laisse-moi prendre mon envol

Elle était partie. Elle avait préparé ses affaires, fait son sac et était partie. Comme ça. Sans réfléchir. Il était huit heures du matin quand elle avait envoyé son sms, prévenant tout le monde. Elle ne voulait pas qu’ils s’inquiètent pour elle, de la voir disparaitre sans prévenir. Et puis elle avait éteins son téléphone. Elle avait marché un moment dans les rues de Digital City, avant de prendre le bus jusqu’à Séoul. De là, elle était restée un moment à la gare, regardant les panneaux, observant les horaires. Elle ne savait même pas où aller. Et c’est finalement en voyant qu’un car s’apprêtait à partir pour Incheon et que son prix était largement abordable, elle décida de s’acheter un billet, grimpant dedans et s’envolant en direction de cette ville qu’elle ne connaissait absolument pas. Elle avait envie de nouveau. De s’évader. De prendre l’air. De se retrouver seule. De réfléchir. Le regard fixé sur le paysage qui défilait sous ses yeux, la miss ne dormit pas du trajet, quand bien même elle était épuisée. C’est à peine si elle avait fermé l’œil de la nuit. Mais elle se sentait mieux là, elle se sentait… plus libre. Comme un oiseau qui quitte le nid pour la première fois, s’apprêtant à voler de ses propres ailes. C’était ça. Elle quittait le cocon rassurant de son dortoir. Et elle s’apprêtait à visiter le monde. Ou simplement la Corée. Mais c’était mieux que rien.
Arrivant finalement à la ville, elle déplia ses jambes, sortant du car, laissant son regard voyagé partout. Elle sourit. Pour la première fois depuis tant de temps, elle sourit. Elle ferma les yeux un instant, laissant le moment s’emparer d’elle, et puis elle avança, se baladant au petit bonheur la chance dans cette ville inconnue. Et puis elle demanda à un passant le chemin vers la plage. Oui il faisait froid, ce n’était pas un temps à se baigner. Mais elle voulait voir le sable. Elle voulait sentir le vent sur sa peau. Alors elle s’y dirigea, à pied, demandant régulièrement aux passants de lui indiquer la route. Et elle arriva rapidement à l’endroit désiré. Enlevant ses chaussures, elle marcha un moment sur la plage, laissant ses pieds s’imprégnés du sable, avant de finalement s’arrêter à un café. Elle entra, commanda un café noir et prit place sur une banquette face à une table. C’est à ce moment-là qu’elle ralluma enfin son téléphone sans le regarder tout de suite néanmoins. Elle était stressée. Stressée de voir les réponses de ses amis. Elle avait peur de leur réaction. Et pourtant elle prit son courage à deux mains. Elle lit en premier le message de Moeko, lui répondit, et s’ensuivit une courte discussion. Puis elle détourna son attention. Les yeux tournés vers la fenêtre, elle regardait dehors d’un air fasciné. Et puis elle cligna des yeux une fois. Plusieurs fois. Lentement. Et finalement elle s’endormit.

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Fatiguée. Moeko était exténuée. et jour à après jour, et heures après heures, elle devait garder la tête hâte, elle devait tenir, elle devait respirer. Jamais se poser, jamais arrêter sinon c'est la fin. Fatiguée. Moeko n'étais pas retournée au dortoir depuis bien trop longtemps. Elle voyait les wonsungis à la fac, elle venait parfois voir le bâtiment, mais elle ne dormait plus avec eux, ne mangeait plus avec eux, ne vivait plus avec eux. c'était trop dur, de garder pour elle tout ce qu'elle ressent, et c'était trop dur de le cacher pour ne pas les inquiéter. Et elle devait être là, Moeko, elle devait assurer. et c'est ce qu'elle avait réussis à faire. Les plans, les caméras, les rendez-vous avec le responsable de fuji tv, et les architectes, et l'hôpital. Et il se passait trop de chose, et Moeko, elle, elle tournait au ralentis. Comme un robot, elle exécute, comme un robot, elle s'épuise.

Mais quand Malee avait envoyé son sms, moeko a vu une porte de sortie. Pouvait-elle rien qu'une journée la rejoindre ? Pouvait-elle pendant une journée fuir ? Fuir ? pouvait-elle fuir, elle, Ise Moeko ? Alors elles ont discutés, et quand Malee à dit oui, la japonaise n'as pas hésité plus longtemps. Et dans un taxi elle a sauté, et dans le train elle à continué, et dans son manteau, elle se cache des regard tout en fusillant le monde extérieur de ses yeux ébènes. Cache toi, moeko. Et quand devant elle, la plage, elle à entrouverte ses lèvres, et à soupirée. Et les larmes ont coulées, longtemps et silencieusement. Et quand la mer mordait la plage avec violence, elle regardait l'écume se faire aspirer, et ses larmes s'échappaient sans demander leur reste. Et quand enfin ça s'arrête, moeko a accepter de tourner les talons, dos à la mer, pour remonter au café dont malee lui avait parler. Et elle s'était essuyé les yeux, l'avait trouvée endormie, et alors moeko, là elle à sourit.

Doucement, elle s'est approchée de malee, et glissant une main sur la tête de la taïlandaise, en caressant avec douceur ses cheveux et en embrassant sa tempe, elle l'a réveillée, et ses glissées à côté d'elle sur la banquette. malee ? Elle lui avait sourit et avait murmurée hey.. La voir comme ça, prête à s'endormir dans un café, Moeko prit conscience de la fatigue qui pesait sur les traits de son amie.

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Malee dormait. Elle rêvait. Pas du tremblement de terre. Pas de morts. Pas de ses amis blessés. Non elle rêvait. Elle rêvait de la plage. Elle se voyait un jour d’été, exhiber son maillot de bain, sauter dans les vagues, courir sur le sable, voler au-dessus des petites dunes. Rire. Se sentir bien. Être libre. Être heureuse. Oui, arriver enfin à trouver sa place dans ce monde, à être heureuse, à partager sa joie. Pouvoir injecter de la gaieté dans le cœur des autres, voir ses amis sourires. Leur dire à quel point ils étaient beaux. A quel point elle les aimait. A quel point elle voulait les voir joyeux plus que tout au monde. C’était son rêve. Le rêve le plus porteur d’espoir qu’elle avait eu depuis de longues semaines. Voire même de longs mois. Oui elle avait bien fait de partir, de s’évader. Elle avait fui ses problèmes. Mais au moins elle allait mieux. Au moins son âme semblait sur le point de guérir. Alors que la thaïlandaise atteignait le point fort de son songe, elle sentit distraitement une main parcourir ses cheveux, une bouche se poser sur sa tempe. Et puis elle se réveillait. Elle redressa la tête, clignant des yeux. Elle vit le visage de Moeko. Elle sourit. Elle était contente de la voir ici. Elle était contente de la voir tout court. Oui elle était partie comme une voleuse au petit matin, elle avait tout plaqué pour s’échapper. Et voir ce visage qui lui rappelait ce qu’elle venait de laisser derrière elle lui provoquait un petit pincement au cœur. Mais elle était heureuse. Elle se releva complétement, appuyant son dos contre le dossier de la banquette. Tournant la tête vers son amie, négligeant totalement la tasse de café qui l’attendait. « Ca va toi ? On te voit plus souvent au dortoir… » commença-t-elle. Sans préambule. Sans introduction. Ou alors si, c’était ça son introduction. Et puis elle sourit. Et puis elle changea d’avis. Si elle était partie, ce n’était pas pour en parler. Ce n’était pas pour être stressée à nouveau. « Quoique non. Je propose qu’on fasse une trêve. On ne parle pas du dortoir, de Yonsei. Rien. Et on profite. D’accord ? Je sens que t’as autant besoin de vacances que moi. » Oui elle l’avait senti. Le ton employé par Moeko dans ses sms, le fait même qu’elle lui ait demandé si elle pouvait venir, prouvait que ça lui était nécessaire de faire une pause. Même courte. C’était mieux que rien.

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Moeko passa une main distraite dans ses cheveux et regardait la mer derrière malee, ignorant sa question en pinçant légèrement les lèvres. Tout, tout ce qui se rapportait à moeko lui faisait mal, surtout pour en parler, et elle était contente que malee l'ai compris et qu'elle change de sujet. Distraitement, la japonaise inspira pour reprendre contenance et sourit à son amie. « la mer est belle hein ? » Dit-elle dans un murmure. Finalement, elle inspira longuement et se redressa un peu sur la banquette, puis regarda la tasse de café de malee, surement vide. Elle se leva et laissa son sac sur la banquette en face de celle e malee « je te reprend la même chose ? » Un sourire et une réponse plus tard, moeko était repartie vers le bar pour commander un capuccino vanille caramel et la boisson de malee. La jeune femme avait besoin de douceur, jusque dans les goûts sur ses papilles. Une fois commandé, elle montra la table de malee du doigt et retourna s'y asseoir. Elle s'installa en face de la thaïlandaise et sourit doucement « T'es déjà venue par ici ? La mer ça me rappelle toujours le japon, on y allait souvent quand j'étais petite. » Moeko avait envie de demander à son amie comment elle allait, mais c'était inutile, pour comprendre à quel point malee avait eu besoin de s’éclipser pour souffler. « dit, tu sais déjà ou tu vas aller après ? Ou t'y vas à l'aveuglette ? » La Japonaise sourit et remercia la serveuse lorsque leur nouvelles boissons arrivèrent, prit le temps de savourer la chaleur de la tasse sur ses mains et l'odeur sucrée et douce qui enivrait son nez, silencieuse. Parfois, la meilleure guérison c'est aussi de se taire.

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Ne pas aborder le sujet, changer de discussion, savourer l'instant, parler de tout et de rien pour s'aérer l'esprit. Voilà comme Malee fonctionnait, voilà comment elle espérait guérir. Ne pas aborder le problème. Attendre. Attendre qu'elle soit prête. Attendre qu'elle aille mieux. Attendre qu'elle soit suffisamment forte pour affronter et régler ses soucis. Attrapant sa tasse, elle la finit en quelques gorgées, tout en hochant la tête. Oui la mer était belle. Plus que ça, même. Elle était magnifique, claire, enchantée, libératrice. Parfaite, elle était parfaite. La thaïlandaise n'avait pas pu rêvé d'un meilleur endroit où s'enfuir. Elle remercia Moeko, quand cette dernière se leva pour aller passer commande, puis attendit, silencieuse, le regard tourné vers la fenêtre, que son amie revienne. « C'est la première fois que je viens ici... en fait c'est la première fois que je sors de Séoul depuis que j'ai déménagé en Corée. » Petit silence. Elle regarde Moe. Elle compatit. Elle lui sourit. Un petit sourire, tendre et doux à la fois, presque sucré. « Le Japon te manque ? La Thaïlande me manque énormément moi, donc je peux comprendre... » Oui elle pouvait comprendre. Oh comme elle aurait aimé pouvoir retourné dans son pays natal, ne serait-ce qu'une journée, une heure, une minute. Se ressourcer, respirer, profiter. Bangkok lui manquait atrocement, cette ville qui à ses yeux représentaient le bonheur. Elle était si heureuse à cette époque. Pourquoi tout avait changé comme ça ? Que s'était-il donc passé ? Qu'avait-elle fait de mal, pour que tout s’effrite sous ses doigts comme ça ? « Je pars à l'aveuglette, je compte me laisser guider par les pas, aller là où ils me porteront... C'est pas ça la liberté ? » Nouveau sourire. La liberté ce concept abstrait, qui lui avait toujours semblé hors de sa portée et dont elle s'était finalement rapprochée ce jour-là. Elle récupère son nouveau café, boit une gorgée, savoure. Elle en avait pris un noir, son habituel, mais peut-être aurait-elle dû changer pour quelque chose de plus doux, de plus sucré, de plus agréable. « Mais j'aurais bien aimé allé à l'île de Jeju, j'en ai tellement entendu parlé, mais ça fait loin... t'y es déjà allée toi ? »

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Moeko laissa voguer son regard au rythme des vagues en écoutant son amie parler. Quand celle-ci lui posa la question sur le japon, la japonaise glissa son menton dans le creux de sa main et tourna la tête vers elle avec un léger sourire triste. « oui... les coréens sont trop sages, trop... coréens. Le japon me manque, tokyo me manque beaucoup. » La japonaise lui demanda alors ou elle comptait aller, et hocha la tête en l'écoutant parler. Moeko n'avait pas le courage. Elle n'avait pas peur de partir, mais elle commençait à se plaire dans le dédale de noirceur qu'arpentait son cœur, et elle se demandait si se battre en valait la peine. Elle à la force. De repartir, de refaire, de recommencer, d'ignorer les mauvaises fréquentations. Elle à l'ambition. Mais en as t-elle envie, aujourd'hui ? « si, c'est la liberté, t'as raison. » murmura t-elle doucement, plongeant ses yeux dans ceux de la Thaïlandaise avant de sourire. La japonaise se redressa lorsque leurs boissons arrivèrent, elle s'inclina doucement pour remercier la serveuse et posa instinctivement ses mains autour de sa tasse pour se réchauffer. Les vapeurs de toute les épices de sa boisson calmait un peu les peines de son cœur. « mhhh, jeju, oui c'est très jolie. » Elle prit le temps de prendre une gorgée, qu'elle savoura, avant de reprendre en souriant « y'as des coins magnifique... mais j'y pense, si tu veux aller à Jeju je peux appeler quelqu'un pour que tu y dormes, j'ai ma tante la bas.. elle est très gentille. » Moeko tourna la tête vers la mer et sourit, quelques peu dans ses pensées. « tu sais malee... si t'as pas assez de sous, je peux t'en prêter. » Moeko avait utiliser le verbe prêter parce qu'elle connaissait son amie, et donner de l'argent ne rentrait pas dans les choses qu'elle acceptait facilement.

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La liberté. Cette notion inconnue et pourtant recherchée. Ce dont la thaïlandaise avait été privée toute sa vie. Elle aurait aimé être libre… vraiment ? Elle-même ne le savait pas vraiment à vrai dire. Tout ce qu’elle aurait voulu, surtout, c’était d’être heureuse. Enfin. Se détacher de toutes ses pensées néfastes. Arrêter de culpabiliser, arrêter d’avoir honte, arrêter de se détester aussi. Alors elle se disait que partir, aller le plus loin possible et respirer. C’était ça la solution à ses malheurs. Forcément. Quand elle reviendrait, elle se sentirait mieux. C’était obligé. « Oh vraiment tu ferais ça ? Je veux surtout pas déranger… je peux peut-être l’aider en échange… » Ou payer, même si elle se doutait que son amie n’allait pas le lui proposer. Et elle en eut confirmation, d’une certaine manière, par la suite. Malee but une gorgée de café, écoutant les paroles de son amie, puis elle leva la tête vers elle et lui sourit. Ce sourire qui se voulait rassurant. Ce sourire qui disait que tout allait bien, que tout se passerait bien. « En fait Hae Yeol, je sais pas si tu connais ? Il m’a aidée à avoir un prêt, donc je pense que pour l’instant l’argent n’est pas trop un souci… c’est à mon retour, quand il faudra rembourser que ça risquera d’être plus délicat. Mais c’est pas grave. » Oui c’était pas grave. Elle voulait savourer l’instant présent et se soucier du reste plus tard. Plus tard. Toujours plus tard. Repousser. Parce que si elle s’était enfuie de cette manière ce n’était pas pour recommencer à stresser de cette manière. Elle n’en voulait plus, de toute cette pression. « Mais merci, c’est gentil de proposer. » Nouveau sourire. Malee se demanda un instant si elle lui avait déjà parlé de ses problèmes d’argent. Mais non, la réponse était forcément non. Parce qu’elle n’en parlait pas. A personne. Au fond que disait-elle ? « Ça fait un moment qu’on est colocataires, mais je me demande si on se connaît vraiment… » remarqua-t-elle alors. Son regard se perdit dans sa tasse de café, qu’elle leva jusqu’à ses lèvres. Nouvelle gorgée, qui lui brûla la langue. Mais c’était une sensation agréable.

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La japonaise prit le temps d'observer les traits de malee. Belle, très belle, et moeko ne l'avait jamais vraiment remarquer. Elles avaient le même but dans le dortoir, le même rôle, et elles avaient pas mal de points communs, mais avaient-elles seulement essayer d'apprendre à se connaître ? C'est quand Malee lui a envoyé ce sms que moeko a prit conscience d'une chose. Une des femmes les plus proches d'elle était une parfaite inconnu. Elle retraça le même trajet jusqu'à hara, et c'était pareil. Les trois filles vivaient ensemble, discutaient mais se connaissaient-elles comme on connait une amie ? « Bien sûr. ça lui ferait vraiment plaisir d'avoir un petit de compagnie pour le thé le soir, si tu cherches un moyen de la remercier, c'est la meilleure des façons. Ma tante est très douce. » Elle sourit à la thaïlandaise et tout en l'écoutant parler de sa connaissance -qu'elle ne connaissait pas, elle chercha dans son sac à main son téléphone, et envoya l'adresse de sa tante par sms à malee. Elle l'appellerais tout à l'heure. Moeko reposa son téléphone et pris le temps de savourer la chaleur sur ses doigts, puis le gout sucré de sa boisson dans sa gorge. Elle releva les yeux vers Malee lorsqu'elle reprit la parole. La japonaise la regarda, surprise, puis sourit. « c'est vrai. » répondit-elle simplement. Elle laissa son regard se porter à nouveau sur la mer, le silence non pas pesant mais réconfortant berçant les deux étudiantes. « J'ai mal au coeur. » laissa t-elle tomber, en un murmure a la mer.

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Lui tenir compagnie pour prendre du thé le soir… il fallait avouer que Malee n’était pas contre du tout. Depuis combien de temps n’avait-elle pas partagé quelque chose d’aussi agréable avec un adulte ? Elle se sentait seule, la thaïlandaise. Peut-être était-ce son principal problème. Elle se sentait seule, loin d’un quelconque amour maternel. Parfois elle en avait assez de jouer la maman, elle voulait juste être l’enfant geignard qui se réfugie dans les bras protecteurs. Mais elle ne pouvait pas se le permettre – ou en tout cas elle ne se l’autorisait pas. Elle but une autre gorgée de café tout en réfléchissant. Puis glissant sur le banc, se rapprochant de Moeko, elle posa finalement sa tête sur l’épaule de sa camarade. « Qu’est-ce qui s’est passé Moe ? Pourquoi tu as mal ? » Elle redressa légèrement la tête, embrassant la joue de son amie, avant de la reposer à son état initiale. Avait-elle déjà été aussi affectueuse avec la japonaise ? Elle ne s’en rappelait même pas. Elle avait tendance à être comme ça avec tout le monde pourtant. A être tactile, câline, à rechercher l’affection. Probablement ce besoin venait-il d’un manque pendant son enfance. Non, pas probablement, sûrement. Et visiblement en ce moment précis, Moeko devait en avoir aussi besoin qu’elle. Son regard se perdant tout d’abord dans le vide, en face d’elle, elle finit par abaisser lentement les paupières. Sans s’endormir, elle profitait juste du moment. « Parle-moi… parle à la plage, à la mer, au sable, ça te fera du bien et les mots s’envoleront, rien ne restera… » Elle y croyait. Tout du moins si la japonaise avait besoin de parler, la thaïlandaise se promettait de ne rien retenir. D’écouter puis de laisser filer. Pour que la vice-présidente n’ait pas peur que ses paroles soient retenues contre elle.

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Moeko, dans ses pensées, ne remarqua pas tout de suite que malee s'était approchée d'elle, et elle réagit seulement quand ses lèvres touchèrent sa joue. elle tourna légèrement la tête pour la regarder reposer sa tête contre son épaule. L'envie de sourire était présente mais la peine dans son cœur la tiraillait tellement qu'elle n'arriva qu'à retourner la tête vers la mer. Vers les vagues, vers l'écume. S'y plonger. Avancer, avancer et ne jamais lever les pieds du sol, s'enfoncer dans la mer puis se faire happer. « Parle-moi… parle à la plage, à la mer, au sable, ça te fera du bien et les mots s’envoleront, rien ne restera… » Sans que la japonaise ne s'en rende compte, les larmes avaient commencé à couler sur ses joues. Pas de gros sanglots, pas de bruit, juste les larmes qui glissent sur sa peau si lisse et si pâle, juste quelques traces d'acides qui s'évaporent de son coeur. Elle avait envie d'y croire mais pouvait-elle simplement dire, et malee n'y changera rien ? Elle en doutait. Elle doutait, elle voulait pas y croire et pourtant, un murmure quitta ses lèvres. « Nam Hoseok, Byeol Areum, Lee Naoji, Park Logan, Papa, Moon Jihoon, Cho Sunah. » Moeko citait des noms sans évoquer les problèmes ou les conséquences de ses pensées. son cœur souffrait et ses larmes coulaient. ça faisait si mal. elle inspira un grand moment, mais n'osait bouger. Elle se contentait de fixer les vagues, les mains autour de sa tasse lui réchauffant les doigts. « Trop de choses. »