Gambadant tranquillement dans les couloirs, tu saluais poliment aux quelques personnes que tu croisais, regard pétillant de malice planté dans une frimousse contentée. Tu te dirigeais vers la chambre de Shun, persuadée que ça faisait bien trop longtemps que tu ne l'avais plus vu. L'excuse que tu osais articuler quand il te manquait, tentant presque de le convaincre de l'inverse. Tu revenais de ton salon de manucure préféré, nouvelle parure ornant tes ongles et que tu voulais montrer à ton frère ; chaque doigt portant la constellation de chaque personne de la famille. Une façon discrète d'emmener toute la famille avec dans tes aventures pas si rocambolesques que ça. « Hola, comme on le dit si bien en français », annonças-tu après avoir toqué tout en entrant dans la chambre, le sourire fier de ta bêtise. Tu émis un faible rire, te trouvant plus drôle qu'on ne le disait. « Comment tu vas ? Ca fait longtemps », tu laissas le regard traîner un instant, observant la chambre, les lits, les murs. « Tu manges assez ? Tu dors assez ? », les prunelles vers lui, tu le contemplas de longues secondes avant de basculer la tête sur le côté, le sourire discret et bienveillant. « Les cours se passent bien ? », le questionnas-tu encore, avançant un peu plus dans la chambre. « J'avais un peu de temps, et je me suis dit que je devais te manquer donc... », que tu lui expliquas avec une esquisse innocente, haussant vaguement les épaules, finissant par tendre les doigts vers lui. « T'en penses quoi ? C'est tout frais de ce matin. Si tu te cherches, t'es sur l'index », tu lui offris un clin d’œil, la frimousse amusée. Et tu pris place sur la chaise au bureau, les pupilles curieuses se baladant ici et là. « Tu voudras qu'on aille manger quelque part ce week-end ? J'ai l'impression que ça fait longtemps qu'on a pas passé de temps ensemble », soufflas-tu tendrement, le regard pétillant d'espoir.

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Shun faisait la moue devant la feuille. Il devait, déjà, rendre un devoir pour la semaine prochaine mais il n’arrivait à rien. Il griffonnait sur le papier quelques dessins, ici et là, qui ne l’aidaient absolument pas à avancer. Mais tant pis, il avait besoin de faire autre chose que ce fichu travail. Il prit le temps de souffler, reculant de son bureau et basculant sa tête en arrière pour regarder le plafond. C’était bien plus intéressant que d’analyser des documents. Il soupira, croisant ses bras un instant avant de se redresser en entendant quelqu’un toquer à sa porte. Cette dernière s’ouvrit sur sa sœur et le goguryeo esquissa un sourire, bien content de la voir. « Hola ! » Répondit-il avec un petit rire. Ce n’était en rien français mais pas grave. Elle le savait de toute façon. Elle le savait, hein ? « Longtemps ? On s’est vu ce matin, Nari. » Dit-il en secouant la tête. Certes, un peu en coup de vent mais, tout de même ! « Mon devoir me prend un peu la tête mais ça va, et toi ? » Demanda-t-il en la regardant. Il fronça quelque peu les sourcils en la voyant regarder un peu partout. Quoi ? Sa chambre n’était pas rangée ? C’était le bazar ? Shun se tourna, observant lui aussi les lieux. Il resta totalement impassible mais il remarqua son paquet de cigarettes. Merde. « Oui, Nari, je mange bien, je dors bien. T’en fais pas pour moi. » Répondit-il en se tournant de nouveau vers elle. Tout allait parfaitement bien, même si, maintenant, il stressait. Et si elle découvrait son paquet de cigarettes ? Personne dans la famille n’était au courant qu’il fumait. « Un peu chiant. Et les tiens ? » Demanda-t-il, l’observant avancer dans la chambre. Il se pinça les lèvres en la voyant s’approcher de l’endroit où son paquet traînait. « Oh ben oui, tu me manques énooooormément. » Lança-t-il avec un petit rire, se levant finalement de la chaise. Il la voyait tous les jours, ou presque. Shun baissa les yeux sur la main qu’elle lui montrait, observant ses ongles fraîchement manucurés. « C’est sympa. » Dit-il en levant les yeux vers sa sœur. « Tu veux vraiment nous trimballer partout avec toi, hein ? » Souffla-t-il, un petit rire franchissant ses lèvres. Il constata qu’elle regardait encore un peu partout, le faisant un peu froncer les sourcils, et le goguryeo s’assit sur son lit pour lui faire face. « Hm… Ouais, y a un nouveau restau qui a ouvert en plus, pas loin. Il me fait grave de l’œil. » Dit-il avant de secouer la tête. « Je crois que t’es celle que je vois le plus, Nari, en ce moment. Tu peux vraiment pas te passer de moi ? C’est mignooooon. » Fit-il, la voix moqueuse et le sourire malicieux. « Tu cherches un truc ? » Demanda-t-il, son pied reculant pour, il espérait, cacher un peu plus son paquet qui trainait sous le lit. Depuis quand était-il ? Quand est-ce qu’il l’avait fait tomber ? « Tu regardes partout. Tu vérifies que c’est bien rangé ? »

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« Ca fait longtemps depuis ce matin. Il est sur quoi ton devoir ? Et ça va bien aussi », tu gardas le sourire, le regard curieux se baladant dans la pièce, allant et venant entre les différents meubles, les murs, les affaires. « Tout le monde est gentil avec toi ? Les profs aussi ? », tu devais bien être au courant que t'étais pas sa mère. « Chiant carrément ? T'aimes pas ? Un peu compliqué parfois mais ça va, je gère », tu gérais comme tu pouvais, t'armant de patience. Tu ne perdais pas ton objectif de vue non plus, t'entêtant toujours un peu plus au fil des jours. Tu allais y arriver, tu ne te laissais pas d'autres choix de toute façon. Les prunelles observant sa frimousse, tu affichas finalement un sourire, comme une gamine contentée. « J'aime bien te l'entendre dire », confias-tu dans un air malicieux avant de rire, agitant tes doigts avec fierté. « Partout. Tout le temps. Tous les jours. Je peux pas vous garder dans ma poche, faut bien que je trouve un autre moyen pour compenser », dramatique que tu étais, le souffle aux lèvres et la paume frôlant ton front avant qu'un son amusé ne t'échappe. « On peut aller là-bas alors. Il faut réserver ? Je m'en occuperais sinon », dis-tu doucement, songeuse avant de cligner des paupières dans un air à la fois penaud et innocent. « Et donc ? C'est grave si on se voit souvent ? », tu levas le menton, le nez retroussé. « Tu sais bien que non », et tes doigts vinrent pincer sa joue, le sourire mutin. A sa question tu mimas un air faussement surpris, la paume sur le cœur. « Mais tu es là ! Je t'ai cherché partout », commentas-tu avant de rire, passant tes phalanges dans ses mèches brunes. « Je vérifie juste, c'est tout », expliquas-tu avec insouciance, les pupilles ne quittant sa silhouette alors que tu inclinais doucement la tête sur le côté. Tu émis un faible son, reculant un peu, lui donnant le dos un instant alors que tu contemplais à nouveau. Tu allas alors prendre place sur une chaise libre, tournée vers lui. « C'est bien rangé, ça va », conclus-tu dans un mouvement d'épaules, les prunelles fixant sa frimousse pour finir par glisser vers le sol. Un autre son dans la gorge et tu basculas doucement la tête sur le côté. « Discret. Tu cherches à planquer quoi ? Un magazine cochon ?  », tu levas le sourcil en même temps que tu relevas le regard vers lui. « Enfin vu la forme ça a pas l'air d'être un magazine. Qu'est-ce que c'est ? », tu disais ça comme si t'allais pas regarder toi-même dans quelques secondes.

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