Tout aurait pu aller. Les choses se seraient arrangées, tu y croyais. Tu n'avais plus que ça. Ce lien spécial entre deux personnes. Ses yeux qui te regardaient avec ce pétillement qui faisait de ton sourire une décoration permanente. Malgré les doutes, les peurs, elle avait ce don de venir étirer ton sourire, de te faire rire. La pression disparaissait, les épaules plus légères. Un couple normal. Presque. Les boulots s'enchainant, le temps était serré. L'emploi du temps rempli, il te fallait toujours du temps pour elle, tu en trouvais, tu en avais besoin. Et malgré la difficulté, la fatigue tu continuais, de rire avec elle, profitant d'une sortie en centre ville avec quelques wons que tu avais sauvé d'une demande incessante.

Des promesses, tu lui en faisais, tu t'en faisais. De l'emmener voyager, manger dans des restaurants des plu luxueux, dès que tu aurais réglé ce soucis qui n'était pas le tien. Dès que tu n'aurais plus à courir au détour d'une ruelle, pour avoir croisé les mauvaises personnes. Dès que votre appartement serait vivable, les placards rempli. Quand l'hivers, tu pourras avoir chaud, et l'été frais. Quand cette fenêtre ne laisserait pas tout passer. Quand l'odeur d'humidité ne te rendrait plus malade. Quand après ta journée de travail au salon tu n'irais plus laver le sol de cette entreprise dans laquelle tu volais des sachets de café.
quand tout sera réglé.

Alors pourquoi était elle partie ? Non tu savais pourquoi elle était partie. Parce que tu étais trop absent, trop concerné, trop endetté, pas assez bien. Mais devait elle partir avec lui ? Elle aurait juste eu à te mentir. A dire qu'elle le faisait pour toi, pour elle. Elle devait juste te mentir. Juste assez pour que tu n'aies pas à te sentir si insignifiant, si triste. Un mensonge, pour éviter toutes ces remises en questions. Pour supporter cet énième coup au visage.

" Tes parents n'ont toujours pas payé ... Hyun Ki... tu sais que je suis patient hein ? Mais ça fait un moment maintenant. J'attends l'argent Samedi prochain. Tu connais la solution la plus simple.. n'est ce pas ? "

Sa poigne agrippant violemment ta hanche tu compris. Il t'avait déjà proposé ce deal étrange de lui céder un rein, peut être même ta dépouille complète tant qu'à faire. Ca te faisait presque rire, mais maintenant qu'elle n'était plus là, tu voulais simplement pleurer.
Tu travaillerais toujours plus, tu calmerais leur avarice, tu comblerais ce qu'il manquait.

" Je fais de mon mieux... Tu auras de l'argent samedi.. "

Comme tous ces jours où tu donnais cette enveloppe insignifiantes pour eux, mais si difficile à obtenir pour toi. Vous essayez tous grandement. Malheureusement la vie n'était pas si tendre.
Parfois t'as la foi de courir, l'énergie d'éviter, puis parfois tu te laisses attraper, bercer par des menaces, mouver par des coups. Peut être qu'il était temps d'abandonner ?