Cours de psychiatrie légale..... Qu'est-ce que c'est prise de tête ce truc ! Le pire, c'est lorsque tu as eu la bonne idée de ne pas dormir depuis plus de trois jours. J'étais préoccupé depuis que j'avais été chez le psychologue. Idée d'un ami qui, aurait mieux fait de se taire. Que pouvait-il me rapporter de plus que mon traitement ? Un soulagement au cœur ? Une guérison miraculeuse ? -Foutaises. Bien trop différent de ce que pouvais offrir comme traitement un psychiatre, celui-ci n'avait que comme seul remède et outil la parole ; et cela était évidemment inutile avec un cas comme moi. Oui, il dialoguait avec le vent. Je suis du genre à me renfermer, à m'inventer une autre personnalité lorsque je suis avec des inconnus, quelles que soit leurs intentions. J'avais peur de ses mouvements, de ses gestes, de ses paroles, de sa voix. Tout m'effrayait avec cet inconnu, il voulait tout savoir de moi, des raisons de ma venue ; et tout cela sans aucune pudeur. J'allais faire quoi ? Lui dire que j'étais atteint de paranoïa ? De toute façon cela était presque hors de sa portée, c'est une maladie qui ne se soigne pas, qui ne se stoppe pas. Tout ce temps, j'avais bien fait de croire qu'un psychologue ne m'aiderai pas. J'étais bien trop craintif à l'idée de parler de tout cela, bien que il aurait probablement tenté de m'aider, mais qui sait, peut être qu'il aurait juste fait empirer la chose, ou bien pourquoi pas dire la vérité à mes parents ? C'était bien la dernière chose que j'espérais. C'était eux la cause, mais je ne voulais pas de leur compassion ou de leurs excuses.

« Le cours vient de finir, tu devrais te dépêcher. » Je levais ma tête, précédemment collée contre la table, et je vis alors le professeur devant ma table. Les yeux semi-clos, mes sens encore endormi, je n'avais pas remarqué que le salle était vide, et que la sonnerie avait retenti il y avait déjà un moment. « Ne te surmène pas si c'est pour après t'endormir dans tes cours fondamentaux »
Dans un spasme, je me relevais de la table en sursautant une fois que j'avais pris conscience de l'ampleur de la situation. Déjà que j'avais dormi pendant tout le cours, j'avais en plus réussi à ne pas entendre la sonnerie ; merci mes chers médicaments. Je saisissais mon sac hâtivement avant de saluer le professeur en courbant le dos. Alors que la foule avait déjà quitté le cours, que les élèves les plus pressés avaient quitté la salle, je me retrouvais seul à descendre les escaliers de l'université. Tout le monde s'était déjà rendu au cours suivant et il devait déjà avoir commencé ; Alors il n'y avait aucune raison pour que je me presse sachant, que de toute façon vu mon état j'avais non loin de soixante-dix pour-cent de chances de tomber si je commençais à courir trop vite. Mon esprit un peu encore nuageux, il m'arriva de bousculer quelques personnes jusqu'à arriver aux casiers.

Une fois arrivé près des casiers, j'ouvris mon sac tout le longeant le couloir jusqu'à arrive au mien, et curieusement je n'étais pas le seul à être vraiment en retard, puisqu'il y avait mon voisin de casier qui lui aussi rangeait rapidement ses affaires. Ma tête était encore lourde ; j'étais presque sur le point de m'endormir devant le casier grand ouvert. Néanmoins, lorsqu'un de mes cahiers me tomba sur la tête celui-ci me ramena à la réalité, je le ramassa avant de soupirer inlassablement tout en rougissant, espérant que personne n'avait assisté à la ridicule scène. Quand soudain, une voix féminine se fit entendre, je me tourna alors vers la source sonore et roula des yeux ; et qui vois-je ? Eun Ae. Je n'avais pas vraiment pour habitude de surveiller les singes de la fraternité cependant, avec elle je gardais mes distances, car celle-ci m'a vue au dernier des endroits dans lequel j'aurai envie qu'on me voie ; chez le psychologue. A ce moment là, une personne saine d'esprit se poserait les questions suivantes : -Pourquoi est-il là ? Il a un problème pour voir un psychologue ? Y a t-il d'autres personnes au courant ? Et, c'était bien le dernier de mes souhaits qu'une rumeurs sur moi fasse surface ; on ne sait jamais comment les personnes réagissent, ou comment elles interprètent certaines situations. Cela me torturait l'esprit depuis un moment déjà, j'avais l'impression que certaines personnes me dévisageaient, se méfiaient de moi ; avait-elle parlé de cela ? Ou était-ce mon interprétation ? Et puis pourquoi soulevait-elle le sujet ? Elle voulait en plus savoir la raison peut être ? « Mmmmmh oui, moi aussi je veux bien qu'on en parle » Disais-je avant de bâiller puis je reprenais « Je souhaiterai que tu n'en parles à personne, du moins si ce n'est pas trop tard. » Avais-je prononcé d'un ton froid presque accusateur. J'étais frustré d'avoir croisé une connaissance là-bas. Qui sais-je, peut être que je venais de trouver mon talon d’Achille, prêt à briser le secret que j'avais caché pendant si longtemps et aux prix de nombreux sacrifices.

Légèrement de mauvais humeur, je répondais de façon légèrement agressive à la jeune femme. Impulsivement et sans preuves, je l'avais accusé d'avoir raconter des idioties à propos de notre rencontre chez le psychologue. A la fois fatigué par mon manque de sommeil mais aussi anxieux à propos de notre sujet de discussion, il semblait que je m'étais montré peu agréable avec la demoiselle. Néanmoins elle me répondit, sans broncher, mais contrairement à ce que je pensais elle était dans le déni. Pourtant, j'étais sûr qu'elle avait parlé, je ne lui faisais pas confiance, il devait probablement avoir déja des rumeurs derrière mon dos ; si ça se trouvait ça avait déjà fait le tour de la fac de médecine. Voulant lui rétorquer quelques mots, aussi agréables que les précédent, celle-ci à peine sa réponse fût achevée qu'elle reprenait. Telle une vengeance, celle-ci reprenait mon accusation sur le même ton. Surpris de la réaction de la jeune femme, j'affichais un visage surpris, ébahi avant de me tourner vers celle-ci. Confus et ne m'attendant pas à ce genre de répartie, mon visage d'ordinaire froid et impassible se transforma rapidement en une expression d'embarras et de gêne ; je me perdais dans mes mots avant de finalement réussir à formuler de façon équivoque « Yah...-oui enfin... je pense qu'aucun de nous deux ne désirent que ça s'entende. » Je frottais ma main dans mes cheveux avant de reprendre « J'y tiens réellement à cœur que cela ne s'ébruite pas, désolé si je t'ai accusé un peu sèchement ». Je restais toujours suspicieux vis à vis de la demoiselle, néanmoins, en prenant du recul, j'admettais qu'elle n'avait vraiment pas l'air d'être le genre de personne à apprécier les ragots ; déjà qu'elle est discrète au dortoir, je ne voyais pas vraiment ce qu'elle pouvait tirer d'une rumeur. En y repensant, j'étais réellement malchanceux en ce moment ; j'allais pour la première fois chez un psychologue qu'un ami m'avait conseillé, moi qui avait horreur de ça, et le seul jour où je décide d'y aller je croise Eun Ae. La poisse.... Il fallait vraiment parfois que je m'interroge sur les enchaînement d’événement dans mon quotidien. Ma vie, c'est un peu comme la loi de Murphy en vrai ; j'arrive toujours à aboutir au pire. Et la encore une fois ça avait été démontré. « Enfin, je connais quand même les singes, et je sais que vous avez tendance à raconter tout et n'importe quoi ; et donc j'espère bien que tu ne raconteras ça à personne. Pour ma part, j'y gagnerai rien de mon point de vue à raconter notre rencontre, puisque j'admettrais en même temps que moi même j'y étais... Tu vois où je veux en venir ? » Un raisonnement un peu absurde et bordélique, mais c'était le matin, j'étais totalement fatigué, alors il ne fallait pas trop en demander à mon cerveau. Cependant l'idée y était. Je ne serais nullement gagnant à raconter ce moment contrairement à la demoiselle peut être.

Finalement, je rangeais mes livres et cahiers dans mon casier.Tendant les bras, je poussais son contenu vers le fond avant de le renfermer lentement en faisant cette fois-ci attention à ce qu'aucun livre ne me retombe sur la tête. Avec une difficulté non négligeable, je le verrouillais à l'aide de mes clés avant de me retourner à nouveau vers la demoiselle. Sérieusement, je sais bien que je suis grand, mais fallait-il vraiment me donner le casier qui se trouvait tout en haut ?

Bien loin de l'image que je donnais lors de la première impression, j'étais en réalité quelqu'un de relativement discret, du moins, ma gentillesse un peu trop excessive s’exprimait par une timidité presque maladive. Ainsi, la réponse de Eun Ae m'avait mis mal à l'aise ; l'expression froide et insolente que j'arborais précédemment se changea rapidement avec la progression des rougeurs sur mon visage. Rarement, on me répondait ainsi, ou l'on me tenait tête. Doté d'un visage à l'air naturellement antipathique et au timbre cynique personne n'avait vraiment envie de débattre avec moi ou de me tenir tête, croyant que j'étais réellement ainsi. Néanmoins, la jeune fille avait décidé à son tour de montrer les crocs; Rapidement déstabilisé, mon attitude changea brutalement, ce qui finalement lui fit prendre la conversation à son avantage. Voyant alors la modification soudaine de mon comportement, curieusement la jeune fille elle-même changea son attitude devenant alors à son tour gêné par la tournure de l'entrevue.

Alors que, la tension baissait peu à peu, j’essayais tant bien que mal d'expliquer ma situation relativement compliquée; c'est à dire mon désir de ne pas ébruiter la fait que l'on était tout les deux chez une psychologue. Celle-ci adoucissa son expression, précédemment intimidante par un léger sourire. Puis, lorsqu'elle reprit la parole pour me répondre, ses réflexions me rassurèrent ; désormais j'étais sûr qu'elle n'était pas le genre de personne à raconter tout et n'importe quoi, et donc, je pouvais éventuellement lui accorder ma confiance et ainsi cesser de stresser pour rien. Un poids de moins pour aujourd'hui. Elle m'expliqua alors qu'elle aussi avait peur, qu'on la prenne pour une folle comme elle était allé chez le psychologue. Narquois, je lui répondis alors « A vrai dire, il est toujours mieux qu'on te prenne pour une folle car on t'as vu chez une psychologue plutôt que l'opposé non ? Se faire passer pour une personne totalement saine d'esprit alors qu'en réalité on est totalement détraqué. Je pense que c'est bien plus douloureux dans ce sens » Continuant alors de faire la moue après m'être ridiculement battu avec mon casier, je me frottais alors la tête. Ce foutu casier ! Celui-ci était chaque fois préparé à me faire perdre cinq bonnes minutes pour ranger mes affaires, ou encore à me rappeler que quelques centimètres de plus ne me ferait pas de mal. Quoique, je pense être amplement satisfait par ma taille qui n’excède pas un mètre quatre-vingt-dix. Cette humiliante scène fut intégralement observée par Eun Ae, qui était en train de sourire, l'expression béate.

Je fermais alors le vicieux conteneur avant de ramasser mon sac, puis machinalement je regardais la montre à mon poignet. Surpris par l'avancement des aiguilles, je m'écriais tout en m'étirant les bras « Mmmmh, je pense que ce n'est plus la peine que j'aille au cours d'après, j'ai déjà raté plusieurs minutes, et franchement j'ai pas la tête à tenir encore deux heures de psychiatrie légale... » Honnêtement, non loin de l'attitude de l'étudiant modèle, ce genre d'initiative était relativement rare. Cependant, après le constat de mon état et de mon manque de sommeil, il valait mieux que je rate la journée ou bien les quelques heures à suivre, car de toute façon mentalement j'étais pas vraiment présent, et je ne parle même pas de mon état si je devais prendre mes médicaments... Je baillais une, deux fois avant de finalement me m'adresser à nouveau à l'étudiante « Et toi, tu ne comptes pas aller en cours ? Dépêche-toi, sinon tu ne vas plus rien comprendre » Je tournais alors lentement les talons, les yeux mi-clos, avant de me diriger vers la machine à café la plus proche. Tant pis, j'avais plus que ça pour tenir le reste de la journée, même si je connaissais bien les effets secondaires de la caféine sur mon organisme.

Alors que je me dirigeais vers la machine à café, je m'étirais les bras de gauche à droite dans un semblant de somnolence. Arrivé à destination, c'est à dire après avoir marché quelques mètre à peine, je vis alors l'étudiante se diriger elle aussi dans la même direction, jusqu'à finalement se poser contre le mur en face. Je la regardais, intrigué par son comportement. Celle-ci tout comme moi n'avais visiblement pas envie d'aller en cours pour le moment, et semblait vouloir sympathiser avec moi ; ce que je considérais comme tout sauf une bonne idée. Lorsqu'elle pris la parole, je ne pût conserver mon expression ennuyé, rapidement remplacé par un léger sourire. « Je donne cette impression-là ? » disais-je lorsqu'elle faisait allusion à notre position dans notre fraternité. Il est vrai que je suis plutôt isolé, asocial lorsque je suis mêlé à la masse. Il est de même chez les Wonsungi, j'ai vraiment du mal à me frayer une place, et je préfère de loin n'être qu'un observateur plutôt que de participer à l'une de leurs innombrables batailles de polochon ou je ne sais quoi. Pareil pour ma colocataire, j'ai une peur bleue d'elle. Elle me fait peur ! Rien que croiser son regard me donner des frissons. J'ai entièrement conscience qu'elle n'est pas mal intentionné, mais vous savez, mon état instable, mon esprit malade me fait croire toute sortes d'absurdités que je ne peux nier. Je les croie dur comme fer, et je n'arrive pas à y résister. Alors lorsqu'il s'agit d'établir contact avec les autres, c’est pareil, je préfère paraître froid, ou méchant et ainsi, je ne prend pas peur pour rien, je ne panique pas. Et, j'aurai espéré faire de même avec Eun Ae... Or, comme un mauvais sort, il a fallu qu'on se croise dans chez le psychologue. Mais quelle idée avais-je eu d'aller là-bas ?

Finalement, lorsqu'elle poursuivit ses propos, je me mis, à mon tour à imiter son expression, légèrement gêné. « Ah oui.... probablement. » Je me mettais alors à rougir d'embarras, avant de me frotter les cheveux. « Tu me trouves....gentil ? » Je détournais alors le regards du sien, voyant que nous étions mutuellement embarrassé, je pense bien que cette situation devait être méconnue de nous deux. En effet, pour ma part, sociabiliser n'est pas dans mes cordes, alors actuellement j'étais un peu perdu. Finalement, je me dirigeais vers la machine à café, puis une fois le bouton pressé et la monnaie insérée, j'attendais alors que ma boisson se prépare. Puis, alors que la machine s'activait je reprenais « Euuuuh, t'es sûre de ne pas vouloir aller en cours, ça va être difficile pour toi de rattraper après. » Disais-je intrigué. En effet, je n'étais pas l'exemple à suivre, et si elle ratait les cours par ma faute, j'allais m'en vouloir. Mais je savais, qu'elle n'allait pas partir, car lorsque j'avais abordé le sujet des cours, elle m'avait répondu de façon si équivoque, qu'il était évident que les cours ne l'importait pas plus que ça.

Le bruit de ma machine s'arrêta, signifiant alors que le café était prêt. Je le saisis alors précautionneusement le verre en plastique, encore chaud, avant de finalement le tendre à la jeune fille tout en l'incitant du regard de le saisir. Je venais de me rappeler in-extremis ce qui s'était passé la dernière fois que j'avais pris du café. Bien que je n'étais plus fatigué de la journée, j'étais ensuite devenu presque insupportable pour mon entourage.... Et honnêtement je n'avais pas plus envie que ça de revivre cette situation. « J'ai pas dormi depuis facilement une semaine, c'est bien pour cette raison là que j'ai pas envie d'aller en cours, je suis exténué.... Mais toi, sans être indiscret, j'ai la vague impression que tu n'es pas si motivée que ça » déclarais-je timidement. Légèrement embarrassé par mes propos plus qu'indiscret de mon point de vue, j'avais peur qu'elle se fâche suite à ma question, ou plutôt affirmation.