sa tête et que j'aurais le plus grand mal à le garder au lit. Je souris à une de ses remarques en hochant la tête exagérément. « Okay, j'avoue tout, mon boxer est plein à chaque fois que je te vois ! » J'agitai les sourcils pour accompagner mes paroles et ne retins pas un rire de phoque en entendant ô combien ça sonnait awkward dit comme ça. « Rhoo, dis pas ça, je sais que tu m'aimes au fond je te dis, ne cache pas tes sentiments ~ »

Redressant le menton d'un air fier, je bondis du lit pour me retrouver sur mes pieds et brandir un poing déterminé, m'encourageant moi-même. « Personne ne croit en toi Dydy, mais moi je sais que tu peux le faire : je remettrai cette bicoque à neuf !! » Aussi sûr de moi que j'étais, il n'était pas encore prouvé que me laisser faire des travaux dans une maison était une bonne idée, et c'était peut-être pour ça que Haejin était réticent. Le temps de cette brève tirade d'encouragement, le gredin en avait déjà profité pour se lever. « Le chien ? Ah oui je peux faire ça ! Hé, mais non, enfin oui je peux mais, stooop ! On a dit pas bouger du lit bon sang !! » Je le suivis dans la maison et l'attrapai par l'élastique de son calecif. « Halte là, canaille ! On a dit PAS-BOUGER ! Haejiiin-euuh, je te jure que s'il faut je t'attache et tu ver- .. OOOOH .. c'est quoi ce petit truuuuuc ?! » Je tapotai l'épaule de mon dickbro en mode excité, les yeux tout illuminés devant cette petite chose tout mignonne qui bougeait à deux à l'heure, la main toujours fermement à son sous-vêtement.