Le programme de Seoyeon était chargé en ce jour. Alors qu'elle virevoltait en direction de la bibliothèque, elle appréciait ses cheveux fraîchement blonds tournoyer quand elle bougeait. Sur le chemin, elle croisa plusieurs personnes qui la saluaient et à qui elle répondait d'un signe de la main amicale, même si elle n'arrivait pas à se rappeler des noms de tout ceux qui l'avaient appelée.

L'ambiance de bibliothèque l'apaisait à chaque fois et ce immédiatement dès qu'elle passait les portes de l'endroit. Ce lieu plongé en permanence dans le silence lui permettait de se retrouver avec elle-même, de ne pas entendre ni être dérangée par des bavardages incessants ; surtout que cette bibliothèque était connue pour son excentrique et terrifiante archiviste qui tyrannisait et vous poursuivait dans tout l'endroit si un seul mot dépassait vos lèvres et qu'elle vous prenait sur le fait. Venant assez souvent ici, Seoyeon s'était petit à petit attirée ses bonnes grâces et désormais, quand elles étaient amenées à se croiser, elles s'adressaient un sourire poli. La coréenne était tout sauf une contestataire et son image sage, ainsi que sa réputation, était connu de tous, lui évitant tout problème, amenant les gens comme cette bibliothécaire à lui donner le bon dieu sans concession. Déambulant dans la bibliothèque après un tour rapide dans les allées, et les bras chargés de bouquins sur le droit, Seoyeon cherchait un coin tranquille où elle pourrait étudier sans qu'on vienne la déranger. S'installant, elle sortit ce dont elle aura besoin pour prendre des notes, attrapa le premier livre devant elle et s'immergea dans le travail. Après un certain temps, elle passa au livre suivant qui n'était qu'autre un livre de chinois. Sous la surprise, Seoyeon fronça les sourcils, se leva en quête de ranger le livre au lieu de le laisser traîner. Qu'est-ce qu'un tel livre faisait dans le rayon de la magistrature ? Elle avait du le prendre par inadvertance. Dans le rayon de la littérature chinoise, Seoyeon se pencha et lut les étiquettes en zieutant plusieurs fois la couverture du livre, histoire de le remettre à la bonne place une fois pour toute. Alors qu'elle était profondément plongée dans sa recherche, quelqu'un lui tapota l'épaule ; elle releva la tête. Il n'y avait bien que lui pour l'appeler de cette manière. « Tiens ? Que fais-tu ici ? » Lui demanda-t-elle malicieusement, elle l'avait assez côtoyée venant de la même fraternité pour savoir que ce genre de lieu était tout sauf habituel pour lui. Faisant comme si rien n'avait réellement changée, elle lui posa une seconde question. « Tu te cultives maintenant ? » Son regard balaya le rayon en face duquel ils se tenaient. À force de parler dans cette ambiance muette, ils risquaient d'ameuter la vieille aigri de l'accueil.