« i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera
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« i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera | Mer 25 Fév 2015 - 20:17 Citer EditerSupprimer
What a sweet surprise, can't believe my eyes, this has really made my day
Qu’est-ce que les journées de cours étaient longues. Saera s’amusait beaucoup, à découvrir toutes ces nouvelles choses, à apprendre. Mais qu’est-ce que c’était long. Elle passait pas mal de temps à jeter des coups d’œil envieux par la fenêtre, râlant de se retrouver enfermée alors qu’elle aurait aimé être dehors, courir sur l’herbe, se reposer sous un arbre, boire une boisson ou chanter. Voire faire tout ça l’un après l’autre. Sauf qu’elle n’avait pas le choix, elle devait travailler, étudier, écouter le professeur et… il s’avéra que l’heure prit fin à ce moment précis de ses réflexions. Elle cligna des yeux, releva la tête et constata qu’elle n’avait pas écouté pendant les dix dernières minutes. Malin, elle allait devoir rattraper. Ronchonnant quelque peu, elle subit les taquineries d’une de ses camarades de classe, mais rétorquant en faisant une grimace quelque peu disgracieuse, avant de retrouver le sourire. Comme un enfant qui vient de voir une sucette, elle prenait la fin de cette journée à l’université comme une bénédiction. Soudainement joyeuse, elle rangea rapidement ses affaires et entraîna ses amis vers la sortie, sautillant avec entrain, quand elle passa à côté de quelqu’un, captant un visage qui lui était vaguement familier. Elle continua sa route un instant, avant de se retourner brutalement, manquant provoquer une collision. Tous les étudiants durent l’éviter, la plupart se permettant des remarques acerbes et des regards noirs. Mais elle était trop concentrée sur cette personne pour y penser. Elle plissa les yeux, observant l’inconnu. Il lui rappelait vraiment quelqu’un. Quelqu’un qu’elle avait côtoyé il y a un moment. Quelqu’un avec qui elle avait déjà parlé. Quelqu’un qu’elle revoyait assez fréquemment, quand elle se plongeait sur ses photos de classe. Et puis là le déclic. Alors qu’il la dépassait, elle se précipita vers lui, agitant un bras pour lui faire coucou. « Wanjiiiiii, » s’exclama-t-elle en arrivant à côté de lui. Inutile de dire que si elle avait réussi à retrouver le prénom, le nom de famille restait totalement hors de sa portée. Elle avait une mémoire des visages et des noms pas totalement nulle, mais loin d’être exceptionnelle non plus. Mais dans tous les cas, le jeune homme qui était à ses côtés lui avait laissé une telle impression quand ils étaient au collège qu’elle aurait pu difficilement l’oublier. Elle avait adoré discuté avec lui. Il était si… unique. Et dans un environnement où pour être accepté, la plupart des enfants se fondent dans un moule, ça avait été très rafraîchissant. « Wanji c’est bien toi hein ? » Parce que oui, si elle se trompait, c’était un peu la honte tout de même. Juste un peu. Surtout pour elle qui tâchait de faire un minimum profil bas devant les étrangers et qui s’était bien fait remarquée par la plupart des personnes présentes. Même si tous n’avaient en tête que de filer d’ici le plus rapidement possible et ne s’étaient donc pas tellement attardé sur son cas. « Ça fait tellement longtemps ! Comme je suis contente de te voir ! » N’ayant eu ni téléphone ni ordinateur pendant presque toute sa vie, elle avait perdu le contact avec tellement de gens qu’elle ne pouvait pas les compter sur les doigts d’une main. Quand elle déménageait, elle était obligée de dire définitivement au revoir à ceux qu’elle avait appréciés pendant la période où elle était restée. Mais il y avait toujours des exceptions. Toujours des personnes qu’elle finissait par retrouver.
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Re: « i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera | Mar 3 Mar 2015 - 12:14 Citer EditerSupprimer
Enfin ! la fin des cours ! C’était intéressant, mais long ! Et je crois bien que, pour une fois, j’avais ressenti de l’ennui… Pourtant, il y en avait des choses à faire ! Entre TP, exercices incompréhensibles mais fichtrement marrants, et tous les gens qui passaient à côté des fenêtres, j’avais de quoi me laisser distraire. Mais peut-être commençais-je à me lasser, petit à petit, du rythme qui semblait se répéter… C’est intéressant comme une journée peut ressembler à une autre ou, au contraire, juste à cause d’un évènement, paraitre totalement différente. C’est comme les visages ! Parfois, on en croise dans la rue, et sans trop savoir pourquoi, ils nous font penser à des gens que l’on connait, juste à cause d’une boucle d’oreille ou d’un sourire qui nous ont marqués. Alors on croit pertinemment qu’il s’agit de ces personnes. Et au contraire, quelquefois, les personnes que l’on connait par cœur nous semblent complètement étrangères lorsqu’on les croise dans la rue.
Il s’est d’ailleurs produit exactement la même chose avec la leçon d’histoire des arts de ce matin : j’aurais juré ne l’avoir jamais vue de ma vie, et pourtant, ça fait bien une semaine qu’on l’a entamée ! Il fallait dire, cependant, que depuis exactement le même laps de temps, j’avais remarqué une tache d’encre bizarre sur ma table, vert foncé, qui ressemblait vaguement à une loutre. Et depuis, je n’avais pas encore réussi à déterminer de quelle espèce de loutre il s’agissait. D’ailleurs, j’ai toujours trouvé ça sympa les loutres, surtout la manière dont elles se mettent sur le dos pour flotter, comme si elles voudraient bronzer…
Et pendant que Wanji plongeait, indubitablement, dans les méandres de son esprit toujours aussi fluctueux, il avançait sans prêter absolument aucune attention autour de lui. Lentement, il marchait, visage insignifiant dans la masse tout aussi insignifiante que lui, unique étudiant à se préoccuper de lui, et c’était mieux ainsi. Unique ? Pas si sûr : une étudiante semblait avoir repéré le jeune homme, qui n’avait pourtant rien fait de plus surprenant que marcher nonchalamment dans le couloir, le regard un peu perdu dans son univers. Alors le reconnaissait-elle ? Ou croyait-elle l’avoir reconnu, comme ces visages d’étrangers que l’on trouvait familiers ? La réponse arriva aussi violemment que la jeune fille avait hurlé son nom, aussi discrète qu’un pachyderme en rut.
« C’est moi ça ? » m’étais-je demandé machinalement, à l’écoute de mon nom. Et tout à coup, la réalité me revint brutalement à la figure, quand je vis cette fille s’agiter devant moi. Qui était-elle ? Elle semblait gentille, donc je pense qu’elle ne se trompait pas en me voyant, bien qu’elle demandât confirmation de mon identité.
« Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii c’est moi ! » avais-je alors affirmé, non moins pour elle que pour moi. Il fallait dire que je n’étais pas très sûr de savoir qui j’étais, en cet instant… Une fille qui m’était totalement inconnue venait me dire qu’elle se souvenait de moi, et je me retrouvais perdu dans un couloir, visiblement en train de sortir du bâtiment alors que, même pas dix minutes auparavant, j’aurais juré être en cours !
En tout cas, elle avait l’air très sympathique, et rien que pour ça, j’acceptais de croire qu’on s’était déjà rencontrés jadis ou naguère.
« Comment tu vas ? » lui avais-je alors balancé en la serrant dans mes bras pour la saluer. Je me rendis compte alors qu’il me manquait quelque chose sur elle d’important, qui puisse m’aider à me rappeler qui elle était et, avec un peu de chance, d’où elle me connaissait.
« Et comment tu t’appelles déjà ? » lui demandai-je donc, le regard intrigué.
Il s’est d’ailleurs produit exactement la même chose avec la leçon d’histoire des arts de ce matin : j’aurais juré ne l’avoir jamais vue de ma vie, et pourtant, ça fait bien une semaine qu’on l’a entamée ! Il fallait dire, cependant, que depuis exactement le même laps de temps, j’avais remarqué une tache d’encre bizarre sur ma table, vert foncé, qui ressemblait vaguement à une loutre. Et depuis, je n’avais pas encore réussi à déterminer de quelle espèce de loutre il s’agissait. D’ailleurs, j’ai toujours trouvé ça sympa les loutres, surtout la manière dont elles se mettent sur le dos pour flotter, comme si elles voudraient bronzer…
Et pendant que Wanji plongeait, indubitablement, dans les méandres de son esprit toujours aussi fluctueux, il avançait sans prêter absolument aucune attention autour de lui. Lentement, il marchait, visage insignifiant dans la masse tout aussi insignifiante que lui, unique étudiant à se préoccuper de lui, et c’était mieux ainsi. Unique ? Pas si sûr : une étudiante semblait avoir repéré le jeune homme, qui n’avait pourtant rien fait de plus surprenant que marcher nonchalamment dans le couloir, le regard un peu perdu dans son univers. Alors le reconnaissait-elle ? Ou croyait-elle l’avoir reconnu, comme ces visages d’étrangers que l’on trouvait familiers ? La réponse arriva aussi violemment que la jeune fille avait hurlé son nom, aussi discrète qu’un pachyderme en rut.
« C’est moi ça ? » m’étais-je demandé machinalement, à l’écoute de mon nom. Et tout à coup, la réalité me revint brutalement à la figure, quand je vis cette fille s’agiter devant moi. Qui était-elle ? Elle semblait gentille, donc je pense qu’elle ne se trompait pas en me voyant, bien qu’elle demandât confirmation de mon identité.
« Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii c’est moi ! » avais-je alors affirmé, non moins pour elle que pour moi. Il fallait dire que je n’étais pas très sûr de savoir qui j’étais, en cet instant… Une fille qui m’était totalement inconnue venait me dire qu’elle se souvenait de moi, et je me retrouvais perdu dans un couloir, visiblement en train de sortir du bâtiment alors que, même pas dix minutes auparavant, j’aurais juré être en cours !
En tout cas, elle avait l’air très sympathique, et rien que pour ça, j’acceptais de croire qu’on s’était déjà rencontrés jadis ou naguère.
« Comment tu vas ? » lui avais-je alors balancé en la serrant dans mes bras pour la saluer. Je me rendis compte alors qu’il me manquait quelque chose sur elle d’important, qui puisse m’aider à me rappeler qui elle était et, avec un peu de chance, d’où elle me connaissait.
« Et comment tu t’appelles déjà ? » lui demandai-je donc, le regard intrigué.
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Re: « i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera | Jeu 5 Mar 2015 - 20:55 Citer EditerSupprimer
What a sweet surprise, can't believe my eyes, this has really made my day
C’était lui ! C’était vraiment lui ! Saera était très étonnée, mais surtout bien contente de le voir. De toute manière, étant donné les nombreux voyages qu’elle avait fait, la multitude de têtes qu’elle avait croisées dans sa vie, il était évident que des coïncidences de ce genre n’étaient pas rares. Mais elle trouvait ça très plaisant. Et elle souriait comme une idiote devant la réaction de Wanji, qui avait d’abord posé la question avant d’approuver. Et puis il semblait enthousiasme. Alors forcément, elle, ça la rendait encore plus joyeuse. Au point qu’elle s’en fichait totalement de s’être arrêtée en plein milieu du passage, forçant les étudiants à les contourner en grommelant pour certains. Non tout ce dont elle se préoccupait en cet instant précis était le jeune homme qui venait de la prendre dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte, un immense sourire aux lèvres. Ayant été élevée dans l’amour de ses parents, qui ne lésinaient pas sur les câlins, elle ne trouvait ça absolument pas étrange. Et puis elle le connaissait. Même s’ils n’étaient pas restés très longtemps dans le même collège. « Ça va super bien ! Et toi dis ? » demanda-t-elle, curieuse. Après tout ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Elle se demandait ce qui avait changé. Mis à part sa taille bien évidemment. Elle lui sourit à nouveau et ouvrit la bouche, s’apprêtant à parler, quand il prit lui-même la parole pour poser une question pour le moins dérangeante. Il ne se souvenait pas d’elle alors ? Mais pourquoi est-ce qu’il l’avait prise dans ses bras ? Son visage devait au moins lui dire quelque chose, oui, c’était très étrange sinon. « Tu m’as déjà oubliée ? » demanda-t-elle d’une petite voix, plus pour la simulation que parce qu’elle était réellement vexée. « C’est Go Sae Ra ! On s’est rencontrés au collège. » Et c’est à ce moment-là qu’elle retrouva son sourire et éclata d’un peu rire qui ne dura pas bien longtemps. Au diable qu’il l’ait oublié, elle s’en fichait un peu. Le principal était qu’elle le revoyait, et qu’elle en était bien contente. Et puis il avait intérêt à garder son prénom en mémoire à partir de ce moment-là. Elle l’attrapa alors par la manche et le tira sur quelques pas, pour se dégager un peu du passage, avant de lui adresser un nouveau sourire immense. Le type qui doit faire peur quand on est pas habitués. Ou alors le type qui fait plaisir et provoque une expression de joie sur le visage de tous ceux qui le voient. Ça dépendait des personnes, en fait. Saera était une personne particulièrement heureuse et qui se réjouissait d’un rien, absolument tout le temps. Tout le monde n’appréciait pas ce côté de sa personnalité. Mais elle pouvait au moins se vanter d’être d’une présence relativement agréable, car toujours de bonne humeur. C’était une qualité qu’on ne pouvait pas lui retirer, au moins. « Ça fait tellement longtemps qu’on ne s’est pas vus ! » Oui elle se répétait. « Je suis sûre que t’as pleins de choses à me raconter du coup. » Parce qu’elle aimait particulièrement discuter avec lui. Parce qu’elle adorait l’écouter. Parce qu’elle trouvait sa vision du monde intéressante voire même passionnante. Wanji, c’était le genre de gars qu’elle aurait pu coller nuit et jour juste dans le but de pouvoir lui parler et entendre tout ce qu’il avait à dire. Mais elle n’était pas psychopathe au point de céder à ses bas instincts et de le faire effectivement. Non elle avait Inha pour ça. Et c’était suffisant.
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Re: « i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera | Sam 21 Mar 2015 - 20:48 Citer EditerSupprimer
Min Wan Ji ne réagit pas tout de suite lorsque son interlocutrice lui donna son nom, essayant d’abord de comprendre pourquoi il s’était arrêté pour la saluer si familièrement, alors qu’il ne la reconnaissait pas le moins du monde. Il était d’ordinaire avenant, mais en général, il restait assez formel avec les inconnus. Était-ce parce qu’elle s’était précipitée sur lui, l’ayant apparemment reconnu, qu’il lui faisait alors déjà confiance ? La vivacité d’esprit, mais surtout l’empathie de ce jeune homme, pouvaient en effet parfois l’amener à réagir de manière disproportionnée selon les circonstances. Et c’était visiblement le cas à ce moment-ci…
C’était étrange comme son nom ne me disait vraiment rien du tout. J’avais beau trifouiller les moindres recoins de mes souvenirs, surtout ceux du collège, je voyais des torrents de visages défiler dans mes pensées, mais je ne pouvais attribuer son nom à aucun. D’ordinaire, j’associais toutes sortes de choses, mais il est vrai que je n’arrivais jamais à me rappeler le nom de beaucoup de gens. C’était frustrant ! Elle me reconnaissait, et moi je n’arrivais pas à la reconnaitre ! D’autant plus que son nom, Go Sae Ra, était teint d’une vivacité et d’une sérénité très mélodiques, comme une gazelle robuste et intouchable. Il lui convenait bien ! Mais je savais déjà que si on se perdait de vue durant un mois, je ne saurais plus qui c’est. J’aurais le nom, le visage, mais pas la correspondance…
Au diable mes facultés de physionomiste désastreuses, elle me demandait des nouvelles !
« Eh ! bien, je pense aussi, si l’on ne s’est pas vus depuis tant d’années ! Tu serais surprise de voir à quel point j’ai changé en si peu de temps ! »
Si le jeune homme précisait cela, c’est qu’en effet, des personnes qui auraient pu le connaitre au début de sa scolarité au collège le prendraient actuellement pour un alien, tant son mental avait évolué et fluctué entretemps. Au tout début, il était muet comme une carpe. Puis en quelques jours, il était devenu tellement bavard qu’il avait déjà discuté avec toutes les personnes de son collège. Et depuis, il n’a cessé de passer par des stades intermédiaires tels que le repli sur soi, la familiarisation plus ou moins prononcée de ses relations, voire à quelques rares moments, une amitié sincère avec certaines personnes. Mais de quelqu’un socialement mouvementé, il était parvenu à une certaine stabilité dans ses relations, qui lui permettaient de s’attacher à certaines personnes sans tomber dans aucun des deux excès. Donc pour résumer en une phrase, il était devenu mature.
J’aimais beaucoup à raconter ma vie, mes aventures, mes pensées, c’était donc avec beaucoup d’enthousiasme que je voulais lui en faire part, mais j’avais peur que, dans ma précipitation, je ne la perde elle en même temps que moi dans le fil de ma narration. J’avais donc décidé d’y aller de manière méthodique. Même si je savais que de toute façon, j’allais très vite inéluctablement digresser sur n’importe quel sujet. Mais il fallait que je me force, dans l’intérêt commun.
« Alors pour commencer, comme tu le vois, j’ai vieilli ! »
Partir sur le physique me semblait un bon moyen d’entamer le récit de ma personnalité, car il n’avait pas tant changé que cela, je supposais. Mais ça allait permettre de structurer au moins mon entrée.
« Même si beaucoup de gens trouvent que je ne fais pas mon âge, d’ailleurs. Dis, tu me donnerais quel âge ? »
La digression était déjà très proche ; la conversation s’annonçait tumultueuse et parsemée d’embûches, l’excitation du jeune homme n’arrangeant pas son état habituel. Go Sae Ra allait devoir s’accrocher si elle voulait comprendre ne serait-ce qu’une infime part de ce qu’allait raconter Min Wan Ji, parce que c’était déjà très mal parti.
C’était étrange comme son nom ne me disait vraiment rien du tout. J’avais beau trifouiller les moindres recoins de mes souvenirs, surtout ceux du collège, je voyais des torrents de visages défiler dans mes pensées, mais je ne pouvais attribuer son nom à aucun. D’ordinaire, j’associais toutes sortes de choses, mais il est vrai que je n’arrivais jamais à me rappeler le nom de beaucoup de gens. C’était frustrant ! Elle me reconnaissait, et moi je n’arrivais pas à la reconnaitre ! D’autant plus que son nom, Go Sae Ra, était teint d’une vivacité et d’une sérénité très mélodiques, comme une gazelle robuste et intouchable. Il lui convenait bien ! Mais je savais déjà que si on se perdait de vue durant un mois, je ne saurais plus qui c’est. J’aurais le nom, le visage, mais pas la correspondance…
Au diable mes facultés de physionomiste désastreuses, elle me demandait des nouvelles !
« Eh ! bien, je pense aussi, si l’on ne s’est pas vus depuis tant d’années ! Tu serais surprise de voir à quel point j’ai changé en si peu de temps ! »
Si le jeune homme précisait cela, c’est qu’en effet, des personnes qui auraient pu le connaitre au début de sa scolarité au collège le prendraient actuellement pour un alien, tant son mental avait évolué et fluctué entretemps. Au tout début, il était muet comme une carpe. Puis en quelques jours, il était devenu tellement bavard qu’il avait déjà discuté avec toutes les personnes de son collège. Et depuis, il n’a cessé de passer par des stades intermédiaires tels que le repli sur soi, la familiarisation plus ou moins prononcée de ses relations, voire à quelques rares moments, une amitié sincère avec certaines personnes. Mais de quelqu’un socialement mouvementé, il était parvenu à une certaine stabilité dans ses relations, qui lui permettaient de s’attacher à certaines personnes sans tomber dans aucun des deux excès. Donc pour résumer en une phrase, il était devenu mature.
J’aimais beaucoup à raconter ma vie, mes aventures, mes pensées, c’était donc avec beaucoup d’enthousiasme que je voulais lui en faire part, mais j’avais peur que, dans ma précipitation, je ne la perde elle en même temps que moi dans le fil de ma narration. J’avais donc décidé d’y aller de manière méthodique. Même si je savais que de toute façon, j’allais très vite inéluctablement digresser sur n’importe quel sujet. Mais il fallait que je me force, dans l’intérêt commun.
« Alors pour commencer, comme tu le vois, j’ai vieilli ! »
Partir sur le physique me semblait un bon moyen d’entamer le récit de ma personnalité, car il n’avait pas tant changé que cela, je supposais. Mais ça allait permettre de structurer au moins mon entrée.
« Même si beaucoup de gens trouvent que je ne fais pas mon âge, d’ailleurs. Dis, tu me donnerais quel âge ? »
La digression était déjà très proche ; la conversation s’annonçait tumultueuse et parsemée d’embûches, l’excitation du jeune homme n’arrangeant pas son état habituel. Go Sae Ra allait devoir s’accrocher si elle voulait comprendre ne serait-ce qu’une infime part de ce qu’allait raconter Min Wan Ji, parce que c’était déjà très mal parti.
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Re: « i’m so happy to see you again » • Wanji&Saera | Sam 28 Mar 2015 - 19:16 Citer EditerSupprimer
What a sweet surprise, can't believe my eyes, this has really made my day
La tête légèrement penchée sur le côté, la miss écoutait attentivement son camarade, buvant ses paroles comme elle avait l’habitude de le faire quand ils étaient au collège. Les habitudes ont la vie dure, comme on dit, et Saera ne faisait pas exception à la règle. On aurait pu penser qu’étant donné la vie aventureuse qu’elle avait menée avec ses parents, constamment sur les routes, elle avait une dent avec les habitudes mais ce n’était pas vraiment le cas. Disons qu’il y avait des choses qui restaient. Elle eut une petite moue attristée quand Wanji lui expliqua avoir changé. C’est qu’elle aimait bien le vieux Wanji, celui qui parlait à tout le monde, celui qui était toujours enjoué. C’était lui qu’elle avait appris à apprécié quand elle était plus jeune. Et c’était lui qu’elle avait pensé retrouver oubliant que les gens normaux avaient tendance à changer effectivement. Néanmoins elle éclata de rire quand il lui dévoila avoir vieilli. C’était un petit rire un peu incontrôlable, qui sortait de nulle part mais qui éclata à l’air libre et disparu au bout d’une poignée de secondes. « Oui, j’ai pu remarquer que t’as vieilli, » dit-elle alors. « Même si j’avoue, je te donnerai toujours douze ans. » Elle eut un nouveau rire avant de cesser son hilarité pour ne plus lui adresser qu’un immense sourire lumineux. Saera ne devait peut-être pas taquiner de cette manière quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps mais après tout n’est-ce pas justement ce qu’on fait avec les plus vieux amis après un long moment sans s’être croisé ? Les taquiner pour leur faire comprendre qu’au fond le temps n’avait aucune importance et que tout restait pareil. Elle retrouva néanmoins son sérieux – ou plutôt un semblant de sérieux – et décida de répondre vraiment à la question. Elle le fixa d’une manière peut-être un peu trop insistante, sourcils légèrement froncés, en pleine concentration. Quel âge semblait-il avoir ? Finalement elle secoua la tête, une expression vaincue fixée sur la figure. « Comme je sais qu’on a le même âge c’est dur de mettre ça de côté… » Petite pause, elle le regarda, sourit à nouveau, avant de reprendre : « Mais sûrement 19 ou 20 ans ! Et moins quand tu souris. Ça rajeunit toujours les gens, de sourire… peut-être que je devrais arrêter du coup ? » Question rhétorique, elle n’attendait nullement de réponse. Parce qu’elle savait qu’elle n’arriverait jamais à s’en empêcher. Elle était comme ça, elle resplendissait comme un petit soleil, souriait comme une bienheureuse. Elle était lumineuse, probablement était-ce pour ça qu’elle avait choisi les wonsungis d’ailleurs, le jaune étant une couleur qu’elle trouvait particulièrement inspirante. Jaune comme le tournesol, jaune comme le poussin, jaune comme le soleil. Parce que oui, les singes étaient de petits bouts de soleil. A son image. Mais là n’était pas la question. Elle redressa la tête pour regarder son camarade, une légère grimace ornant sa bouche. « Tu trouves que je fais trop gamine toi ? » Parce que oui elle le savait, elle savait qu’elle était enfantine, puérile, immature, mais elle n’aimait pas faire trop enfant. Parce que si tout le monde – ou presque – aimait les enfants, ça restait souvent dans le cadre d’une profonde affection. Probablement était-ce pour ça que la demoiselle n’avait eu que peu de relations amoureuses, elle faisait trop immature pour eux, autant physiquement qu’intellectuellement. Finalement elle secoua la tête et recommença à sourire, ôtant ces pensées de son esprit. Elle voulait que Wanji continue son histoire, qu’il continue de lui raconter tout ce qui lui était arrivé. Parce qu’après tout, il avait si bien commencé ! « Mais continue, continue, j’ai envie de tout savoir ! »
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