Jihae était rentrée des cours un peu frustrée aujourd'hui. À chaque fois qu'elle allait à la fac, elle tentait de chercher la tête de cet abruti qui lui avait cramé une mèche de cheveux et qui s'était amusé à lui refaire le portrait. Une chance pour lui, elle n'était pas encore tombée dessus, mais qu'il ne dorme pas sur ses deux oreilles, car le jour où elle le chopperait, il rira moins. La coréenne était partie jeter son sac dans sa chambre avant de descendre à la cuisine. Il y avait peu de wonsungi dans le dortoir à cette heure. Néanmoins, alors qu'elle regardait s'il y avait quelque chose de plaisant dans le frigo et le placard, elle aperçut une silhouette dans le jardin par la fenêtre. Elle reconnut Hara. Passant les portes pour atterrir à l'extérieur, la jeune femme la regarda de loin. Elle ne savait pas si c'était la colère ou la tristesse qui prédominait le plus, mais elle semblait bien remontée contre tout ce qu'il y avait dans le jardin. Elle se souvenait avoir entendu que sa mère était morte récemment, elle comprenait que cela était dur à surmonter, elle avait vu toutes les étapes du deuil en cours. Beaucoup pensait que la compassion était une bonne chose, qu'il fallait être là pour aider la personne au mieux, lui rendre la vie plus agréable, mais c'était loin d'être la meilleure à faire. Il fallait que la jeune femme se reprenne, d'elle-même, qu'elle comprenne. C'était ça le travail d'un psychologue – même si elle ne l'était pas encore – c'était d'accompagner l'autre, pas de tout faire pour lui rendre la vie plus belle. C'était à elle de trouver les moyens pour s'en sortir, affronter et aller mieux. S'avançant, elle l'observa passer sa rage sur des pauvres cailloux et ne put s'empêcher d'éclater de rire, même après avoir remarqué qu'elle pleurait. « C'est pitoyable Hara. » lança-t-elle, laissant paraître aucune compassion, tout dans la provocation. « C'est pas à t'en prenant à des cailloux que tu vas aller mieux. Ni en pleurant. » La coréenne la regarda droit dans les yeux. Elle n'était pas là pour l'enfoncer encore plus dans son mal-être, même si Hara le prendrait sans doute comme ça vu son état.

tenue → Journée de merde. En rentrant au dortoir, Ha Ra s’affala sur le canapé, laissant tomber lourdement son sac sur le sol. Elle avait quitté l’université plus tôt que prévu, ne se sentant pas très bien. Fausse excuse. Enfin, en soit, oui, c’était vrai, elle n’allait pas très bien mais ce n’était pas parce qu’elle était malade, comme tout le monde le pensait. Elle repensait trop souvent à sa mère. Cela faisait déjà trois mois, trois longs mois qui s’étaient écoulés mais qui n’avaient pas réussi à emporter la peine de la wonsungi. Pourtant, en trois mois, elle aurait dû être au moins un peu atténuée mais la jeune femme était tellement dans une mauvaise passe, qu’elle n’arrivait pas à passer à autre chose, à faire son réel deuil. Elle soupira bruyamment et se leva finalement, abandonnant son sac dans sa chambre avant de filer tout droit vers le jardin. Prendre l’air. Elle en avait besoin. Elle se sentait oppressée, étouffée. Pourtant, le dortoir des wonsungis était immense. Sûrement trop, surtout quand elle se retrouvait seule. Et ça lui rappelait son enfance. Et sa mère. Être seule n’était pas la bonne solution mais la blonde n’avait pas non plus envie d’avoir de la compagnie. Alors, elle sortit sur le chemin caillouteux et donna un coup de pied dans le premier caillou qui se trouva sur son chemin, pour faire passer sa rage. Rien ne changea. Elle était toujours en colère, et triste. Rageusement, elle se baissa et attrapa un caillou qu’elle envoya le plus loin possible. Sans qu’elle s’en rende compte, les larmes dévalaient sur ses joues. Ce n’est seulement quand le rire de Ji Hae parvint à ses oreilles qu’elle réalisa qu’elle pleurait comme un gros bébé. La wonsungi l’avait ramené à la réalité. Pitoyable. Ça l’était. Elle en avait bien conscience mais elle n’avait pas envie qu’on le lui dise. La blonde se tourna vers la jeune femme, plantant son regard dans le sien. Elle avait essuyé ses yeux avant de lui faire face. Elle lui lançait un regard noir. « Je t’emmerde, Ji Hae. » Lâcha-t-elle avant de reprendre le chemin vers le dortoir. Elle s’arrêta à la hauteur de la wonsungi, un court instant, plantant son regard sombre dans le sien. « Va te faire foutre. » Son épaule rencontra la sienne, et la blonde passa à côté d’elle, sans se retourner.

Bon d'accord, elle y avait été un peu fort. On aurait pu croire qu'elle n'avait absolument aucune compassion et pourtant c'était totalement faux. C'est juste qu'elle, elle utilisait la manière forte pour tenter d'aider Hara, et ce même si elle allait la détester au début … et peut-être au milieu aussi, mais normalement à la fin, elle devrait commencer à se sortir de cet état. Elle ne prévoyait pas de la faire aller mieux tout de suite. Là maintenant ce qui était important c'était qu'elle se lâche vraiment, qu'elle se libère de cette colère et ensuite de sa tristesse, qu'elle décompresse. Passer par le physique pour soigner des maux psychologiques, il n'y avait rien de mieux. Commentant l'attitude d'Hara, elle ne s'attendait pas à une réaction douce et en effet, ce ne fut pas le cas. La fixant, l'air désabusée, elle croisa les bras. « Waouh quelle répartie, tu permets ? Je crois que je vais aller pleurer. » Elle la suivit du regard, croisant le sien quand elle s'arrêta près d'elle et la laissa percuter son épaule, la faisant reculer. Massant son épaule, elle la rattrapa et lui attrapa le poignet afin qu'elle se retourne vers elle. La lâchant et sans aucun signe avant-coureur, la coréenne lui asséna une gifle. « J'hésiterais pas à t'en mettre une deuxième si tu continues. » lança-t-elle avant de la regarder quelques secondes puis de lui attraper de nouveau le poignet. « Suis-moi. » Bon elle ne lui laissait pas du tout le choix. D'accord, elle était petite, pas très imposante, mais elle savait se faire respecter. Et puis elle devait emmener la blonde quelque part. Elles quittèrent rapidement le dortoir, Jihae traînant toujours Hara derrière elle, comme une mère traînant son enfant. Heureusement là où elles allaient n'était pas trop loin. La coréenne s'arrêta finalement devant une enseigne qui ressemblait d'extérieur à une entrée de garage. Tirant la jeune femme, elle finit par arriver devant un stand. À droite il y avait des salles remplies de vaisselle, de l'autre un parking extérieur avec des centaines de voitures bonnes à jeter. Lâchant finalement la wonsungi, elle la fixa. « On va faire en sorte que t'évacue un peu. Les voitures ça sera parfait pour toi. » Et en plus elle l'invitait, oui car c'était payant de casser tout ça à coup de masse et de batte de baseball. Mais c'était franchement un concept qui cartonnait.

Si elle pouvait, la wonsungi aurait déjà enterré Ji Hae six pieds sous terre. Actuellement, elle la détestait. Et voulait juste la voir disparaître de son champ de vision. Et ne plus l’entendre. Ha Ra ne l’écoutait que d’une oreille, l’ignorant totalement et passa à côté d’elle en lui lançant un regard noir, la bousculant au passage pour retourner au dortoir. Mais son amie n’était pas prête de la laisser tranquille. En sentant la main de Ji Hae autour de son poignet, la blonde fit volte-face aussitôt. « Lâches moi. » Ordonna-t-elle en tentant de dégager sa main mais, malgré qu’elle soit plus petite qu’elle, la wonsungi avait de la poigne et elle commençait même à lui faire mal à serrer autant. Elle fut soulagée quand l’emprise sur son poignet se défit et Ha Ra était déjà prête à faire demi-tour sauf que son amie la surprit en lui assénant une gifle. Son visage se tourna sous l’effet de la claque et la blonde posa sa main sur sa joue rougie. Comment avait-elle osé… Elle releva la tête vers Ji Hae, la fusillant une nouvelle fois du regard mais la wonsungi lui fit très clairement comprendre que ça ne fonctionnait pas sur elle, et qu’elle était même prête à lui en coller une deuxième. Alors, elle garda le silence. Elle n’avait franchement pas la tête à se disputer, et alors qu’elle s’apprêtait à retourner en direction du dortoir, Ji Hae l’entraîna sans prévenir. « Tu m’emmènes où là ? » Demanda-t-elle en ronchonnant. Elle tentait de dégager son poignet, n’ayant pas spécialement retenu qu’elle avait une poigne de fer. Mais elle s’arrêta bien vite en sentant que son poignet devenait légèrement douloureux à force de tirer comme une malade dessus. « Ji Hae, tu m’emmènes où bordel ?! » S’énerva-t-elle avant de stopper devant un bâtiment. Elle observa l’enseigne à peine quelques secondes que son amie la tirait à l’intérieur. Quand elle la lâcha enfin, aussitôt Ha Ra frotta son poignet. Elle avait vraiment de la force cette petite. C’est toujours en ronchonnant qu’elle la suivit, s’avançant vers les voitures. « J’ai pas besoin d’évacuer. » Lâcha-t-elle tandis qu’on lui mettait une batte de baseball entre les mains. « Sérieusement, j’ai pas besoin de ça. » Bougonna-t-elle en s’amusant à faire tournoyer la batte. Elle avait grandement besoin de se défouler, de faire partir toute la rage, toute la tristesse qu’elle contenait depuis trop longtemps. Mais elle restait hésitante face aux voitures.

Elle n'allait certainement pas la lâcher comme ça, ni même la laisser partir dans cet état. Néanmoins elle lâcha son poignet et alors que la demoiselle se retourna, la jeune femme lui flanqua une gifle sonore, non sans rajouter qu'une deuxième suivrait aussi sec si elle continuait à agir comme ça. Jihae la fixa quelques secondes avant lui attraper de nouveau le poignet pour la tirer hors du dortoir et la traîner dans la rue, direction une destination inconnue pour son amie. Celle-ci ne manqua pas d'ailleurs de demander ou elle l'entraînait, mais la wonsungi resta silencieuse le temps du trajet, pour ne pas gâcher la surprise. Qu'importe si la blonde s'énervait et haussait le temps.  « Parle encore plus fort, je t'ai pas entendu. Garde ton énergie, t'en aura besoin dans quelques minutes. » La jeune femme finit par s'arrêter devant un bâtiment qui avait drôle d'allure vu d'extérieur, une sorte de garage et une fois à l'intérieur, l'endroit ne semblait pas en bon état, mais en même temps les activités proposés ici étaient un peu particulières. Finissant par lui lâcher le pourquoi du comment elle l'avait emmené ici, elle ne fit même pas attention à ce qu'elle lui disait. Bien sur que si elle en avait besoin, tout ce qu'elle gardait en elle, ce n'était pas bon. Il valait mieux qu'elle laisse s'exprimer sa colère et sa tristesse sur des voitures que sur des personnes, surtout que ça tombait généralement sur celles que l'ont aiment le plus. Payant leurs entrées, elle récupéra une des battes de baseball que lui avait tendu un garçon qui s'occupait de la partie des voitures et regarda Hara faire de même alors que celle-ci jugeait encore bon de l'informer qu'elle n'avait pas besoin de tout ça. La pointant avec sa batte, elle la fixa.  « Fais pas genre c'est bon. T'as plus besoin de faire semblant. » Récupérant des gants et des lunettes de protection, comme celle des ouvriers, elle prit Hara par le bras pour l'entraîner dans la casse, passant devant des personnes qui s'acharnaient sur de pauvres voitures. S'arrêtant devant l'une d'elles, un peu plus à l'écart, elle mit les lunettes et regarda la demoiselle.  « Allez, défoule toi. Pense à tout ce qui t'énerve, tout ce qui te rend triste, tout ce que tu trouve injuste et représente toi ça sur cette voiture. T'as même le droit de mettre ma tête dans le lot, je comprendrais, avec la gifle. » Elle lui sourit avant de regarder la voiture à côté de celle où elle avait lâché Hara. Bon elle était petite, pas bien forte, pas bien lourde, mais elle n'allait pas se priver pour faire la tête au carré à cette voiture. La jeune femme donna un grand coup dans une des vitres. Pas assez fort pour l'exploser malheureusement. Quelle force de mouche.  « Pas de commentaire. » bougonna-t-elle à la jeune femme pas très loin.

Ji Hae l’énervait. Mais Ha Ra resta muette jusqu’à la fin du trajet. Quand elles s’arrêtèrent enfin, la blonde leva les yeux sur le bâtiment ainsi que l’enseigne. Elle l’avait emmené dans un garage ? Elles allaient bricoler une voiture ? Ou alors, elle l’emmenait conduire une super voiture ? Au final, la wonsungi n’en savait absolument rien et suivit sans dire un mot la jeune femme. Evacuer. Oui, elle en avait très certainement besoin mais Ha Ra n’était pas prête à l’avouer. Elle ne voulait pas l’avouer. La mort de sa mère la blessait énormément. Son père, elle ne le supportait plus et rien que de voir son visage la rendait amer. Son sourire toujours pendu aux lèvres, elle avait qu’une seule envie, de lui arracher. L’étudiante secoua la tête et suivit sans trop rechigner son amie. Parce que oui, Ji Hae était tout de même son amie. Même si elle la détestait toujours pour cette gifle que sa joue sentait encore. Sa batte en main, Ha Ra dévisageait la voiture face à elles. Elle poussa doucement la batte que Ji Hae tendait vers elle. Même avec sa petite taille, cette fille était menaçante et un peu flippante quand même. Et elle avait aussi raison. La wonsungi avait réellement besoin d’évacuer, de faire exploser sa colère. Elle ne se sentirait que mieux après. Elle mit alors les gants et les lunettes qu’elle avait récupérées avant de venir face à cette voiture qui n’attendait que d’être fracassé. Cependant, Ha Ra restait encore un peu en retrait. Si elle fracassait cette voiture, c’était avouer qu’elle en avait besoin. Aux chiottes la fierté, se dit-elle. La blonde s’avança, d’un pas tout de même encore un peu hésitant et finit par éclater de rire en voyant que la vitre ne s’était pas brisée. Elle plaqua rapidement sa main sur sa bouche, évitant le regard de Ji Hae avant de lui faire un sourire totalement angélique et désolée. « Ecartes-toi. » Lança-t-elle à son amie, prenant sa place. Elle inspira un grand coup, prépara sa batte et frappa avec toute sa colère et sa tristesse la vitre. Elle explosa. Et qu’est-ce que ça faisait du bien. La grande blonde s’acharna sur les autres vitres, ayant un peu plus de mal avec le pare-brise.

Elle était sûre que son idée était excellente et serait bénéfique pour Hara. Cette dernière ne devait absolument rien comprendre et avait sans doute une grande envie de la frapper, mais elle resta immobile et muette même après être arrivées au garage. Battes en main, gants et lunettes de protection, la demoiselle entendit la blonde commenter que rien de tout ça n'était nécessaire. Baliverne, qui pensait-elle convaincre de cette façon ? Elle n'était pas dupe, loin de là. Lui remettant les idées en place en pointant sa batte vers elle, elle finit par lui prendre de nouveau le bras pour l'entraîner vers le lieu qui regorgait de voiture toutes bonne pour la casse et c'était justement ce qu'elles allaient faire. Se défouler en fracassant des carcasses de voitures. S'arrêtant devant l'une d'entre elles, la wonsungi regarda son amie avant de se décider à lancer les hostilités. Un bon coup dans la vitre qui … ne se brisa pas. Une petite fissure à peine. Cette voiture la cherchait, elle en était sûre, elle se moquait d'elle. Gonflant les joues, boudeuse, en entendant la blonde rire, – même si ça la rassurait de voir qu'elle en était encore capable - elle finit par reculer sous le conseil d'Hara qui s'approchait de la voiture. Quelle force, s'en était presque effrayant. Si elle l'avait frappé à la suite de sa gifle, elle était sûre qu'elle aurait volé trois mètres plus loin. « Je t'ai mâché le travail, voilà tout. » dit-elle en ronchonnant un peu avant de sourire, reprenant sa batte. Cette voiture allait regretter d'être née. Son amie s'était déjà attaquée aux autres vites et la jeune femme décida de s'en prendre aux portières qu'elle enfonça au fur et à mesure à coup de battes avant d'aller prêter main fortes à la blonde pour le pare-brise. Heureusement qu'elles avaient des gants et des lunettes, les débris volaient de partout. S'étirant un peu, Jihae était déchaînée, qu'est-ce que ça faisait du bien, mais elle avait envie d'un plus gros challenge. Une grosse voiture ou mieux un camion, il devait bien y en avoir dans le coin ? Des voitures si grosses qu'elle avait du mal à monter à l'intérieur, vengeance. « Tu viens ? Je vais voir si y a des plus grosses voitures ! » dit-elle en souriant avant de se faufiler dans l'allée principale pour regarder un peu partout. Elle trouva son bonheur quelques minutes plus tard, un gros 4x4, bien balèze. Rien que pour sa grandeur, cette voiture méritait de se faire taper dessus et elle n'hésita pas pour commencer à donner des coups de battes dessus.

La wonsungi regardait d’un air perplexe la voiture. Sa batte en main, elle se doutait bien qu’elle était ici pour la fracasser mais Ha Ra se demandait surtout si ça allait l’aider à se sentir mieux. Elle regarda son amie faire, et ne put s’empêcher de rire en voyant que la vitre ne se brisa pas sous le coup de batte. Cependant, la blonde plaqua rapidement sa main sur sa bouche. C’était vilain de se moquer. Mais ça faisait du bien. Elle se sentait vivante. Ha Ra prit son courage à deux mains, ou plutôt sa batte, et conseilla à Ji Hae de s’écarter. Elle allait se la faire cette vitre. Elle s’avança, tout de même encore un peu hésitante. La jeune femme fit face à la vitre, pointa sa batte vers elle tout en la défiant du regard. Cette vitre allait exploser, elle se le jura intérieurement. La wonsungi inspira un grand coup et frappa de toutes ses forces contre la vitre qui explosa bel et bien. Qu’est-ce que ça défoulait dis donc. Elle se sentait déjà un peu mieux, moins en rogne. Toujours triste par contre. Ce n’était pas en cassant des voitures que ça allait passer. Peut-être en se confiant, mais elle ne savait pas trop si Ji Hae était prête à l’écouter. « Je l’avoue, il y avait une fissure avant que je frappe. » Dit-elle avant d’aller s’acharner sur les autres vitres de la voiture. Cependant, quand elle s’attaqua au pare-brise, celui-ci opposait de la résistance. Mais bien vite, son amie la rejoignit et l’aida à le défoncer. Heureusement qu’elles avaient des lunettes et des gants. Tout volait en éclat. Après s’être véritablement acharné sur la voiture, qui était à présent une épave, la wonsungi recula pour voir leur œuvre. Ce véhicule ne ressemblait plus à rien. Et la grande blonde esquissa un sourire. Ji Hae avait vraiment eu une bonne idée en l’emmenant ici. Ça la défoulait, et ça l’aidait grandement à évacuer, même si elle avait dit tantôt qu’elle n’en avait pas besoin. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle allait l’avouer à la wonsungi, en tout cas, pas maintenant. « Tu penses réussir à casser quelque chose ? » Lança-t-elle pour la taquiner, tout en la suivant dans l’allée. Un immense 4x4 leur faisait face. Et Ha Ra laissa son amie s’acharner dessus avant de la rejoindre. « Tu lui en veux d’être plus grande que toi ? » Demanda-t-elle en riant, tout en tapant sur la carrosserie.

Elle la voyait bien, la jolie blonde était sceptique, autant à la vue de l'endroit où elle l'avait emmené que lorsqu'on lui avait mis la batte dans la main, le nez devant le voiture à abattre. Pourtant se défouler était un bon moyen d'extérioriser sa peine, cela permettait d'évacuer la colère qui empêchait généralement de se confier sur son mal-être, une étape tout aussi importante pour aller sur le chemin du mieux-être. Bon par contre si ça passait par se moquer d'elle et de sa force minuscule, ce n'était vraiment pas gentil, elle n'avait pas signé pour ça. Jihae fit mine de bouder Hara et la vitre qui n'avait pas voulu s'exploser malgré son coup de batte. Celui de son amie fit mouche par contre, quelle violence. C'est qu'elle s'écarterait presque de peur qu'elle se retourne contre elle pour se venger de sa baffe, mais ce n'était qu'une petite gifle n'est-ce pas ? Pas de quoi en faire un plat. En tout cas, pour sauver son honneur, la blonde lui assura qu'en effet, Jihae avait contribué à la mort de cette satanée vitre. Ahaha bien sûr. Elle le savait. Sa force herculéenne avait joué !  "Merci de l'admettre." dit-elle avec un air faussement snob avant de sourire et d'aller prêter main fort à la demoiselle pour sonner la dernière heure de cette épave. Mise à part le pare-brise, la voiture se fit battre à plat de couture. Même si à la base, elles étaient venues ici pour Hara, l'étudiante s'amusait plutôt bien ici. D'ailleurs elle partie à la recherche d'une nouvelle victime. Une encore plus grande que la première. "T'inquiète pas, quand on partira d'ici, on va m'appeler la démolisseuse, je vais me construire une réputation." Elle en était sûre. Sa cible repérée, la jeune femme s'élança sur elle, prête à en découdre. Hara toucha pile dans le mille. "Tout à fait ! C'est inadmissible ! Je suis sûre qu'elle m'a volé mes centimètres qui m'étaient dus à ma naissance." gronda-t-elle comme une gamine. S'acharnant sur le rétroviseur, la demoiselle recula pour chercher un nouvel endroit de la voiture à battre avant d'observer la blonde qui semblait se donner à fond. Elle était plutôt contente de voir ça. "Alors ? Est-ce que ça commence à aller mieux ? Ou t'as encore envie de me mettre des baffes et de t'acharner sur un pauvre caillou ?" tenta-t-elle pour tâter le terrain du côté de la blonde avant de donner un grand coup sur le coffre.