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toi, tu creuses #renva

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toi, tu creuses #renva | Sam 7 Fév 2015 - 18:51
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toi, tu creuses #renva
« Un film en plein air alors. Ils passent Le bon, la Brute et le Truand pas loin d'ici. Mais j'ai faim, on va d'abord acheter de la bouffe. » Voilà ce qu’il avait dit. Reeva avait grogné en guise d’assentiment, méthode purement armanienne : chez eux, un simple bruit, vu comme ils étaient silencieux, pouvait signifier une tonne de choses. En l’occurrence, cette fois-ci, c’était un oui. La colère était toujours aussi vive, mais elle se voyait mal lui refuser quelque chose alors qu’il avait trouvé un plan pour sortir de l’hôpital et qu’en plus, il lui avait payé tout ce qu’elle avait exigé. En tant que fille bien, elle avait intérieurement prévu de payer les courses en guise de remboursement, mais plutôt crever que de lui dire : il aurait pu penser que le volcan Reeva était de nouveau au repos.

C’est d’ailleurs presque le cas une fois arrivée au supermarché, à croire que marcher lui calme les nerfs. Toutefois, ça ne l’empêche pas d’imposer ses conditions une fois encore : « J’te laisse tout choisir, moi j’ai la flemme. Et t’as intérêt à prendre des trucs que j’aime aussi. » Elle le voit déjà en train de prendre de la nourriture qu’elle estime immangeable en guise de vengeance : poivrons, aubergines, courgettes, viande répugnante…. Mieux vaut prévenir que guérir. Et qu’il ne lui fasse pas croire qu’il connait pas les goûts de la belle : vivre ensemble pendant des années, ça paye, d’autant plus que tout le monde mettait la main à la patte en cuisine. « Et tu pousses, aussi ». Sur cette dernière demande (ou ce dernier ordre, au choix), la blonde monte dans le caddie et s’installe confortablement, jetant un coup d’oeil d’encouragement au nord-coréen, qui s’empresse de grogner pour manifester son mécontentement (ce qui ne change pas de d’habitude).

Les minutes s’égrènent tandis qu’ils arpentent les rayons, s’attirant des regards tantôt curieux, tantôt scandalisés, rarement amusés. Reeva entend même des protestations, généralement quand elle se met à gueuler (« on a dit pas les poivrons ! », « putain mais pas ça, c’est dégueulasse ! »). Mais ils sont passés maîtres dans l’art de les ignorer et continuent leur bonhomme de chemin sans accrocs autres que leurs habituelles insultes, qui sonnent souvent comme des déclarations d’amour à leurs oreilles (« mais tu peux pas la fermer, blondasse ? » ; « quelle nana compliquée putain… »). Sans accrocs… jusqu’au moment où Reeva sent un poids supplémentaire dans le chariot et aperçoit Renzo qui prend place face à elle. Alors qu’elle s’apprête à le chasser de la pointe de son talon, une meilleure idée germe dans son esprit : « On fait une course en caddie ? »
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Re: toi, tu creuses #renva | Mar 17 Fév 2015 - 20:12
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toi, tu creuses #renva × part. Ipart. II
« J’te laisse tout choisir, moi j’ai la flemme. Et t’as intérêt à prendre des trucs que j’aime aussi. » Qu'elle lui impose, sur un ton parfaitement normal mais qui fait grincer des dents le nord-coréen. Pourtant, il ne proteste pas, du moins pas avec sa bouche. Un doigt d'honneur bien grossier tendu, il s'avance dans les rayons à la recherche de nourriture comestible pour lui et complètement périmée pour Reeva. Du moins, c'est seulement une envie de pourrir la demoiselle ; pourtant, il fait exactement ce qu'elle lui a dit, en prenant des choses qu'elle aime. Comme par exemple, en évitant de prendre trop de végétaux mais plutôt des cochonneries que leur belle-mère Jin Ah brûlerait avec du sel pour les renvoyer en Enfer – elle regarde beaucoup trop une série américaine. « Et tu pousses, aussi. » L'insulte « pute » meurt sur ses lèvres, il n'a plus envie de se confronter au volcan Reeva. Il se contente de grogner, comme d'habitude. Mais Renzo trouve une autre façon de se venger : en cognant maladroitement le caddie un peu partout, lâchant des « oups » absolument pas sincères. Par moment, il parvient même à tirer les cheveux de Reeva tout en prétextant que le caddie lui échappait des mains et qu'il était obligé d'agripper la barre de force ; mensonge parfaitement assumé. Il n'hésite pas non plus à balancer sans aucune délicatesse les divers articles sur Reeva ; il faut bien profiter un peu. Au bout d'une vingtaine de minutes et après avoir amassé le plus de nourriture et de boissons possible, Renzo tourne le caddie vers la caisse. En guise de blague pas drôle, il tente même de faire passer Reeva comme un article pas comestible mais le regard désabusé du caissier et celui scandalisé de Reeva tuent son envie de rire. Un grognement lâché, il laisse la blonde payer les achats et ils sortent du supermarché. En ayant marre de rester debout tout ce temps, et surtout parce qu'il sent une vive douleur dans sa jambe, il s'installe dans le caddie près de la blonde après avoir repoussé la bouffe un peu plus loin. « On fait une course en caddie ? » Il grimace mais reste toujours dans le caddie qu'il vient de marquer comme son territoire. « Tu prends un autre caddie, je garde celui-là. »… Ce qui entraîne un vif débat de quelques minutes, pour savoir lequel peut hériter du caddie où ils sont tous les deux installés ; débat qui se solde par un simple pile ou face. « Pile tu bouges. Face je bouge. » En sortant une petite pièce de sa poche, il la lance et l'écrase sur sa main. « Pile, et bim ! » Il la bouscule pour la faire partir du caddie et la regarde en attraper un autre à côté du sien. Tous les deux prêts pour la course, la demoiselle donne le signal et ils s'élancent aussi rapidement qu'ils peuvent : c'est-à-dire, aussi vite qu'une mamie avec son déambulateur. « Prends à gauche, le film est là-bas ! » Beugle-t-il en tournant lui-même à gauche mais à cause d'un virage un peu serré, son caddie heurte celui de Reeva mais heureusement, aucun des deux ne se renverse. « Putain mais regarde où tu roules, sale blonde ! »
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Re: toi, tu creuses #renva | Lun 30 Mar 2015 - 20:20
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Renzo se plie aux désirs de la blonde sans (trop) broncher, prenant plaisir à glisser quelques petites vengeances ridicules mais executant, dans la fond, exactement tout ce qu’elle veut. Au final, c’est un peu elle qui a le dernier mot dans la fratrie, et c’est ce qui lui plait : la maniaque du contrôle qu’elle est ne supporterait pas que l’on passe outre son autorité. Renzo le sait, et choisit exactement ce qu’elle veut ; à croire qu’il lit dans ses pensées. Elle a envie de lui dire « continue comme ça, c’est bien, tu te rattrapes correctement » mais elle a trop peur qu’il s’offusque et se mette à agir contre les désirs de l’italienne ; alors elle se tait, lui renvoie les paquets qu’il lui lance un peu trop fort, l’insulte quand il tire ses cheveux, lui lance des coups de pied quand il cogne le caddy.

Enfin, les deux idiots arrivent à la caisse, regardés de travers pour tout le magasin, acheteurs comme produits. A vrai dire, on les regarde encore plus mal lorsque Renzo décide de faire passer Reeva sur le tapis roulant, comme si elle était un produit encombrant. Elle perd un air mi scandalisé, mi honteux pour coller à la circonstance, traite le nord coréen d’idiot, mais crève d’envie de rire. Puis vient la course, une fois dehors ; Reeva décide de ne pas contester le résultat douteux du pile ou face (l’un des jeux préférés de Renzo, qu’elle trouve débile ; elle l’a d’ailleurs déjà accusé plusieurs fois d’être en possession d’une pièce trafiquée). Elle le fait par pur amour pour lui, avec la volonté de le ménager, mais plutôt crever que de l’avouer. « Prends à gauche, le film est là-bas ! » Elle obtempère, lancée à grande vitesse sur son caddy de course, percutant régulièrement son frangin dans le but de gagner (tous les moyens sont bons, mêmes les plus déloyaux). Ce dernier se défend, à grand coup d’insultes : « Putain mais regarde où tu roules, sale blonde ! » et, invariablement, Reeva répond : « Ta gueule ! ». L’amour chez les Armani, c’est poétique.

Après quelques minutes de course effrénée, une jolie chute et une merveilleuse glissade en guise de freinage, Reeva constate qu’ils sont arrivés à bon port ; légèrement en retard, par contre, puisque le film a commencé depuis quelques minutes déjà. Qu’à cela ne tienne, ils s’installent tous les deux aussi confortablement qu’ils le peuvent, lui en train de ménager sa blessure à la jambe, elle entrain de tirer sur sa robe trop courte. Elle se gave de chips, passe le paquet à Renzo d’un air absorbé par le film, garde une petite pensée pour leur belle-mère qui serait à coup sur révoltée face à toute cette junk food. Elle fantasme sur l’un des acteurs, Renzo bougonne. Autour d’eux des voitures à la pelle, et des couples, aussi. Ça la met mal à l’aise, mais elle le cache tant bien que mal. Mal à l’aise parce qu’il est là, à côté d’elle depuis des années, et qu’ils ne sont toujours rien. Mal à l’aise parce que quelques heures en arrière, elle lui a dit « je t’aime » comme une idiote, et qu’il n’a pas osé y croire. « Tu sais, je mentais pas », qu’elle balance de but en blanc, à moitié noyée sous les répliques du film, et trop énigmatique pour déboucher sur quoi que ce soit.
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Re: toi, tu creuses #renva | Ven 3 Avr 2015 - 17:39
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Au vu de la projection tardive du film, Renzo suppose qu'un jour s'est écoulé depuis la descente – sachant qu'ils sont restés à l'hôpital de longues heures pour reprendre leurs forces. Ses pensées sont embrumées mais il parvient tout de même à suivre le film – de toute façon, chez les Armani, les vieux classiques sont vus un millier de fois. Les sous-titres en coréens défilent assez rapidement mais Renzo connaît les répliques par cœur, il se contente de fixer les images. C'est déroutant, quelques heures, voire un jour plus tôt, ils se faisaient tirer dessus. Et là, comme si tout était redevenu normal, ils grignotent devant un vieux western. Mais pourtant, tout est loin de la normalité, Reeva et Renzo sont posés dans des caddies, amochés, marqués par les blessures de la veille. Ils sont à l'écart des autres voitures, après tout, c'est un rassemblement de couples à l'ancienne devant la projection d'un film en plein air. Reeva lui passe un paquet de chips qu'il engloutit rapidement, changeant souvent de position à cause de sa jambe bandée. « Tu sais, je mentais pas. » En fronçant les sourcils, le nord-coréen tourne la tête vers Reeva, arrêtant même toute mastication de chips. Ça serait un manque de respect envers Reeva que de jouer la carte de l'ignorance, de l'incompréhension. Renzo sait parfaitement de quoi elle fait mention, mais il garde le silence, suit chaque mouvement de Reeva avec attention. De celui où elle attrape un pot de yaourt aux fruits rouges, à celui où elle arrache l'opercule. Ce dernier tombe aux pieds de l'italienne, gisant dans cette ambiance dérangeante que Reeva a provoquée. Renzo se racle la gorge pour prendre la parole mais son regard reste captivé par l'opercule où il peut voir la date de péremption. D'un geste vif, il prend le pot de yaourt et le balance aveuglément. Celui-ci atterrit sur le capot d'une voiture où un conducteur klaxonne par réflexe, sortant même de son véhicule pour insulter l'énergumène qui a sali sa belle Hyundai. Mais Renzo n'a que faire du conducteur, il est de nouveau focalisé sur Reeva. « C'était périmé. T'aurais chopé un truc pas cool en le mangeant. » Mais il n'a pas envie de changer de sujet, quelque chose en lui veut mettre les choses au clair avec Reeva, au sujet des mots qu'elle avait lâchés tantôt. « Pour tout à l'heure… » Commence-t-il… sans jamais finir, parce qu'au même moment, Reeva la furie l'interrompt. Merde, qu'est-ce qu'il a fait cette fois-ci ?
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Re: toi, tu creuses #renva | Dim 5 Avr 2015 - 16:12
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Reeva aurait bien voulu que sa vie soit un mauvais drama coréen, avec répliques niaises et senteur guimauve à l’appui. Malheureusement, en ce moment, c’est plus téléfilm américain de seconde zone, avec un scénario un peu bancal : des frangins amoureux, blessés et truands, ayant trouvé refuge dans un caddie. Elle ne sait pas au juste si elle doit trouver qu’ils sont plutôt minables, ou alors au contraire qu’ils s’en sont bien sortis jusque là, qu’ils sont vivants, ensemble, et que c’est tout ce qui compte. La famille, valeur primordiale par excellence, ultime barrière pour ne pas verser dans la folie, élément fondamental de la vie de la blonde qui, encore une fois passée tout près de la mort quelques heures auparavant, se découvre l’envie d’appeler la mifa au grand complet pour balancer des déclarations d’amour à tout bout de champ : son père Tony, sa belle-mère Jinah, ses faux frangins Raï, Reira et Nina, et enfin sa petite soeur qu’elle maltraite bien trop souvent, Rivael. Rivael, Rivael, Rivael, pense t-elle, nom en boucle dans son esprit embrumé, au moment où Renzo se jette comme un psycho pour sauver l’italienne d’un grand danger : un yaourt périmé. Teubé. Et dire que la veille encore, paniquée à l’idée de la possible mort du nord coréen, elle lui avouait son amour ; dire que maintenant, alors qu’elle remet ça sur le tapis avec l’envie d’obtenir un quelconque retour, il lui parle de bactéries… « C'était périmé. T'aurais chopé un truc pas cool en le mangeant. » Reeva contemple le cadavre du yaourt en se disant que c’est moche, un cadavre, yaourt comme humain.

Et puis comme la vie, sans malentendu, ce serait trop beau, elle reprend la parole pile au moment où il se décide à faire de même, sans même l’entendre : « Tu te souviens de ce jour où tu m’as traitée de nid à bactéries ? Je sais plus ce que j’avais fait, et peut-être même que j’y étais pour rien. T’as toujours été un tel salaud avec moi, en fait ! Enfin, je suppose que c’est l’amour vache, disons… » Elle semble furieuse, mais faussement furieuse : c’est Reeva, toujours passionnée et révoltée, tentant de dompter toutes ses émotions et de les caches derrière une montagne de glace qui trompe chaque fois tout le monde, sauf Renzo.
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Re: toi, tu creuses #renva | Mar 7 Avr 2015 - 18:56
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Et là, c'est le drame : Reeva a enclenché le mode furie. Ou du moins, en partie sûrement, ses mots sont tranchants et vifs mais elle ne les accompagne pas de gestes d'hystérique comme elle en a l'habitude. « Tu te souviens de ce jour où tu m’as traitée de nid à bactéries ? Je sais plus ce que j’avais fait, et peut-être même que j’y étais pour rien. T’as toujours été un tel salaud avec moi, en fait ! Enfin, je suppose que c’est l’amour vache, disons… » Enchaîne-t-elle immédiatement sans même prendre quelques secondes de répit, dans une position assise et calme en contradiction avec ses mots de révoltée. C'est bon signe, se dit Renzo, il peut facilement s'en sortir après cette insulte qu'il avait tenue à son égard. Pourtant, quelque chose l'irrite. Il décide de l'interrompre, sans rompre le contact visuel. « Je rectifie : c'était nid à maladies, encore plus insultant. » Il ne sait pas si c'est sa nonchalance dans une discussion sérieuse ou ses mots insultants, mais Reeva se déchaîne en logorrhée de paroles incisives. Même si Renzo n'écoute pas. Trop d'informations à avaler d'un coup, trop d'insultes aussi. Et la seule chose qui le garde concentré, c'est les lèvres de Reeva qui se mouvent et qui laissent filtrer tous ces mots vulgaires qu'elle tient à son égard. Il ne sait combien de temps a-t-il passé à les regarder, il ne sait pas si ce sont encore les médicaments qui ont endommagé son cerveau et sa volonté mais… Renzo s'est relevé dans le caddie. Face à une Reeva encore plus agressive qu'à l'accoutumée. En boitant pour creuser la maigre distance qui les sépare dans le caddie, Renzo s'approche d'elle à une vitesse rapide – aussi rapide que sa jambe lui permet. Ses deux mains placées de part et d'autre du rebord métallique, il plaque sa bouche sur celle de l'italienne sans même prévenir d'une quelconque action. Le baiser n'a rien de tendre mais désespéré parce qu'il tente de prouver que même s'il la traite de nid à maladies, elle est la sienne et l'a toujours été. Même si en l'état, il y a toujours une volonté farouche qui l'empêche de tenter quoique ce soit. Pourtant, ce soir-là, il a juste envie de foutre tout en l'air pour Reeva – c'est sûr, les médicaments font encore effet pour qu'il ait des pensées pareilles. Mais le caddie ne supportant pas le poids accumulé de leurs corps à l'avant, glisse sans vergogne et ils s'écrasent à même le sol, rompant le baiser. « T'es pas un nid à maladies… » Qu'il répond, prêt à enchaîner sur ce qu'il s'apprêtait à dire avant qu'elle ne se transforme en furie. Et le téléphone vibre, tellement fort que l'ambiance étrange vole en éclat. Au bout de plusieurs secondes, Renzo décroche. Et son visage devient livide…
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Re: toi, tu creuses #renva | Mer 8 Avr 2015 - 0:09
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armani renzo &
armani reeva

 
it's a very, very mad world ✻✻✻ « Je rectifie : c'était nid à maladies, encore plus insultant. » Reeva se demande s’il trouve que c’est mieux, parce qu’habituellement, face à quelqu’un d’énervé, on cherche plus à adoucir la situation qu’à l’empirer. Mais c’est Renzo, alors au final, ça ne l’étonne pas tant que ça. Elle continue sur sa lancée, imperturbable, et ne remarque pas immédiatement que le nord coréen s’est relevé. Lorsqu’elle en prend conscience, il est en train de se rapprocher d’elle, difficilement ; elle l’aide comme elle peut, le soutient un peu, se demande ce qu’il a l’intention de faire et dans le doute, décide de ne pas lui demander. Il faut alors imaginer le choc lorsqu’il se penche et entreprend de lui dévorer les lèvres - ce qui, au demeurant, ne la dérange pas le moins du monde. L’italienne se surprend même à ne pas vouloir le lâcher, en demander plus, grommeler d’agacement lorsque le caddie se casse lamentablement la gueule, et eux avec. Elle attend ça depuis gamine, depuis qu’ils se sont rencontrés - même si, bien entendu, leur amour n’avait pas précisément cette forme lorsqu’ils étaient plus jeunes. Reeva brule d’envie de recommencer, d’avouer qu’elle attend ça depuis toujours, mais c’est lui qui reprend la parole en premier : « T'es pas un nid à maladies… » Elle sourit, pour lui montrer qu’elle le sait pertinemment, au fond, qu’elle est bien conscience de tout ce que cache leur relation piquante apparente : cette frustration de ne pas pouvoir être ensemble, cette envie de s’aimer pour de vrai, devant tout le monde. C’est alors que le téléphone sonne, et Renzo décroche quand bien même elle meurt d’envie de lui dire de laisser tomber, et de l’embrasser encore. Au début, elle n’entend rien d’autre que des mots indistincts, une conversation menée principalement par l’interlocuteur, une voix caverneuse qu’elle a l’impression d’avoir déjà entendu quelque part. Puis les souvenirs reviennent, elle prend conscience de ce qui arrive en un flash, et ses yeux se mettent à refléter la panique qui vit déjà dans ceux de Renzo. « Dis-moi que… dis-moi que je me trompe… » Pour en avoir le coeur net, la blonde arrache le téléphone de son frangin et insulte l’homme au bout du fil en italien en guise de bonjour. « Ah, la soeur. » entend-elle simplement, sans vouloir comprendre lorsque la voix ajoute : « J’espère que vous étiez proche de Rivael, le ressenti n’est sera que meilleur. » « Vous êtes où ? » répond t-elle du tac au tac face à cette ridicule parodie de punchline. L’homme balance l’info cruciale, une adresse, suivie d’un numéro, et raccroche sans un mot de plus. Tandis que la sonnerie perdure entre les répliques du film, Reeva, le portable à la main comme une idiote, se perd de les yeux du nord-coréen. Et lui avoue finalement la vérité : « Je comprends pas ce qu’il se passe ». Ou ne veut pas comprendre, vu comme ce qui est en train de se passer est courant dans le milieu.

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Re: toi, tu creuses #renva | Mar 28 Juil 2015 - 13:56
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it's a very, very mad world ✻✻✻ La quiétude disparaît au profit du chaos, à l’intérieur, celui qui massacre ce petit bout de bonheur qu’il avait ressenti quand il avait embrassé Reeva. Et tout s’est envolé, en quelques mots, en milliers de maux. « J’ai fracassé la gueule de l’arc-en-ciel. » dit l’homme au bout du fil, Renzo arrive même à l’imaginer en train de sourire en cet instant. « Ouais, je l’ai butée. Ta sœur, je veux dire. » précise l’homme, avec un rire malsain. Mais Renzo garde son calme. Ne répond rien. Fixe les yeux verts de sa sœur. Celle-ci panique et attrape le téléphone. Au vu de son visage, l’autre lui a également annoncé la nouvelle. Il aimerait bien lui dire que ce n’est qu’une blague, que Rivael, malgré son extravagance et sa gaieté, est capable de se défendre. C’est une Armani après tout, rien ne peut lui arriver. Mais il a la certitude que quelque chose est arrivé à Rivael. Parce que dans ce milieu, tous les moyens sont bons pour la belle et merveilleuse revanche. Parce que même les Armani ont pratiqué ce genre de revanche. « Vous êtes où ? » La question posée, quelques secondes après suivie d’une réponse et l’indication de Rivael. De ce qu’il en reste. Vivante ou morte. Cadavre ou à moitié en vie. Il ne sait pas, il ne sait plus rien. « Je comprends pas ce qu’il se passe. » Lui dit finalement Reeva, sans jamais quitter le regard sombre de Renzo. Il avale durement sa salive et détourne le regard, pas assez courageux pour soutenir celui de sa sœur. Sa main passe dans ses cheveux dont il sent les ongles racler contre son crâne et ce geste simple le sort de sa torpeur. Son regard s’assombrit encore plus et sans avertir quiconque, ses jambes balancent des coups sur le caddie tombé précédemment durant leur baiser. Ses coups de pied sont puissants, malgré la douleur dans sa jambe blessée. Il s’en fout de la douleur physique, il continue de donner des coups de pieds au point de déformer les grilles du caddie : rien à foutre, se dit-il. Parce que Rivael est morte. Parce qu’elle est morte. Rien ne pourra la faire revenir, il le sait bien, mais il ne peut s’empêcher d’extérioriser à sa manière cette douleur qui s’est emparée de son cœur. Il ne sait pas non plus depuis combien de temps il s’acharne sur ce caddie, il sait uniquement qu’il a arrêté les coups lorsque les bras de Reeva ont encerclé sa taille par derrière. Ce simple geste l’a arrêté dans sa violence absurde. « Faut qu’on la venge. » Œil pour œil, dent pour dent.

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