i just need you

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✎ Elle n'avait pas bougé de sa chambre depuis son arrivée deux heures plus tôt, sac lâché par terre, abandonné derrière elle alors qu'elle s'était laissée tomber sur son lit pour ne plus s'en relever. Combien de temps s'était écoulé avant qu'un cri ne soit étouffé par les oreillers ? Bras tremblants quand elle chercha à se relever, larmes lui montant aux yeux sans parvenir à couler. Jini était épuisée. Les dernières semaines avaient été dures, bien plus qu'elle n'avait pu le supporter, elle n'était pourtant pas du genre à se plaindre, elle connaissait la chance qu'elle avait de pouvoir vivre son rêve, elle ne disait rien, gardant tête baissée et acceptant ce qui n'allait pas, apprenant toujours et encore. Mais aujourd'hui, plus que d'ordinaire, les nerfs de la jeune femme étaient à fleur de peau et une remarque particulièrement cinglante avait eu raison des barrières de la chanteuse. Elle n'avait rien montré sur le coup, sourire léger alors qu'elle acceptait les mots blessants, coeur sombrant dans sa poitrine. Ce n'était réellement que maintenant, à l'abri dans sa chambre où elle se sentait en sécurité que la jeune femme s'effondrait peu à peu, corps tremblant et respiration se faisant de plus en plus difficile. Elle voulait pleurer, évacuer tout ce qui tourbillonnait en elle, ne pas remuer ce qui lui traversait l'esprit, ce n'était pas la première fois, elle était habituée à ça, il fallait simplement que ça sorte. Elle n'y arrivait pas, serrant ses doigts sur le tissu de sa couette, se mordant l'intérieur de la joue en se laissant retomber sur son lit, yeux noisettes se posant sur son portable tombé négligemment un peu plus loin. Son visage qu'elle voit, elle hésite Jini, était-ce une bonne idée ? Elle ne voulait pas le déranger, et pourtant, elle voulait le voir. Elle avait besoin de le voir. Depuis quand avait-il pris autant d'importance à ses yeux ? La brune l'ignorait, et elle ne cherchait pas à savoir alors que ses doigts se refermait sur l'objet, pianotant un message à son intention, se mordant l'intérieur de la joue en relisant les quelques mots. J'ai besoin de toi. Allait-il refuser ? Et si elle l'interrompait ? Et si lui ne voulait pas la voir ? Les pensées négatives qui vinrent lui serrer un peu plus le coeur, Jini se figeant en regardant le bouton envoyer, hésitante, allait-il penser qu'elle était collante ? Il devait avoir mieux à faire après tout, elle n'était pas sa priorité, elle comprendrait parfaitement. Durant de nombreuses minutes elle regarda ainsi son écran, ce dernier se verrouillant plusieurs fois avant qu'elle ne finisse par envoyer le message, coeur palpitant dangereusement dans sa poitrine. Elle avait peur, Jini. D'un rejet, d'une déception encore. Un rire étranglé qui glisse entre ses lèvres, elle était ridicule, à se mettre dans tout ses états ainsi, ce n'était qu'un message. Et pourtant...

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✎ Ce n'était pas nouveau ce type d'émotions négatives, il y avait des jours où elle se demandait si elle avait fait les bons choix, si tout ce qu'elle avait jusqu'à présent valait quelque chose, méritait-elle ce qui lui arrivait ? C'était ces pensées qui étaient les plus dures à faire partir, les jours où elle avait ce poids sur le coeur sans parvenir à s'en libérer. Jini savait ô combien elle était chanceuse, mais même le plus heureux de hommes pouvait vivre des jours sombres, de doutes, où l'esprit n'était plus suffisamment fort pour sourire et prétendre que tout allait bien. C'était exactement le tourbillon d'émotions dans lequel Jini se trouvait actuellement, les nerfs mis à rude épreuve depuis plusieurs jours, elle savait pourtant, elle avait pleinement conscience de la difficulté de la voie qu'elle avait choisie, et tous les sacrifices qu'elle avait fait pour y arriver, mais les idoles restaient des êtres humains, et parfois, c'était juste trop. Elle n'avait pas quitté les murs de sa chambre depuis son retour, elle ne voulait voir personne, ni ses frères et surtout pas sa mère, corps secoué de tremblements alors que les larmes refusaient de couler, ce sentiment d'impuissance qui ne la quittait pas. Même ça elle n'en était pas capable, cela ne faisait que rejoindre ce qui lui avait été dit un peu plus tôt, mots qu'elle avait entendu des centaines de fois pourtant déjà, mais aujourd'hui plus que n'importe quel autre jour, ça avait laissé une trace sur son coeur fragile. Un visage, un prénom qui traverse ses pensées, une envie de le voir, lui et seulement lui, l'hésitation pourtant qui gagne la jeune femme, message qu'elle relit sans cesse durant de nombreuses minutes de peur d'une énième déception. Et si Namsung l'envoyait balader ? Et si lui n'avait pas envie de la voir ? Et si il était déjà occupé ailleurs ? C'était plus que probable, et le coeur de la jeune femme se serra à l'idée qu'une autre pouvait être avec lui à cet instant précis. Après tout il ne lui devait rien, ils n'étaient pas ensemble, si il voulait s'amuser c'était son droit. Mais cette pensée était déchirante aux yeux de la chanteuse, bien qu'elle ne l'admettra sûrement jamais. Son portable qui vibre dans ses mains, elle manque de peu de le lâcher, un sourire fin qui étire ses lèvres en voyant une notification de réponse de Namsung, mots qu'elle pianotent en retour pour lui indiquer où elle était. Un souffle étranglé qui glisse, elle attend Jini, mais rien de plus ne vient, l'incompréhension qui éclaire son regard un instant, elle ne sait plus quoi penser réellement. Est-ce qu'elle s'était imaginée des choses ? Peut-être bien, et les doutes qui reviennent de plein fouet, tels des vagues s'écrasant sur les rochers, elle se laisse tomber sur le dos, regard vide fixant le plafond de sa chambre. Son téléphone qui vibre à nouveau, elle laisse échapper un soupir en voyant son prénom, son coeur qui s'accélère en entendant sa voix. « J'arrive. » Jini répond simplement, elle ne faisait pas confiance à sa voix, attrapant ses clés et une veste, les escaliers qu'elle dévale et quand elle le voit au loin, appuyé contre sa voiture, c'est une nouvelle vague de sensations qui la frappe. Il était venu, il était là. Son regard brun observant son visage, elle hésite un instant Jini avant d'écouter ce que son coeur voulait, ses doigts glissants entre les siens, espérant qu'il ne la repousse pas quand elle vient poser son visage contre son torse, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine. « Merci, Namsung. »

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✎ A peine Namsung s’était arrêté devant le bâtiment indiqué par la jeune femme qu’il attrapa son portable pour rechercher son prénom, le petit signe de l’appel lui brûlant les doigts. Elle l’avait appelé à l’aide, et quelqu’en soit la raison il répondait présent. Un problème de voiture ou quelque chose de plus profond, il accourait pour elle, parce que c’était elle. Le temps que les petites sonneries retentissent il se posa contre le capot de sa voiture, malgré tout fatigué de sa journée. Mais ce n’était pas grave. Peu importe la raison, il préférait mille fois voir le doux visage soucieux de la chanteuse plutôt que de passer seul sa soirée dans sa villa trop grande pour lui seul. Il manquait quelqu’un, une présence dans sa vie, c’était certain. Il manquait une présence féminine. Mais là n’était pas la question. La véritable question était : pourquoi son cœur battait à mille à l’heure alors qu’il attendait d’entendre la voix de la jeune femme dans l’appareil ? Pourquoi est-ce que soudainement, c’était si important d’être là pour elle ? Namsung aurait fait ça pour n’importe qui, mais pas à cette vitesse. Il n’aurait pas couru, ça jamais, et n’aurait pas grillé des feux, lui qui était si soucieux de la loi, ce qui est un peu contradictoire avec ce qui assure la prospérité de sa famille. Finalement la belle décrocha, et sa réponse quand il annonça qu’il était en bas, ne le rassura pas pour autant. Deux petits mots qui avaient suffi à lui mettre le doute, parce qu’il avait ressenti au plus profond de lui que Jini n’était vraiment pas bien. Il ne saurait pas l’expliquer, c’était peut-être par le même mécanisme qui faisait que Na Kyung savait quand il faisait de la merde. Il attendit patiemment, la boule au ventre que la jeune femme arrive, et quand il vit le bout de ses mèches brunes, il put respirer normalement. Presque. Parce qu’il ne savait toujours pas ce qui se passait. Quand elle fut à son niveau, il sentit ses doigts glisser entre les siens et sa tête se poser contre son torse. Namsung tenta de calmer les battements de son cœur, soucieux qu’elle les entende. Mais finalement, il lâcha ses mains pour venir l’entourer de ses bras et la serrer contre lui, posant son visage sur tête. Il était chamboulé, il avait envie de pleurer alors que ce n’était même pas lui qui était triste à la base. Mais juste l’avoir ainsi contre lui, aussi frêle et fragile qu’elle ait besoin de lui pour soutenir le poids de tous ses déboires, ce sentiment d’importance et cette responsabilité de protection, tout ça lui faisait quelque chose et cette sensation le transcenda. « Je suis là maintenant, ça va aller. » la calma-t-il alors qu’il déposait un baiser sur son front, se reculant un peu pour mieux la voir. « Est-ce que tu veux qu’on roule un peu ? Quand je vais mal, c’est ce que je fais, et ça m’aide à y voir plus clair. » proposa-t-il sans même savoir ce qui allait mal chez la jeune femme. Puis il la regarda plus intensément. « Personne ne t’a fait du mal ? » s’inquiéta-t-il. Namsung sortait peu souvent la carte de l’enfant de mafieux, mais si quelqu’un avait fait du mal à Jini, il donnait cher de sa peau.

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✎ Jini se sentait faible, de ne pas réussir à oublier, de ne pas réussir à passer à autre chose, objectivement parlant sa situation n'était pas la pire, de nombreuses personnes avaient des soucis bien plus préoccupants que les siens, mais peu importait ce qu'elle tentait de se dire, elle n'arrivait pas ce soir à faire la part des choses. Et c'était dur, de se sentir impuissante à ce point. Ses pensées se tournant vers Namsung, elle avait envie de le voir, elle avait besoin de le voir. Quand est-ce que le jeune homme était devenu aussi important ? Au point que la simple vision de son nom, un message de sa part faisait naître un sourire sur son visage, son palpitant s'emballant dans sa poitrine quand elle lit les quelques mots qu'il avait répondu, se mordant la lèvre pour calmer les sanglots qui montaient mais ne sortaient toujours pas. Comme si elle était bloquée, comme si son corps attendait le dernier moment pour la lâcher, la trahir. Pourtant les minutes défilent et l'espace d'un instant elle se demande si elle n'a pas imaginé les choses, et si Namsung était occupé ? Et si elle l'avait dérangé ? Après tout il avait sa vie également, il n'avait pas de temps à perdre avec elle, non ? Ce n'est pas comme si c'était une obligation de sa part de se soucier d'elle. Les pensées qui tourbillonnent à nouveau, acides, tel un poison qui prenait peu à peu place dans ses veines, non, elle ne devait pas penser ainsi. Cela ne l'aiderait pas. Quand son portable vibre à nouveau, elle sent un sourire naître sur ses traits, Namsung, il était là. Ses pas qui la mènent jusqu'à dehors, sentant les battements de son coeur, vibrant d'émotions particulières et dont elle ne comprenait la signification, elle ne cherchait pas à mettre un mot sur ce qu'elle ressentait non plus. Elle avait peur, Jini. De s'avouer ce que ça pouvait dire. Franchissant la distance qui les séparait, elle sent les larmes qui perlent dans ses yeux, son visage qu'elle cache contre son torse, silencieuse plusieurs secondes avant qu'elle ne le remercie. D'être venu, d'être là. Ses doigts qui tiennent les siens, elle tremblait Jini, d'un potentiel rejet de la part du garçon, son coeur qui fait un loupé quand il retire ses mains avant de repartir dans une course folle quand il la prend dans ses bras. Et enfin, les premières larmes qui coulent le long de ses joues, un sanglot qui monte, la gorge serrée. « Je ne sais pas. » Elle reconnait à peine sa voix, rauque et étranglée. Ses bras qui entourent le torse du garçon, serrant légèrement Namsung, hésitante toujours, ne relevant pas son visage, le parfum du garçon l'entourant, réconfortant. « Hm hm. » Elle murmure, avant de comprendre qu'il aimerait une réponse plus... Une vraie. « Ça me dit bien, oui.  » Elle souffle, ne bougeant pas d'un pouce pourtant, elle ne voulait pas s'éloigner de lui. « Pas physiquement, c'est juste... » Elle avait été blessée par des mots, parce qu'elle avait trop pris sur elle avant de craquer. « Je me demande, parfois, si j'ai fait les bons choix. » Elle resserre son étreinte.

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✎ Namsung ne comprenait pas vraiment ce qui n’allait pas, mais il n’avait pas besoin d'une raison pour être présent pour Jini. Elle pouvait bien l'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit qu’il répondrait présent. Il ne savait pas trop pourquoi, mais ces derniers temps son regard sur elle changeait. Il n’avait pas envie de la regarder comme si elle était une fille parmi tant d’autres. Elle était spéciale, Jini. Alors que le visage de la jeune femme était enfui contre son torse, le garçon lâcha ses mains pour venir l’entourer de ses bras dans un geste de réconfort. “Ce n’est pas grave. Je suis là, maintenant.” répéta-t-il, ne sachant toujours pas ce qui n'allait pas. Elle n’était pas obligée de lui dire. Namsung passa sa main dans les mèches brunes de la jeune femme avant de la séparer légèrement de lui, et c’est à ce moment-là qu’il remarqua ses larmes qui avaient coulé. Son cœur se serra, et le vint essuyer de son pouce les traces humides le long de ses joues. L’inquiétude prenait de plus en plus place, il se demandait ce qui avait pu la mettre dans un pareil état. Il supposait néanmoins que ça puisse être à cause de son travail, la vie d’idole étant souvent difficile, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle montre l'envers du décor à Namsung. Il lui proposa de faire un tour en voiture, meilleure solution selon lui pour se calmer. Enfin, ça marchait pour lui qui était au volant en tout cas. Il soupira à son interrogation, la serrant un peu plus dans ses bras. Il n’était pas la meilleure personne à consulter question choix, lui qui se remettait sans cesse en question et qui mettait beaucoup de temps à faire le plus simple des choix. “Ca ne sert à rien de vivre dans le regret de toute façon. Peu importe de quoi il s’agit, maintenant c'est fait." répondit-il simplement, embrassant l'une de ses joues cette fois avant de se séparer d'elle afin de lui ouvrir sa portière. “Tu verras, ça va aller mieux en roulant.” Il ferma la porte derrière Jini et monta à son tour dans la voiture, allumant le contact et jetant un regard vers elle pour s’assurer qu'elle soit bien attachée. “Ça va, c’est assez confortable ? Tu peux régler le siège si tu veux.” Le siège passager n’avait sûrement jamais été touché, ni même par sa sœur parce que lorsqu’ils se rendaient quelque part ensemble, chacun voulait prendre sa voiture respective. Aussi généreux puisse-t-il être, Namsung avait grand mal à laisser quelqu’un monter dans ses voitures. Le garçon s’engagea sur la route, essayant d'éviter les zones avec le plus de monde, voulant sortir de la ville pour conduire un peu plus vite. Il respectait le code de la route comme sa bible mais lorsqu’il était sur des routes peu fréquentées, il s'en donnait à cœur joie. En revanche, il ne savait pas si la vitesse dérangeait Jini. ”Tu veux bien me dire ce qu'il se passe ?" demanda-t-il alors qu'il jetait des coups d’œil vers elle de temps à autre.

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✎ Le problème lorsque l'on gardait trop longtemps les choses pour soi-même c'est que quand le corps et l'esprit décidaient que c'était trop à supporter, tout explosait sans que l'on puisse réussir à se calmer ou penser, c'est ce qui arrivait à Jini à l'heure actuelle. La brune n'arrivait pas à penser à autre chose, ni se dire qu'il y avait pire - alors qu'objectivement ce n'était pas la fin du monde, mais pour elle à cet instant précis c'était tout comme et elle avait besoin d'oublier tout ça. Non, elle avait besoin d'une seule personne, et le visage du garçon qu'elle aimait lui traversa l'esprit. Depuis quand avait-il pris autant d'importance à ses yeux ? Il était entré dans sa vie et dans son coeur, sans qu'elle ne sache vraiment comment arrêter de tomber un peu plus sous son charme, pourtant elle devrait mettre un stop à tout ça. Ils n'étaient pas en position, ni l'un ni l'autre, de pouvoir se permettre ça, pas avec leurs carrières respectives qui risquaient d'en prendre un coup si cela venait à sortir qu'il pouvait se passer quelque chose entre eux. Peu importait ce que leurs parents avaient bien pu avoir en tête pour eux deux, ce n'était tout simplement pas possible. Et pourtant, Jini avec besoin de Namsung près d'elle, c'était plus fort qu'elle, les larmes coulant toujours le long de ses joues quand elle l'avait appelé à l'aide, qui glissent à nouveau quand elle se love contre lui, appréciant la chaleur de son corps, sa présence à ses côtés. Était-elle prête à avouer ce que tout ça signifiait ? Probablement pas, mais Namsung était là, c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Elle était perdue, et se raccrochait à lui pour éviter de couler. « Merci. » Qu'elle murmure à nouveau, qu'il soit venu. Il ne se doutait sûrement pas à quel point c'était important pour elle. Namsung qui lui propose d'aller rouler, et bien que pour cela il faut qu'elle se détache de lui - ce qu'elle ne semblait pourtant pas vouloir faire pour l'instant - la jeune femme accepte, reniflant doucement en essuyant les larmes de ses joues. « Cela semble si facile quand tu le dis ainsi. » Elle soupire, il n'avait pas forcément tort, et elle était jalouse de cette facilité qu'il avait à voir les choses. Montant dans la voiture, elle lui adresse un petit sourire quand il referme la porte, curieuse de voir ce qu'il y avait de si bien à rouler, pour être honnête elle n'y avait jamais vraiment prêté attention quand on la baladait à travers la ville pour des évènements. « Je te fais confiance pour ça. » Était-ce plus dit pour elle-même que pour qu'il l'entende vraiment ? Jini ne pouvait en être certaine. « C'est parfait, Namsung. C'est laquelle de tes bébés celle-ci ? » Son regard curieux qui observe la voiture, se souvenant de l'amour qu'il pouvait avoir pour celles qu'il considérait presque comme ses filles, il avait un nombre impressionnant de véhicule, et de ce qu'elle avait cru comprendre sa soeur et son père également. Cela devait être un truc de famille. Jini regarda le paysage défiler sous ses yeux, perdue dans ses pensées jusqu'à ce que Namsung l'en sorte, sa question qui lui fit se mordre l'intérieur de la joue, en y repensant c'était complètement puéril de se mettre dans un état pour ça. « L'entraînement a été compliqué aujourd'hui, le coach a gueulé comme un putois, et on va dire que... il a pas mâché ses mots. » Et a fait sentir tout le monde comme si ils étaient des moins que rien.

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✎ La plupart du temps, le garçon semblait sûr de lui et n’avoir aucun problème, vivant comme si la vie était facile. L’argent aidait beaucoup, et c’était sûr que dans la vie il devait y avoir plus malheureux que lui. Pourtant, être le fils d’un mafieux ne devait pas être de tout repos quand on comptait la prise de risque du métier de leur père, le domaine dangereux dans lequel la plupart des revenus de la famille provenait, ce risque de se retrouver face à la police chaque jour qui passait. Mais son père lui avait appris à vivre outre ça, et Namsung avait pu développer ses propres soucis sans que ceux de la famille lui pèse en plus. Le sportif se trouvait être bien moins sûr de lui qu’il n’y paraissait, et était en proie quotidiennement à de multiples questionnements et hésitations, ayant toujours peur de faire un mauvais choix. Mais il savait cependant que venir jusqu’ici à toute vitesse pour Jini, griller des feux et prendre des risques sur la route bien qu’il n’aimait pas ça, n’était pas un mauvais choix. Elle comptait pour lui bien plus qu’il ne s’en rendait encore compte, et si c’était à lui qu’elle avait envoyé un signal de détresse plutôt qu’à une autre personne, c’était qu’elle avait vraiment besoin de lui. “Je me doute que ça ne te semble pas facile sur le moment. Mais demain sera un autre jour et tu te rendras compte que finalement, ça va.” Namsung avait appris qu’à chaque fois qu’il pensait être au bout du gouffre, la vie était capable de faire pire, alors ce n’était jamais si grave. Evidemment, il n’allait pas dire à Jini qu’elle connaîtra bien pire, mais sûrement que demain matin, après s’être reposée, elle se dira que ce n’était pas si grave. Du moins il l’espérait. Le garçon referma doucement la portière derrière la jeune femme avant de prendre place lui aussi à l’intérieur. Il se soucia du bien-être de la jeune femme, la voiture regorgeant de multiples options qui pouvaient rendre ce trajet encore plus confortable. Un grand sourire s’afficha sur son visage quand l’étudiante demanda laquelle de ses voitures c’était. Elle était vraiment incroyable pour s’intéresser à ses bébés. “C’est Gaga, une SSC Tuatara !” répondit-il fièrement avec ses yeux qui pétillaient comme à chaque fois qu’il parlait de voiture. Le sportif commença à rouler dans la ville, plus prudemment cette fois-ci, pouvant remarquer les regards admiratifs des passants et conducteurs à chaque feu rouge. Mais lui, ce qui l’intéressait, c’était de savoir ce qui avait mis Jini dans cet état. Au moins savoir s’il devait envoyer un des hommes de son père mettre une correction à quelqu’un. “Oh, je vois.” Namsung savait ce que c’était d’avoir un entraineur dur, mais il savait aussi que le métier que Jini avait choisi n’était vraiment pas le plus facile. Il imaginait même que ce qu’il pensait pouvoir imaginer, c’était encore pire que ça. “Je ne pense pas que ça veut dire que tu sois mauvaise, Jini. Malheureusement, c’est leur méthode pour nous pousser à devenir meilleurs. Et regarde, tu as débuté, tu as passé l’étape la plus difficile. Et puis, les coachs sont des êtres humains, qui, malheureusement, ne savent pas toujours gérer leurs émotions aussi. Peut-être qu’il avait passé une mauvaise journée et s’est défouler sur toi. Mais tu dois en aucun cas douter de toi. Moi je ne doute pas de toi.” fit-il avec un petit sourire, sans quitter la route du regard alors qu’ils quittaient la ville, posant sa main sur la cuisse de l’idole.

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✎ Jini n'avait jamais vraiment été du genre à se plaindre, ou à extérioriser quand ça ne va pas, tout du moins elle ne le faisait qu'avec ceux qu'elle considérait comme sa famille, ceux qui étaient sa famille. Elle se le permettait avec sa mère et son grand frère adoptif, gaeun également, parce qu'elle savait bien que eux ne la jugeraient pas pour ça. Pourtant tout ce qui avait un rapport avec la voie professionnelle qu'elle avait choisie, la jeune femme s'était petit à petit renfermé sur elle-même quand elle rencontrait un obstacle sur sa route, elle en parlait mais uniquement en surface, elle n'allait pas dans les détails parce qu'elle pensait qu'elle n'avait pas à se plaindre, elle avait de la chance de pouvoir faire ce qu'elle avait voulu, d'avoir cette possibilité. Alors pourquoi elle irait pleurer parce qu'elle avait un ou plusieurs mauvais jours ? Pourtant aujourd'hui ça lui semblait impossible de faire comme si tout allait bien, c'était la goutte de trop et elle avait du mal à se calmer, à sécher ses larmes et arrêter ses tremblements. Elle avait besoin de Namsung, cela sonna comme une évidence quand le visage du garçon était la seule chose qu'elle n'arrivait pas à se sortir de la tête, un soupir soulagé lui échappant quand elle comprit qu'il était là, qu'il était venu. Elle avait jeté une bouteille à la mer dans l'espoir qu'il la récupère, et c'était exactement ce qu'il avait fait. Il avait pris une place si importante dans sa vie, et son coeur, elle ignorait pourtant encore à quel point elle tenait à lui, qu'il avait pris un morceau de son coeur qui n'appartenait qu'à lui dorénavant. Écoutant les paroles du garçon, intérieurement elle ne pouvait s'empêcher de se faire la réflexion que c'était bizarre de le voir parler ainsi, avoir des paroles si sages quand on le connaissait, ce n'était pas quelque chose qu'elle avait l'habitude de voir chez lui. Un léger sourire sur ses lèvres, elle observa longuement le jeune homme sans rien dire, juste le regardant, sentant son coeur se calmer petit à petit. « Je sais. » Elle murmure en réponse, prenant une profonde inspiration pour calmer les dernières larmes, les dernières secousses de ses épaules. Namsung qui lui propose d'aller faire un tour, et bien qu'elle ne voit pas trop en quo ça pourrait l'aider à aller mieux, elle n'allait pas faire la fine bouche, après tout ne disait-on pas qu'un bol d'air frais aidait à se changer les idées ? Cela valait bien la peine d'essayer. Le regard de Jini qui observe le véhicule, question glissant entre ses lèvres parce qu'elle savait très bien à quel point Namsung était attaché à sa voiture, tout comme les autres membres de sa famille d'ailleurs, une passion un peu particulière mais c'était mignon. Et en voyant l'excitation dans les yeux du jeune homme, Jini sentait qu'elle avait fait une bonne chose, ce qui la fit sourire un peu plus. « Gaga, comme la chanteuse ? Elle est jolie en tout cas. » Elle murmure en retour, posant sa tête contre la vitre tandis que la voiture filait à travers les rues de la capitale. Et finalement elle explique enfin, la raison de son état, elle savait bien que ce n'était pas forcément contre eux mais ça n'empêchait pas que cela faisait mal, les mots du garçon la faisant pincer ses lèvres, une partie d'elle qui était obstinée à penser qu'elle n'avait pas mérité ça. Et l'autre qui doutait toujours. Posant son regard sur la main qui se trouvait sur sa cuisse, elle sent son coeur loupé un battement, attrapant timidement cette main alors qu'elle se remit à regarder dehors. « J'ai envie de me le dire, que c'était pas contre nous, qu'en réalité il voulait juste qu'on se donne à fond mais... j'arrive pas à m'enlever de la tête qu'il y avait une autre façon de le faire. Même si il a passé une mauvaise journée, ça ne servait à rien de s'en prendre à nous. » Pourtant c'était une réaction typiquement humaine.

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✎ C’était définitivement une vision de Jini que le jeune homme détestait voir. Il ne l’en tenait pas responsable, mais il avait bien envie d’aller voir celui qui avait provoqué ça pour lui dire sa façon de penser. Namsung était de nature frivole et extravagante, mais il savait être sérieux que la situation le nécessitait. Il comprenait que la jeune femme garde ses émotions pour elle, il avait fini par en faire de même quand il s’était rendu compte que les gens voyaient chez lui que la partie joyeuse de sa personnalité, comme si le gosse de riche ne pouvait pas avoir de problèmes. Comme si Jini, parmi des tas d’autres jeunes femmes, n’avait pas le droit de craquer parce qu’elle vivait le rêve de centaines d’autres. Et ça le tuait de la voir endosser ça en souriant, comme si de rien était, voyant durant des émissions ou des événements publics des mots blessants, qu’elle entendait sûrement sans sourciller. Et derrière, il y avait encore des dizaines de personnes dans le staff qui ne mâchaient pas non plus leurs mots. Et ça, ça, il trouvait ça injuste. Un sourire candide pris de nouveau place sur son visage sérieux quand elle le questionna sur sa précieuse voiture. Il les sortait toutes de temps en temps pour les faire rouler, d’autres moins qui étaient chères à son cœur et qu’il gardait pour de grandes occasions. “C’est la jeune femme qui va rentrer dedans qui est jolie.” ne put-il s’empêcher de murmurer, ne se préoccupant pas de si elle avait entendu. Namsung avait bien compris le message que lui envoyait son cœur chaque fois qu’il voyait la jeune idole, c’était évident pour lui, mais il n’était sûrement qu’un ami, et pourtant, parmi tous les amis que la chanteuse devait avoir, c’était lui qu’elle avait appelé. Il roula un moment dans la ville quand Jini lui expliqua ce qui s’était passé. Il ne voulait pas la faire changer d’avis, ou donner raison à celui qui l’avait fait pleurer - ça jamais – mais en tant que grand indécis il avait appris à voir les situations sous plusieurs angles. “Je suis tout à fait d’accord, Jini.” Le sportif avait posé sa main sur la cuisse de la jeune femme sans quitter la route des yeux, et lorsqu’il sentit la chaleur de sa main sur la sienne, il sentit son cœur battre un peu plus fort, un petit sourire se dessinant sur son visage. “Tu n’as pas choisi le métier le plus facile. Mais tu dois te dire, malheureusement, que chaque fois qu’une chose te semble insurmontable, pire arrivera plus tard. Mais ce n’est pas grave, parce que ça montre que tu peux tout affronter. Et puis je suis là, moi.” Namsung tourna la tête vers elle, lui adressant un doux sourire.