Ce connard de tremblement de terre a réussi à me foutre en béquille. J'ai fait ça pour la bonne cause en tout cas. Je sauve une petite fille et sa mère. Je souris lorsque je vois la petite qui pleure parce qu'un lampadaire est tombé sur ma jambe. Je voulais leurs sécurités, c'est pour ça que j'ai commencé à crier sur elles pour qu'elles partent le plus rapidement. C'était dangereux et il ne fallait pas qu'elles soient blessées. Dans le fond, je suis quelqu'un de bien, mais je préfère montrer l'inverse.
Aujourd'hui, j'ai décidé de convoquer Kim Hyo Jin. Un pote à ma soeur. Je doute que ce soit un ami, j'ai l'impression qui lui tourne autour et qu'il en est amoureux. Je me dois d'avoir une discussion avec lui sans que Su Nah le sache. En tout cas j'allais lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêt de lui faire du mal s'il est vraiment amoureux. J'ai noté son numéro sur mon téléphone, alors j'en profite pour lui envoyer un message qui lui disait de venir chez moi. Il est très gentil, mais je suis très protecteur et possessif en ce qui concerne Su Nah. Je ne vais pas non plus le torturer pour qu'il arrête de la voir. Non, je vais plutôt lui dire ma façon de voir les choses et j'espère qu'il sera honnête avec moi.
J'entends quelqu'un qui frappe à la porte. J'attrape mes béquilles et je me dirige pour ouvrir la porte. C'était lui. Je lui fais signe de rentrer et je lui fais comprendre d'aller s'asseoir dans le salon. Je me dirige et je lui apporte une bière en sautillant puis je m'assois en face de lui. « Tu sais pourquoi, je t'ai demandé de venir n'est-ce pas ? » demandai-je. J'espère de ne pas être trop froid, car je sais que je mets les gens mal à l'aise lorsque je convoque certaines personnes.

Depuis le tremblement de terre, je n’avais fait que courir partout. Entre Sunah qui résidait momentanément à l’atelier pour que je puisse m’occuper de sa rééducation du poignet et mes aller-retour à l’hôpital pour rendre visite à Jina dans le coma, le vol de la bijouterie, les dettes qui s’accumulaient, les cours et mes stages, je ne savais plus où donner de la tête. La chose positive, c’était que je m’en étais sorti indemne. Juste quelques blessures superficielles de rien du tout. De plus, cette catastrophe naturelle, nous avait rapproché Sunah et moi, même bien rapproché. Et, ce n’était pas pour me déplaire. Bref. Comme si toutes ces péripéties ne suffisaient pas, Sujin avait décidé de soit disant me convoquer. Je le connaissais depuis quelques années maintenant. Enfin connaitre était peut être un grand mot. Disons plutôt qu’on se côtoyait. Je l’avais vu quelques fois lors desquelles on avait eu l’occasion de discuter tous les deux. Il était plutôt sympa, bien qu’un peu noir. Mais, le pire de tout, était qu’il aimait me faire rager en me traitant de gay. Je l’aurais bien frappé juste pour cela. Par respect pour Sunah, je me retenais de taper sur son frère inutilement. C’était aussi pour cette raison que j’avais accepté son invitation alors que mon temps était plus qu’overbooké. Devant la porte de l’habitation de la famille Cho, je frappais à la porte à défaut de ne trouver aucune sonnette. Je tombais nez à nez avec Sujin qui m’invitait à m’assoir sur le canapé alors qu’il allait chercher des bières. « ca ne devrait pas plutôt être le contraire ? C’est toi qui es en béquilles… » Lui lancais-je. Ca partait d’un bon sentiment. Le tremblement de terre ne l’avait pas épargné alors qu’il jouait les bons samaritains comme sa sœur me l’avait raconté. Il ne voulait rien entendre, préférant sans doute faire tout par lui-même. J’attrapais la bière qu’il me tentait, le fixant, incrédule. « Savoir quoi ? Il s’est passé quelque chose que je ne sais pas ? Sunah est blessée ? » Demandais-je subitement inquiet. Je ne comprenais pourquoi ce ton froid qu’il avait d’un coup avec moi, mais il était clair qu’il se passait quelque chose … de grave ? Au vue de son attitude. « Craches le morceau, Sujin ! Qu’est ce qui se passe ? » Je me doutais bien qu’il ne m’avait pas appelé pour un brin de causette. Pourtant, je commençais sérieusement à perdre patience. Au point que mes doigts me démangèrent d’appeler Sunah pour lui demander si tout allait bien.

Le voilà qui s'inquiète pour Su Nah. Je me doute qu'il est en kiff sur elle et il va falloir qu'il se lance à table. Je voulais savoir si le gumiho ici présent a des sentiments pour ma petite soeur. Je suis très protecteur avec elle et ça ne changera pas de si tôt. « Arrête de faire le mec qui s'inquiète parce que ça m'énerve. » lançai-je. C'est une phrase qui peut mettre mal à l'aise, mais il faut qu'il se calme parce que ce n'est pas pour rien que je veux lui parler. Il a une réaction plutôt mignonne, mais bon, faut qu'il reste cool. Bon, je pense qu'il a compris que je veux parler de la pyobeom, mais pas de ce qu'elle a eu le jour du tremblement de terre. « Elle est tombée de moto donc elle est blessée aux jambes et je crois qu'elle s'est fait mal au poignet, mais je ne t'ai pas demandé de venir pour parler de ça. » dis-je en le défiant du regard. Je voulais savoir s'il est amoureux de ma petite princesse et pour ça, il fallait que le gumiho m'en parle. Il n'a pas à le cacher à un frère qui protège sa soeur n'est-ce pas ? « Je t'ai demandé de venir ici parce que je voulais savoir si tu avais des sentiments pour Su Nah. » Je le fixe droit dans les yeux puis je reprends. « J'ai des doutes, alors je veux qu'on en parle tranquillement, j'espère que tu comprends que je dois bien protéger ma soeur des mecs. » dis-je. Je veux savoir si mes doutes sont vrais ou faux puis je ne vais pas lui casser la gueule s'il ressent quelque chose pour la pyobeom. Il n'a pas à avoir peur.

Quelle crise il me faisait celui-là ? Ne pas m’inquiéter pour Sunah ? En quoi ce pouvait bien l’énerver ? J’avais toujours été aux côtés de sa sœur depuis sa rupture avec Hee Jae, je passais mon temps à me faire du souci à son sujet. Je ne voyais pas pourquoi, si subitement, ce droit m’était enlevé. « Calme toi un peu Sujin ! Faut que tu comprennes qu’il y a d’autres mecs qui prennent soin de sœur. S’inquiéter ne t’ai pas exclusivement réservé. » Pour une fois que ce n’étais pas moi qui faisait mon jaloux, ca changeait. J’étais un peu sur la défensive, ne sachant que penser de ces minis piques qu’il me lançait. Il m’avait demandé de venir ici pour parler seul à seul et je ne savais même pas pourquoi. Je n’avais pourtant rien fait pour blesser Sunah. Je hochais la tête quand il énumérait les blessures de la pyo avait subi lors du tremblement de terre. « Je sais tout ça, Sujin, c’est moi qui m’occupe de la rééducation de la jambe de Sunah. » Elle s’était installé à l’atelier pour un peu plus de calme et pouvoir se reposer comme elle l’entendait. J’en profitais pour vérifier qu’elle faisait bien les exercices qui lui étaient imposé pour le bien de son membre du corps cassé et lui faisait des massages de la main pour soulager son poignet. J’avais passé ces derniers jours à prendre soin d’elle sans aucune arrière-pensée. Je n’avais donc rien à me reprocher. Bon, il s’était peut etre passé l’une ou deux petite chose, mais ca, ca ne regardait pas Sujin. Les deux partis étaient consentants, il y a pas eu de mal, que du plaisir. Mais le bougre rentrait dans le vif du sujet sans plus attendre. Si j’avais des sentiments pour Sunah ? Evidemment. Il m’avait fallu un petit temps pour les accepter, de peur de me bruler les ailes une seconde fois. Mais de peur de changer quoi que ce soit dans notre relation et de peur qu’elle ne ressente pas la même chose pour moi, je ne lui en avais pas parlé. J’avais préféré continuer à être là pour elle, quelque soit les circonstances. Alors si je ne l’avais même pas dis à la jeune femme, pourquoi devrais-je parler de mes sentiments pour elle à son frangin ? Il s’apprivoisait psy ou bien ? Puis, d’un coup, fatigué de jouer à cache-cache, je sentis de but en blanc, soupirant, résigné. « Oui, je suis amoureux de ta sœur, Sujin. C’est ce que tu voulais entendre ? »