. Le dortoir avait pris un sale coup, vraiment. Ca nous avait foutu à tous un coup au moral de voir notre petit chez nous être réduit en miettes mais on savait aussi que c'était pour le rebattir plus beau qu'on avait dû tout raser. Et ça avait payé. Après un mois et demi de travaux, le tout nouveau dortoir promettait d'envoyer le pâté et on mettait tous la main à la pâte pour qu'il soit prêt le plus tôt possible. Même les quelques personnes encore en convalescence au sein des Sango avaient voulu participer et tout le monde s'entraidait sur la meilleure chanson du mande pour s'encourager : A daddy shark do do, do do do do ♪
Torse poil de si bon matin, ça commençait bien. Au moins, je faisais quelque chose de mes dix doigts et je me rendais utile avec ces travaux. Le gros œuvre était fait et c'était à nous de jouer maintenant ! « Dédé, passe moi le rouleau pour la peinture ! J'vais lui faire la fête à ce mur, moi ! »

.Mon nez allait beaucoup mieux et j'avais presque retrouvé ma beauté d'avant. Ma jambe elle était encore en cours de réparation, faut dire qu'en même temps je n'avais pas suivit à la lettre les conseils du docteur. Le tremblement de terre avait fait de gros dégats autant au niveau physique que matériel et j'étais plus qu'heureux de voir la fraternité sango reprendre du poil de la bête après plus d'un mois de travaux acharnés. Même plâtré jusqu'aux oreilles, j'aurais aidé à sa rénovation et c'est d'ailleurs pour ça que ma jambe me disait merde, aujourd'hui encore. Mon plâtre ne me dérangeait plus franchement, je m'étais habitué à lui, habillé de ma super salopette d'ouvrier tel un vrai portugais, je m'affairais à passer un léger coup de balais, le matin faut pas trop m'en demander quand même. Dydy m'interpelle et je fais volte face, attrapant le premier rouleau qui me tombe sous la main pour le lui lancer. J'en attrape un second et le brandi dans les airs. «  Je vais t'aider ! J'ai envie de laisser sortir mon côté artiste ! Je promet pas un résultat magnifique mais … sais-t-on jamais ! » Je lui offre mon plus beau sourire et m'approche de lui en boitant légèrement, me saisissant d'un pot de couleur au hasard. «  Bon les verts magnez vous le train arrière on a du boulot aujourd'hui ! »

. Le rouleau arrive à une vitesse à laquelle je ne m'attendais pas et je manque de me le prendre sur la tronche, le rattrapant de justesse. Je frétille des sourcils en regardant Dédé : « Bah dis donc, je m'attendais pas à autant de réactivité de ta part le matin mon gros ! J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux avec ce machin ! » Non, je n’exagère pas du tout. Au moins maintenant, je suis armé pour la peinture et je jure sur l'esprit du Grand Hulk qu'on va faire des miracles ! Je gloussai en entendant mon copain Sango parler du résultat parce que je savais que lui comme moi n'étions pas en section Arts plastiques pour une bonne raison. « Baah, ça aura de la gueule, j'en suis sûr. Ou sinon, du caractère, l'un dans l'autre, ça me va ! » Y avait plus qu'à prier pour le salut du dortoir maintenant puisque son apparence était entre nos mains, même si nous, on était confiants. J'ouvris le pot qu'il amena et touillai cette magnifique couleur. « Comment on peut foirer avec du matos pareil, c'est pas possible ! » Et je ne peux m'empêcher de prendre mon rouleau, de le tremper, et sans meme l'essuyer, je le roule sur la jambe de Dede dans un sourire de gamin heureux. « Tu vois regarde, le rendu est juste génial ! »

.«  Je propose qu'on tente l'art abstrait ! Genre un peu comme ce très cher Picasso tu vois ? Pleins de couleur un peu partout, si lui y arrive je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en faire autant. » Le problème est que je suis archi convaincu que ouais, je peux m'en sortir mieux qu'un peintre renommé et ce, parce que mon ami dydy m'aide dans ma tâche. Après tout ça ne doit pas être sorcier, même en enfant pourrait y arriver tant ses tableaux sont d'une simplicité monstre ! «  DYLAN CHANG LE NEM BORDEL. » j'ai un peu crier en le voyant décorer ma super salopette de cette couleur vert anis. C'était plus un cris sur-aiguë pas virile du tout, qu'un cris effrayant. Mon expression doit tourner d'un beau décomposé, à une envie de marrade prononcé pourtant je tente de rester sérieux et de le regarder avec de grands yeux choqué. Ni une ni deux, je trempe mon rouleau dans le pot et ne réfléchis même pas un instant avant de le lui coller sur la joue et de.. Peindre brièvement. Je ris comme un con «  Géant vert le retour, j'avoue que comme ça, t'as de la gueule mon président! »

. Mon tympan fut soudainement agressé par un cri et je regardai autour de moi pour voir si ce n'était Jina, Seoyeon ou une autre .. avant de rapporter mon attention sur Dédé, choqué. « Attends .. c'est toi qui a hurlé là ? Hehe encore en train de muer mon Dede ?! » Je ricanai comme un imbécile. « Et d'abord j'suis plus un hamburger qu'un nem, laisse-moi te le rappeler !! » Non mais. Le ketchup coulait dans mes veines, pas la sauce nuoc mam ! « Et puis d'abord je- » ..suis interrompu par un gros pinceau plein de peinture qui dérape dans ma bouche. Je crachote et me relève d'un bond pour aller me rincer la bouche. « YAH ! Les pinceaux c'est pour les murs, pas les bouches Dede, on l'a dit et on le répète !! » Je tire la langue en revenant pour signaler que vraiment, la peinture, ça n'a pas bon goût. J'aurais bien sorti mon téléphone pour voir à quoi je ressemblais mais si je le sortais maintenant, je sentais qu'il allait mal finir. Je frappai les fesses de mon fidèle destrier Dede en revenant et récupérai mon rouleau. « Bon, maintenant qu'on est baptisés, ça va chauffer ! T'es prêt ?? » Je trempai à nouveau mon rouleau dans la peinture et l'essuyai un peu cette fois avant de tendre les bras pour le poser sur le mur dans un 'flotch'.

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Ce mec et son 'côté' américain. C'était un gros troll à lui tout seul ce dylan, à se prendre pour un américain. Faudrait que je lui foute Cheyenne sous le nez pour qu'il comprenne vraiment à quel point il n'est pas américain à ses côté. Je le regarde grimacer tout en me tordant de rire, trouvant par la même occasion que le vert anis lui va bien au teint. Il représente fièrement les sangos comme ça, avec du vert pleins la tronche ! Sunjoo passe derrière nous et rouspète à quel point on peu être des gosses, elle a les hormones en vrac dit donc la maman là. Je lui tire la langue de façon très puéril et reporte mon attention sur mon très cher président, brièvement nettoyé. «  c'est ma main qu'à agit seule contre ma volonté et c'est dirigée droit sur ta joue. Faut l'engueuler elle ! » Le sourire écarlate, j'agite ma main devant ses yeux puis reprends un  peu mon sérieux lorsqu'il annonce qu'il faut se mettre aux chose sérieuse. Me tournant vers le mur immaculé, je fais mine de réfléchir avant de coller le rouleau à ce dernier le tâchant de vert à son tour. «  Tu veux pas qu'on fasse des forme ? Genre de l'art abstrait ? Un mur tout vert, c'est triste non ? » décidément je ne suis pas sûr de pouvoir faire un jour carrière dans le bâtiment !

. On entendait Sunjoo derrière nous et rien que ça, ça me suffit à recommencer à glousser comme un handicapé. Est-ce qu'il y avait vraiment une seule chose pour laquelle on pouvait rester sérieux ? Non, je ne croyais pas, pas quand on était tous ensemble du moins, parce que passer des bons moments était toujours un de nos leitmotive. Je ne savais même pas pourquoi on s'était portés volontaires pour la peinture tous les deux parce qu'on savait d'avance qu'on allait plus s'en mettre partout que sur les murs. Le rouleau sur le mur, je tournai la tête vers Dede. « J'vais t'en donner de la main moi tu vas voir ! Ramène les un peu par la tes mains, Picasso de pacotille va ! » Plutôt que de les ramener, il lança une idée et je me tâtai moins de deux secondes avant d'en arriver à la conclusion que c'était une merveilleuse perspective que de voir des couleurs partout ! Je n'avais pas encore commencer à étaler mon rouleau dans un mouvement continu, et le retirant du mur, la belle trace que j'avais laissée m'inspira. « Okay, carte blanche pour les murs mon gars, on va lui donner un coup de peps à c'te pièce tu vas voir ! » Je pris mon rouleau et l'éloginai du mur avant de le ramener dessus dans un coup sec, écrasant le machin tout contre pour laiser une trace qui dégoulina.

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Tres content d'avoir lancé une idée qui semblait brillante, je remarquais tous les sangos se mettre à l'ouvrage, même les plus feignant. Tous attrapant des pots de couleurs différents pour en retapisser les murs bien trop blanc. J'eu envie de balancer tous le pot de vert sur le mur devant moi mais me retint en traçant pleins de traits éparpillés un peu partout. Mon sourire devait être contagieux, une journée à bosser et pourtant bien entouré et dan la bonne humeur, rien de mieux. C'est ce côté là qui me poussait à ne pas partir, à ne pas lâcher les sangos bien que l'envie me chatouillait depuis quelque temps déjà. «  On évite de mettre du rose et du jaune hn ! Encore le bleu ça peut aller, juste parce que Bok et Kalyani hahaha. » Me lassant du vert, je changeais de couleur, attrapant du orange et plongeant mon pinceau même pas nettoyé dans la peinture. «  Fallait que je lave le rouleau avant ? » en soit je posais la question, mais avait déjà fait la connerie donc bon. Laissant aller mon art, j'éclaboussais le mur, et m'éclaboussais moi-même tout en jetant à chaque fois un œil critique sur mon œuvre. «  Ca va être beau dydy, une chef d’œuvre même ! » J'en étais convaincu !

.On est assez unis et là pour le coup, ça dépasse tout ce qu'on a pu voir déjà. Tout le monde y met du sien pour aider parce que tous autant qu'on est, on veut retrouver notre dortoir. « J'ai déjà hâte de faire la pendaison de crémaillère je te jure mon Dédé !!! » Ouais, je m'y voyais déjà : une mega teuf de ouf malade pour relancer le dortoir histoire de commencer à le faire vivre et véritablement nous l'approprier. Je me crispe en entendant les mots jaune et rose. « Erk, non mais t'es pas fou non ! Bien sûr qu'on aura pas de ça chez nous ! Le bleu, je vote pour, c'est ti donc beau de toute façon ! » Je le regarde faire et voit la trace orange mélangée à du vert. Je hausse les épaules dans un grand sourire. « Bah rincer le pinceau, ça sert à quoi mon pote ! » Je fais quelque pas et tend les bras pour écraser mon rouleau un peu plus loin vers le plafond et retourne replonger le machin dans la peinture avant de faire tout le tour de la pièce, excité comme un petit fou, balançant des tâches ici et là à tout va. « Ca aurait dû être nous les artistes du campus, je te jure ! »

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Une pendaison de crémaillère ? Ouais c'est vrai qu'il a de sacrés bonnes idées le dydy quand il s'y met. J'me vois déjà retourner le dortoir fraîchement fini, ouais , ça va être bien. «  Une GROSSE fête mon Dylan, comme on sait si bien le faire ! » Après tout, on était réputé sur le campus pour être des énormes fêtards alors autant leur donner raison à tous non ? Je m'applique comme un pro, gribouillant sur les murs tels un gamin de 5 ans, j'embête un peu mes voisins en leur balançant de la peinture et m'éclate à les entendre rouspéter comme des pas content. C'est ça la vie, c'est ça être Sango. Ma petite famille recomposé, damn si j'avais pensé dire ça un jour. Du coin de l'oeil j'inspecte le président se la jouer Picasso et fait comme lui, badigeonnant le plafond aussi. «  Je propose d'écrire Bok sur un mur, mais genre en tout petit tu vois ? » Je hausse les épaules. «  Juste pour qu'il y ait une trace de lui dans notre dortoir. » Ji Bok était un très bon ami et lorsque j’appréciais une personne, je le lui rendait bien. «  Bien entendu par contre on écrira Dylan en plus gros et Dewei en encore plus gros, sinon ce n'est pas juste. » Toutes mes dents dehors, je fini par lâcher le pinceau et m'écroule par terre. « Je fais une pause j'en ai marre ! Dydy j'veux du cocaaaaaaaa. » Aller et que ça saute !