ootd La patience n’est pas quelque chose qui fait vraiment partie du vocabulaire de min hee. Et ce matin, tout s’enchaine particulièrement mal. Bon, le problème vient peut-être d’elle en premier lieu. Mais ce n’est pas tout à fait sa faute si elle n’a pas entendu son réveil alors qu’elle entamait sa quatrième heures de sommeil de la nuit. C’est peu, beaucoup trop peu. Ce n’est pas non plus de son fait si tous les empotés de service se sont passés le mot pour aller au même café qu’elle. Que visiblement les machines à café ne tournent pas correctement, et que ce débile juste devant elle n’arrive pas à faire fonctionner sa carte bleue. A deux doigts d’opérer un demi-tour pour garder son sang-froid, c’est finalement son tour. Avec la chance qu’elle a, ils vont lui annoncer qu’ils n’ont plus de glace et elle fera sauter l’établissement pour abus de patience. Oh, elle sait pertinemment que ce n’est pas la faute des serveurs. Elle sait ce que c’est. Elle est tous les jours de l’autre côté du comptoir. Mais ce matin, et bien non. Pas ce matin. Après un regard de travers à cette armoire sur pattes qui s’en va sans même un au revoir, son tour finit par arriver. Et quand la serveuse lui lance un « bonjour ! comme d’habitude ? » presque soulagée de la voir, c’est avec son plus grand sourire que min hee se dit que la journée n’est peut être pas si mal après tout. « oui s’il vous plait. Ah, vous savez quoi ? mettez-moi un supplément chantilly. j’crois que j’en ai vraiment besoin là, merci. » oui tout va bien se passer. Son milkshake à la vanille supplément diabète dans les mains, min hee regarde l’heure sur son téléphone. A deux doigts de frôler la crise cardiaque et de recracher sa gorgée quand elle voit l’heure, et ses quarante-cinq minutes de retard. putain de merde. Elle s’apprête à taper le sprint de sa vie, alors que min hee ne court pas. min hee ne court jamais. Quand la date la fait tiquer. Mercredi ? comment ça mercredi ? on n’est pas mardi là ? elle s’arrête net en plein milieu de la chaussée. Elle ne fait pas d’extra le mercredi puisqu’elle a un cours à l’université à treize heures. Cet enchainement de bonnes et mauvaises nouvelles la font soupirer exaspérée. Son sommeil a encore pris une sacré claque. elle vit clairement à crédit à ce niveau-là, et en plus, pour aucune raison. Une gorgée salvatrice de son breuvage favori, et c’est reparti. ni une ni deux elle fait demi-tour, parce que c’est sacré, et que même une sieste de quinze minutes ça n’a pas de prix. Elle accélère quand son téléphone vibre et elle n’a pas le temps de le déverrouiller qu’elle se prend de plein fouet la tête dans un truc vachement dur, communément appelé torse, qui la fait presque rebondir vu l’impact et la différence de carrure. Sa boisson s’échappe de ses mains, et elle voit presque la scène au ralenti. Son gobelet à emporter se dirigeant droit vers le sol. Et même le plus grand des cascadeurs serait jaloux de sa prouesse quand elle rattrape in-extremis son verre avant le drame. Et bien que la catastrophe fut éviter, encore sous l’adrénaline de cet attentat à sa personne, minhee se relève brusquement vers l’homme face à elle. « non mais ça va pas ?! déjà de un, si je me retrouve avec une bosse sur le front parce que vous avez fait un excès de musculation, je porte plainte. Et de deux, je vous jure que si c’était tombé par terre je vous l’aurais fait ramasser à la p’tite cuillère ! » non min hee n’aurait rien fait du tout. c’est juste le surplus de pression qui ressort n’importe comment en ce début de journée complètement foireux. Pression qui redescend instantanément quand elle fixe l’homme face à elle et qui a un visage bien trop familier. Un visage qu’elle n’a pas croisé depuis des années. « oh bordel c’est pas vrai...Yu Jiiiin ?! » oublié l’accident. oublié la succession de menaces balancées au visage sans aucune raison. son air renfrogné fait place à un visage radieux. Et un sourire solaire vient illuminer sa petite personne. « Olala, Yu Jin, comment je suis trop contente de te voir, ça fait si longtemps, tu m'as pas dit que t'étais dans le coin ! » et ni une, ni deux, ses deux petits bras viennent étreindre celui qu’elle pense être son ami perdu de vue après toutes ses années.

ootd Sa langue claqua machinalement contre son palet alors que, en plus de lui rentrer dedans, on se permettait de l’attaquer, comme s’il était le seul fautif dans l’histoire. Pourquoi les gens étaient-ils tous aussi chiants ? Certes, ce n’était pas grave, la situation n’avait rien de dramatique et probablement même que Jun Wan se serait naturellement incliné, en guise d’excuse, qu’il soit fautif ou non, si la jeune femme ne l’avait pas immédiatement accusé. Elle était celle qui n’avait pas regardé devant elle, elle était celle qui s’était retournée brusquement avant de lui rentrer dedans et manquer de le salir avec sa commande entre les mains. Hors, malgré tout ça, malgré ses propos qui le visaient directement, le jeune homme ne broncha pas une seconde, la dévisageant de ses yeux sombres, dans lesquels ne brillait aucune expression. Elle pouvait se plaindre, râler, le menacer, il n’aurait pas plié à ses ordres, même si elle avait insisté, parce qu’elle n’était personne pour lui dicter ce qu’il devait faire, encore moins quand elle était la principale fautive et qu’elle se permettait un tel comportement. De ses doigts, il épousseta son tee-shirt, prêt à l’ignorer et s’en aller, avant que les traits de son interlocutrice changent soudainement d’émotions. Un quiproquo, encore et toujours. A peine eut-il entendu le prénom de son frère, le cascadeur voulut rectifier l’erreur, lui dire qu’elle se trompait de personne et que, non, il n’était pas Yu Jin, cependant l’inconnue ne lui en laissa guère le temps. S’il put ouvrir la bouche, afin de parler, il la referma aussitôt lorsqu’elle le prit dans ses bras, son corps se raidissant par une telle initiative. Au contraire de son jumeau, Jun Wan n’était pas un garçon tactile, principalement lorsqu’il n’était pas celui qui l’initiait et, même s’il n’était pas au point d’en être dégoûté, il n’aimait juste pas ça.

A l’aide de ses doigts, il la repoussa rapidement, l’obligeant à se décaler dans un « Lâchez moi. » prononcé d’un ton qui donnerait froid dans le dos. « Je ne suis pas Yu Jin. »  Lorsqu’on ne le connaissait pas, son attitude pouvait déstabiliser, croire même qu’il avait une dent contre le monde entier mais, en réalité, sa personnalité était juste ainsi. Il ne savait pas s’exprimer correctement, il était toujours sur la défensive, incroyablement méfiant et si on espérait le voir s’ouvrir, apprendre à le connaître, il fallait savoir faire preuve de patience. « Vous m’agressez et après vous m’enlacez, il faut savoir ce que vous voulez. » Râla-t-il, toujours avec la même intonation, époussetant de plus bel son haut afin de remettre les plis normalement. Peut-être aurait-il dû préciser que s’il n’était pas Yu Jin, il le connaissait et que ce dernier n’était personne d’autre que son frère jumeau, cependant il n’y avait pas songé puis, de toute manière, il n’y voyait pas l’intérêt. C’était évident qu’il n’était pas le même garçon, sans parler de son caractère qui était à des années lumières de celui de son frère, sa carrure était également différente. Yu Jin avait toujours été un peu plus frêle, mieux habillé également mais surtout, beaucoup plus sociable et avenant.  

ootd avec le nombre incalculable de boulots qu'elle a enchainé au cours de sa vie, min hee a rencontré de nombreuses personnes sur son chemin. certaines avec qui elle a développé plus d'affinités que d'autres. et yu jin en faisait parti. un collègue et ami comme on en rencontre rarement. parce qu'ils étaient sur la même longueur d'onde et que les journées passées au konbini étaient bien moins interminables quand ils y bossaient tous les deux en même temps. ils transformaient leur quotidien en un sketch de tous les jours. et yu jin faisait parti de ceux qui supportaient, voir appréciaient sincèrement l'humour complètement foireux de la jeune femme, son flot de parole interminable et son tempérament bien trempé qui avait le don d'animer leur routine plutôt ennuyeuse. alors le revoir après toutes ces années de manière totalement hasardeuse, ça a la don d'illuminer un peu ce début de journée plutôt ratée. pourtant c'est la douche froide quand il la repousse comme si elle était une espèce de bactérie venue se coller à lui et qu'il lui lâche de but en blanc qu'il n'est pas yu jin. « quoi ? » lâche-t-elle sous le coup de la surprise. parce que ça n'a aucun sens et qu'elle ne trouve rien à dire d'autre. et la suite est tout aussi lunaire. une seconde. deux secondes. c'est avec un temps de réaction un peu trop long et un blanc pesant qu'elle comprend enfin, ou pas. « qu'est-ce que tu racontes. tu m'fais une mauvaise blague c'est ça ? » ajoute-t-elle avec une rire un peu nerveux. parce que ça ne pouvait être que ça. un canular un peu trop bien mené, elle a envie de lui mettre un coup dans le bras amical mais se retient au dernier moment. car c'est presque choquée qu'elle l'observe épousseter son t-shirt comme si le simple fait qu'elle l'ait touché était un acte absolument dégoutant en soi. non mais, à quoi il jouait là. l'homme face à elle ressemble trait pour trait à son ami et collègue. il n'y a donc aucune raison pour que ça ne soit pas lui. ça ne lui traverse même pas l'esprit d'ailleurs. même si en y regardant d'un peu plus près le gabarit différait légèrement, ça ne lui sauta pas aux yeux. après tout, depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vu ? presque une éternité à vrai dire. et ce n'est pas avec des likes instagram et des sms échangés de temps en temps qu'elle aurait pu constater de l'évolution physique de son ami. il avait peut être développé une soudaine passion pour la salle entre temps. ce n'est pas si rare. peut être a-t-il aussi traversé quelque chose de terriblement sombre qui expliquerait l'air implacable qui plane sur son visage. et comme on ne se refait pas, elle ajoute pour alléger l'ambiance, bien qu'un peu sérieuse tout de même. parce que l'ambiance qui plane ne la rassure pas forcément. « qu'est-ce qui se passe, tu as peur qu'on te reconnaisse dans la rue ? tu as des ennuis et tu as dû changer d'identité ? tu dois de l'argent à quelqu'un ? » ajoute-t-elle doucement, baissant la voix. regardant un peu autour d'elle, au cas où. même si connaissant le personnage, elle en doutait fortement. que lui était-il arrivé après tout ce temps pour qu'il lui sorte un scénario pareil, car il avait l'air tout à fait normal quand ils s'étaient donné des nouvelles mutuellement quelques semaines plutôt.

ootdDevait-il porter une étiquette sur ses vêtements avec son prénom indiqué dessus ? Non, parce qu’il en avait sérieusement marre d’être confondu avec son jumeau, encore plus dans de telles circonstances. Pas vraiment tactile, Jun Wan n’aimait pas recevoir de l’affection de la part de personne qu’il ne connaissait pas, et en présence de qui il n’était pas particulièrement à l’aise. Sans parler du fait que cette jeune femme l’avait agressé dans un premier lieu, avant de se jeter dans ses bras. Il ne pensait pas qu’elle avait un problème, toutefois elle lui paraissait quelque peu lunatique. Même si en un sens, s’il y mettait du sien, il pourrait comprendre qu’elle était juste heureuse de croiser un vieil ami… Oui, sauf qu’il n’était pas ce vieil ami, et qu’il ne s’appelait pas Yu Jin. L’envie de lui dire qu’il ne plaisantait pas, qu’il était plus que sérieux lui brûlait les lèvres, cependant la réaction de la jeune femme l’en empêcha. Peut-être était-elle bien folle finalement, pour se mettre à rire de cette façon, alors qu’il n’y avait rien drôle… Et l’hypothèse suivante fut la goutte de trop pour le cascadeur qui ne put que la juger de ses yeux sombres, avant de les lever au ciel puis de soupirer. Pourquoi est-ce que Yu Jin aurait des problèmes ? Pourquoi devrait-il jouer un double rôle pour s’en sortir ? Son frère était trop gentil pour en arriver là, et il n’était pas capable de mentir à ce point là. La raison pour laquelle Jun Wan ne cessait de se tracasser pour lui, et d’être souvent protecteur à son égard, parce qu’il était ouvert à tout le monde puis qu’il se faisait avoir trop facilement. A moins que, à l’inverse, Jun Wan était celui qui était trop méfiant, au point de voir le mal partout, cependant ce dernier estimait qu’on n’était jamais trop attentif. « Mon frère n’a pas d’ennuis et il n’a pas de problème d’argent. » Déclara-t-il, d’un ton toujours aussi froid « Je suis Jun Wan, pas Yu Jin. » Cela devenait barbant de devoir sans arrêt le préciser. Certes, oui, ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eaux, néanmoins la différence de personnalité était flagrante, non ? Yu Jin était un véritable soleil, et lui était souvent admiratif de voir comment son jumeau brillait n’importe où il allait, parce que lui n’était pas en mesure de rayonner autant.

Il ne savait pas si cette jeune femme allait le croire, cependant lui espérait qu’elle le ferait. Parce qu’il n’avait aucune raison de lui mentir puis, si jamais elle insistait, il lui sortirait sa pièce d’identité. Entre ceux qui pensaient qu’il avait un souci psychologique, et ceux qui refusaient de croire qu’ils n’étaient pas la même personne, Jun Wan en avait marre. Pourtant, c’était censé se savoir que Yu Jin et lui étaient inséparables, malgré des caractères diamétralement opposés. Certes, ils avaient été séparé pendant une période mais ils s’étaient retrouvés et, depuis lors, ils ne se lâchaient plus ; ils vivaient même ensemble.  

ootd Plus les secondes défilent et plus la contenance de min hee s’envole face au visage de marbre qui lui fait face. Ce géant à l’air sombre qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son ami. Parce que c’est lui n’est-ce pas ? ça ne peut pas être autrement ? pourtant le doute commence à s’immiscer dans son esprit. Parce que rien ne colle. Que yu jin est un rayon de soleil qui illumine tout sur son passage et que la mine grave qui orne le visage de son vis-à-vis n’a rien n’a voir avec celui qu’elle a connu. Pourtant ça arrive. Les catastrophes dans une vie qui brisent certaines personnes. Qui les font changer du tout au tout. mais là non plus. ça n’a pas de sens. elle l’aurait senti lors de leur discussion par message. Et ce n’était pas le cas. La mine perplexe. Les lèvres pincées. elle s’apprête à s’excuser pour l’avoir pris pour le sosie d’une connaissance et repartir comme si de rien n'était mais l’homme en face d’elle la devance. Et là. C’est la révélation. ses yeux s’agrandissent de surprise, et tout s’éclaire. Bien sûr que yu jin avait un frère, il lui en avait parlé plus d’une fois. Seulement, il avait omis de préciser la ressemblance plus que frappante avec lui... et là à part être de vrais jumeaux il n'y avait pas d'autres explications à cette similitude troublante. « oh mais tout s’explique du coup, tu es jun wan ! » un grand sourire sur les lèvres, lui tendant la main « enchantée ! Min hee ! yu jin est un ancien collègue et un très bon ami à moi. Je savais qu’il avait un frère, mais je ne m’étais pas doutée que vous vous ressembliez... autant. Vous êtes jumeaux ? » demande-t-elle avec une sincère curiosité. Parce qu’elle aussi, en possédait un. Et elle ne manquerait pas d’aller râler sans retenue auprès de yu jin pour lui avoir masquer cette information alors qu’elle parle du sien à tout bout de champs. Ses yeux plongent dans ceux de jun wan qui n’a visiblement toujours pas content d’être là et une moue gênée prend place sur son visage. « hm. oui, euh, désolée pour tout à l’heure. J’aurais pas du vous incendier comme ça. début de journée un peu pourri et c’est vous qui avez pris. Toutes mes excuses. » en s'inclinant légèrement. avec le recul, sa réaction était complètement disproportionnée. Mais parfois ça fait du bien d’extérioriser sa frustration sur le premier venu. et puis c'est min hee. elle agit souvent avant de réfléchir. parfois elle réfléchit trop et n'agit pas. aujourd'hui c'est le sang chaud qui a parlé en premier. Même si elle n’aurait jamais imaginé que ça soit le frère d’un ami à elle qui se dresse sur sa route et prenne de plein fouet sa mauvaise humeur matinale. Mais un peu plus et son milkshake finissait par terre, et elle aussi, ça restait des raisons plus ou moins valables pour pousser une petit gueulante malgré tout.. non ?

ootdLe visage toujours fermé, sans la moindre expression, Jun Wan fixait son interlocutrice qui ornait un immense sourire, à présent qu’elle savait qui il était. Est-ce que ça changeait quelque chose pour lui ? Pas vraiment. Lui se fichait qui elle était, comment elle connaissait Yu Jin et quel type de relation les liait tous les deux. Ses mains restèrent plongées dans ses poches, ne sortant aucunement pour serrer la sienne, parce qu’il n’en éprouvait pas l’envie et que le garçon n’allait jamais à l’encontre de ce qu’il souhaitait. Encore moins lorsqu’on lui posait une question tellement évidente. Était-elle sérieuse ? Le cascadeur la dévisagea machinalement à sa demande, cela était pourtant flagrant qu’ils étaient jumeaux, non ? Elle-même l’avait pris pour celui qu’il n’était pas ; que voulait-elle qu’il soit d’autre ? « Oui. » Une réponse courte et concise, ça lui correspondait bien. Jun Wan n’usait jamais sa salive inutilement, il n’était pas un grand bavard non plus. A cause de cela, mais également de son manque d’expression, on se méprenait souvent à son sujet, l’imaginant comme un garçon désagréable et arrogant, quand en réalité il n’était rien de tout ça. Il n’était simplement pas le plus doué lorsqu’il s’agissait de communiquer avec un autrui. Tout comme ses excuses qu’elle lui donnait, il ignorait comment réagir à cela. Parce qu’il s’en fichait complètement. Oui, elle aurait pu éviter de l’incendier de la sorte, quand il n’était pas le seul fautif dans l’histoire, néanmoins il y avait plus grande qu’une bousculade dans la vie. Jun Wan s’en fichait, il ne comptait pas s’en formaliser éternellement, surtout qu’il ne connaissait pas la jeune femme et qu’il ne savait pas s’il la recroiserait un jour. Certes, elle était liée à son frère, donc il y avait quand même une chance de la revoir à un moment donné, toutefois ce n’était pas comme si eux partageraient réellement quoi que ce soit.

« Ce n’est pas grave. » Des paroles sincères, vraiment, mais qui différaient tellement avec l’expression affichée. Il avait toujours cette aura, pleine de froideur, qui déstabilisait son entourage, qui faisait douter sur la sincérité de ses propos et qui mettaient mal à l’aise ceux et celles avec qui il échangeait. Pourtant, Jun Wan pensait réellement ce qu’il rétorquait, il n’avait pas envie de s’attarder sur de telles futilités. « Je peux y aller maintenant ? » Où avait-elle autre chose à lui dire, à présent qu’elle savait qui il était ?

ootd Très honnêtement, min hee est quelque peu décontenancée face à la froideur de son interlocuteur. Ce visage de marbre, quoiqu’un peu grognon, qu’elle n’arrive pas à interpréter alors qu’elle a toujours eu pour habitude de l’associer à celui si joyeux et expressif de son collègue et ami. comme une nuit sans étoiles face à un ciel d'été ébloui par les rayons du soleil. Cette version-ci est des plus troublantes et bien peu familières. Ça ne lui va même pas du tout, de son point de vue. Elle a l’impression qu’on a pris grincheux des sept nains pour le placer dans le corps de yu jin. Min hee fixe quelques secondes de plus sa main qui n’allait visiblement pas rencontrer sa consoeur avant de la baisser, peu encline à se ridiculiser plus longtemps. abruti. elle a envie de l'incendier mais se retient. elle en a assez fait. niveau politesse et manière, on peut repasser, décidément. Se raclant la gorge pour reprendre contenance face à cette situation franchement peu plaisante, elle finit par dire « oui bien, sûr. Désolée. » un sourire crispé au bords des lèvres. parce qu’elle n’allait certainement pas prolonger ces instants gênants, bien qu’elle aurait pu parler de yu jin, prendre des nouvelles et tenter de trouver un centre de conversation commun avec son frère, sauf que non.. elle n’en avait absolument pas envie. mais alors, pas du tout. son caractère et leur petite altercation ayant coupés net cet élan qui n’avait au final même pas eu le temps d'effleurer sa pensé, heurté à cette porte de prison. et puis après tout, ce n’était ni l’endroit, ni le moment non plus. « je vous retiens pas plus longtemps, bonne journée. » un micro sourire gêné au bord des lèvres histoire de ne pas paraître impolie, vérifiant que le couvercle de sa boisson est cette fois bien vissée, elle reprend sa route. Et elle ne manquerait pas d’envoyer un message à son ami pour lui demander comment il avait pu omettre de lui raconter un détail aussi énorme.