"I walked into the bedroom, you were visibly upset, telling me I made a bad move, but I didn't do nothing. You start screaming, wake the neighbors, now everybody's out for our blood, I didn't want no confrontation, because of you that's what I've got. well, you gotta chill out, 'cause, baby, I don't wanna fight with you and every battle we fought just made us look like fools"


Prends le pour un con, t’as raison, il ne dira rien. Ian était prêt à parier qu’il allait la fumer, parce que dans cette pièce il aurait pu la fumer au chaud. L’étranger détestait ça, la cigarette. La cigarette, et les drogues. Oui, il buvait, mais, ce n’était pas tous les jours qu’il se mettait mal non plus. Il tenait trop à sa condition physique pour faire ça, il tenait trop à son corps pour faire ça. Son corps c’est son outil de travail, mais aussi le moyen par lequel il se dépense, il se défoule : il vit. Le détruire, serait totalement suicidaire et stupide. On n’a qu’un corps, on n’a qu’une vie, alors, pourquoi les pourrir au lieu de les respecter ? Ian avait vu bon nombre de ses amis foutre leur vie en l’air pour l’héroïne ou la coke. Il ne supporterait pas voir cela une nouvelle fois. C’en était de trop de s’attacher à des personnes qui n’avaient aucune estime pour eux-mêmes. L’homme n’a pas obligation de consommer ce genre de substances pour s’amuser. Il y a tellement d’alternatives, que les lister prendrait toute la soirée. Il suffit d’être assez intelligent comme pour trouver celle qui nous correspond, voilà tout.

« Ton haleine dit pourtant le contraire. » Ian était quelqu’un de très sensible au niveau des sens. Les odeurs, les sons, les textures… Il enregistrait tout dans un coin de sa tête. Il ferait mieux de chercher des truffes plutôt que de renifler les gens, certes, mais il n’y pouvait rien. Ce n’était pas parce qu’il ne faisait pas d’études qu’il était con Ce n’était pas parce qu’il aimait le sport qu’il avait le crâne vide et empli d’air. E jeune homme était doté d’une intelligence supérieure à la moyenne, mais, il lui semblait inutile de la noter ; il valait mieux s’en servir correctement, plutôt que tenter de la compléter sans cesse alors, qu’on en apprend simplement tous les jours.

Il hausse les épaules, se redressant pour approcher son visage de celui de Jil Sub. Personne ne les voyait ici. Personne ne les interromprait ici. Personne ne poserait de questions ici. Alors il n’avait pas besoin de se retenir en quoi que ce soit, ici. « Tu es le premier à m’envoyer chier à n’importe quelle occasion, je ne vois pas en quoi ça te vexe et te blesse que je me permette de le faire de temps en temps. » Un sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire triste. Ian commençait à craindre les jours à venir. Parce que cela faisait bien trop longtemps qu’il était « bien ». Parce que cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas fait de crise quelconque. Il craignait que cela arrive à n’importe quel moment. « Trop de monde là bas, ça en devient oppressant. Au moins, c’est vide et calme là, c’est pour ça que je suis venu. » Il glissa sa main dans les cheveux du coréen. Il aimait bien faire ça.

"I walked into the bedroom, you were visibly upset, telling me I made a bad move, but I didn't do nothing. You start screaming, wake the neighbors, now everybody's out for our blood, I didn't want no confrontation, because of you that's what I've got. well, you gotta chill out, 'cause, baby, I don't wanna fight with you and every battle we fought just made us look like fools"


Il est peut-être saoul, mais il commence à le connaître très bien. Et puis, ce n’est pas comme si la personnalité de Jil Sub était si étrange. Enfin, Ian est bipolaire. Niveau bizarreries, il est servi. Le truc avec Wang, c’est qu’il ne veut pas que sa maladie, si on peut qualifier cela ainsi, le bouffe. Il cherche à comprendre, il cherche à se comprendre, et par conséquent, il finit par comprendre les autres, ce qu’ils montrent, comme ce qu’ils cachent. Tous sommes humains, tous avons des comportements qui finissent par se ressembler, qu’on le veuille ou pas. « T’aurais dû ramener un verre avec toi, maintenant, je vais avoir l’odeur du tabac froid constamment dans les narines… Franchement, ce n’est pas ce qui m’est communément agréable. »

Il ferait avec, ou du moins, il essaierait. Le visage de Jil Sub, montrait encore une fois, qu’Ian avait envoyé la bonne pique. L’étranger n’allait pas garder la langue dans sa poche, de toute façon, l’alcool avait trouée cette dernière. Aussi fort aurait-il voulu ne rien dire, ce serait sorti tout seul, alors, autant se lancer. « Si ça ne te vexe pas, je t’enverrai chier une nouvelle fois, pas ce soir cependant, ça ne collerait pas trop avec la situation actuelle. » Un petit rire lui échappa, de ces rires de hyène que seul lui peut faire. Quand il riait, Ian n’avait littéralement plus d’yeux, déjà qu’il n’en avait pas des très grands. Rire ou voir, tel était le dilemme posé à chaque fois. « Tu ne m’as jamais demandé dans quoi je bossais. Contrairement à moi, tu n’essaies jamais d’en savoir des masses sur les gars que tu pêches dans tes filets. Je me demande pourquoi d’ailleurs, moins t’en sais, et plus tu arrives à jouer les désintéressés ? » Il hausse encore une fois les épaules, comme si ce qu’il disait n’était rien de grave. « Au moins, vu comme ça, ça a du sens. Si tu ne sais rien sur le gars qui te baise, alors tu n’as aucune raison de le revoir. »

Sentant son bonnet disparaître, Ian passa machinalement une main sur sa propre tête. Il avait les cheveux en bataille. Il s’occupait rarement de ses cheveux, c’était pour ça qu’il avait une bonne collection de bonnets et casquettes ; ça lui allait plutôt bien, alors pourquoi s’en priver. « Ce ne sont pas les vêtements qui me donnent chaud à l’heure actuelle. »

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Il le regarde se lever alors qu’il s’assoit plus confortablement sur le canapé. Y’a pas à dire, c’est une back room digne de ce nom. Et Ian ne peut s’empêcher de rire, encore, au vu de l’expression que le coréen affiche, il ne peut qu’avoir une telle réaction. Spontané. Ça semblait si naturel de le voir rire Ian, et pourtant, en dehors des moments comme celui-ci, en dehors des fois où il se trouvait avec des gens qu’il appréciait, il dégageait une image froide et distante. Pourtant, c’était un jeune homme qui ne se prenait pas réellement au sérieux. A croire que ses complexes font ce qu’ils veulent de lui. Un jour, il assumera tout ce qu’il n’aime pas chez lui, tout ce pour quoi il ne s’aime pas. Mais en attendant que ce jour arrive, il profitait pleinement des moments comme celui-ci. Se lâcher, lâcher prise avait du bon de temps en temps, il suffisait de trouver le bon timing ; certainement…

« Me semble-t-il qu’il n’y a pas que le scotch que tu peux avaler « comme ça », mh ? » Ça lui avait échappé. Et sa propre connerie le fit rire. Oui, un peu trop spontané. Réfléchir c’était en option à cette heure ci. « Je prends ça comme un compliment, j’ai toujours aimé les trois hyènes dans le Roi Lion. Mais à te voir, je préfère encore ressembler à une des hyènes qu’à Timon. » Fin, fier, et peureux. C’étaient trois adjectifs qu’il pourrait facilement utiliser pour désigner Jil Sub. Oui, même le troisième mot lui collait bien. Ils avaient peur tous deux, pas des mêmes choses, mais ils étaient bien des poules mouillés, chacun à leur façon. « Je ne raconte pas de conneries, je raconte des vérités. C’pas parce que t’as pas envie de les entendre que c’de la merde ; c’un peu comme dire que je suis pédé, je n’ai pas envie de l’entendre, je ne veux pas y croire, et pourtant, c’est bien vrai. » Légèreté. Prendre de tels propos à la légère ça ne pouvait lui arriver qu’une fois saoul. L’autodérision n’était pas innée chez lui. Mais après avoir dit cela, il espérait simplement que Jil Sub ne lui fasse aucune remarque. Il était saoul, il ne savait pas comment il allait réagir. Il ne savait pas s’il allait péter une crise. Ian ne pouvait rien prévoir puisqu’il n’avait pas le plein contrôle sur lui-même.

Levant la tête, le regardant droit dans les yeux, il sourit à peine. « Etrangement, j’ai cessé d’espérer à te revoir, je me dis juste à chaque fois, que c’est la dernière, pour ne pas sentir de vide le jour où tu te lasseras également de moi. » Ian n’avait pas grande estime de lui ; ce n’était pas nouveau. « Je n’ai qu’à boire moins. Ce ne sont pas ces meufs qui vont me donner chaud ; mon ancienne colocataire, avant de partir, a bien rempli mon quota de vagin. » Dommage que Sharon ait dû partir, il l’aimait bien Ian. Elle était un peu une femme, et un peu un homme, et il était carrément fan de son corps. « Tu vas continuer de me regarder ainsi ou tu vas m’embrasser ? Histoire de faire passer le goût du scotch ? »

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Les sourcils de Monsieur Wang se froncèrent d’incompréhension. « Je ne peux pas savoir les choses si on ne me les dit pas, je ne suis pas encore Akinator, il n’y a pas écrit « devin » sur mon front… » dit-il simplement, d’une voix tranquille cette fois. Lui ? Vouloir le voir ? C’était nouveau ça. Ian avait pourtant l’impression que c’était constamment l’inverse. Peut-être ne le disait-il pas à voix haute, mais l’étranger aimait le voir à chaque fois, il ne s’attendait plus à le revoir certes, mais il appréciait les moments. Il se disait pourtant que, il lui suffisait de trouver quelqu’un d’autre, qu’il lui suffisait de remplacer ce mec par quelqu’un d’autre. Bon, ce ne serait pas une femme, parce qu’il avait eu beau essayer, il avait eu confirmation que ça ne lui convenait pas, mais un autre gars… Y’en a plein, il est fortement attiré par d’autres. Mais il ne trouve pas un homme qui l’attire autant que Jil Sub, et c’est un fait qu’il a du mal à enregistrer dans sa tête. Enfin, c’est enregistré, mais toujours pas digéré.

Ian sourit en voyant les joues du jeune homme prendre des couleurs. C’était agréable de voir les émotions du coréen se peindre sur son visage sans qu’il ne puisse le contrôler ; ça lui rappelait qu’il était humain, tout comme Ian. Un brin de frustration. Ou de jalousie ? L’étranger n’en savait trop rien, mais, avoir évoqué Sharon avait aussi eu comme résultat une réaction intérieure chez le vert, alors, il réitéra. « Enfin, la coloc’ est partie, mais, si jamais, je sais qu’il y aura toujours Sae Jin pour passer me voir. » Sae Jin. La fausse petite amie. On dit que les filles casées semblent plus attirantes aux mecs hétéros. Et il était plutôt d’accord. Alors, ils sont l’alibi l’un de l’autre. Ils prétendent être un couple quand cela les arrange. Mais, c’est plutôt ce qu’il se passe dans leur lit qui les arrange grandement.

« Hey… » On dirait que ce qu’il venait de voir avait vraiment du mal à passer. Ian posa alors ses mains sur la taille du jeune home et l’attira vers lui pour le faire asseoir à califourchon sur sa personne, l’installant totalement sur lui, il ne fallait pas que le coréen se focalise sur la sensation que lui laissait l'alcool. Et il rit encore. « Qu’est-ce que ça peut te coûter d’avouer que tu en as aussi envie que moi, mh ? » Après ça, les questions seraient certainement finies. Et malgré son ivresse, il aura réussi à détourner l’attention des questions auxquelles il ne voulait pas répondre, comme le travail par exemple. Les mains d’Ian glissèrent sous le haut de Jil Sub, juste pour se poser contre sa peau chaude, alors que ses lippes venaient pêcher leurs jumelles. L’odeur de cigarette commençait à disparaître, et au moins, ses lèvres n’en avaient pas le goût.

"I walked into the bedroom, you were visibly upset, telling me I made a bad move, but I didn't do nothing. You start screaming, wake the neighbors, now everybody's out for our blood, I didn't want no confrontation, because of you that's what I've got. well, you gotta chill out, 'cause, baby, I don't wanna fight with you and every battle we fought just made us look like fools"


Croire. Ian voulait croire, à tant de choses. La liste était longue. Ian avait cru, il avait cru à tant de choses. Mais Ian avait du mal à croire maintenant, même s’il le voulait, il ne le pouvait pas, et quand il le pouvait, il ne le voulait pas. « J’essaie… Au moins j’essaie, c’est déjà bien, mh ? »

Demain l’étranger regrettera tout. Il n’oublie pas, il n’oublie pas ce qu’il se passe quand il est saoul, sauf en cas de blackout. Ça ne lui était arrivé qu’une seule fois, et ce fut le même soir où il avait couché avec un mec pour la première fois. Le lendemain fut un enfer, un casse-tête, un puzzle tourmenté dont il lui manquait des pièces. Il s’était promis de ne plus refaire un tel acte, aussi débile ou regrettable soit l’action qui le rongerait, il ne voulait plus se retrouver dans un état aussi déplorable. Alors, demain, en se réveillant, il se maudira une nouvelle fois en se disant « pourquoi encore ? », mais, ce serait demain. Actuellement, il n’avait plus vraiment l’envie de se demander si ce qu’il faisait était bien ou mal ; il cédait juste à ses envies et ses instincts.

« Je t’en ferai un compte rendu avec plaisir. » Ça l’irritait, quand il voyait des marques sur la peau de Jil Sub qui lui étaient étrangères. Mais il ne pouvait rien dire. Ça irritait Sub d’entendre ce qu’Ian avait pu faire entre la dernière fois qu’ils s’étaient vus et l’actuelle. Mais il ne pouvait rien dire. C’était donnant-donnant. Ils tiraient tous sur la corde en espérant en pouvoir récupérer l’autre bout. Mais, à force de tirer comme des malades, la corde risquait de casser, de céder, plutôt que de leur revenir.

Amusé, le jeune Hong Kongais vit son amant répandre l’odeur du Scotch sur sa peau. Wang aimait bien cette odeur, il aimait bien le goût aussi. Et surtout, il appréciait qu’il cherche à masquer l’odeur du tabac ainsi. Ian aurait pu faire avec, mais sans, c’était tout de même parfait. « Merci. » Dit-il simplement. Sans développer. Cela suffirait de toute manière.

La main du coréen sur sa mâchoire lui sembla fraîche. Il devait avoir les joues rouges par l’alcool, et les yeux également, alors, cette sensation lui faisait un bien fou. Ses mains à lui, glissèrent sur la peau de Jil Sub pour se poser sur la chute de ses reins et le pousser ainsi un peu plus vers lui, en rattrapant ses lèvres après avoir grogné, frustré. Le destin choisit les actions avant même qu’une personne ait pu ne serait-ce penser à les faire. A un moment donné, il faut s’y conformer, il faut s’y plier. Si quelque chose a lieu, c’est parce qu’elle devait avoir lieu. Comme leurs baisers. Comme le fait qu’Ian prolonge encore une fois le baiser, lui volant son souffle, le tenant fermement contre lui.

C’était trop tard pour s’échapper.