Plus belle que Pamela Anderson ? Nora avait décidément trop bu de cachaça depuis son enfance. En fait, c'était la version féminine et brésilienne d'Obélix. A défaut d'avoir un chaudron magique, la jeune femme s'était contentée de boire des litres d'alcool un peu trop forts pour son corps menu. Je ne pouvais pas dire qu'elle était vilaine. Loin de là même. Après tout, je ne m'étais jamais amusé à me faire des laiderons. Mais, en attendant, elles jouaient dans des catégories bien différentes. Jeune, la fameuse actrice d'Alerte à Malibu était plutôt pas mal. Elle avait un corps bien charnu tandis que mon amie était plate comme une planche à repasser. Bien sûr, je pourrais lui ôter quelques points concernant le visage mais honnêtement elles avaient un petit air de ressemblance avec leurs grosses lèvres pulpeuses. Riant de bon cœur, je me mis finalement à enlever mes vêtements. Mon faux maillot de bain n'était pas aussi échancré mais j'avais un joli popotin grâce à lui. Nora aurait pu le remarquer si elle n'était pas aussi hystérique à l'idée de piquer une tête. D'ailleurs, je devrais l'aider à atteindre ce rêve ultime, une nouvelle fois. L'attrapant par la taille, je courrai ensuite vers la mer pour pouvoir la lâcher comme une pauvre merde. L'étudiante avait voulu faire la maligne. Tant pis pour elle. Tonton Hwannie allait se contenter de la punir sauvagement. Et apparemment, celle-ci avait plutôt bien fonctionné. Même le bon Dieu avait cherché à la tuer en la faisant boire ce liquide un peu trop salé pour l'homme. Malheureusement, il n'avait pas réussi à l'achever. Il suffisait d'entendre toutes les insultes qui sortaient de sa jolie bouche. Je pris un air à la fois dégoûté et offensé. Elle devrait avoir honte de me dire de telles choses. Je l'avais gentiment amenée ici et voilà la récompense ? Aucune gratitude, je vous jure. Ces étrangers étaient terriblement mal éduqués. « Fais gaffe à ce que tu dis la bonne sœur ! Tes prières de tout à l'heure ne suffiront pas à absoudre tes péchés ! » Continuant de nager pour échapper à cette tueuse en série, je sentis le froid parcourir tout l'ensemble de mon corps. Je tournai donc la tête pour voir si la belle pourrait me venir en aide. La chaleur corporelle, c'était essentiel dans les mers froides. A cette pensée, j'esquissai un sourire malicieux. Toutefois, un rire le remplaça bien rapidement. Elle n'a pas les pieds ? Ce n'était pas bien de se moquer des étrangers mais honnêtement celle-ci était vraiment excellente. « Et les mains, tu les as ? » demandai-je sans cacher mon ton taquin. Qu'est-ce qu'on s'amusait bien avec elle quand même ! Arrêtant de nager, Nora trouva bon de s'accrocher à moi comme si je n'étais qu'une vulgaire bouée. Au moins, j'avais pieds et je pourrais donc nous sauver de la noyade. « T'as la belle vie, je trouve. Mais attention ! Si je te porte maintenant, je ne le ferai pas lors du retour. » Je ne tenais pas à passer mes vacances complètement épuisé à cause de la colle glue qui me servait d’accompagnatrice. Toutefois, je me remis à nager pour pouvoir la satisfaire. J'étais décidément trop conciliant avec elle ou alors son simple bisou sur la joue portait ses fruits ? C'était une excellente question... Continuant pendant plusieurs mètres, je finis par poser mes pieds sur le sol marin. « Oops. Le moteur s'est éteint. Je crois qu'il a besoin de nouveaux bisous pour avancer. » Profiteur ? Pas réellement. Après tout, la jeune femme était bien trop sage pour arriver à me plaire.

Nora essaya tant bien que mal de nager après le basketteur. Elle avait beau être grande, ce dernier était pourvu de très grandes jambes qui lui permettait de faire des mouvements beaucoup plus grands que les siens, et ainsi il pouvait plus rapidement lui échapper. Mais finalement elle le rejoint plus vite que prévu et s'agrippa à lui, lui intimant de continuer de nager après lui avoir volé un bisou sur la joue. Elle n'était pas dans l'eau depuis bien longtemps mais la Brésilienne en avait déjà marre de nager. «La prochaine fois que tu me traites de bonne sœur je te tue.... » dit-elle en resserrant son emprise sur le coréen. «Puis cesse de te moquer de ma prononciation.... » ajouta-t-elle avant d'enchaîner en brésilien « Sinon je te parle dans une autre langue...Et je pourrais même t'insulter que tu n'y comprendrais strictement rien....p'tit con...». ça lui faisait étrange de parler sa langue maternelle. Voilà bien des mois qu'elle n'en avait pas eu l'utilité. Quoi qu'il en soit, avec Hwanbaek, c'était soit le Coréen, soit l'Anglais, mais rien d'autre. Lorsque le jeune homme s'arrêta, la mannequin se détacha de lui et vint se placer juste en face. Alors comme ça monsieur n'avait plus de carburant ? Et bien il suffisait simplement de le demander pas vrai ? Sans plus attendre, dans cette eau plutôt froide, la Japonaise se pencha vers le pyobeom et lui embrassa doucement la mâchoire avant de remonter bien vite vers ses lèvres pour lui voler un baiser. Si avec ça, il n'avançait pas, la brune n'aurait plus de solutions. Et puis autant dire qu'elle en crevait d'envie depuis un moment et que pour le coup, l'occasion s'y prêtait. Elle en avait simplement profité. Et au cas où il lui ferait une remarque, elle pourrait toujours prétexter ne pas avoir compris sa phrase. Parmi toutes les conquêtes de Nora, Hwanbaek restait celui qu'elle préférait.. Elle aurait pu l'aimer oui. Mais elle savait bien que leur manque de communication à l'époque, empêchait pas mal de choses, et puis ils avaient préféré ne jamais entamer de véritables relations, restant un peu libertins, l'un comme l'autre. Toutefois, maintenant qu'ils étaient seuls tous les deux sur une île, Nora voulait en profiter une dernière fois.

La brésilienne avait le sang chaud et ne cessait donc de me faire des menaces. Il m’en fallait beaucoup plus avoir peur. D’ailleurs, ce n’était sûrement pas son objectif bien que je pouvais en douter depuis quelques minutes. La jeune femme serait trop malheureuse sans moi. Et dans tous les cas, j’étais parfois un peu trop tête brûlée pour m’arrêter. Esquissant alors un sourire moqueur, je me demandai si elle aurait préféré un autre mot pour la qualifier : catin, par exemple. Les femmes n’étaient jamais contentes et dans tous les cas, Nora aurait trouvé une excuse pour m’agresser verbalement. D’ailleurs, elle n’hésita pas à parler portugais pour me punir. Oh, elle avait bien de la chance que nos langues soient complètement différentes. Toutefois, elle ne devait pas oublier un détail : j’avais un séjour au Brésil à mon actif. Et même si je n’avais pas appris la langue, leur façon de parler nous permettait de comprendre si on devait se méfier ou non. Mais, encore faut-il que je prenne l’étrangère au sérieux et ça ce n’était pas du tout le cas, surtout quand elle parlait sa langue natale. « Je ne sais pas ce que tu as dit… Mais ton accent pourrait presque m’exciter. » Commentai-je sans faire preuve de grand sérieux… Mais c’est vrai. J’avais toujours aimé l’exotisme et j’étais vraiment servi avec elle, et ce, depuis notre rencontre. Honnêtement, je préférais entendre cette langue au lieu de ce chinois. On avait carrément l’impression que ces gens-là crachaient en parlant. Pas très glamour comme situation, surtout au lit. Mais, pour l’instant, ce n’était pas notre souci. On était dans l’eau bien froide avec un paysage magnifique, celui de l’île de Jeju. Toutefois, une autre vue aussi magnifique se présenta devant moi alors que j’avais mis fin à sa séance équestre.  Et pour tout dire, je m’attendais à un baiser très motivant sauf que la jeune femme ne se contenta d’un baiser volé. Et oui, car au bout de quelques secondes, elle s’échappa comme si elle n’était qu’un mirage. Fronçant alors légèrement les sourcils, je la regardai sans dire un mot pendant un instant. Puis, je l’attrapai par le poignet. « Depuis quand tu te contentes de baiser de primaire ? » demandai-je avant d’ajouter sans lui laisser le temps de répondre. « Je t’ai connu plus torride que ça. » J’esquissai un sourire malicieux et l’attirai contre moi. « On a toutes les raisons du monde pour en profiter, tu ne crois pas ? » Caressant doucement le contour de son visage, j’exerçai une légère pression sur son menton pour l’inciter à le relever. Puis, une fois fait, je m’emparai de ses lèvres dans un baiser bien plus passionné que le sien.

Tout était presque parfait. Là, tout de suite maintenant. Plus rien ne l'empêchait de faire ce qu'elle souhaitait. Pas même la barrière de la langue. Elle se contentait de contempler  le sourire de son interlocuteur ainsi que son visage. Elle le trouvait tout simplement magnifique. Il n'y avait pas d'autres mots pour le décrire. Il était juste beau. C'est ce qui d'ailleurs avait attiré l'attention de la jeune femme, il y a de ça bien longtemps, lorsqu'ils s'étaient rencontrés aux États-Unis. Le jeune homme avait en outre d'énormes qualités, certes dissimulées par d'innombrables défauts, mais elles étaient quand même présentes . Et Nora en connaissait quelques unes. Quoi qu'il en soit peu importe la langue qu'il parlait, le Coréen avait le don de faire battre le cœur du mannequin. Elle qui venait de l'embrasser se voyait déjà adressée une remarque. Puis une seconde. Elle lui souris tendrement, se mordant la lèvre inférieure avant de baisser légèrement le regard. «Ne le regarde pas » pensa-t-elle. Il lui faisait tourner la tête depuis des lustres. Il le savait bien. Hwanbaek était loin d'être dupe et la belle ne devait certainement pas être la seule dans ce cas. Le jeune homme avait ses petites groupies, ses fans, ses conquêtes. Il avait son petit harem à lui tout seul. Elle en faisait partie. Ou du moins elle en avait fait partie. A présent elle ne savait plus ce qu'elle était à ses yeux. Et pour cette raison le basketteur avait bien le droit de lui dire qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient. C'est vrai ça, pourquoi allait-elle refuser un homme auquel elle pensait sans cesse. Peut-être pour ne pas faire remonter à la surface des sentiments profondément enfouis. Oui, ça devait être ça. Et voilà qu'il venait de l'embrasser. C'était vain maintenant. Il venait de la perdre. Elle ne se rappelait même plus ce qu'il venait de lui dire. Elle s'en fichait. Elle se contenta de répondre au baiser car elle en crevait d'envie depuis bien trop longtemps. Il était à elle maintenant. Rien qu'à elle. Elle avait bien le droit d'en profiter. Et puisque qu'elle n'ai pas tout compris de ce qu'il lui avait du à cause de son manque de vocabulaire elle avait fait parler son corps pour elle. Et c'est comme ça qu'elle fonctionnait. Quand les mots n'étaient plus assez fort, il restait les actions. On se rappelait toujours des actions. Et Nora n'oublierait pas. Car elle le voulait. Elle voulait son Hwanbaek. Elle lui avait proposé ce voyage certes parce qu'elle l'appréciait, certes parce qu'elle voulait être accompagnée, mais elle voulait surtout passer du temps avec lui. On oubliait pas Hwanbaek. Que l'on puisse comprendre ou pas ce qu'il nous racontait, qu'il se moque de nous, qu'il nous dise que nous étions la plus belle, quoi qu'il dise ou quoi qu'il fasse, il ne faisait pas partie des gens que l'on oubliait. Glissant alors sa main dans les cheveux du Coréen, elle continuait de prendre possession de ses lèvres. L'avantage du langage corporel c'est qu'il n'y avait strictement aucune barrière pour le comprendre. C'était un langage universel qui était accessible de tous. La Brésilienne se détacha du jeune homme un instant pour le regarder dans les yeux. Ah qu'elle était gênée. Pourquoi donc même. Elle l'avait déjà embrassé des tas de fois. Elle connaissait le corps du basketteur par cœur et elle se sentait encore gênée ? Non. C'était juste son regard. A lui. Elle venait de se perdre dedans. Elle examinait tout. Chaque parcelle de son visage. Et elle le trouvait définitivement beau. Tout. Tout était beau, ses yeux, son nez, ses lèvres, ses cils trempés par l'eau salée. Elle ne voulait plus parler. De toute manière qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire. Oh...Des tas de choses. Elle aurait voulu lui dire qu'il était beau, et parfait, et tout un tas d'adjectifs superlatifs qu'elle assimilait au jeune homme. Il n'y en avait bien trop. Il lui faisait tourner la tête. Mais pour le moment elle s'en fichait. Elle savait qu'ils n'iraient pas plus loin. Comme d'habitude. Il y avait quelque chose qui manquait dans leur relation. Dans la communication. Tout était la faute de la communication. Ils n'avaient jamais réellement eu de vraies conversations. Et elle ne pouvait pas empêcher son cher Hwanbaek d'aller trouver une fille pouvant parler sa langue et discuter de tout et rien. Cette fille aurait de la chance se disait Nora. Elle aurait de la chance d'entendre sa voix, de l'entendre parler de choses sérieuses mais surtout : de le comprendre. C'est ce qui lui manquait.
Après avoir esquissé un petit sourire elle passa ses mains autour du cou du jeune homme et vint carrément s'agripper à lui pour venir de nouveau l'embrasser. Ça lui avait définitivement manqué. Désormais la Japonaise voulait juste en profiter. C'était sans doute la dernière fois qu'elle l'embrassait. Alors elle le ferait avec le plus de passion possible. «Ça m'a manqué....tout ça...m'a vraiment manqué... » lui dit-elle avant de venir caresser son visage. «Dis...Tu veux pas parler en anglais ? Ta voix est encore plus grave que d'habitude c'en est presque excitant » fit-elle en pouffant de rire, toujours aussi gênée d'avoir dit ça. Ils n'étaient pas dans l'eau depuis longtemps mais elle voulait rentrer. Bien que collé à celui du coréen, son corps ne se réchauffait pas pour autant. Oh oui. Elle aurait bien enlevé son maillot de bain pour faire plaisir à son ami mais, le froid lui empêchait beaucoup trop de choses. « Je vais faire comment sans toi quand je retournerai au Japon mmh ? Tu viendras me voir ? »

Depuis un moment, je n’arrivais pas à trouver une personne que je pourrais désirer pleinement. Je continuais de m’amuser mais les jeunes femmes commençaient à se ressembler un peu trop. J’avais envie de m’éclater convenablement sauf que tous les moyens n’étaient pas réunis. J’avais craqué sur un bon nombre de physiques mais le corps ne faisait pas tout. Lors de mon stage aux Etats-Unis, le petit minois de Nora m’avait de suite plu. Mais, en dehors de cet aspect corporel, j’avais trouvé la japonaise plutôt intéressante. Bien sûr, nous n’avions pas parlé politique mais elle s’était avérée très sympathique. On avait du mal à se comprendre mais Nora était souriante, marrante et savait profiter de la vie comme il le fallait. D’ailleurs, ces éléments-là avaient sûrement rattrapé le reste. Il faut dire que je n’étais pas du genre à apprécier ce genre de silhouette bien trop plate et fine. D’ailleurs, beaucoup de personnes s’amusaient de mon goût en matière de femmes. En effet, chez nous, en Corée, il était rare de croiser des femmes avec des fesses bien rebondies ou alors il s’agissait simplement de formes disgracieuses. Honnêtement, j’avais eu du mal à trouver un juste milieu même dans le pays le plus célèbre du continent américain. En tout cas, les brésiliennes étaient vraiment pas mal, du moins, quand il s’agissait vraiment de femmes. J’avais croisé vraiment de tout lors de notre séjour, datant d’un an désormais. Profitant alors de la sensation procurée par notre baiser, la jeune femme en réclama encore un peu plus. Toutefois, il était temps pour nous de reprendre un peu notre respiration. Au lieu de mourir noyé, nous allions mourir étouffés, ça serait quand même drôle non ? Je croisai alors son regard tandis que sa main effleurait délicatement mon visage. Ça lui avait manqué et je pouvais le comprendre… Après tout, qui pourrait lui donner autant de plaisir ? J’esquissai un sourire satisfait car c’était toujours intéressant d’entendre ce genre d’aveux. Aveu que je n’étais pas prêt de faire de mon côté. A quoi bon ? N’étais-je pas la personne qui avait provoqué cette situation ? Et oui, comparé à la demoiselle, j’étais prêt à me lancer pour obtenir des baisers, à défaut de dire quoi que ce soit. On s’amusait tous les deux, un point c’est tout. J’émis un léger rire quand j’entendis sa remarque. Honnêtement, j’avais l’impression qu’elle se payait ma tronche. Je n’avais pas fait de progrès en anglais. Du coup, en faisant preuve d’autodérision, je finis par me lancer peu convaincu par mes talents d’acteur. « Nespresso, what else ? » Alors là, j’envoyais du rêve, n’est-ce pas ? Je tournai la tête pour oublier cette histoire directement. Heureusement pour moi, Nora ne semblait pas affectée par ce truc… « Tu vas y retourner quand ? » demandai-je, assez sérieux bizarrement. La pyobeom était une amie après tout. « Je ne sais pas. Il y a quoi d’intéressant là-bas ? » Taquinai-je avant de relâcher doucement ma pression sur son corps. « Retournons sur la plage. Je n’ai pas envie de me transformer en glaçon. » Finis-je par dire. Peut-être que je brisais cet instant mais ce n’était pas du tout le meilleur endroit. De plus, le séjour ne faisait que commencer. Je me redressai et attrapai le poignet de la jeune femme pour l’obliger à me suivre. Sortant de l’eau glacée après plusieurs mètres, je poussai un profond soupir. « T’as de ces idées quand même… Notre hôtel n’est pas tout près, on va choper la crève. »