surprise biatch

Une longue journée qui se terminait. Tout du moins dont la plus grande partie venait fin. Le dernier cours venait de se finir, Malee balança son sac sur son épaule, se leva et s’étira un instant, étouffant un bâillement dans sa main, avant de prendre la direction de la sortie. Direction le dortoir. Et le soir, son travail l’attendait bien sagement. Parfois la thaïlandaise en avait marre de cette routine. Elle aurait voulu tout plaquer ne serait-ce qu’une journée. Partir loin, le plus loin possible et se reposer. Se reposer ou s’amuser, d’ailleurs, elle n’était pas très regardante, tant qu’elle n’avait pas à bosser encore et toujours. Elle bailla à nouveau tandis qu’elle passait le portail de l’université, avançant lentement en direction du dortoir des jaunes. Elle se passa mentalement la liste de tout ce qu’elle devait faire. Réviser. Se préparer. Partir. Rentrer. Dormir. Court et précis n’est-ce pas ? Elle espérait juste que Moeko soit là. Elles n’étaient pas très proches toutes les deux, néanmoins elles s’entendaient relativement bien et appréciaient de se raconter leurs journées. C’était une petite habitude agréable qui ne pouvait faire du mal à personne. Alors bien évidemment quand elle entra dans la chambre et vit une masse sur le lit de sa colocataire, la thaïlandaise ne put empêcher de sourire. « Moekoooo ? » chantonna-t-elle d’une voix assez forte pour que son amie l’entende mais probablement pas suffisamment pour la réveiller si elle dormait. Tout du moins Malee l’espérait. Elle déposa son sac dans un coin, puis se posta devant le miroir, vérifiant son maquillage et grimaçant en constatant que ses cernes étaient visibles malgré tout l’effort qu’elle faisait pour les camoufler. « Cette journée est passée avec une lenteur désespérante… Mon prof de marketing est vraiment horrible. J’ai juste envie de m’allonger de dormir. Comme un bébé. » Elle poussa un soupir, étouffa dans sa main droite un nouveau bâillement – eh oui, encore – puis elle se détourna et s’avança vers ce qu’elle croyait être Moeko. Elle s’assit du bout des fesses sur le lit et se tourna vers son amie. « Et toi ta jour- » Sa phrase se termina par un cri - ou plutôt un hurlement -, alors qu’elle se retrouvait à fixer un visage qui n’était certainement pas celui de sa colocataire. Sous la surprise elle sursauta et tomba par terre. Réaction un peu disproportionnée, certes, néanmoins elle avait eu la peur de sa vie. Une peur exagérée, effectivement. Elle posa une main sur son cœur qui battait la chamade, tout en restant assise par terre.