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    :: Défouloir :: 2015

Just one shot. » H A N S Y R

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Just one shot. » H A N S Y R | Mer 11 Fév - 23:03
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The last chance, you know ?
Dewei l'aimait-il seulement aussi fort qu'il s'était épris de lui ? L'estimait-il toujours après ce qu'il avait pu faire, ce recul imposé ? Taz en doutait plus que jamais. Sun Joo, délaissée et tenue dans le mensonge, l'accepterait-elle un jour dans tout ce qu'il représentait de bon, mais surtout de mauvais ? Rien n'était moins sûr. Trouverait-il la force, un jour, de se relever et présenter ses excuses à Seong Hee, sourire aux sango, rire avec ses collègues d'un lieu de travail longuement quêté ? Probablement jamais. Hors, Tasyr était sûr, certain, que tout aurait pu fonctionner il y a quelques mois encore. Qu'il aurait pu ne jamais plus toucher à l'héroïne ou l'ecstasy, qu'il aurait pu se noyer sous la seule drogue de ses baisers, qu'il aurait pu être comme n'importe quelle personne de son âge. Un étudiant un peu dissipé mais que l'on aurait qualifié de « taquin, bavard mais volontaire ». Hwang Tasyr aurait pu être un jeune homme lambda, redécouvrir les plaisirs simples d'une vie, et il avait même touché du bout du doigt cet espoir si réel. Puis, elle était revenue.

Elle qu'il aimait tant, que la haine forçait à surpasser. Elle qu'il suivrait jusqu'au bout du monde en silence, parce que là était sa juste place. Elle qui lui avait tant appris, jusqu'à la façon correcte de respirer dans leur milieu ; à qui il devait la vie. A qui il devait sa vie, mais qui aspirait celle qu'il désirait. Son poison.

Du bout des doigts, le syrien effleura sa poche. Il soupira, rassuré d'y trouver ce qu'il désirait, et reposa ses mains de chaque côté du comptoir sur lequel il s'était agilement hissé puis assis. Ses jambes maigres ne le portaient plus tant, ses joues creuses attisaient la pitié, mais son regard de flamme brillait de hargne et de vie. Lentement, il reposa avec hésitation ses pieds au sol et s'approcha de la jeune femme qui lui faisait dos à pas de velours.

Il l'aimait, ô, comme il n'avait jamais
aimé personne sans doute.


Le bras droit de Tasyr passa autour de la taille fine de son aînée, tandis que le gauche le rejoignit avec plus de fermeté du côté opposé. Il la tira avec force contre son torse, nicha son visage dans son cou, et étouffa un soupire contre sa peau. Il luttait, les paupières papillonnantes, contre l'eau non-conviée qui brouillait sa vue. Parce qu'il l'aimait d'une haine sans faille, et qu'il la haïssait d'un amour incommensurable. Et c'était ce qui faisait leur perte, leur lente déchéance.

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Mer 11 Fév - 23:49
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tu étais mon ciel et mon enfer
Son coeur s'était serré si fort en voyant le syrien sur le pas de sa porte. Heureuse d'abord, de l'avoir retrouvé. Inquiète ensuite, face à ses joues creusées et son teint livide. Elle l'avait invité à rentrer, sans un mot, un faible sourire sur les lèvres. Elle ne s'était pas posé de questions, car elle l'aimait. Depuis ce jour où elle l'avait sauvé, ou peut-être avant. Elle avait voulu le protéger, aurait tant aimé lui offrir tout ce qu'elle n'avait jamais eu. Mais elle s'en savait incapable. Elle s'en voulait, ô si fort, de ne rien à avoir à lui offrir de plus. Elle se haïssait d'être telle qu'elle était. Enfant, elle avait tant souhaité suivre ses parents. Aujourd'hui, elle n'était rien d'autre qu'une âme errante parmi les vivants, prétendant être l'une des leurs, traînant son ombre derrière elle. Tasyr avait immiscé en elle un rayon de lumière, une envie de combattre ses vieux démons, un besoin irrépressible d'aimer plutôt que de haïr. En lui sauvant la vie, c'était de ses propres pêchés qu'elle essayait de se faire pardonner.

Un bras autour de sa taille, une présence dans son dos qu'elle apprend à accepter sans broncher, lasse de toujours se braquer. Lasse de cette vie qu'elle avait menée jusque là. Y avait-il encore une chance pour elle ? Une parcelle de ce monde où l'on voudrait d'elle ? Arriverait-elle à trouver la paix après tant d'années de guerre ? N'était-elle donc rien d'autre qu'un ange déchu, dont on avait arraché les ailes avant de la laisser sombrer au plus profond des abysses ? N'y avait-il donc personne pour lui tendre la main ?Si Won, peut-être. Ou bien Hyo Jin. Peut-être qu'en fin de compte le brouillard finirait par se dissiper, peut-être ... qu'elle avait le droit d'espérer. Tu pries, tu te débats, tu sombres. Cette vie-là n'est pas pour toi, et pourtant tu y crois.

Avec douceur et maladresse, elle prend appui sur le syrien, appréciant cette étreinte, qui portait en son sein quelque chose de froid et de brûlant à la fois. Naïve elle l'était, comme une enfant à qui l'on faisait de belles promesses. Lentement, ses miens viennent couvrir celles du jeune-homme, son regard perdu dans le vague. « J'ai eu peur pour toi. » Elle avait décidé d'être honnête, pour une fois, peut-être la seule. Elle avait besoin de parler, de dire ce qu'elle ressentait, de se libérer d'un poids qu'elle n'était plus en mesure de porter. Était-ce cela, être faible ?

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Jeu 12 Fév - 0:06
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The last chance, you know ?
Le son de sa voix éveilla quelque chose en son être, semblable à un torrent, ou un siphon. Le garçon avait cette désagréable sensation qu'un pieux se plantait au sein de son organisme pour lui retourner les tripes et arracher d'un même temps cette humanité à laquelle il s'accrochait éperdument. Il resserra ses bras autour de sa taille et, de ses doigts blancs, chercha les siens pour les enlacer. Douceur, tendresse, le plus alarmant était la chute de leur masque. Ses pouces caressèrent sa peau douce de pressions circulaires, son souffle se régularisa difficilement dans son cou. « Arrête de penser à moi, et occupe toi plutôt de toi. » Son timbre n'avait pas flanché, ni frisé cet aiguë ridicule qui caractérisait ses instants de panique. Préméditation.

Tasyr remonta l'une de ses mains et de son revers, chassa la chevelure décolorée de la lionne. Découvrant ainsi son épiderme qu'il ponctua d'un baiser chaste, il laissa ses lèvres sur son cou le temps d'un espace bref. Il ne savait pas être expressif, ignorait les mœurs, les codes. Il désirait pourtant sans contrefaçon lui faire comprendre qu'elle aura a jamais été la personne pour laquelle il se sera le plus battu ; envers elle ; envers lui. Ses mains longèrent à nouveau ses côtes et s'ancrèrent sur ses hanches, tandis que son cœur battant ignorait comment s'exprimer.

Finalement, optant pour la simplicité des aveux qu'elle avait ouvert, il décala son menton pour le poser au creux de son épaule. Les yeux fermés, les larmes dissipées très vite avant de naître, il la rapprocha encore de lui, désireux de noyer son corps contre le sien. « Je t'aime. » Tasyr savait qu'elle n'y verrait là que le juste sens de ces mots. Aucun amour tel que le partageait les couples n'entachait la beauté et la pureté de ce qu'il ressentait pour elle. Et c'était le plus douloureux, d'aimer et haïr tant, de s'apprêter au meurtre et au suicide. La parole juste étant inédite entre eux, l'heure du changement s'annonçait. Le glas sonnait.

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Jeu 19 Fév - 22:13
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tu étais mon ciel et mon enfer
Son monde s'écroulait. Plus les mois, les semaines, les jours passaient, plus tout se désagrégeait. Mais c'était pour mieux se reconstruire, du moins, c'est ce qu'elle croyait. Voulait-elle de Tasyr qu'il fasse partie de ce nouveau monde ? Oui. Ô combien elle le désirait. Lui, l'élément déclencheur, lui qui l'avait fait faiblir, lui qui l'avait rendu vulnérable, elle ne le remercierait jamais assez. Elle l'aimait tant, elle l'aimait à mourir. Pour lui, elle était prête à tout donner, prête à se dévouer, prête à s'abandonner. Elle ignorait qu'elle était bien trop brisée, bien trop fragile, que pour supporter un tel sentiment. Elle croyait être forte, elle n'est rien d'autre que poupée de chiffon entre les mains d'un destin bien trop cruel pour elle. Pour une petite orpheline. Pour une femme de l'Ombre. Elle ne répondit rien, laissant le syrien s'aventurer en terre inconnue, faire preuve d'une tendresse à laquelle elle n'était pas préparée, à laquelle elle ne l'avait jamais été. Pourtant, elle se laissa faire sans broncher. Car elle connaissait la signification de ses gestes, celle de ses mots. Du moins, elle le croyait. Ainsi, sa déclaration ne la fit pas frémir, bien que son coeur se serra dans sa poitrine. Oui, ils s'aimaient. Ils s'aimaient d'un amour si fort, si brut, si pur, à la fois dévastateur et salvateur. Car c'était dans cet amour sans limite qu'elle avait trouvé son salut, Hansa en était persuadée. Elle l'aimait d'un amour sans faille, inégalable, inébranlable.

Jusqu'à ce que la mort vous sépare.

Lentement, et sans se défaire de son étreinte, elle se tourna pour lui faire face. Noyée dans les bras du syrien, elle paraissait si insignifiante. Avait-il encore grandi ? Il lui paraissait tout à coup si fort, si adulte. Elle pencha doucement la tête sur le côté, ses longs cheveux décolorés suivant le mouvement. Une main posée sur la taille du syrien, l'autre vint s'aventurer à hauteur de son visage, dégager les mèches noires qui entravaient son front. Elle se perdit un instant dans la contemplation de cet enfant qu'elle avait sauvé au détour d'une ruelle. Un jour qui lui paraissait à la fois si proche et si lointain.« Moi aussi. » Pourtant, quelque chose n'allait pas. Elle se berçait d'illusions, et elle le savait. Mais la Vérité était douloureuse, or elle était lasse de souffrir. Pour une fois, juste une fois, elle préférait le doux mensonge que lui murmuraient ses espoirs. Alors, doucement, elle se serra contre son torse, se noyant contre son corps, écoutant son cœur battre à l'unisson avec le sien. Elle aimait cette sensation. Elle se sentait si bien, à sa place. « J'ai manqué tant de choses, n'est-ce pas ? » Les mots étaient sortis d'eux-mêmes, faisant référence à son absence, sa disparition pour laquelle Tasyr l'avait tant blâmer. Aujourd'hui, elle prenait conscience qu'elle était peut-être passée à côté du plus important, peut-être était-ce cela au fond qu'elle ne parvenait pas à saisir. Peut-être était-ce cela qui avait inversé leurs rôles, faisant d'elle une proie consentante.

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Dim 22 Fév - 14:52
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The last chance, you know ?
Pourquoi eut-il fallu que les choses prennent cette tournure ? Séparément, ils possédaient les clés nécessaires pour remonter à la surface et soulager cette gorge brûlante d'une bouffée d'air frais. Entrevoir la lumière et atteindre la rive, appréhender une nouvelle réalité plus douce et plus chaude.  Ensemble, ils s'entravaient et ne parvenaient à nager, sombrant toujours plus vers des fonds abyssaux inconnus, effrayants. Cette étreinte dans laquelle ils se liaient, cette étrenne qu'était leur douleur, ils ne pouvaient la surmonter ensemble. L'un devait défaire l'autre, l'un devait survivre au détriment de l'autre. Pourtant, Tasyr aurait voulu que les choses se passent différemment. Qu'elle lui pardonne son ignorance et sa lâcheté. Et au fond de lui, il persistait à croire que quoiqu'il puisse se passer, elle ne pourrait que vivre dans un monde meilleur : parce qu'elle le méritait. Il redressa sa main et attrapa entre ses doigts le poignet de la femme qu'il n'avait jamais remarqué si fin. Ainsi, il suspendit son geste et ses mèches retombèrent devant ses yeux qui l'imploraient du pardon. « Aime moi toujours. » Le garçon savait qu'à trop s'enliser dans cet acte qu'il s'apprêtait à commettre, à s'enfermer dans cet Irréparable, il en mourrait lui-même. Mais au fond, peut-être était-ce là la vraie vérité. Celui qui s'en sort replonge pour rejoindre l'autre, et aucun ne verra jamais plus le soleil. Dans cette étreinte qu'ils s'offraient, alors qu'il la noyait contre son torse fin un peu plus en retenant son souffle, il savait qu'il n'aurait pas le courage de faire comme si rien n'avait changé. Remarquait-elle que son cœur se mourrait déjà d'essoufflement à cogner si vite, si fort ?

Lentement, Tasyr remonta ses mains sur ses épaules et la repoussa pour la toiser d'une froide douceur, comme à regret. Il se pencha en avant, déposa un baiser sur sa joue en fronçant les sourcils. « Oui Hansa, tout a changé. » Il n'avait pas la force de nier l'évidence. Cette fois-là, lorsqu'elle était revenue en ville après une absence qui avait parue au syrien insupportable, l'engrenage était déjà en route. A ces mots qui avaient ravivé la brûlure, ses yeux se firent plus durs. S'il ne pouvait la blâmer de son départ, le diablotin mettait sur son dos les milles et un maux dont il avait souffert. N'avait-elle pas promis de le protéger ? Il crispa son corps et serra la mâchoire. D'un geste sec, il lâcha son corps et lui fit signe d'oublier, incapable de revenir avec des mots sur les peines et les chagrins qui secouaient son cœur d'enfant. Il était faible face à la douleur, et la pression des jours coulants influençait ses choix dans un sens contraire à l'éthique. Seulement, qu'il s'agisse d'elle ou de lui, avaient-ils déjà nagé dans l'afflux que les autres leur avaient désigné ? Moutons noirs certes, ils refusaient de se plier aux règles de la société. Et ce soir encore, Tasyr désirait devenir un cygne, qu'importe les sacrifices. « Hansa, est-ce que tu me pardonneras toujours ? » Sa voix baissant de quelques octaves sous la gravité de sa question, il ne put se résoudre à la haïr davantage et relogea son menton sur son épaule.

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Ven 13 Mar - 16:36
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tu étais mon ciel et mon enfer

Écoute. Entends-tu ? C'est la vie qui s'en va. C'est la vie qui s'en vient.

Hansa n'avait jamais cru au bonheur. Elle n'avait jamais espéré pouvoir y goûter. Toutes ces niaiseries n'étaient faites que pour les autres. Elle n'avait jamais mesuré à quel point le bonheur pouvait être violent, destructeur, un peu comme elle au fond. On vit comme on naît, on meurt comme on vit. En quelque sorte, elle était morte le jour où ses parents avaient été froidement assassinés. Elle était née quand elle avait finalement sombré sous les coups de son oncle, abandonnant derrière elle la naïveté et l'espoir. Était-ce pour toutes ces raisons qu'elle avait rencontré le syrien ? Pour goûter à l'espoir d'une vie meilleure ? Laisser passer dans son coeur broyé et malmené un rayon de lumière, pur et puissant. "Aime moi pour toujours". L'on aurait dit une promesse d'enfant. La Thaï fronça les sourcils, scruta son regard. Quelque chose n'allait pas, et son être lui hurlait de fuir. Mais elle résista. Elle ne fuirait pas, pas cette fois. Peu importe ce qui clochait. Car elle le sentait : une fois ces mots prononcés, pour rien ne serait jamais plus comme avant. « Toujours. » Elle se moquait bien mal de savoir s'il en ferait de même. Elle se moquait bien mal de se savoir aimée. Elle n'était pas égoïste, au fond, elle ne savait que donner.

Elle ne comprenait pas, elle n'avait jamais compris le syrien. Pourtant, elle resta là, à le regarder se débattre. Que pouvait-il bien passer dans son coeur pour qu'il soit là, devant elle, à mener une valser entre le chaud et le froid. Une danse dangereuse, qui inquiétait la jeune-femme. Pour lui. Pour elle. Mais surtout pour lui. Tout avait changé. Oui. Tout. Elle avait laissé derrière elle un enfant un peu meurtri, elle avait retrouvé un homme au regard sombre. Et ce regard, c'était sur elle qu'à présent il se posait. Avait-elle été égoïste de partir ? Ou bien l'avait-elle été de revenir ? Elle n'avait pu supporter l'absence, le manque. Était-ce de la faiblesse ? Au moment de leur rencontre, sans le savoir, Hansa avait déjà commencé à perdre. Le regrettait-elle ? Pas une seule seconde. « Je suis désolée, Tasyr. » Tellement désolée. Et encore les mots n'avaient pas la force de ses pensées. Pensées si violentes qu'elles semblaient prendre le pas sur tout, sur son âme sur son coeur ou du moins sur ce qu'il en restait. À nouveau, le syrien la déstabilisa, lui fit perdre ses repères. Mais elle n'en avait cure, il n'y en avait que pour lui. Elle s'effaçait, s'oublier pour peu qu'il puisse exister. « Tasyr ...  » Lentement, doucement, elle attrapa entre ses doigts le menton du plus jeune, plongeant son regard dans le sien. « Je t'aimerai toujours, je te pardonnerai toujours. Rien de ce que tu pourras dire ou faire ne changera cela, tu m'entends ? Rien. Je t'en fait la promesse. Peu importe le futur, elle restera inchangée. » Sans crier gare, elle se dressa sur la pointe des pieds, déposant un doux baiser sur le front du syrien, comme pour sceller la promesse, pour qu'à jamais, il s'en souvienne. Qu'elle reste gravée dans son coeur et dans sa mémoire. Savait-elle seulement qu'elle était là en train de chanter les louanges de sa propre mort ?

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Lun 30 Mar - 3:48
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Un profond sentiment de culpabilité l'envahit, rongeant ses os un à un de la plus douloureuse des façons, remontant son sang en fusion dans un contre-courant difficile, forçant ses yeux à se clore avec force. Sa gorge serrée, nouée, sèche, réprimait ses cris d'Agonie. Pourtant, le ciel sait qu'il aurait aimé hurler, à s'en plaindre à la lune, à alerter les dieux de sa tourmente, à s'en briser la voix pour taire le secret au fond de son cœur pour l'éternité. L'emporter dans sa tombe en seul maître, car il était l'heure. Il avait ce sentiment de devoir agir, cet instinct de survie qui susurrait au creux de son oreille que tout était bien trop tard pour reculer. Cette voix sensuelle et enivrante qui le berçait, le plongeait dans l'ivresse du pouvoir. Car il avait le pouvoir entre les mains. La possibilité de redorer son quotidien, donner un sens à sa vie. Avancer, ou chuter jusqu'à la mort. Jeune loup blessé, abandonné à l'idylle entrevue en ces quelques pensées chatoyantes, son choix avait été fait. C'était elle, ou lui. Elle, ou lui et cet homme pour qui il avait tout quitté, ces amis, cette famille. Elle, ou tout ce qu'il avait de plus précieux au monde. Il n'était qu'un enfant après tout. Peter pan refusait de grandir et appartenait à cette caressante jeunesse éternelle. Il était le plus violent de tous les pirates, la plus cruelle de toutes les fées, le plus bagarreur de tous les garçons perdus, le plus intransigeant de tous les indiens. Et Tasyr aussi demeurait un enfant que la vérité brisait, qui refusait de quitter son île, et qui désirait l'été éternel. Cette chaleur qu'elle lui aspirait de son souffle. Il aurait aimé hurler, se faire excuser de tous les dieux. Mais la colère n'était pas excusable, et l'acte était prémédité de sang-froid. Car c'était elle, ou sa propre vie, ce murmure vicieux ne cessait de le rappeler à l'ordre.

N'aurait-elle pas pu ne jamais intervenir ? Voilà qui lui aurait évité bien des tourments. D'un geste brusque, le syrien empoigna les cheveux de la jeune femme et l'obligea à pencher la tête en arrière, dardant son regard impénétrable dans le sien. S'il ne l'avait pas rencontrée, si elle n'était pas venue, il n'aurait jamais eu à souffrir tant. Il ne l'aurait pas haïe avec tendresse, ni même aimée avec hargne. Rien n'aurait été différent, si ce n'est la douleur. Disparue, envolée. Volatilisée. Si seulement. Fronçant les sourcils, le garçon céda à la rancœur. Si bipolaire, il avait concédé à la panique en un instant, nageant en eaux troubles. Il perdait pied. « Tu m'aimes, mais t'as jamais été foutue d'apporter quelque chose de positif à ma vie ! » Il tapa du pied au sol ; tapa du poing contre le mur. Il gesticulait, s'épuisait dans le vide et sans conséquence, car il était un enfant, trop jeune pour savoir agir concrètement. Il était en colère, dans une rage sourde excitée par ses propres paroles, et ne savait s'en défaire. N'osant s'en défaire. Car c'était trop doux, trop enivrant d'avoir la puissance entre ses mains, et de pouvoir briser une vie pour fleurir une autre. Du moins, la vérité semblait plus douce quand cette fameuse voix la lui chantait, et il ne s'en méfiait pas. Elle seule, Hansa la démone, était l'ennemie de la pièce.

Tout s'enchaîna. La déchéance de sa colère, l'éclat de son désespoir, le vice de cette voix qu'il fut seul à entendre. Instable dans ses émotions, instable dans ses pensées. Tourné vers cet homme, tourné vers ces gens. Fixé sur cette femme, acculé par ce désir de vengeance. Clamer sa liberté, reprendre sa jeunesse volée. Son année à servir de Cerbère, agripper les jugulaires pour les ouvrir d'un coup de crocs. Enchaîné par le devoir qui le dépassait, blâmé dans son besoin de s'épanouir. Elle était enfin partie -enfin était le terme, car Tasyr comprenait seulement maintenant à quel point son départ avait été une réjouissance. Il avait été aveugle, les yeux clos trop longtemps dans l'incompréhension. Il n'avait su comprendre que plutôt qu'une protection, la jeune femme représentait tout ce qu'il avait toujours détesté. Son amour désertait à feu vif. Et alors qu'il respirait, alors qu'il goûtait enfin à la jouissance d'être lui, et aux autres formes de pêchers humains et doucereux auxquels il s'adonnait avec passion, alors qu'il était lui.. Elle avait osé revenir et passer ce collier de métal autour de son cou. Elle avait fait de lui un chien tenu en laisse par des émotions qu'elle avait façonné pour se servir de lui, c'était certain. Il avait simplement été aveuglé.

Mais c'était elle ou lui, et désormais que tout était clair, son choix était fait. La colère vengeresse était son alliée la plus précieuse de l'instant, celle qui permettait de faire éclater la justice et d'ouvrir ses orbes chocolatées sur la réalité des faits. Comment avait-il pu ne jamais comprendre cette évidence ? L'avait-elle tant dépouillé de son humanité ? Le syrien souffla, calmant les pulsions de son cœur fou. Il lui fallait rester concentré, pondéré, mais pas moins passionné. Dans un sourire sincèrement heureux -lui qui jouissait d'être enfin détenteur de vérité -, il posa ses doigts sur la nuque blanche de la femme et attira sa tête contre son torse. « T'as été sacrément douée en fait.. Je suis impressionné. »

Le garçon, le fou, ignorait combien de temps il avait passé ainsi, à profiter de sa dernière étreinte. Assez tout au moins pour plonger sa main libre dans sa poche et faire cliqueter l'arme fine et légère qui y siégeait difficilement. L'ironie voulait qu'il ai décidé de mettre fin à la mascarade avec le cadeau qu'elle lui avait offert dans un de ses jours de bonne grâce -maintenant qu'il était clairvoyant, il comprenait que tout n'avait jamais été que feint. Le rideau allait tomber sur la dernière scène. Quelques secondes suffisantes pour axer la fin sur le drame. Le canon sur sa poitrine, son souffle régulier, et l'impassibilité au fond des yeux. pan. Et la balle avait traversé.

Cependant, il semblait qu'en appuyant sur la détente, la balle avait aspiré son animosité. Puisque c'était fait, il n'avait plus rien à craindre. Plus rien à espérer non plus. Le sang tachant son propre sweat, il ne cessait de la tenir contre son torse d'un bras, laissant l'arme au sol. C'était fait. Il était un meurtrier. Pire. Il avait tué hansa. La seule personne à l'avoir concrètement aimé malgré sa haine. C'était étrange, puisqu'il ne tira contre toute attente de son crime aucune satisfaction, aucune légèreté. Seul le poids de son corps mort entre ses bras. mort. Là encore, il aurait voulu hurler aux dieux son regret, s'en briser les cordes vocales. Mais cette fois, rien ne s'opposa à son souhait et, alors qu'il pressait la tête de sa victime contre son torse, il laissa sa peine et son chagrin s'exprimer au travers de grosses larmes et de hurlements déchirés. Il avait tué la personne la plus importante de sa vie pour des gens qui l'oubliaient déjà. Du remord à la colère, de la colère à la haine, et de la haine au chagrin, il n'y avait jamais qu'un pas décisif. Hors, il avait poussé le vice trop loin cette fois, et cette petite voix qui susurrait sans cesse venait de se taire. Après tout, elle n'avait jamais été que la manifestation de son propre désir, crochetant la serrure d'une facette plus sombre encore qu'il n'aurait pensé.

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Re: Just one shot. » H A N S Y R | Lun 30 Mar - 17:04
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Enfant, elle avait rêvé. Elle s'était créé un monde fantastique dans lequel elle était une princesse que rien ni personne ne pouvait blesser. La folie des hommes pourtant avait fait s'effondrer son royaume et emporté avec elle tout ce que l'enfant avait de plus cher. Hansa était alors devenue une coquille vide, en proie aux ténèbres, aux démons qui s'immiscèrent en elle, vécurent au travers de son regard délavé. À son tour, elle avait laissé sa propre folie se répandre autour d'elle telle une tache d'huile tenace, destructrice. Une marée noire de sentiments ravageurs qu'elle n'avait jamais été capable de contrôler. L'aurait-elle seulement souhaité ? Car après tout, pourquoi devait-elle être seule à souffrir dans ce monde qui avait fait d'elle un monstre dénuée d'âme ? Et pourtant. Et pourtant au fond de coeur demeurait cet enfant un peu naïve. Seule avec pour seule arme son courage, elle s'était battue contre ces ténèbres trois puissantes pour elle. Elle avait survécu, des années durant, jusqu'à ce qu'elle puisse apercevoir une étincelle au travers des nuages sombres. À présent, la lumière était vive, si vive qu'elle lui brûlait les yeux, parcourant ses veines telle de la lave en fusion. Ou bien était-ce de la douleur ? Tout s'était passé si vite. Elle avait à peine compris ces derniers instants. La brutalité du syrien, suivie de la tendresse. Suivie de l'impact. Elle était perdu, elle ne comprenait pas. Les larmes ruisselaient le long de ses joues sans qu'elle s'en soit rendu compte. Finalement, la Vérité s'impose à elle. La vie avait finalement décidé de mettre fin à sa perpétuelle agonie.

En cet instant, elle avait tant de choses à dire. Elle qui était d'ordinaire si avare en paroles en avait à distribuer. À Tasyr. À Hyo Jin. À Si Won. À ces gens qu'elle avait appris à aimer en dépit du destin. Elle n'avait pourtant pas de regrets. Elle s'autorisait à l'égoïsme pure, celui du repos qu'elle avait tant cherché. « Merci ... » le mot franchit la barrière de ses lèvres, aussi faible qu'un murmure un soir d'hiver. Il emporta avec elle son dernier souffle de vie tandis qu'elle sentait chaque parcelle de son corps se relâcher, sans chercher à se battre. Car elle était libre, finalement. Elle pouvait enfin déployer ses ailes et prendre son envol loin de la peine et de la cruauté.

Épicure dit un jour qu'il ne faut pas craindre la mort, car la mort, c'est la non-existence. En cet instant pourtant, Hansa la vivait pleinement, savourait chaque centième de seconde qui la séparait des nimbes du néant. Le temps, le monde, les hommes disparaissaient peu à peu autour d'elle, seuls les bras du syrien lui semblaient encore réels. Elle lui semblait l'entendre crier. Pleurait-il ? Oh, non, il ne devait pas. La thaïlandaise refusait à penser qu'il soit triste par sa faute. Mais il était trop tard à présent, car enfin c'était la mort qui la berçait, qui avait pris le relais. Elle avait quitté un monde pour en rejoindre un autre, plus doux, plus serein. Un qui, elle en était sûre, serait bien plus accueillant. Finalement, l'enfant était revenue, pleine d'espoirs. C'était dans les limbes qu'elle avait finalement trouvé, elle aussi, sa fin heureuse. Tout ce qu'elle souhaitait à présent était que le syrien en fasse de même, à présent qu'il était libre à son tour.

Le divin n'est pas,
L'humain est.
Et quand viendra le temps du jugement,
Nous serons seuls maître de notre Destin.
Ni dieux, ni démons,
Seulement des hommes en proie à eux-mêmes.
Y a-t-il pire châtiment ?
Y a-t-il plus belle récompense ?



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Re: Just one shot. » H A N S Y R | 
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