Je ne connaissais pas non plus le meilleur ami de mon petit-ami. Bien sûr, j’avais déjà eu l’occasion de se croiser à maintes reprises grâce à Jin Hyun, aux soirées des pyobeom mais rien de plus. Notre relation n’était pas non plus complètement superficielle puisque j’avais déjà eu l’occasion de lui parler et de faire connaissance. Mais, le jeune homme n’était pas toujours là. Et sinon, il préférait nous laisser tranquille. Je le trouvais plutôt sympathique bien que certaines de ses blagues avaient tendance à être légèrement lourdes. Sa façon de décrire l’amitié entre Jin Hyun et Hwan Baek eut le don de me faire rire. Ces deux-là s’entendaient parfaitement. C’était un fait connu de tous. « Oh, tu veux faire connaissance avec Hwan Baek ? » J’esquissai un sourire malicieux et continuai sur ma lancée. « C’est sûrement ton style de garçon… Hyper grand et tout. Je suppose que cette sortie pendant les vacances n’est qu’un prétexte pour un double date ? » Riant de bon cœur, Su Nah savait très bien que je plaisantais. La vérité, c’était qu’elle ne voulait pas tenir la chandelle voilà tout ! Pauvre Su Nah, elle était complètement amoureuse et j’osais lui parler ainsi. Je n’étais pas une bonne amie, mais vraiment pas pour le coup. D’ailleurs, l’alarme de son téléphone fut le moyen de nous le rappeler. Dans une telle situation, c’était facile de faire des petites références douteuses. Ces choses-là étaient importantes dans la vie d’une femme. Elles nous permettaient de la faciliter même si parfois elles avaient ses inconvénients : surtout quand on devait y penser en plein milieu d’une soirée comme celle-ci. « Tata ? Oulalala, je suis ta sœur maintenant ? » Tout cela me rappelait mes engagements vis-à-vis de Sun Joo. « Etre marraine me stresse déjà. Alors deux pour le prix d’un, je risque de m’évanouir à n’importe quel moment. » J’avais quand même hâte de voir le petit de l’ancienne sango. Je n’avais pas eu l’occasion de développer un instinct maternel. C’était quasiment impossible de s’occuper d’un cousin ou autre dans la famille. Ainsi, m’occuper de mon filleul allait être ma grande première. Et j’étais vraiment anxieuse à cette pensée. Je voulais faire bien. C’était carrément un entraînement pour mes futurs enfants… Enfin, si je décidais d’être mère un jour ou l’autre. En tout cas, j’espérais que mes progénitures ne deviennent pas comme ces filles devant le restaurant. Etre une groupie, c’était synonyme d’adolescence mais tout de même ! Elles n’avaient pas de bonne manière ? Réclamant l’aide du serveur, on s’arrangea tous les trois pour trouver une option. On allait pouvoir changer de table ! Tant mieux ! Esquissant un sourire même si le problème n’était pas encore parfaitement arrangé, je croisai le regard de ma Unnie d’amour. « Tu l’as dit. » me contentai-je de dire alors qu’on se dirigeait vers notre nouvelle table assignée par le serveur.  Puis, je pris place en compagnie de Su Nah. Cette dernière nous commanda deux nouveaux cocktails. « Ma belle, n’oublie pas que je dois nous ramener au dortoir en sortant. » Je lui fis un clin d’œil. On savait à quel point je n’étais pas très douée pour conduire. On n’avait pas intérêt de prendre des risques inutiles. « Oh merci ! Un salon a ouvert en bas de chez moi. Enfin tu sais l’appartement près de Gangnam aussi. Les prix étaient un peu plus abordables car elle doit se faire une clientèle. Tu devrais te dépêcher d’y aller. » Conseillai-je alors que le serveur nous apporta nos plats. Ce dernier nous précisa que le propriétaire risquait de passer dans quelques minutes. Attendant le départ du serveur, j’agitai mes baguettes à la vitesse de la lumière. « La viande sent trop bon. » Je lui adressai un sourire et piquai plusieurs morceaux de viande avant de les mettre dans la bouche comme une grosse gourmande. Puis, j’enchaînai directement en faisant des mélanges avec les accompagnements pendant plusieurs minutes où un profond silence s’installa entre nous. Baissant la tête vers l’arrière, je finis de mâchouiller un dernier morceau de viande. Je vis notamment le patron faire demi-tour, peut-être inquiet à l’idée de nous déranger une nouvelle fois. J’avais carrément l’impression d’être une chieuse mais peu importe. S’il savait à quel point mes papilles kiffaient le plat préparé par son chef cuisinier, il serait l’homme le plus heureux du monde. « Ok, c’est le paradis sur terre. Su, tu devrais bosser ici. Tu apprendrais plein de nouveaux trucs et ça irait tout droit dans mon estomac ! » Faire travailler les autre en cuisine était sûrement la meilleure idée que j’ai eue dans ma vie ! « On a bien fait de trinquer au bulgoki. C’est notre jour de chance. » Je lui adressai un sourire et demandai. « Je me demande si ça sera aussi bon à Paris. »