Loin du stéréotype même de la jeune femme coréenne, la fille mignonne pleine de aygos et au sourire timide, Cheyenne, terminait sa pinte de bière, l'énième, accompagné à la fin d'un très distingué « aaaaaah ». Entourée de ses amis, la grande majorité étant des mecs, la demoiselle enchaînait les verres depuis bientôt une bonne heure, en bonne compagnie. La personne aillant un jour osé dire sans alcool la fête est plus folle, n'avait vraiment rien comprit à la vie se disait l'américaine alors qu'elle levait le doigt à l'attention du serveur pour qu'il resserve encore une fois les nombreux verres terminés.

C'était une de ces nuits comme les en passait beaucoup, entourée des amis de son cousin, qui étaient devenu les siens au fil des années qui c'était écoulé. Jamais elle ne c'était sentit de trop, ses marques furent prisent rapidement et l'intégration à cette bande de loubard c'était faite simplement. Une fille si mignonne qu'elle traînant avec autant d'hommes, cela pouvait en surprendre plus d'un, ou lui donner une mauvaise image, pourtant ils n'étaient vraiment que de simples amis aux yeux de la sangos. Juste des amis à qui se raccrocher quand l'envie de voir ses frères se faisait trop présente, mais aussi quand Jil Sub n'était pas disponible pour passer un moment avec elle.

Perchée sur son tabouret, les coudes sur le comptoir de manière malpolie, elle attendait son futur verre le sourire aux lèvres. Les vapeurs d'alcool commençait à monter en elle, il faisait chaud, mais c'était agréable. Sa tête tournait faiblement, lui indiquant que son taux d'alcoolémie frôlait l’irraisonnable pourtant Cheyenne était bien. Dans ces moments là, l'impression d'être encore en Amérique se faisait frappante. Elle ne regrettait son choix d'avoir tout plaqué pour le pays du matin calme, pourtant de temps à autre la nostalgie la frappait, l'obligeant à admettre que ouais, certaines choses lui manquaient, ses frères par exemple.

Les pintes claquèrent sur le bar, réjouissant la demoiselle qui se saisit directement de la sienne. Elle la leva en l'air tout en regardant ses potes autour d'elle et avala une longue gorgé sous le regard quelque peu meurtrier de son cousin. Dans l'état qu'il était, il aurait déjà tout oublié demande toute façon.

Il est cité dans un livre que la vie est une chose précieuse que nous devons protéger. Cette vie nous a été offerte pour être vécue et non détruite. Cette prévention ne s’est jamais rendue à l’oreille d’autrui. On ne fait qu’ouvrir les rideaux pour apercevoir les ténèbres. Dans cette atmosphère qui ne céderait pas aux nectars de Lucifer ? Bien que Lucifer est une image déployée pour créer crainte chez l’humain pratiquant. Ce que le jeune shinto-bouddhiste ne connait pas. Heureusement ! Car elle serait une concubine de ce ‘’roi’’. Une des plus actives ! Surtout en ce soir festif. Ce n’est pas tous les jours que ses cousines japonaises descendent du Japon.

Lors d’évènement comme celui-ci, Min Ra ne se gênait pas pour laisser sa vraie apparence sortir. Une adulte comme les autres aimant un peu trop l’alcool, sa cigarette, des vêtements enjôleurs. Tout ce qu’une Coréenne typiquement consciente ferait. Bien moins gêner que les membres de sa famille, elle levait à plusieurs reprises sa main pour attirer l’attention du serveur. Commandant un premier plateau qui se suivit par trois autres. Bien assez pour mettre la
demoiselle dans un second état. Ne tenant pas réellement l’alcool quoique, pas du tout.

Faisant résonner son verre contre la table, son regard se fit coquin. De sa petite voix enjôleuse, elle suppliait ses cousines de venir sur la piste de danse. Cependant, gêner par l’attitude de la métisse, elles refusaient poliment. Ce qui fit monter la colère en elle. Laissant un commentaire déplaisant sortir de sa bouche, son corps se mit à marcher vers la piste. Poussant délicatement les gens pour se rendre au centre.

La musique l’entourait, son corps se mit à bouger tandis qu’un homme s’approchait d’elle en la collant. Sa main vient de déposer sur l’épaule de l’inconnu alors qu’incessamment, son corps entrainait des mouvements provocateurs. La chaleur l’envahissait, son corps ne lui appartenait plus. Souriant, son regard se déposait dans celui de l’homme. Un bras l’entourait et un front vient rejoindre le sien. Prise de surprise et de colère, son poing vient saluer l’insolent. Délaisser par l’emprise, son bras se levait de nouveau pour rejoindre non sa joue, mais le nez.

Regardant l’homme de haut, ses talons firent une pirouette avant de traverser la foule. Ils savaient arrêter pour lui laisser le passage
. Respirant fortement, repoussant quelques personnes lorsque une voix d’homme lui parvient à l’oreille.

On l’insultait ! Se retournant pour répliquer Min Ra fonça dans une jeune femme. Surprise de cette rencontre, elle ne fit que la regarder sans demander pardon. Qui était-elle ? Ne voyait-elle pas qu'elle voulait en remettre une à ce bon à rien ?
Dire que l’action commençait est peu dire.

.

C'était l'enfer dans ma tête. Plus rien n'allait bien. J'étais perdu entre l'inconscience d'être conscience et l'accumulation de l'alcool qui venait à dicter mes gestes y compris mes paroles. On pourrait croire que ma faible résistance à ce nectar pécheresse est liée à un problème de consommation diverse, mais c'était loin d'être le cas. Comme certaines personnes ne cesse de me dire ''ne bois pas ! Tu ne supportes pas la moindre goutte !'' et comme toujours, je me fichais un peu de leurs paroles. Je suis jeune et naïve ! Le goût de m'amuser ! ce sentiment qui frôlait chaque parcelle de ma peau est tentatrice. Telle la pomme sacrée offerte à Ève. Comment pourrais-je ne pas profiter de ma jeunesse ? Après tout, ce que nous apercevons dans les films américains sont toujours liés à l'alcool, le sexe, la drogue et les fêtes monumentales. Bien que ce soir, ma soirée allait peut-être changer ma vie.

Je voulais me libérer de tout souci de l'existence. Je voulais en une fraction de secondes évaporer ma haine, ma tristesse, ma jalousie, mes égoïstes de mon existence d'une simple manière. Sans vouloir toucher aux éléments de ma liste de noir, je choisis la danse. Ce déhancher en laissant son corps suivre le rythme de la musique. Balançant le corps tout entier dans des mouvements irréguliers qui se transformait. Laissant transparaître une sensualité qui ne s'affichait que très peu sur ma personne. Levant les bras, descendant mon haut du corps, je me saurais près de ceux m'empoignant par les hanches. Sous cette musique rythmée, mes mouvements ne m'appartenaient plus. Les ondes sonores me contournaient en prenant chaque membre pour les mettre en mouvement. Mon enveloppe charnelle ne m'appartenait plus. Elle appartenait à la musique qui est venue en une simple seconde prendre me en elle. C'était si libérateur que je ne réalisais qu'une fois la musique interrompue, l'homme se dressant près de moi. Que voulait-il ? Depuis quand était-il présent ? J'étais dans le tort. Ma main était déposée sur son épaule, mon bassin près du sien et mon visage à quelque centimètre de l'inconnu. Depuis combien de temps partagea la piste avec lui ? Une crainte montant en moi ! J'avais peur de son regard, de sa main baladeuse qui quittait le creux de mon dos pour rejoindre mon postérieur et ses lèvres qui se rapprochaient des miennes. Allait-il m'embrasser ? Moi une pure inconnue ? L'adrénaline embarquait et sans prévenir mon poing rejoint sa joue. Me libérant de son emprise, son regard charmeur reflétait hélasse une menace imminente. Ne pouvant supporter son regard, mes jambes prennent la fuite. Voulant délaisser ce monstre pour sortir ! Je voulais quitter ce bar niable pour retourner dans notre dortoir chéri !

Je fuyais en me faufilant entre les gens, bousculant certains sans demandant pardon. J’attendis les insultes venant de l’homme ‘’sale garce revient ici ‘’, ‘’revient ! Je ne te ferais pas de mal !’’.[/Arrête-toi salope !’’. Ne pouvant supporter plus, j’accélérais ma course pour arrêter brutalement dans une fille. Ne prenant pas le temps de m’excuser, ma gaffe se transformait en honte. Elle me rattrapa en me faisant tourner sur moi-même.  «  Ca va je ne vous dérange pas trop ? ». Me questionnait-elle ardemment. L’odeur de l’alcool  qui se dégageait d’elle me fit reculer un peu. ‘’Oui ! Présentement vous me dérangez !’’ Dis-je sans aucune gêne. Je voyais l’homme approcher.  « La politesse vous fait défaut ? Non parce que la moindre des choses lorsqu'on bouscule quelqu'un c'est de s'excuser. » Sa voix s’amplifiait. Sa frustration se faisait ressentir. Je me sentis coupable. Elle avait pas totalement tort, mais son haussement de voix me rendait nerveuse ‘’ oui ! Elle m’a fait défaut ! Elle m’a quitté au premier moment ! Que voulez-vous ? Ça arrive à tout le monde, non ? Tss vous aimeriez que je m’excuse ?’’. Je relâchais son emprise d’un mouvement brusque et regardait la salle. Un silence nous entourait. Il n’y avait plus que la musique. La guerre allait prendre ? M’excuser ? Oui ! Je respirais un bon coup. Je n’allais tout de même pas m’accroupir et m’excuser à la manière geisha ? À la japonaise, alors ?