Fallait dire qu’elle ne se maquillait pas non plus énormément. C’était juste devenu une habitude à force de voir ses camarades se maquiller et à force d’entendre que ça la rendait plus féminine. Avant d’arriver en Corée, elle avait jamais touché à ce genre de façon, mais fallait croire qu’être dans un pays où l’apparence est la clé du succès l’influençait plus qu’elle ne le laissait entendre. Tout ça pour dire que ça lui faisait plaisir qu’entendre Jaehwan lui dire ça. Parce que ça voulait dire qu’il la trouvait jolie au naturel, non ? Quoique non, il n’avait jamais dit qu’il la trouvait jolie. Et puis, pourquoi elle pensait à ça au juste ? Elle s’en fichait pas mal que son ainé la trouve jolie. Enfin, elle essayait d’en avoir rien à faire.
Elle leva un sourcil à la demande du plus vieux. Il était sérieux là ? Elle s’attendait à une invitation au cinéma –mauvaise idée vu leur niveau de coréen à tous les deux- ou une promenade ou un autre truc. Elle s’attendait à tout sauf à ce qu’il lui propose de la ramener au dortoir des sangos… Puis honnêtement, elle n’était pas sûre que ce soit une bonne idée. Si elle croisait des sangos dans les couloirs, ils allaient la tanner le reste de sa vie parce qu’un homme l’avait raccompagné. Et il y avait l’état de sa chambre… Sa chambre qu’elle partagait avec trois hommes. Et ça se voyait autant que ça se sentait. Il y avait que son espace à elle qui était vivable. Donc elle s’imaginait mal lui offrir un thé ou un café dans sa chambre, mais alors très mal.
Aller pas croire qu’elle voulait absolument que Jaehwan l’invite quelque part hein… C’était juste que voilà quoi. Après elle comprenait que ce soit gênant de lui proposer une sortie, surtout après ce qu’il s’était passé quelques minutes plutôt. Peut-être que c’était à elle de faire le prochaine pas ? C’était difficile à dire sachant qu’elle n’était pas très à l’aise en relations humaines et surtout, elle y connait rien en mecs. Elle se sut pas trop comment mais elle trouva le courage de s’avancer vers lui. Elle n’eut pas vraiment le temps d’ouvrir la bouche pour lui proposer d’aller boire un truc, que son orteil alla s’écraser contre un pied de table. « Putain, fait chier ! ». Ça lui échappa comme un pur réflexe. Elle sautilla encore et encore en se tenant le pied en râlant que ça faisait mal.
Elle finit par rejoindre Jaehwan en grimaçant. « J’allais te proposer d’aller pour un café ou un thé mais faut croire que le reste du monde ne veut pas ! ». Elle lâcha un petit rire avant de rendre compte de ce qu’elle avait dit. Attendez trente secondes… Elle venait de l’inviter à boire un café ou tout c’était une hallucination ? Elle aurait préféré que tout soit sorti de son imagination… Elle essaya de se rattraper comme elle put. « Mais rentrer au dortoir, c’est bien aussi. Oui, on va faire ça. Je vais rentrer… ». Elle replaça correctement une mèche de cheveux derrière son oreille avant d’offrir un maigre sourire à son ainé. Elle se décida finalement à s’en aller. Elle s’arrêta quelques instants aux côtés de Jaehwan, hésitant à renouveler sa pseudo-invitation. Elle laissa échapper un soupire, renonçant, avant de reprendre sa route.

Elle se sentait con, mais alors vraiment con. Proposer un truc pareil à voix haute ? Elle était totalement perturbée. Jaehwan devait la prendre pour une folle. Déjà qu'habituellement il râlait parce qu'il la trouvait chiante, mais maintenant il pourrait râler parce qu'elle était bizarre. Enfin, bizarre, non ; elle avait toujours été bizarre. Enfin. Puis, elle était nulle comme fille. Honnêtement, même si elle n'avait pas rectifié son tir, pour quelle raison sensée le sino-coréen aurait-il accepté de boire un verre avec elle ? Elle traîna les pieds jusqu'à sa chambre, ne faisant même pas attention à ce qui se passait autour d'elle. Elle ne savait même pas comment elle avait réussi à monter jusqu'au dortoir. Ce fut la main de son ainé qui attrapa la sienne qui la réveilla.
Ses yeux restèrent un long moment à regarder leurs deux mains liées. Étrangement liées. Étroitement liées. Elle buggait littéralement devant cet élan d'affection. Enfin, ce qu'elle considérait comme de l'affection. Prendre la main à quelqu'un, c'était de l'affection. En fait, elle n'en savait rien ; c'était le genre de choses qu'elle ne faisait jamais. Il lui fallut un bon bout de temps avant qu'elle réalise ce que Jaehwan venait de lui proposer. Elle le regarda dans les yeux, la bouche grande ouverte avant de finalement réussir à bégayer un truc. « J-je reviens. ». Elle ouvrit la porte de sa chambre après avoir longuement cherché sa clé dans son sac. Elle fit preuve d'une incroyable agilité pour réussir à entrer dans la pièce en ouvrant le moins possible la porte, histoire que le plus vieux ne voit pas le bordel qui y régnait. Et aussitôt, elle balança son sac de cours sur son lit, ou sur celui de Dylan, elle ne savait pas trop puis elle retourna la pièce pour trouver son sac à main et un truc qui la rendrait sortable.
Elle hésitait. Elle prenait, puis posait. Elle avait l'impression que Jaehwan attendait depuis des heures déjà derrière cette porte, alors que ça ne faisait que quelques secondes qu'elle était entrée dans la pièce. Elle avait failli enfiler une de ses tenues les plus « classes, mais pas trop » avant de se dire que ça ne ferait pas naturel, que derrière ses vêtements, il n'y avait pas sa vraie personnalité. Son cerveau fonctionnait à vitesse grand v pour trouver le truc qui collait à la situation. Elle aimait bien s'habiller pour elle, mais bien s'habiller pour un autre, c'était beaucoup plus difficile. Elle était passée par l'étape maquillage aussi, parce que oui, tant qu'à arranger ses vêtements autant arranger sa tête en même temps. Puis elle était prête trois minutes plus tard, toute belle et toute fraiche. L'express, c'était devenu son domaine depuis quelques mois déjà, depuis qu'elle était à l'université en fait. Depuis qu'elle loupait son réveil un matin sur deux et que ces camarades de chambre la laissaient s'abandonner au sommeil sans scrupules.
Elle ressortit de la chambre avec la même souplesse que précédemment. Elle observa quelques instants son ainé l'attendre ; elle avait l'impression d'aller à un rendez-vous. Elle se gifla intérieurement pour avoir eu ce genre de pensées. Comme quoi elle était aussi violente avec elle-même qu'elle l'était avec les autres. Pourquoi elle pensait à cela au juste ? C'était seulement une sortie entre amis... Oui, c'était ça, ils allaient seulement boire un verre. Juste. Lorsqu'elle avança enfin vers le plus vieux, l'idée du rendez-vous lui revient en tête. C'était con, mais elle pensait s'empêcher de penser à ça. C'était d'ailleurs, parce qu'elle pensait à ça, que pour signaler sa présence, elle hésita à retourner glisser ses doigts entre les siens. Elle n'eut cependant pas le courage de le faire. « On y va ? ». Elle ne savait pas où ils allaient, Jaehwan n'avait rien précisé donc... Elle se contentait de suivre le mouvement. Elle contentait de marcher à ses côtés en rougissant comme une ado dès que la main de son ainé frôlait sa sienne. Elle avait honte de ses propres réactions. - tenue.

Elle aurait aimé avoir le courage de lui prendre la main. Avoir le courage de lui demander si c’était un vrai rendez-vous ou juste une sortie entre amis. Lui dire que ça ne la dérangeait pas vraiment si c’était un rendez-vous. Lui dire honnêtement qu’elle était horriblement gênée et qu’elle trouvait leurs attitudes à tous les deux très bizarres, presque trop bizarres, comparées à leurs habituelles disputes. Que le changement lui faisait peur mais qu’au fond, ça lui déplaisait pas plus que ça. Elle lui suivit silencieusement jusqu’à parking. Parce qu’elle ne savait pas comment meubler la conversation. Parce qu’elle avait cette avalanche de pensées dans la tête qui l’empêchait de faire autre chose. Ca la rendait inhabituellement nerveux. Mais cette tempête intérieure eut au moins l’avantage de rendre le trajet relativement rapide.
Elle regarda Jaehwan se diriger vers son vélo. Honnêtement, ça ne la dérangeait pas de devoir rouler en vélo. Loin de là, en fait. Elle préférait ça à la voiture, c’était moins rapide, moins dangereux. Elle n’était pas à l’aise en voiture, elle avait presque peur. D’ailleurs, elle était particulièrement chiante en tant que passagère, à hurler à chaque infraction, à couiner à chaque dépassement de vitesse, à signaler chaque truc hors ou sur la route. Alors elle était très bien sur un deux-roues. Mais elle voyait là le moyen de revenir vers le naturel de leur relation. De taquiner un peu son ainé. De détendre l’atmosphère, aussi. Faisant mine de ne pas voir le vélo, elle tourna la tête de droite à gauche, avant de regarder Jaehwan d’air déçu. « Bah… Elle est où ta voiture ? ». Elle finit par rejoindre le plus vieux près de son vélo. Elle inspecta minutieusement le petit véhicule. « C’est ton cheval blanc ?... Je suis un peu déçue quand même. ». Elle s’installa dernier lui en riant de bon cœur. Ça se voyait qu’elle n’était pas sérieuse, que c’était juste histoire d’outrepasser sa gêne, présente depuis trop longtemps à son goût. Elle arrivait à se détendre peu à peu. Et ça se ressentait sur son attitude et ses gestes, elle arriva même à s’accrocher à Jaehwan sans paniquer.
Elle se laissa promener dans le campus par son ainé, et elle en profita pour observer leur université et ses annexes sous un nouvel angle. Elle se laissa de nouveau aller à ses multiples pensées. La question de son ainé la fit revenir sur terre. Elle ne put s’empêche de sourire, même elle était consciente que Jaehwan ne la voyait pas. « Non, non. C’est plutôt agréable, en fait. ». Elle le pensait vraiment. Elle aimait sentir l’air frais taper contre sa peau, sentir ses long cheveux voler. La plupart des femmes auraient râlé d’avoir été décoiffé, mais pas Aliyyah. Elle se rapprocha alors du plus vieux pour être sûre qu’il l’entende bien. « Le salon de thé, c’est bien non ? On sera au calme au moins. ». Ils seraient au calme, puis parce qu’elle y travaillait, aussi. Elle trouvait ça plus simple. Et peut-être qu’en faisant les yeux doux à sa patronne ou à ses collèges, ils auraient des petites réductions. Sûrement pas grand-chose, mais en étudiants qu’ils étaient, toute économie était bonne à prendre.

À peine, avait-elle posé un pied dans le salon qu’elle se sentait bien. C’était comme un vent de bonheur qui lui arrivait en plein visage. Elle aimait l’ambiance qu’animait cet endroit. Ça passait par la peinture clair mais chaude des murs, les meubles cosys et chaleureux, l’odeur du thé et des pâtisseries omniprésente, le sourire des serveurs et serveuses, le calme reposant parfois entrecoupé par les éclats de rire. Elle se sentait bien ici, comme à son premier jour de travail, non, comme le jour où elle avait été embauchée. Celui où en attendant la patronne du salon, elle s’était endormie dans le fauteuil confortable en face de la grande cheminée. C’était sa place désormais, celle qui l’accueillait avec sa tasse de thé à chaque coup de blues.
Devant la tête plus que perdue qu’afficha son ainé, elle se sentit obliger de s’expliquer. « Je travaille ici, c’est pour ça qu’elles… Enfin, ne t’inquiète pas pour ça. Ignores-les, c’est mieux. ». Elle abandonna quelques secondes Jaehwan pour aller timidement saluer ses collègues. Elle avait bien remarqué les regards insistants sur eux et les petits sourires en coin. Fallait aussi les comprendre. Ce n’était pas rare de voir Aliyyah en dehors de son service, parce qu’elle venait se réfugier ici quand elle allait mal ou pour réviser quand le dortoir sango était trop bruyant. Mais la voir accompagner était déjà en soit un exploit, mais la voir accompagner par un homme, ça ressortait presque de l’absurde. Ce n’était pas son genre d’emmener quelqu’un sur son lieu de travail. Elle se fit bien sûr charrier par ses ainés qui lui posèrent de multiples questions avant que, bien trop gênée, elle ne déserte la conversation pour retourner auprès de son professeur de coréen.
Elle le tira par le bras vers un coin à l’écart de l’entrée pour fuir ses collègues. Elle les amena en face de la cheminée, éteinte en été, sur une table pour deux. D’un sourire timide, elle invita Jaehwan à s’asseoir. « On sert exclusivement des pâtisseries ici. Mais il nous arrive de faire des plats de pâtisseries salées le weekend pour les habitués. ». Le salon de thé avait commencé cette idée l’année dernière, quelques mois après son arrivé entant qu’employé. « Donc si t’as vraiment faim, on peut faire un tour en cuisine pour préparer ça. C’est une bonne idée, non ? ». Ils étaient en semaine et comme les plats salés n’étaient pas sur la carte du salon, c’était rare que les plats soient déjà préparés. Surtout que c’était elle qui les faisait en règle générale donc elle savait que rien n’avait été fait.
Elle avait un peu honte d’avoir emmené son aîné ici et pour au final lui demander de cuisiner avec elle. Mais elle pensait à la base qu’ils sortaient juste pour boire un petit truc ou à la limite pour grignoter un peu, sûrement pas qu’ils finiraient par presque se faire un restaurant. Elle avait un peu cette impression que leur relation passait du rien au tout, qu’elle évoluait dans le bon sens mais presque trop vite. Il y a encore quelques jours, ils se hurlaient dessus pour pas grand-chose et aujourd’hui, ils étaient sortis manger ensemble comme des gens civilisés. Ils avaient aussi dormi l’un à côté de l’autre et ils s’étaient tenus la main l’espace de trente secondes. En y repensant, Aliyyah ne put s’empêcher de rougir. Elle se leva alors en vitesse, elle n’aimait vraiment pas ne pas contrôler ses émotions. Elle baissa la tête, n’osant même plus regarder Jaehwan dans les yeux, avant de montrer la cuisine d’une main hésitante. « On y va ? Ou tu préfères juste qu’on commande des trucs sucrés ? ».

Donc c'était l'endroit où Aliyyah travaillait. Pas étonnant que tout le personnel regardait Jae Hwan comme s'il sortait d'un zoo. Lui qui était habitué au regard nerveux des autres, était cette fois-ci victime de cette nervosité; ce qui ne lui arrivait jamais. A la place de la demoiselle, il n'aurait clairement pas choisit son endroit de travail comme localisation pour un rendez-vous. Attendez, venait-il de, à cet instant même, penser que c'était un rendez-vous ? Secouant sa tête à plusieurs reprises puis se donnant quelques claques, discrètement, pour que personne ne puisse le remarquer ou l'entendre, Jae Hwan se remit les idées en place. Faire travailler sa cervelle de la sorte, ce n'était pas lui. Qu'il redevienne l'idiot incapable de voir plus loin que son nez et qui ne pensait qu'au moment M. Peut-être qu'ainsi, il allait arrêter de se faire des films et considérer les choses comme elles étaient censées l'être : Ce n'était pas un rendez-vous, juste un moment de détente qu'il partageait avec elle, comme il aurait pu le partager avec quelqu'un d'autre.
Le campagnard regarda la demoiselle s'éloigner discuter avec ses collègues tandis que lui, immobile, zieuta les alentours sans vraiment savoir où se mettre. Un endroit simple, avec une atmosphère agréable. Définitivement différent de ce dont il était habitué - comme son lieu de travail où, au bar, il devait sans cesse s'occuper de types qui buvaient un poil trop d'alcool - et où il n'hésiterait pas à passer du temps. Si Aliyyah ne travaillait pas ici.
Cette dernière, rejoignant finalement le garçon, l'attrapa pas le bras et l'amena loin de l'entrée et loin des regards indiscrets. Ils s'installèrent dans un petit coin, face à une cheminée et le sino-coréen prit place, sans dire un mot. Puis il l'écouta, plus concentré sur ses lèvres que ses paroles. "Oui oui, c'est une bonne idée" Marmonna finalement le séoulite, sans pour autant se rappeler de ce qu'elle venait de dire. Juste une histoire de faim, de cuisiner et de préparation. A vrai dire, dans la tête de moineau de Jay, repassait en boucle le court monologue de la jeune femme, sans le son. Est-ce que les lèvres des femmes avaient toujours été aussi sexy, se demanda-t-il jusqu'à ce qu'un gargouillement issu de son ventre le ramena sur Terre. Ainsi que la question que lui posa l'étudiante. "Hein ? Euh. Oui. Alors je voudrais un steak saignant." Répondit au tac-o-tac l'idiot de première, avant de sursauter. "Attends non, c'est pas c'que je voulais dire. Allons faire un tour dans la cuisine, dans ce cas !" Ajouta le bonhomme en se levant d'un coup. Puis il se dirigea vers la direction indiquée par Aliyyah, marchant avec la même élégance qu'un pingouin.
"Qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui m'arrive" murmura l'idiot en boucle, tandis qu'il pénétra dans la cuisine. Il était idiote, d'habitude. Aujourd'hui, il l'était encore plus.

Elle resta là à se triturer les mains et à se mordre la lèvre, comme une gamine qui avait fait une bêtise. Elle attendait la réponse de Jaehwan qui commençait à se faire attendre. À croire qu’il ne l’avait pas écouté… Ou alors l’idée ne lui plaisait pas ? Il aurait préféré un restaurant coréen basique peut-être ? Elle se sentait nulle de l’avoir emmener ici. Elle baissa les yeux en s’acharnant encore plus sur sa lèvre inférieure devant le manque de réaction du plus vieux. Et au moment où elle allait se décider à demander à son aîné s’il préférait aller autre part, celui-ci lui offrit enfin une réaction. Et pas celle qu’Ali attendait… Un steak ? Il la prenait totalement au dépourvu, elle était carrément sur de ne pas avoir ça dans les frigos du salon de thé et en plus, elle avait précisé ‘pâtisseries salées’ non ? Du coup… Il ne l’avait vraiment pas écouté ? Alors qu’elle commençait à vraiment se sentir mal, le sursaut de Jaehwan la fit elle-même sursauter.
Elle l’écouta débiter ses paroles d’un air perdu avant d’hocher la tête, elle ne comprenait plus rien. Bien qu’encore hésitante devant ce qu’elle était cessé faire, c’est-à-dire l’emmener dans un restaurant coréen pour qu’il puisse dévorer son steak dont il avait secrètement envie ou l’emmener dans la cuisine pour préparer avec lui leur repas, elle avança vers la cuisine du salon de thé. Elle avait encore un peu la tête dans la lune mais elle reprit rapidement ses esprits dans arrivant dans la pièce. Elle avait ses marques ici, c’était peut-être même la pièce où elle se sentait la mieux. Bien sûr, elle aimait le contact avec les clients mais elle préférait nettement décorer les pâtisseries ou encore préparer les thés.
Elle se mit de suite à la recherche de tabliers pour eux deux, histoire qu’ils ne se salissent pas. Alors qu’elle cherchait activement un tablier adéquat pour Jaehwan, elle l’entendit murmurer quelque chose qu’elle ne comprit pas. Elle sortit la tête des tiroirs pour regarder son aîné. « Tu disais quelque chose ? ». Elle regarda une dernière fois dans les tiroirs avant de ramener deux bout de tissus au plus vieux une grimace aux lèvres. « Je suis désolée, je ne trouve pas autre chose que ça… ». Elle leva les bouts de tissus en question. Elle aurait préféré trouver un tablier blanc simple, mais à priori, il y avait que les tabliers de l’Arizona. Et comme, ils n’avaient que des femmes en cuisine, le tablier de l’établissement était un peu féminin. Un peu de rose et un peu de dentelle, rien de bien méchant mais même elle, ça l’enchantait jamais de la mettre.
Elle posa le tablier dans la main de Jaehwan avant d’enfiler le sien. Enfin d’essayer de mettre le sien, puisqu’elle galérait à faire le nœud dans le dos. Elle s’énerva quelques instants dessus de finalement abandonner. Mais pourquoi au juste elle ne s’en sortait pas aujourd’hui ? Elle soupira avant de s’avancer vers son aîné, un petit sourire gêné sur les lèvres. « Tu peux me l’attacher dans le dos s’il te plait ? ». Pour accompagner ses paroles, elle se retourna de façon à être dos à lui et elle releva d’une main ses cheveux pour qu’il puisse lui faire le nœud sans problème.