Seong Hee fit la moue lorsque la chanson se finit. Déjà ? Il semblait qu'elle n'aurait jamais assez de la voix de son amie, qu'elle regrettait déjà. Elle aurait aimé l'entendre un peu plus souvent. Voire même tout le temps. Oui, tout le temps lui paraissait bien. A bien y réfléchir, écouter la voix de son amie de son réveil au moment de s'endormir ne l'aurait en rien dérangée, bien au contraire. Si cela avait été possible, sans doute aurait-elle accepté ce genre de vie. Cependant, comme on dit, on ne peut pas tout avoir. Aussi la jeune fille se contenta-t-elle du cadeau déjà énorme et généreux que lui avait fait sa sirène, et accepta-t-elle de l'escorter à la recherche de quelque boisson. Ouiii, c'est parti pour l'aventuuure ! Bah je vais te dire, heureusement que tu ne le connais pas dit-elle en riant. Je te dis pas comme c'est triste, après avoir bossé dans cet hôpital, j'y réside. Je l'ai bien assez vu pour au moins un centaine d'années crois-moi. Et quand je serai de nouveau sur pieds j'y travaillerai encore je pense, alors j'ai pas fini de le parcourir cet hôpital. Prie avec moi pour qu'un jour ils changent la peinture. Elle dit tout cela le sourire aux lèvres, se retenant de rire. Il était vrai qu'à présent, elle devait le connaître comme sa poche, tant elle y avait passé du temps. Lorsqu'elle en sortira, sans doute devra-t-elle réhabituer son odorat aux odeurs normales, tant elle avait été habituée à celles propres à un hôpital, celles qui lui faisaient froncer le nez de dégoût. Aussi tendit-elle du mieux possible son cou vers les cheveux de Sae Ra, qui poussait délicatement son fauteuil, afin de pouvoir sentir son odeur douce et libératrice. Ne pouvant sentir sa propre odeur, elle tentait de se rabattre sur celle des autres afin de faire disparaître celle de l'hôpital, et en l'occurrence il s'agissait cette fois ci de son amie. Ah oui c'est sûr ! Tu trahis toute votre lignée en buvant autre part que dans le café de tes parents !, lança d'abord Seong Hee avec un air offusqué, avant de se fendre en un sourire et de se mettre à rire. Non je rigolais, ne t'inquiètes pas. D'ailleurs je devrais y aller à votre café, je l'adore. Elle se mit à penser au café en question qui était, il est vrai, des plus agréables et chaleureux. Dès lors qu'elle serait en état, elle se précipiterait pour y aller. C'était un endroit bien plus accueillant que cet hôpital. Je vais te montrer les toilettes et après tu pourras partir si tu veux. Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu serais mieux dans le café de tes parents. Et puis je pense que tous les patients sont plus reposés, grâce à toi. Elle ne se sentirait pas bien à abuser de la gentillesse de sa sirène. De plus, plus le temps passait et plus elle sentait ses paupières lourdes. Il lui faudrait se reposer sous peu. Cependant en attendant, elle partit en direction des toilettes avec enthousiasme, comme si elle était en route pour une aventure.