Take me away from life just a moment » RENSYR
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Take me away from life just a moment » RENSYR | Mar 3 Fév 2015 - 16:43 Citer EditerSupprimer
just a bloody moment, please
▼ Tasyr serra les dents et posa le plat de ses mains sur ses oreilles. Qu'importe le luxe de la décoration, qu'importe son dernier maigre salaire passé dans le paiement de celle-ci, il ne parvenait à détourner son attention du bruit à son plus grand damne. La musique envoûtante caractéristique du Youth Lagoon l'écorchait, le bruit tintant des verres pleins lui donnait la nausée, les voix aiguës des femmes se mêlant aux grincements le révulsaient. Et malgré ses paumes protégeant ses tympans, il percevait chacun des sons, y réagissant par des frémissements longs, des soupires désabusés et un cœur battant follement. Tant d'excitation que de peur. Viendrait-il seulement ? Il désirait juste un instant, une trêve pour oublier ses problèmes dans le péché inattendu d'une chaire souillée jusqu'au sang. Il désirait alléger son âme, et monter plus haut. Viendrait-il seulement ? Il le devait.Le syrien fit glisser ses doigts le long de sa peau. Ils effleurèrent d'abord ses tempes, se perdant sur son front, et agrippèrent enfin ses mèches de jais qu'il tortura un instant. Son angoisse grandissait au passage irrépressible du temps, formant une boule au creux de sa gorge. Ses yeux cernés guettaient le moindre recoin de la pièce, comme s'il s'attendait à le voir surgir soudainement, alourdissant l'atmosphère pesante de l'endroit. Son souffle désordonné lui échappait, forçant son torse à se soulever et s'abaisser dans un rythme effréné. Malgré son excitation croissante à l'idée de lui appartenir le temps d'un instant, d'être son objet et de se trouver une utilité, Tasyr se sentait comme dans un de ses nombreux cauchemars. Quelques gouttes gelées dévalèrent sa colonne vertébrale, désagréablement. Il ne parvenait à savoir depuis quand il attendait ainsi, les jambes repliées contre son torse. Quelques minutes, ou bien des heures ? Il ne venait pas. L'ancien sango perdait peu à peu espoir. Il n'était jamais en retard aux rendez-vous qu'ils se fixaient d'ordinaire. Tout au contraire, le corps blême du garçon subissait parfois bien des punitions pour ne pas être arrivé trop tôt. Son prêcheur ne les appelait pas ainsi, il ne prononçait pas le mot « punition », mais le garçon se doutait que chacune de ses traces étaient toutes comme. Il renifla, et cessa de martyriser son cuir chevelu. Son regard terne était accentué en son contour par du crayon noir, augmentant sans le vouloir le contraste avec sa peau laiteuse et blanche. Le froid de l'hivers attaquait la peau nue de ses jambes aux genoux découverts par un slim troué. Son haut noir moulait sa maigreur. Qu'importe l'allure qu'il pouvait avoir dans une tenue aussi dépravée, qu'importe son visage un peu trop androgyne, il l'acceptait tel qu'il état. Car après tout, son visage n'était que secondaire, et la seule chose qu'il appréciait chez lui était son corps, n'est-ce pas ? Pourtant, il y avait un problème de taille qui creusait l'estomac du garçon. Quelque chose qui le faisait suffoquer. Ses démons reprenaient le dessus, et il ne les chassait pas. Renzo. Il ne viendrait pas. |
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Re: Take me away from life just a moment » RENSYR | Mar 3 Fév 2015 - 20:44 Citer EditerSupprimer
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Son sommeil est en deuil, il ressemble encore à un cadavre insomniaque. Il creuse la distance qui le sépare du mur et s'y adosse, la respiration sifflante. La pluie le saccage, goutte après goutte, tentant de gommer une par une les traces de bagarre qui s'est déroulée dans cette ruelle. Le seul à être encore debout, c'est Renzo. Pourtant, son visage est blessé et du sang dégouline de son bras. Il n'est pas en meilleur état que son vis-à-vis mais l'autre… Il ne se relève pas. Et Renzo ne ressent pas même une once d'inquiétude. Après tout, il n'est pas vivant. Ni mort. Juste coincé entre deux mondes, entre ses pulsions et celles que Reeva lui transmet. À ses pieds, la pluie s'est mélangée au liquide carmin qui l'entoure entièrement. Une petite pierre attire pourtant son attention. En la ramassant, il la fait tourner trois fois entre ses doigts, son esprit cherchant à mettre un nom dessus. Et il se rappelle. Obsidienne. Aussi glacée que son être, aussi sombre que ses yeux. Le reverbère révèle une lueur dans son regard, celle qui reflète son âme – une âme striée par de nombreuses zones d'ombre. Elles font de lui un monstre. À cette pensée, une image le frappe, celle de Reeva ; une image craquelée, floue… pas assez puissante pour le tirer de sa monstruosité. Un sourire malsain barre son visage lorsqu'il y repense. Reeva a sans doute un pouvoir sur lui mais ce pouvoir, il ne lui a pas encore accordé complètement. Et quand il pense au rendez-vous de ce soir, sa certitude s'intensifie. Foutu gamin. Mais Renzo est mitigé… il a envie de laisser le gamin tranquille et de le détruire à la fois. C'est pour cette raison qu'il avait cherchée cette bagarre avec un ennemi, pour se remettre les idées en place. Mais ça a échoué. Parce que Renzo a encore de sales pulsions en lui. Renzo n'est pas humain et Reeva ne peut pas le sauver pour ce soir. Il a des pulsions, des envies malsaines qu'il ne sait comment combler. Mais ces temps-ci, il possède cet exutoire qui lui permet de lâcher prise. Juste un peu. Alors il s'écarte du mur. Et il balance la pierre dans la flaque de pluie carmine qui l'encercle. L'obsidienne noire chasse les mauvaises pensées. Et Renzo n'est pas encore prêt à abandonner les siennes. Encore moins à abandonner son absence de conscience. Une absence de conscience qui assassine et annihile son humanité. Morceau après morceau. Mais il lui reste encore un bout d'humanité encore intact… Enseveli sous une multitude de blessures. Et les blessures engendrent des monstres. On est tous des monstres. Son pas foule le sol humide, il longe plusieurs rues sous la pluie battante. Sans même se préoccuper une seconde de son bras ensanglanté – là, sous la manche de sa veste en cuir, le sang s'agglutine et perle le bitume. Les monstres engendrent des monstres. Les enfants pleins d'innocence n'existent pas, ils finissent tous par mal tourner un jour – et même en grandissant, ils resteront toujours des enfants haineux, méprisants et cyniques. Renzo est également un gamin. Ayant grandi trop vite. Encore plus insignifiant et raté de l'existence. Semi-existence plutôt, vu l'absence de battements de son cœur. Il n'a jamais été un enfant sain. Dans le Nord, les coréens lui avaient mis des armes entre ses petits bras alors qu'il n'était qu'un jeune enfant. On lui avait appris à se battre. Et surtout à tirer. Et puis, on lui avait également retiré ses parents. Une autre figure paternelle avait pris le dessus, attrapant la laisse qui pendait dans son dos. Faisant de lui un véritable robot sans humanité, au sang-froid extraordinaire, et un meurtrier. Renzo est un foutu automate dont les pulsions sont devenues beaucoup trop familières. Et dès qu'il foule le sol du Youth Lagoon, la chaleur de la pièce ne se propage pas à l'intérieur de son être ; tout reste glacial, à l'intérieur. Ses yeux repèrent rapidement le gamin et d'un pas discret il s'en approche, lentement et se place juste derrière lui. De sa main blessée, il attrape le gamin par le col de son haut et le soulève brusquement. Il le retourne et ancre ses yeux noirs dans ceux du gamin ; encore plus ternes que les siens. Le gamin est proche, les gouttes de pluie glissent de ses mèches et perlent son vis-à-vis. Renzo a visiblement trop de retard, ce qui n'est pas habituel de sa part. Une envie de se justifier de son retard le prend, pourtant, la seule chose qu'il arrive à articuler est : « Je comptais pas venir. » Cette phrase dissimule surtout le fait qu'il… qu'il a trop de pulsions et ses pulsions le contrôlent entièrement malgré quelques secondes d'hésitation. Il repose Tasyr par terre et se retourne pour partir. « Dis-moi… Tu aimes l'univers fantastique ? » Parce que l'expérience qu'il a mise en place va mêler plusieurs genres ; ça lui a pris des semaines pour la mettre en place. Le nouveau labo est à seulement deux pas du Youth Lagoon, il espère sincèrement que le garçon le suit – même s'il ne lui en voudrait pas s'il changeait d'avis. |
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Re: Take me away from life just a moment » RENSYR | Sam 14 Fév 2015 - 22:23 Citer EditerSupprimer
just a bloody moment, please
▼ « Quand la souffrance est ce que l'on connaît de mieux, il est dur d'y résister, de s'en passer. Céder à la tentation est le meilleur moyen d'anéantir le péché, au grand damne du pécheur. » Il tremblait tant qu'il peinait à garder un équilibre décent. Ses cheveux, maltraités, glissaient entre ses doigts et s'échouaient parfois au sol en fines poignées dont l'absence était à peine perceptible au sein de cette masse noire et terne. Tasyr avait perdu de son éclat, de sa brillance et de son innocence recouvrée, devenu guenille, chiffon, objet. Objet de consommation, objet de luxure, apparat de luxe que l'on s'offrait pourtant à moindre frais pour s'habiller le bras, s'orner la gorge. Si malléable, et toutefois si fragile, il se pliait aux exigences sans avoir la force de riposter, conservait sa haine du monde dans la flamme de son regard. Cependant, ses orbes chocolatées elles-mêmes menaçaient de s'éteindre. Et il se perdait, il s'oubliait, les lettres de son propre prénom dansant au bout de sa langue sans qu'il ne parvienne à en trouver le sens certains jours. Hors, dans sa déchéance certaine, le diablotin gardait une addiction. Une addiction qui le maintenait captif d'un tourbillon d'émotions vaste ; Renzo. A nouveau, dans le clair-obscure offert par l'intimité de la fenêtre, le syrien plongea son visage entre ses mains presque translucides. Il massa ses pommettes, retraça discrètement la ligne de sa mâchoire, et se surprit à étouffer un sanglot contre ses paumes. La fatigue avait entraîné l'abandon, lui-même révélant au grand jour sa faiblesse et sa peine. Il resta un moment ainsi, à s'exprimer dans un silence brisé par des larmes inopinées, à rougir ses yeux déjà gonflés, à entacher sa peau lisse d'apparence. Ses genoux tremblaient, s'entrechoquaient entre eux. Ses pieds meurtrissaient le sol à un rythme régulier. Son cœur cognait à en déchirer sa cage thoracique abîmée. Renzo ne viendrait pas, ne le gratifierait pas de cette sensation d'exister. Tasyr le désirait pourtant. Lui sommer de venir, le retenir de ses poings contre son haut, enfouir sa tête au creux de son cou. Et hurler, encore et toujours. De rester, de ne jamais plus partir. Hurler de lui faire mal, l'en supplier. Le diablotin n'existait désormais plus que dans la douleur et cet univers parallèle que son bourreau maçonnait de ses propres doigts. Taz ne se sentait vivait que lorsqu'il frôlait la mort, n'effaçait ses maux que par un mal plus grand. C'était son châtiment pour être ainsi fait, sa punition au crime d'avoir existé. Son aîné était son prêcheur, son repenti, son chemin divin, les clés d'un monde meilleur ; il en était certain. S'il commençait dès à présent à l'ignorer et l'effacer de sa vie, alors il ne lui restait pas plus que le peu de chaire sur ses os pour sauver sa misérable carcasse. Fébrilement, il remonta le dos de sa main à ses yeux, les essuya délicatement pour ne pas démaquiller ses orbes mises en valeur par un noir charbonneux. Le bruit d'une porte déverrouillée tira d'un bond le gamin de son perchoir. Il délaissa l'assise caleuse du lit grinçant, vacilla sur ses jambes maigres moulées par son slim noir, mais par manque d'énergie, se retrouva contraint à sa position originelle. Dans la pénombre éclairée des pâles rayons de lune, il esquissa un sourire à la fois timide, et rassuré. Le diable ne l'avait pas oublié, et venait l'heure de sa sentence. La violence pouvait ouvrir le bal, la valse n'en serait que plus délectable. Sa voix éraillée lui échappa, frisant un aiguë honteux lorsque son souffle se retrouva compté par le col oppressant de son haut déformé. Il rouvre ses yeux à demi pour fixer les siens, la bouche entrouverte et asséchée, le souffle s'écrasant contre son visage. L'eau perlait sur son visage, une goutte taquine prenant d'assaut sa paupière pour s'écouler le long de ses longs cils. « Tu es venu pourtant. » Il souleva l'une de ses mains, et doigt après doigt, enserra le pan couvrant le tronc de son martyr, désireux d'appréhender cette réalité. « Je suis content que tu sois venu. » La violence et l'égo innés de Tasyr s'étaient volatilisés, laissant un garçon pantelant et en proie un désir malsain. Un sourire se forma au coin de ses lèvres mordues lorsque ses pieds retrouvèrent leur total ancrage sur le sol. Il se moquait de ces drôles de préliminaires à l'acte véritable, ne souhaitant qu'accélérer les choses. Lui offrir son corps sur un plateau d'argent, poupée de chiffon sous ses mains habiles. Et lui hurler de lui faire mal. Le déserteur haussa un sourcil sous l'incompréhension, mais hocha la tête. Qu'importe l'univers dans lequel il désirait l'entraîner, il ne connaissait plus l'extase qu'avec lui, la jouissance de toucher enfin à son but. D'être utilisé certes, mais d'être rendu utile. Il déglutit, mordant avidement sa lèvre inférieure sous l'angoisse qui l'aspirait peu à peu. Conscient qu'il lui faudrait traverser le hall du Youth Lagoon pour s'échapper par la ruelle, que les regards seraient braqués sur sa personne qui en paraissait encore mineure, Tasyr s'accrocha de ses doigts au bras de Renzo. « Ne me lâche pas maintenant. » C'était un ordre murmuré avec peine, du bout de la langue, presque une supplication. Il recherchait la protection de celui qui le brisait. Débutant leur danse inconnue quoique exaltante, se laissant guider par les battements incohérents de son cœur fougueux, et le désir de pousser le vice plus loin encore. |
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Re: Take me away from life just a moment » RENSYR | Dim 8 Mar 2015 - 23:14 Citer EditerSupprimer
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Les fragrances se mélangent et se diffuse un parfum sordide de détermination. Ils vont le faire. Coups lacérés, lames aiguisées : blessures créées. Sales petits monstres dont l'absence de bon sens creuse des trous, plein de petits trous, là, sur leurs âmes. Le gamin est incompréhensible. Encore moins pour le nord-coréen. Quelques mots lâchés dans le feutré, qui s'accrochent à la psyché du nord-coréen. Qui le déroutent. Tu es venu pourtant. Ça nourrit le monstre dans ses entrailles. Je suis content que tu sois venu. Ça perturbe sa stabilité mentale. Pourquoi ? Pourquoi accepte-t-il ce châtiment ? Pourquoi se laisse-t-il faire ? Une véritable bataille intérieure qu'il mène, où ses questionnements s'entrechoquent. Mais le bourreau reste silencieux. Car il n'y a aucune issue. Hormis celle de le faire. De franchir encore une fois la ligne de non-retour. Ils vont le faire. Curiosité malsaine, fascination scientifique ; de simples pulsions violentes qu'il dissimule derrière le muret de la science. Ils vont le faire. Le gamin repose à présent sur ses pieds et Renzo lui tourne le dos. Les secondes défilent, dans sa caboche. Qu'il compte. D'impatience. De détermination. Il a envie de le faire. De sustenter son monstre. De lui offrir le corps chétif du garçon. Et puis, une présence, près de lui, sur son bras. Renzo tourne la tête et son regard dur se pose sur ces doigts fins qui enserrent son bras. Renzo n'est que raideur et froideur. Dureté et instabilité. Il a envie de repousser Tasyr le plus loin possible, d'écraser ses poings sur ses vertèbres jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Mais Renzo n'en fait rien. Parce que le gamin a encore ouvert la bouche. « Ne me lâche pas maintenant. » Parce qu'il a quelque chose en lui qui mérite de rester en vie. Peu importe les abominations que Renzo lui fait subir. Des abominations de son propre esprit, de sa propre création ; torturer son corps et son âme et le maintenir en vie. Le gamin provoque un dysfonctionnement en lui. Sa psyché ne peut se recomposer. Reconstruction des fragments épars d’une personnalité déséquilibrée… Instabilité. Aliénante confusion dans ses émotions… dans les battements même inexistants de son cœur. Contradiction dans la pléiade d’émotions variées qui le traversent et le submergent. Renzo est cohérent même dans son incohérence. Là, dans sa caboche, quelque chose a envie de le protéger. Doucement, son regard remonte jusqu'aux yeux de Tasyr. Foutu gamin. Et les doigts du garçon restent à leur place. Sur son bras. Ses pas martèlent le sol, durement, laissant les dernières gouttes de pluie et de sang. Dehors, dans la ruelle à moitié éclairée, leurs pas se synchronisent. De façon étrange. Comme une danse macabre. Qui prend aux tripes, aux boyaux ; là, dans ses entrailles, le monstre s'impatiente. Alors l'italien accélère, à seulement quelques mètres du laboratoire. La pluie ne les agresse plus. Un laboratoire de fortune, clandestin ; une zone propre sans aucune bactérie pour les injections et une zone insalubre, en ruines, où la suite de l'expérience devra se dérouler. La lourde porte ouverte, Renzo fait entrer le gamin en premier et vérifie par précaution si personne ne les a suivis. Puis, il referme la porte derrière lui. La verrouille et appuie sur divers boutons. Il n'aime pas les fouines. On lui a appris à tuer les fouines, il n'aimerait pas devoir mettre en pause l'expérience pour en chasser. « Prends place sur la table. » Dit-il en laissant Tasyr seul dans la pièce principale, accompagné d'instruments divers et variés. Lui, il se dirgie dans la pièce adjacente, où il enlève sa veste et sa chemise. Ensanglantée, tant la blessure semble profonde. Pourtant le sang n'en coule plus – manquant de temps, il préfère seulement nettoyer son bras pour le moment et le bander plus tard. Renzo enfile sa chemise et des gants et retourne retrouver son martyr. Il attrape ses deux bras et retrousse les manches. Ses doigts froids et gantés glissent sur la peau nacrée du gamin. « Ça a pas encore guéri. » Constate-t-il en touchant le bras droit, là où les injections de la dernière fois avaient été faites. L'expérience avait laissé des stries noirâtres sur son bras. Comme un tatouage mouvant, puisque les stries s'agrandissent et s'amincissent au moindre mouvement. « Mais je vais faire ici, cette fois. » Dit-il en touchant son autre bras, vierge de toute marque ; pas même une ecchymose abjecte. « Et là. » Ses doigts remontent jusqu'à son cou qu'il examine un long moment. « Enlève ton haut et allonge-toi. » Ses doigts glacés relâchent le martyr et il se dirige vers une table préparée pour l'occasion. Il est temps d'infliger la douleur, d'expérimenter la peur. Est dangereux celui qui connaît la douleur. Du feu qui brûle dans l'esprit. Dangereux l'enfant enflammé. |
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Re: Take me away from life just a moment » RENSYR | Ven 20 Mar 2015 - 21:55 Citer EditerSupprimer
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▼ « Le souffle coupé par sa monstrueuse sensualité. Les yeux écarquillés par son illicite beauté. L'âme ravagée par le sentiment idyllique d'être piégé. Toucher son corps encore, l'oppresser à l'en voir se arquer, et recommencer sans cesse en lacérant sa peau de griffes acérées. Mordre sa nuque de crocs affamés. Si seulement il pouvait accepter de l'être, de le pourchasser des vies entières sur des générations. Si seulement il tolérait d'être son chien de Baskerville. Monstre d'audacieuse cruauté. » Il était piégé dans cette cage dorée, cet endroit infâme qu'il affectionnait tant. Son souffle se bloquait au creux de sa gorge serrée, brisant l'air à chacune de ses lourdes expirations. L'heure de l'expiation. Ses prunelles caressaient avec attention chaque objet qu'il lui appartenait de voir, des plus criminels aux plus innocents. Son dos frémissait douloureusement du gel de la table sur laquelle il se trouvait, forçant son corps à des spasmes de désir malsain. Lorsque, las de sa contemplation, il enfonça sa joue dans la dureté de son support, son regard s'adoucit. Renzo avait cette forme de fureur qui lui était propre, semblable à un animal en cage qui goûtait à la libération à chacune de leurs rencontres. Il aurait du le haïr dès la première fois, il aurait été légitime d'apprendre à l'appréhender, le contrer. Hors, le gamin n'avait qu'une seule et unique envie. A chaque fois. Enfouir ses doigts dans la crinière de lion, secouer sa tête avec affection, et défier ses yeux de braise en attendant d'être dévoré. Était-ce si dur à saisir ? Il refusait d'abandonner. S'intimant silencieusement d'apprendre tout ce qu'il pouvait de son bourreau, le plus jeune dévorait des yeux son dos. Chacune de ses blessures, chacune de ses gouttes de sang séchées représentait à ses yeux un coup de pinceau sublimant l'oeuvre d'art qu'il était. Une oeuvre terriblement abstraire, moderne. Décalée, incompréhensible. Une oeuvre qu'il ressentait au plus profond de ses tripes. Un tableau dont il partageait les critères sombres. Lorsque Renzo capta son attention de ses yeux intransigeants, un soupire naquit, mêlé d'exaltation et de volupté. Vint l'heure du prêcheur, du châtiment du pêcheur. Tasyr se laissait manipuler : poupée de chiffons entre ses mains expertes. Aucun son ne quittait ses lèvres, jamais. Seuls des ébauches de sourires, des moues consternées, et parfois des regards encourageants. L'encourageant, à poursuivre, toujours plus loin. N'était-il pas de son rôle d'encaisser en serrant les dents, de se préparer à la douleur de l'acte sans suffoquer ? Cependant, il retraçait avec curiosité le chemin laissé par les doigts gantés de son criminel. Les blessures récentes le poussaient à frissonner d'une extase incomprise, un mal agréable. C'était eux, c'était leur pacte, c'était divinement jouissif. Sa peau allait subir sa furieuse ferveur, s'apprêtait à être marquée de sa folie encore une fois. Les vierges parcelles blêmes n'y survivraient pas. Tout son être abjecte s'en retrouverait anéanti, couvert de souillure. Ses lèvres entrouvertes peinaient à réprimer son impatience. Lentement, Tasyr céda, s'asseyant délicatement pour faire languir cet être si exigeant. Il était bien dans le seul droit qu'il possédait, l'unique droit dont il allait être dépossédé. La pulpe de ses doigts effleura le bas de son ventre pour empoigner le léger tissus couvrant sa peau. Hésitant, rappelé à l'ordre par l'instinct premier des bêtes qu'était la peur d'un prédateur, il se mit à trembler. Ses ongles courts raclèrent la surface de son bas ventre dénudé, ce qui cachait son tronc pâle céda peu à peu à ce mélange exotique de crainte et de désir frivole, indésirable. Le bruit de l'étoffe jonchant dans un élan soudain le sol ouvrit les hostilités. Il était désormais en terrain ennemi, prêt à subir toute forme de violence, prêt à accepter chaque demande, prêt à obéir à chaque ordre. Son dos se creusa. Le froid de la table transperça son épiderme, le forçant à glapir d'inconfort. Le dos de sa main rencontra sa bouche pour étouffer les sons. Renzo s'était éloigné, trop longtemps. Renzo était revenu, pourtant trop vite. Il ne craignait plus son corps mutilé lorsqu'il l'exposait à l'italien. Il ne craignait plus l'italien et son corps blessé. « Dépêche toi, c'est froid. » Plus qu'un ordre, c'était une supplication intimée. Ses mèches couleur corbeau éparpillées autour de son visage et contre la surface métallique, ses orbes chocolatées plongées dans celle de son vis-à-vis, de timides rougeurs vinrent saupoudrer ses pommettes discrètes. Il leva le bras et attrapa sa main par le côté, évitant soigneusement tout contact avec ses doigts fins qu'il n'était pas en droit de frôler malgré l'attrait de ses phalanges. Remontant jusqu'à son avant-bras, Tasyr accompagna son geste jusqu'à ce que le gumiho ai posé sa paume sur sa nuque blanche qu'il lui offrait en tournant la tête. « Fais ce que tu veux.. Fais le juste sans remord Renzo, comme toujours. J'en ai besoin. J'en ai envie. » Marque ton nom sur cette peau, scarifie-la de tes assauts. Fais-la tienne de ton odeur, fait-le tien de ta ferveur. |
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Re: Take me away from life just a moment » RENSYR | Ven 3 Avr 2015 - 23:18 Citer EditerSupprimer
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On ne sait plus trop où s'arrête l'innocence. Où commence l'abomination. On ne sait plus trop ce qu'est l'humanité. Ce qu'est l'insanité. Dans ce microcosme dysfonctionnel, il y a toi et moi. Simples pions qui veulent être rois. J'ai pris de l'âge quand je t'ai rencontré. Tu as pris de l'expérience quand tu m'as rencontré. C'est idiot de chérir l'innocence. De rejeter le monstre. On en a tous. Le tien, je vais le cajoler, le façonner. Il sera le disciple de mon popre monstre, de ma propre création. Il sera bien meilleur, il aura un avenir glorieux. Je crache à la gueule de l'humanité. Je veux voguer sur les houles de l'immortalité. Je veux changer les lois empiriques. Mes tristes rotules sont rouillées, j'espère que les tiennes sont encore intactes. J'ai un incendie, là, à l'intérieur, qui carbonise tout sur son passage, qui crame toutes parcelles d'humanité en moi. Je vais venir. Je crois. C'est douloureux, de se laisser aller à ses pulsions. D'avoir d'autres préoccupations. Mais je vais le faire. Pour toi… Parce qu'il n'y a que dans la douleur que l'on se comprend. Que l'on discute. Dans la douleur que l'on apprend à se connaître. Je sais qui tu es. Pas à travers les mots. Je l'ai appris à travers tes maux. Qui trouvent écho en moi. Un peu. Parce que je suis un croisement raté entre le bon et le mauvais. Parce que tu as ce désir noir qui rythme tes veines noircies. La folie… La nôtre, est monstrueuse. Dis-moi… est-ce que tu me suivras ? Entre ses doigts, les seringues défilent. Toujours plus, toujours plus gros… Jusqu'à ce qu'il tombe sur l'aiguille parfaite. Stérilisée. Renzo prépare le produit. Tente de faire le plus rapidement possible, pour ne pas avoir envie de faire marche-arrière. Après tout, il est proche de l'extase, de la libération, il ne peut plus reculer. Malgré l'hésitation. Elle s'insinue et se propage en lui comme un drôle de virus. Mais elle est vite attaquée par un tourbillon écarlate qui rugit dans son ventre ; le monstre ne veut pas d'hésitation. Le monstre souhaite modifier l'humanité… pour transformer ces humains en monstres dérangeants. La folie chez un scientifique peut prendre de drôles de tournures, surtout si elle n'est pas endiguée. Renzo s'est égaré à l'orée de sa folie qui a occis sa conscience. Il repose mécaniquement la seringue prête sur le plateau métallique et va brancher une machine où il en tire des électrodes. Ses mouvements sont robotiques, son visage ne dévoile aucune émotion. Pourtant, il vit réellement un combat interne où différents points de vue s'entrechoquent. Combat, oui, mais rien ne l'empêche d'arrêter ses mouvements. Rien, pas même le gamin. Qui a l'air pensif. Renzo darde son regard sombre sur lui et le détaille attentivement. Il ne doit même pas avoir la vingtaine. Mais il a les yeux couleur cauchemar, ses cornées dissimulent un millier de choses qu'il a vues. Qu'il a vécues. Des choses qui l'ont détruit, peut-être. Qui ont causé des stigmates. Renzo en a créé d'autres, sur son corps, des souillures de sa folie scientifique. Des tests pour la plupart, d'un produit censé accélérer la cicatrisation. Rien de concluant, au contraire, les cicatrices sont marquées. « Dépêche toi, c'est froid. » Articule le gosse déjà prêt et impatient de recevoir son châtiment. Le bourreau hoche de la tête et s'active pour préparer une nouvelle seringue. Avec une aiguille plus épaisse, car celle-ci ira dans le cou. Il s'était juré de ne pas faire de traces visibles mais Renzo est persuadé que cette fois-ci il n'y aura pas de ratés, pas de chimie erronée. La science, il souhaite la remodeler, en faire sa propre création. Autrefois, il était son propre cobaye mais le produit ne lui permettait pas de comparer ses résultats. Et lorsqu'il a perçu le mal-être de ce gosse, il a fait preuve de monstruosité en lui proposant ce pacte. Scellé, signé, avec son propre sang. Renzo aurait préféré qu'il signe avec sa cervelle mais il est sans doute trop névrosé pour que ses idées soient acceptées par le reste du monde. Il n'a pas de considération. Ni pour lui-même, ni pour les autres. Les humains, il les dénigre, les dissèque. Sa famille, en revanche, il la chérit. S'il n'avait pas été un Armani, quel monstre serait-il devenu ? Et paradoxalement, ce sont les Armani qui ont sustenté son monstre, qui l'ont guidé, instruit. Pourtant, les Armani lui ont également inculqué des valeurs sûres ; d'où cette entière contradiction. Le monde est fichu et il l'est encore plus. Mais le gamin… Il a quelque chose d’attendrissant. Même si ce mot est inconnu au nord-coréen. Tasyr a cet éclat ardent et brumeux, un éclat qui attise sa curiosité. Un éclat reflétant sa propre folie, semblable à celle de Renzo. Il l'a toujours senti, cette similitude. Cette envie de détruire. De se détruire. C'est pour cette raison qu'il n'a jamais vraiment reculé… Le gamin saisit soudainement son bras et attire son regard. « Fais ce que tu veux… Fais le juste sans remord Renzo, comme toujours. J'en ai besoin. J'en ai envie. » L'aîné hoche de la tête de nouveau. C'est comme une autorisation qu'il lui donne. Comme un ordre. Après tout, Renzo est un robot sans âme, une machine à tuer obéissant aux ordres. La dernière phrase anéantit toute hésitation en lui, alors il saisit les électrodes qu'il colle sur le torse de Tasyr et ses tempes. Un coup d’œil aux machines pour vérifier si elles fonctionnent et il attrape les seringues. La plus petite des deux, d'abord, qu'il plante dans son bras. D'un geste vif et automatique, il injecte le produit noirâtre qui circule dans les veines. Aussi brutalement que pour le bras, il refait la même injection dans son cou ; mais cette fois-ci, l'aiguille est plus épaisse et contient plus de produit. Aussitôt que les injections sont faites, le garçon convulse, douloureusement, durant quelques minutes, puis tombe dans l'inconscience. De ses doigts toujours gantés, Renzo referme ses yeux restés ouverts depuis tout ce temps ; ses doigts restent quelques secondes sur son visage. Comme une caresse cherchant à lui extirper son humanité… Mais rien ne se produit. Alors, le nord-coréen reprend l'expérience. Note les résultats que les machines affichent. Puis, enlève les électrodes. Et délicatement, il prend le garçon dans ses bras, calant sa tête près de son torse. En quelques pas, il accède à une salle adjacente, beaucoup plus vaste mais toujours aussi fermée sur le reste du monde. Décorée avec de la végétation semblable à une jungle, avec de drôles d'objets dispersés dans les environs. Renzo dépose le garçon sur des feuillages, comme un linceul funèbre dont il le recouvre également. Ceci fait, le savant-fou ouvre une première porte et prend place devant les vitres où il peut surveiller le gamin. Le chronomètre lui indique que le garçon va bientôt se réveiller, ses sens seront décuplés, sa force encore plus et ses hallucinations… destructrices. |
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