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✎ Une nouvelle journée où Seori était de corvée des courses, la liste dans les mains tandis qu'elle naviguait entre les rayons à la recherche de ce que Mari et elle avaient pu noter dessus. Produits pour la maison, nourriture, soins et autres, la jeune femme était concentrée sur sa tâche, faisant attention à ne rien oublier, ainsi elle n'aurait pas à ressortir si jamais il lui arrivait d'oublier quelque chose. Des souvenirs de ses dernières courses ici qui lui reviennent en mémoire, la faisant sourire légèrement, tout s'était bien passé en réalité jusqu'à la fin, sur le retour quand son sac avait lâché. Aujourd'hui elle avait pris des sacs plus grands, plus épais, elle avait retenu sa leçon. Elle fit son possible pour aller vite, l'envie de Seori n'étant pas de passer trois plombes dans le centre commercial, il faisait beau, les températures étaient clémentes aussi au vu de la saison, pour un peu on pourrait penser que le printemps était arrivé plus tôt que prévu, elle n'allait pas se plaindre, si elle ne rentrait pas trop tard elle pourrait aller chercher Lady, sa samoyède, et l'emmener en promenade pour une bonne heure, ou deux. Se préparant à envoyer un message à sa soeur aînée pour lui dire qu'elle ne devrait pas tarder à rentrer, la brune se dirige vers les caisses du petit centre, son attention attirée par une silhouette coincée à une des caisses automatiques, l'air perdu alors que le garçon regardait la machine comme si il s'agissait d'un puzzle ultra compliqué. Et si ? La mémoire de Seori est titillée, le visage qui lui dit quelque chose, un instant elle s'arrête, cherchant où est-ce qu'elle avait pu le voir déjà, quand il lève les yeux vers elle, leurs regards se croisant, il est là. Le clic, retrouvant où, et quand. C'était lui, le garçon de la dernière fois, celui qu'elle avait déjà aidé avec la caisse, et qui lui avait porté secours quand son sac de course avait malheureusement rendu l'âme, l'aidant à récupérer ce qui s'était écrasé au sol, échappé du sac pour rouler par terre. Han... Hanjae ? Un léger sourire qui étire ses lèvres, la distance qui se rétrécit tandis qu'elle s'approche de lui, une fois de plus. « Besoin d'aide ? » Elle murmure avec douceur. Le destin était amusant parfois.

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✎ Les sourcils froncés, les prunelles dévisageant l'objet de torture au-dessus de tes lunettes, tu semblais tenter de comprendre. De savoir. Tu te pinças les lèvres, redressant faiblement le visage, observant tes deux achats entre les mains. En avais-tu réellement besoin ? Si tu les avais achetés, oui. T'étais venu exprès pour ça. Mais là, devant cette machine infernale, t'en arrivais à te demander si tu ne pouvais pas simplement repasser plus tard. Parce que tu ne comprenais rien. On t'avait déjà expliqué pourquoi. Ce n'était pas que tu ne faisais pas d'efforts, au contraire. Tu essayais. Pas vraiment pour toi car tout ça ne t'intéressait pas du tout mais pour les autres. Tu ne voulais pas toujours déranger la personne à côté pour venir t'aider. Tu ne voulais pas non plus passer ton temps à appeler Sae Hee parce que t'étais bloqué à la caisse automatique. Qui avait inventé ça au juste ? Et pourquoi ? Gagnait-on vraiment plus de temps ? Pourquoi encore se retrouver face à une machine ? Où était le plaisir d'arriver à une caisse et de croiser une vraie personne ? De discuter avec elle ? Pas que tu étais un grand bavard mais bien souvent les caissières bavardaient gentiment. Et c'était agréable, même si ton manque de réponses devait parfois paraître impoli, ton sourire disait autre chose. Mais là, tu souriais pas, t'étais juste... bougon. Et perdu. Au petit magasin de ton village, il y avait la propriétaire, toujours chaleureuse et souriante, derrière la caisse. Tu avais toujours apprécié son esquisse et sa voix calme bien. Elle paraissait toujours enjoué, le regard illuminé quand quelqu'un venait déposer ses achats. La machine ne souriait pas quand tu arrivais devant elle – quoi qu'elle semblait presque se moquer de toi à te dire que ton article ne correspondait pas. Tu redressas les prunelles un instant, totalement dépassé, tes iris en croisant d'autres. Tu clignas des paupières, observant la jeune femme. « Oui », dis-tu simplement, les épaules basses, avant de froncer les sourcils, fixant la machine à nouveau. « Je ne comprends pas pourquoi elle dit que l'article ne correspond pas », tu fixas l'article, la machine, la jeune femme, Seori, clignant des paupières dans un air penaud. Tu pourrais t'énerver, t'agacer, jurer et faire un scandale mais non, t'étais là, calme. Presque serein – si on oubliait le froncement de tes sourcils. « Est-ce que j'ai passé le mauvais ? », tu penchas le visage. Comment la machine pouvait savoir ce que tu avais entre les mains et ce que tu n'avais pas ? Dubitatif, tu fixas la caisse automatique encore une fois. « C'est compliqué », susurras-tu simplement. « Comment avez-vous fait la dernière fois ? », à croire que la dernière fois, t'avais pas été là pour la regarder faire.

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✎ La dernière fois que la jeune femme était en mission pour faire les courses, les choses ne s'étaient pas réellement passées comme elle l'aurait voulu, mais après tout comment la jeune femme aurait pu savoir que ses sacs allaient lâcher et qu'elle allait courir après ses bouteilles, légumes et autres produits pour tout récupérer dans un bon état ? Heureusement une âme charitable l'avait aidée à tout retrouver, un jeune homme qui avait été aux yeux de l'étudiante en musique un véritable chevalier servant, dire qu'un peu plus tôt c'était elle qui l'avait secouru devant la caisse automatique, c'était un peu comme si le destin avait décidé qu'une bonne action devait se faire des deux côtés. Au moins, ils avaient eu l'occasion de parler longuement, sur le chemin avant le désastre avec ses sacs et après quand Seori avait invité le jeune homme pour le remercier de son aide précieuse. Sa soeur aurait eu sa peau si elle était revenue à l'appartement avec les courses dans un état désastreux. Alors aujourd'hui hors de question de prendre le risque de tout voir s'effondrer une fois de plus, elle avait prévu le coup et cela serait vraiment faire preuve de malchance - elle était assez naïve pour croire encore à sa bonne étoile, même si le voyage au ski avait un peu assombrie cette dernière avec ce qu'elle avec vécu comme émotions fortes. Quand elle y repense, elle sentait le rouge lui monter aux joues, l'envie de se cacher au fond d'un trou qui revient, vraiment elle avait été ridicule mais Kyungho n'avait pas pris ses distances, elle imaginait que c'était une bonne chose au final. Se préparant à aller payer ses courses, une fois qu'elle avait fait le tour du centre et qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin et qui était noté sur sa liste, la jeune femme s'approchait des caisses et le destin était décidemment farceur, elle croise un visage familier, pas qu'elle l'avait croisé souvent mais la seule fois où cela avait été le cas, on pouvait dire que la rencontre l'avait marquée. S'approchant de lui, elle lui demande si il avait besoin d'aide - encore - un sourire amical aux lèvres. « C'est bizarre ça, pourtant ils font attention à leurs étiquettes. » Surtout quand le code était déjà sur le produit, elle fronce les sourcils en essayant à son tour et le message est le même. Bizarre. « Elle a l'air de vouloir prendre des vacances. » Une moue qui se forme sur son visage, elle observe à nouveau le produit, non pourtant ça devrait marcher. « Je n'avais pas fait grand chose pourtant. » Elle souffle, et c'est en plissant les yeux qu'elle voit la marque au milieu du code, comme si il y avait comme une griffure, comme si le code était abîmé, est-ce que ça serait suffisant pour les bloquer ? « On dirait que quelque chose a abîmé la boîte au niveau du code. »

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✎ Le monde avançait trop vite et toi, tu allais beaucoup trop lentement. Ou peut-être bien que tu reculais, refusant de voir les progrès, les avancées. Restant planté dans ton coin, là où tout allait bien, où tout semblait logique. Tu restais dans ta campagne, les prunelles plantées sur cet appareil. Tu ne comprenais rien. Tout avançait trop vite, et toi, tu faisais que reculer. Chaque jour un peu plus. T'étais perdu dans ce monde-là. Celui des smartphone et des objets connectés. Tu ne comprenais pas le principe, même si ça pouvait être pratique. Tu ne comprenais pas toujours le concept de certaines applications, de ces portes et volets que l'on pouvait fermer du bout du doigt. Pire encore, ces lumières que l'on pouvait éteindre tout en étant allongé dans son lit. Pourquoi ne pas éteindre avant, alors ? Tu ne comprenais pas, tout allait beaucoup trop vite. Et ces machines, ces caisses automatiques, sortaient des enfers pour te mener la vie dure – elles et le reste aussi. T'étais trop paumé face à ces trucs. Comme si tu venais d'un autre monde. Ou pire, d'une autre époque. Tu semblais découvrir la technologie alors que tu avais déjà vu ça hier. « Peut-être un défaut de fabrication », soulevas-tu, l'air songeur, perplexe – paumé surtout. T'étais même pas sûr de savoir ce que tu racontais pour être honnête. T'étais juste à l'ouest, et tout se trouvait à l'est. Tu comprenais rien. Tu l'observas faire ensuite, comme un étudiant qui fixait son professeur pour avoir la meilleure technique. Mais ça ne semblait pas vouloir fonctionner avec elle non plus – tu fronças les sourcils, perplexe. Tu comprenais de moins en moins. « On dirait bien », que tu fis dans un souffle amusé. « Vous avez réussi alors que je n'y étais pas arrivé », tu te pinças les lèvres. En soit, il était aisé d'être meilleur que toi. T'étais nul. Mais elle avait tout de même réussi, et toi non. Tu clignas des paupières, les sourcils levés, avant de te pencher pour mieux regarder. « Et ça bloquerait tout ? », demandas-tu, crédule, les pupilles vers elle. La machine était capable de scanner à la vitesse de la lumière mais un trait et elle refusait de fonctionner ? C'était quoi cette sorcellerie ? « Est-ce que je dois en chercher un autre ? », demandas-tu encore, les sourcils froncés, montrant ainsi ta confusion. « Ou ne pas en chercher du tout ? », est-ce que ça voulait dire que t'avais pas le droit d'en acheter ? « C'est beau quand ça fonctionne mais quand ça ne marche pas... », tu soupiras doucement. Tu parlais comme un vieux – et honnêtement, tu te sentais vieux. « Est-ce qu'il faut l'écrire ? », ton index pointait l'écran alors que tu espérais qu'elle comprenne ta question. Recopier le code barre manuellement. « Je n'ai pas du tout l'habitude de ces machines... je suppose que ça se voit n'est-ce pas ? », tu ris quelque peu, connaissant déjà la réponse. « Mais un jour j'y arriverais. Peut-être. Sans doute », t'étais sûr de rien. « Et j'arrêterai de vous embêter à chaque fois », tu émis un nouveau son amusé, le nez quelque peu plissé. « Je vais sans doute appeler une caissière ? »

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✎ La jeune musicienne s'imaginait qu'elle n'avait pas à se plaindre, en soi les courses d'aujourd'hui devaient être moins grosses que la dernière fois donc en toute logique elle n'aura pas à revivre les mêmes péripéties, de quoi la soulager plutôt que de se dire qu'elle allait encore partir à la chasse aux achats tombés au sol. Une fois d'accord, ça pouvait arriver, mais pas deux non merci bien il ne fallait pas abuser des bonnes choses comme on le disait si bien. Seori était néanmoins confiante, pas question aujourd'hui de se faire avoir, elle avait prévu le coup et jusqu'à maintenant tout se passait comme elle l'avait espéré, la brunette avait fait le tour du magasin et tout ce qu'elle devait prendre était dans ses sacs, ce n'était pas bien lourd et la matière du dit sac n'étant pas la même que la dernière fois, pas de raison pour que quelque chose aille de travers ! En tout cas, ce n'était pas pour elle que les étoiles avaient décidé de ne pas s'aligner aujourd'hui mais une autre personne, visage familier qui lui rappela ses aventures passées, un écho d'une première rencontre où déjà Seori avait eu l'occasion de voir le jeune homme face à cette diablerie qu'était les caisses automatiques. Pourquoi quelque chose qui était censé faciliter la tâche et le paiement pouvait faire perdre parfois plus de temps que de passer dans une caisse normale ? S'approchant du jeune homme, Seori signale sa présence en lui demandant si il avait besoin d'aide, un petit sourire aux lèvres avant que ce dernier ne se fane en observant le paquet, mots échangés avec Hanjae tandis qu'elle tentait de comprendre, il le soulignait la fois passée tout avait pu être fait facilement.. mais là ? « J'ai la sensation que les machines sont comme nous parfois. Caractérielles. » Bon pas elle c'était clair, on pouvait même dire que Seori était loin d'avoir une personnalité qu'on pourrait appeler flamboyante. Trop discrète, trop timide... Regardant le paquet d'un peu plus près, elle remarque enfin comme une sorte de trace, déchirant un tout petit morceaux du code barre, ça serait ça ? Vraiment ? « J'ai bien peur, il suffit d'un rien pour que la technologie lâche, ça ne serait pas étonnant que ça ne puisse pas lire pour une bêtise. » La brune répond dans une grimace même si c'était idiot quand on songeait aux progrès de maintenant, qu'un tout petit truc comme ça puisse empêche la lecture. « Vous avez vraiment besoin de ça ? » Si oui, autant aller en chercher un autre mais faire le chemin pour ça ? Clignant des yeux aux paroles du garçon, la jeune femme ne sait pas trop quoi répondre, elle n'avait pas envie de dire des maladresses et qu'il pense qu'elle le prenait en pitié ou quoi que ce soit. « Ce n'est pas grave, je suis contente de pouvoir vous aider si je le peux. » Mais là ça dépassait ses compétences. « En notant peut-être oui ? » Mais elle ne voyait nulle part où appuyer... alors ça leur laissait quoi ? Cherche un nouveau paquet ou appeler quelqu'un ?

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✎ Tu essayais de comprendre un truc que tu ne saisissais pas. C'était comme demander à un scientifique de faire une analyse d'un poème. Ce n'était pas le même domaine, et clairement, la technologie n'était pas le tien. Et ça ne le sera jamais. Tu étais trop éloigné de toutes ces choses, t'en détachant un peu plus chaque jour. Le souci étant que la technologie t'entourait et que tu n'avais pas le choix que de vivre avec. Du moins d'essayer. Sauf que tu ne comprenais pas – et c'était un peu un cercle infini. Tu ne cherchais pas à comprendre. Tu essayais cependant de t'y habituer, sans saisir entièrement ce qu'il se passait ou ce que tu faisais. A peine comprenais-tu quelque chose que tout changeait. Tu t'adaptais. Petit à petit. Tout le monde vivait en 2022, et tu semblais être encore dans les années 2000. T'allais à ton ryhme. « Elles peuvent avoir du caractère ? », demandas-tu dans un petit sourire avant d'observer la machine, songeur. Tu supposais que oui. Mais la machine ne pensait pas, non ? Ce n'était qu'une machine. Pas de pensées, pas de rêves. Pas d'idées noires non plus. Juste des chiffres, des codes et des fils. Une machine ne pouvait pas penser, pas s'arrêter de fonctionner parce qu'elle avait besoin de repos. Une machine ne pensait pas. Une machine n'était pas, tout simplement, et pourtant celle-ci était bien là, devant toi, refusant de fonctionner comme elle le devrait. Peut-être bien que Seori avait raison, au final. Un souffle aux lèvres, tu baissas un peu les épaules dans un air dépassé. Cette petite chose dérangeait pour être lu ? « Je pensais que le flash pouvait tout lire ? », tu levas un peu les sourcils, de plus en plus perturbé. « Qu'est-ce que je peux faire alors ? », le noter ? Mais le noter où ? Et noter quoi ? Recopier tout le code-barre ? Vraiment ? Tu fronças les sourcils. « Vraiment besoin... », murmuras-tu, en observant le paquet. « Je suppose que non, ça pourra attendre les prochaines courses. Je n'ai pas le choix de toute façon », ou peut-être que tu pourrais en chercher un autre ? Mais si le défaut était partout ? « C'est vraiment gentil », que tu dis dans un sourire doux. Peu de monde s'arrêterait pour toi. Et les jeunes de son âge en profiteraient simplement pour se moquer de toi ou te traiter de vieux ou les deux. « Je ne m'y fais vraiment pas à toutes ces choses », articulas-tu simplement, désignant la machine. Tu fixas l'écran, puis le paquet. « Je ne sais pas où on peut noter tout ça, je ne vois pas de clavier », tu désignas l'avant de la machine, avec le flasheur et rien d'autre. Comment pouvais-tu noter alors ? Tu levas le nez, le visage tournant. « Toutes les caissières ont l'air occupées », murmuras-tu doucement, jetant un regard en arrière. « Je ne vais pas déranger tout le monde pour un produit, je reviendrai plus tard », affirmas-tu. Tu déposas l'article dans un bac spécial avant de venir finaliser ta commande. « Pourquoi il me demande si j'ai une carte ? », évidemment que t'avais une carte ! T'étais nul avec tout ça mais t'avais pas eu le choix que d'avoir une carte bancaire. « Je dois dire oui ? », tu fronças les sourcils, lisant attentivement. « Oh une carte de fidélité. Je n'en ai pas. C'est grave ? Je peux quand même payer ? Ca ne me paraît pas si compliqué quand je passe en caisse normale », tu soufflas lentement. Heureusement que tu étais patient. « C'est compliqué »