“ Oui, j’enchaîne plusieurs boulots pour optimiser mes chances de louer un appartement. Ce n’est pas évident. “ Le défaut de vivre dans une capitale, c’est les frais. Bomi a de la chance d’avoir plusieurs jobs mais avec ses études de médecine, elle craint de se mélanger les pinceaux. Elle ne peut pas être partout. Par chance, elle travaille dans une auberge le soir, ce qui lui permet de réviser au même que ses quelques heures d’activité dans une supérette de quartier. Son rythme de vie ne lui offre pas l’opportunité de faire des grasses matinées mais comme la plupart des étudiants ou des gens ici. Bomi n’est pas la plus à plaindre, malgré ses crises de colère à l’encontre de sa mère. Cette même mère qui est tout de même capable de s’occuper de sa fille, de lui proposer un toit au détriment d’une ambiance délétère. Bomi aimerait trouver une autre solution en dehors de la fuite mais moins se voir leur permettra peut-être mieux de choyer leurs retrouvailles. Elle n’en sait trop rien. La situation n’est pas viable et elle ne va pas se résoudre en un temps record, et ce, malgré la petite implication. “ On dirait le titre d’un film. “ Le concept la dépasse. Thérapie de famille ? On dirait une comédie produite par les américains où les personnages sont complètement barjots. C’est donc ça l’image qu’elle auprès de son frère par alliance ? Il faut dire qu’elle n’est pas en reste, après avoir soupiré des cochonneries à un type au téléphone, pris en flagrant délit par Daewon. C’est grotesque. L’étudiante est étonnée par sa proposition. “ Tu veux dire un professionnel ? “ Elle semble hésiter à partager son avis. Encore faudrait-il qu’elle en ait vraiment un. “ Les gens ont tendance à dire que c’est de l’arnaque, que ça vend du rêve mais j’imagine… Que les participants doivent être vraiment motivés pour que ça marche… Je pense que le concept est un peu particulier mais.. Je ne perds rien à essayer ou à tâter le terrain. “ Elle lui sourit. “ Promis, je ne ferais pas la suggestion aujourd’hui. “ Il ne faudrait pas que sa mère décide de l’interner de suite. “ Merci… On devrait peut-être redescendre ? Ils vont croire que je t’ai égorgé et en plus, tu ne veux pas manquer le dessert. J’ai vu ce que c’était. “ Et elle sourit. Au moins, elle a retrouvé sa bonne humeur.
 

Même si cette conversation n'avait pas forcément bien commencé de prime abord, c'est bien la première fois que toi et ta demi-sœur avaient un échange aussi cordial et sérieux. Non pas que vos quelques retrouvailles soient toujours synonyme de disputes, comme c'est le cas entre la jeune femme et sa mère, mais disons que moins vous passez de temps ensemble, mieux vous vous portez. Pour autant, aujourd'hui, tu as décidé de prendre le temps d'écouter la jeune femme et – dans une certaine mesure - de te comporter en « grand-frère »... Après tout, c'est ce que tu es, non ? Même si vous n'êtes pas liés par le sang, sur le papier vous êtes bien frères et sœurs. Tu dirais même plus : vous êtes une famille. Et, dans une famille, il faut parfois faire quelques efforts. T'espères d'ailleurs qu'il en sera de même du côté de ta belle-mère et de ta jeune sœur, et que lorsque celle-ci te laisse croire qu'elle va essayer de réfléchir à une possible thérapie de famille - malgré les réticences qui semblent l'habiter - ce n'est pas simplement des paroles en l'air. Mais ça, seul le temps vous le dira... En attendant, Bomi te rappelle bien vite à l'ordre, toi qui avais presque oublié vos parents et le fait que vous étiez en plein repas avant que les choses ne se gâtent, et tu laisses échapper un rire aux paroles de la jeune femme, avant de finalement la suivre, étonnamment ravi de la voir sourire de nouveau.