S'il la ramène avec une seule égratignure, je lui brule les doigts sur le poêle. Ma voiture, mon précieux bijou, laissé entre les grosses pattes de Dylan où tout peut arriver. J'aurais une voiture normale avec cinq places, on n'aurait pas eu ce problème, mais mon entêtement à garder une bagnole luxueuse me force à devoir la prêter par sécurité puisque je ne peux laisser Liliane seule à l'appartement pendant que je vais récupérer le cul de ce gros imbécile heureux. Une seule rayure sur mon bébé et je jure sur la tête de ma grand-mère de lui faire passer le mois qui suit déguisé en soubrette.

Je termine de ranger la vaisselle propre avec l'aide de ma petite assistante qui prend encore cette corvée comme un jeu - c'est beau l'enfance - pour ensuite remplir le lave-vaisselle de celle sale. La radio est allumée, pourtant c'est mission impossible d'entendre quelle chanson est lancée puisque Lily est vivement occupée à raconter sa journée dans les plus grands détails, ne m'épargnant même pas ses tours à la salle de bain ou ses remarques enfantines sur les autres gamins. Retenant un rire lorsqu'elle juge visiblement une autre enfant ayant encore des difficultés à écrire son prénom, je ferme la porte du lave-vaisselle avant de venir passer mes doigts dans ses cheveux pour les ébouriffer. « T'es une Na. C'est parfaitement normale que tu sois meilleure que les autres. » Okay ce n'est peut-être pas le genre de truc que je devrais implanter dans le cerveau de ma fille, mais ni Logan ni Dylan ne sont là pour venir briser mon moment parental A1. Elle grommelle, puis tripote ses cheveux longs pour les placer correctement en me lançant un regard noir. Ah. Une vraie copie de son père celle-là. « Tu sais quelle heure il est, jeune fille ? » L'heure d'aller au lit et mon évocation de cette idée la pousse à fuir à travers l'appartement en criant un joli 'noooo' à l'anglaise. Je laisse le temps à papa numéro trois d'arriver et après elle ira au lit cette petite princesse. De toute, je sais pertinemment que s'il faut qu'elle entende sa voix depuis son lit, elle va se lever pour aller lui sauter dans les bras. Cette petite a trop de parents.

Je n'arrive plus à tenir en place. Le gugusse qui est en labo avec moi a lâché l'affaire et ne me jette même plus un seul regard : il a compris que je ne lui serais d'aucune utilité aujourd'hui. Comment est-ce que je pourrais rester calme aussi ?! Ca n'arrive pas tous les jours que Haejin me prête sa voiture .. Vous avez vu la bête un peu ?! Qui peut résister à un truc pareil ? Certainement pas moi, c'est sûr !

Il m'a confié les clés de son petit bébé et ce soir, je vais pouvoir rentrer avec .. rentrer .. avec .. LA BÊTE. Je tape dans mes mains comme un vrai gamin et dois avoir l'air d'un savant fou avec ma blouse blanche. On me rappelle à l'ordre et je repose mes fesses sur ma chaise, tapant du pied et tapotant mes dogits sur la table comme un hyperactif. Quand la fin du cours sonne, j'ai déjà remballé toutes mes affaires et je bondis hors de la salle dans un cri de joie. Je me retrouve sur le parking en moins de deux et à l'intérieur tout aussi vite. J'ose à peine toucher à cette merveille. Quand je la mets en route, j'en frissonne et le bruit du moteur me rend absolument dingue. Oui, je suis définitivement amoureux de cette caisse. La conduire me rend euphorique presque et j'avoue tout, lorsque je rentre, je fais un détour pour pouvoir rester dedans plus longtemps. J'ai du mal à en sortir une fois arrivé, et je fais rugir le moteur comme un con dans le parking juste parce que ce bruit me colle une trique d'enfer. Façon de parler bien sûr .. quoique.

Lorsque je pousse la porte pour entrer, la première chose que j'entends est la voix de Liliane. Cette petite a toujours de l'énergie à revendre, je l'adore. « C'est moi ! » Je referme derrière moi et entends des pas se rapprocher avant de sentir ma jambe prise au piège par des petits bras. « Qu'est-ce que ça peut bien être que ce truc sur ma jambe ?! » Je baisse les yeux dans un grand sourire que la petite me rend. « C'était donc toi ! » Je la soulève de terre et lui pose un bisou sonore sur la joue. « Alors, où que c'est qu'il est le père indigne qui t'a fait fuir en courant ?! »

Je profite du fait que Liliane vient de partir en courant à travers l'appartement afin d'éviter l'heure du dodo pour aller passer un linge humide rapide sur la table. Sa voix revient à proximité après avoir perçu l'arrivée de l'être attendu pour se jeter à sa jambe - je n'ai même pas besoin de le voir pour savoir que c'est ce qu'elle a fait. Posant le linge sur le comptoir près de l'évier, je me sens comme une mère au foyer en allant accueillir Dylan. Ou du moins m'installer contre le cadre de l'arche séparant l'entrée du reste, croisant les bras au niveau de mon torse avec un sourire en coin. « Le père indigne a intérêt à ravoir sa bagnole dans le même état qu'il l'a laissé sinon ça va mal aller pour le beau-papa. » Je tends une main vers mon cher président afin de ravoir les clefs de mon bébé qu'il a eu l'honneur de conduire. Un honneur qui risque de se faire très rare, alors il a tout intérêt à en avoir profité gracieusement. Je récupère mon bien, abandonnant mon poste également pour m'approcher de ce gros balourd et lui voler un rapide baiser et pose ensuite mon attention sur Lily logée dans les bras de son chevalier. « Cette fois c'est sérieux, petite princesse. On se brosse les dents et au lit pour être en forme demain chez mamie. » Théoriquement, c'est son arrière-grand-mère, mais il est impossible d'appeler cette femme par autre chose que mamie.

Dérobant une princesse boudeuse des bras de Dylan, je la trimballe jusqu'à la salle de bain pour superviser son brossage de dents avant de l'envoyer au lit. Un point pratique avec elle c'est qu'on a pas besoin de lui lire une histoire puisqu'elle écoute une émission d'une quinzaine de minutes sur la télévision et s'endort généralement en plein milieu. Je peux donc retourner en paix vers Dylan en venant glisser une main à sa taille tout en fixant mon regard au sien. « Ça bien été la réalisation de ton fantasme ? »

L'arrivée de Haejin dans la pièce me fait sourire et sa remarque encore plus. Je ricane ouvertement même parce que je sais qu'il ne m'a prêté son bébé que contraint et forcé. Tout de même, j'ai pu conduire la bête alors ça m'est bien égal qu'il ait rechigné. Je hausse une épaule d'un air faussement détaché, lui souriant de toutes mes dents. « Bah .. Je l'ai un peu accrochée en démarrant mais ça va, rien de grave ! »  Je tâte ma poche et en sors finalement les fameuses clés que je lui rends à contrecœur quand même. J'en retire quelque chose en retour alors l'un dans l'autre, je ne boude pas trop. Et puis je pourrai toujours tenter de lui faire les yeux doux un autre jour.

Le visage boudeur de Liliane est ce qu'il y a de plus adorable et je lui plante un baiser sonore sur la joue. « Allez, suis ton père et veille à ce que lui aussi se brosse bien les dents, il n'y a pas de raison qu'il n'y en est qu'un qui bosse ! » Je lui montre alors ma joue en attendant un bisou en retour de sa part et lui souhaite une bonne nuit une fois obtenu. Elle passe de mes bras à ceux de son père et je les regarde partir avant d'aller poser mon sac. Je me cherche un bon coca bien frais et me siffle la moitié de la canette en une seule fois dans un 'Ahhhh !' appréciateur.

Lorsque Haejin revient, je suis déjà en train d'imaginer des stratagèmes pour qu'il me prête sa Lamborghini une fois de plus. Son contact me tire de mes pensées et je lève les yeux vers lui en tirant sur son t-shirt, tout excité que je suis. « Ooooh ouais ! Quand elle a démarré, la vache ! Et puis la conduire .. fiouu le rêve ! On remet ça quand tu veux ! » Je frétille des sourcils juste sous son nez pour lui montrer à quel point l'idée me plaît. Je ne suis pas sûr qu'il accepte de si tôt mais tout est une question de persuasion. Je me coule deux trois gorgées de coca dans le gosier avant de reprendre la parole, curieux. « Tu as fait quoi aujourd'hui ? Tu es sorti ? »

Il y en a un qui joue avec sa vie en me répondant une telle horreur et je fronce automatiquement les sourcils d'un air menaçant. Dylan semble oublier qui est le plus grand et le plus gros de nous deux en voulant jouer au plus malin. « J'espère pour toi que c'est faux sinon tu ferais mieux d'aller t'acheter de la cire pour épiler tes grosses jambes poilues. » Faut pas croire que je ne l'ai jamais menacé de terminer ses jours en tenue de soubrette. C'est même une menace assez récurrente à chaque fois qu'il approche de moins de dix mètres de ma précieuse voiture. Je récupère mes clefs que je dépose de mes propres doigts sur le porte-clef de l'entrée avant de récupérer ma fille. L'heure du lit a sonnée pour cette petite créature diabolique au sang majestueux. Suite à la remarque de Dylan, je ne peux que lui tirer la langue avant de répliquer, même s'il y a de jeunes oreilles pures dans le secteur. « Je brosserais plus tard, sait-on jamais ce qui peut arriver. » Je termine ma phrase par un sourire en coin accompagné d'un clin d’œil, profitant du fait que Liliane est encore trop jeune pour comprendre la moindre étrange allusion.

Ce n'est qu'après avoir placé Lily dans son lit et fermé la porte de sa chambre que je retourne auprès de ce gros imbécile heureux qui pense que ma voiture est un jouet. C'est même à se demander s'il n'aimerait pas mieux aller refaire un tour dedans que de rester avec moi, pft. « Calme-toi, on dirait que tu vas bander pour de la carrosserie. » Son enthousiasme est peut-être un peu trop débordant. J'espère sincèrement qu'il n'a pas savonné les oreilles de tout le monde à l'université à propos de sa merveilleuse balade. « C'était un coup de chance que tu dois purement au fait que Logan devait rentrer travailler à la dernière minute. » Il ne faudrait pas que Dylan commence à s'imaginer que je vais lui laisser les clefs de la Lamborghini à chaque semaine. Il ne suce pas assez pour ça. « Tu crois que j'ai fait quoi ? Je me suis claqué douze cafés, un examen et des heures interminables de cours avant de rentrer m'occuper d'une boule de feu. La routine. » En sommes, comme tout bon vendredi soir, je suis absolument crevé et c'est seulement grâce à une quantité phénoménale de caféine que je tiens encore debout.

« Laisse mes poils où ils sont d'abord ! » Mon nez se retrousse automatiquement en imaginant ce que pouvait donner une bande de cire sur ma jambe ; je n'avais pas vraiment envie de tester à tout prix. Pas du tout même. La soubrette, ca, c'était déjà plus negociable ! J'avais tenté Ariel dèjà, et Beyonce elle revenait régulièrement, alors vraiment un costume de plus ou de moins, ce n'était pas ça qui allait me faire peur. « Un fantasme inassouvi de me voir fringué en gonzesse ? Tu ferais mieux de demander à Logan si tu veux mon avis, même si je suis sûr de faire une très belle soubrette ! » lui lancé-je quand il revient. « Et il se pourrait que tu n'exagères qu'à peine quand tu parles de bander pour de la carroserie ! » Je ricane comme un con. Coup de chance ou non, il m'a laissé sa caisse, chose que j'attends depuis. une. éternité. Je reste persuadé malgré tout ce qu'il dit que j'arriverai un jour à nouveau à lui soutirer les clés. Il avait dit oui une fois, il le dirait d'autres encore.

Je lève une main et trifouille ses cheveux doucement en réponse à ses derniers mots. « Pose toi donc, Hae. La petite est couchée, tu peux te détendre maintenant, et si t'as d'autres trucs à faire, dis-moi, je peux m'en charger. » Je doute grandement qu'il arrive à se relaxer dans l'immédiat avec la dose de café qu'il a avalée, comme à chaque fois, mais sait-on jamais. « J'imagine que Lili a déjà mangé mais toi, t'as avalé quelque chose au moins mis à part tout le café que tu t'es sifflé ? » Je passe derrière lui et pousse le Messire Steak dans le dos pour lui faire contourner le canapé. « Assieds-toi un peu et souffle. Ca fait pas de mal, je t'assure ! T'as un  problème avec le repos toi je te jure .. »

« Lavette. » Okay, j'affirme qu'une bande de cire c'est l'horreur, paroles basées sur un fait vécu. Ne jamais finir bourré avec des amis qui ont des idées bizarres. Bref, tout ça pour dire que je respecte grandement la gente féminine pour avoir le courage de s'infliger volontairement une douleur à faire dessaouler n'importe quel guss. Je juge Dylan de la tête au pied en revenant, haussant distraitement les épaules. « C'est sûr que Logan a de plus jolies jambes que toi, en particulier quand elles sont posées sur mes épaules. » Terminant mes propos sur un clin d'oeil, je craque un sourire accompagné d'un léger rire pour rapidement rouler des yeux en l'attendant affirmer l'hypothèse qu'il serait capable d'avoir une érection pour une voiture. « Eh bah dis donc, je vais t'emmener boire un verre et se balader dans la lambo. Je vais peut-être réussir à t'avoir sur le siège passager. » Je frétille du sourcil avant de venir kidnapper un baiser sur ses lèvres, attrapant le tissu de son haut entre mes doigts pour le tirer vers moi. C'est moi l'homme dans cette relation et, un jour, j'aurais ce derrière.

Un craquement de voix à mi-chemin entre le cri et la plainte quitte mes lèvres lorsqu'il dérange mes cheveux que je m'empresse de replacer, m'éloignant de lui par réflexe. Ses prochaines paroles me font néanmoins retrouver un regard de prédateur sexuel envers sa personne, passant rapidement à un air indigné. « Tu crois que je me laisse crever de faim ? J'ai mangé en même temps qu'elle devant Madagascar. » La prochaine chose que je sais c'est que Diane me pousse dans le dos pour me forcer à m'asseoir et réaliser une activité qui m'est peu familière. Relaxer ? Connait pas. Je lève la tête vers lui, un peu confus. Certes, je joue un peu le rôle, mais c'est malheureusement bien vrai que me détendre est un loisir qui ne m'est pas offert très régulièrement. « Peut-être que tu pourrais m'aider à me détendre... » Je le laisse s'imaginer ce qu'il veut pendant une seconde ou deux avant de lui foutre gentiment mon pied dans le ventre en faisant la moue. « Tu pourrais me masser. Ou me faire couler un bon bain. Owi, ce serait sympa ça. Même qu'il est assez grand pour mon corps de Dieu et tes cellules adipeuses. »

Il peut me traiter de lavette, de tapette, de petite nature ou n'importe quoi d'autre, ce n'est très certainement pas ça qui va me faire changer d'avis. Non, vraiment, je tiens à mes jambes comme elles sont : pas touche, et surtout pas lui ! Je ne m'attarde pas sur mes pattes et leurs toison cependant, obligé de ricaner en entendant les mots qui sortent juste après de la bouche d'Haejin. « Eh bien eh bien, on va en arriver là ce soir ? » Encore une fois, mes sourcils sont dotés d'une vie propre et s'agitent au dessus de mes yeux. « Et puis d'abord tu n'as jamais vu ce que donnais les miennes sous c't'angle là alors pas de comparaisons possibles ! C'est de la jambe de compèt', je te le dis ! »

Je fais mine d'ignorer ses prochaines paroles et le distrait à coups de doigts dans ses cheveux : ça marche comme sur des roulettes. C'est que ce steak géant peut être mignon quand il chouine, le bougre ! Je lui tourne le dos un instant et jette un coup d'oeil par dessus mon épaule en entendant à nouveau sa voix. « Même pas qu'on m'attend hein .. Ah, c'est comme ça ? J'ai bien fait de grailler dans la voiture alors .. » Je marmonne dans ma non-barbe pour les derniers mots et prie pour qu'il ne retrouve jamais le paquet de chips que je me souviens seulement maintenant avoir oublié sous le siège avant. Oups.

Heureusement, il se laisse tomber sur le canapé sans protestation. Plutôt étrange d'ailleurs, il doit vraiment être naze pour ne pas prétexter avoir un truc à faire. Je lève les yeux au ciel mais m'approche dans un sourire et attrape le col de son t-shirt pour le tirer vers moi. « Si t'es sage, on verra ce à quoi t'as droit. Tout a un prix dans ce bas monde ! » Je laisse mes lèvres effleurer les siennes et me redresse en attrapant sa cheville, glissant mes doigts sous son pied. « Les deux, je crois que c'est dans mes cordes, même si je sens déjà les miasmes qui émanent de ton gros panard là ! » Je tire sur sa jambe et recule pour le faire glisser sur le canapé un peu. « Et j'vais t'en donner de la cellule adipeuse moi .. Je ne voudrais tout de même pas ruiner l'eau chaude de Môssieur en faisant déborder le bain ! »

C'est qu'on dirait presque une proposition son truc, ce qui n'aide pas mon sourire à tendance coquine. « On pourrait comparer, ça me permettrait de juger. Après tu pourrais prendre l'avion pour le prochain concert de Beyoncé qu'importe où c'est et disparaitre pendant une petite semaine. » Peut-être qu'en étant loin pendant sept jours, Dylan s’ennuierait un peu ou du moins suffisamment pour revenir comme un félin en chaleur. Toutes les tactiques sont bonnes pour être celui au top de la chaîne du couple et je refuse fermement de me soumettre d'une quelconque façon. Au final, on sait tous les deux qui a les plus belles jambes.

À la mention qu'on a osé manger dans ma voiture, j'arrête sèchement de vivre pour lui jeter un regard meurtrier. « J'espère pour toi que c'est un mensonge sinon tu dors sur le paillasson devant la porte de l'appartement ou tu vas rentrer à pied à la frat. » C'est un avertissement clair et il a intérêt à s'éclipser pour aller ramasser toutes évidences si c'est la réalité et prier pour que je ne le découvre jamais. Sa vie est en danger, mais pour le moment il a la chance que j'ai la flemme d'aller inspecter mon bébé et préfère m'asseoir dans le salon. Je ris d'une voix basse et rauque lorsqu'ils effleurent nos lèvres avant de se reculer. « Oh. » Le bout de ma langue vient passer contre mes lèvres en même temps que j'incline la tête sur le côté. « Je connais déjà ton prix, tho. » Des billets pour Queen B ou les clefs de la Lamborghini : Dylan est plutôt prévisible comme type. D'ailleurs, il peut me tripoter le pied autant qu'il le désire puisque je ne suis pas quelqu'un de chatouilleux au niveau de la plante des pieds. Toutefois, je ne m'attends pas à me faire tirer la jambe, ce qui force mon corps à glisser dans une position inconfortable et je lui jette un nouveau regard noir. J'espère pour son âme qu'il a compris depuis belle lurette que mes zyeutages haineux ne le sont pas tant que ça. « Dirige tes adipocytes dans la salle de bain, now. » Je gigote pour retrouver une position assise dans le sofa, puis me lève et passe aux côtés de Dylan. Me dirigeant vers la chambre principale pour y trouver des vêtements propres, la masse envahissante dans mon salon a intérêt à aller me faire couler un bain digne d'un prince Arabe.

Prendre l'avion pour un .. concert .. de Beyonce. Il sait très bien que rien que d'entednre ça, ça me fait de l'effet. Un sourire de niais accroché aux lèvres, je ne peux m'empêcher de m'imaginer au premier rang en train de gagatiser en plein concert. Pour ça cependant, il faudrait que je donne de ma personne, un peu trop à mon goût, et l'affaire n'est très certainement pas encore dans le sac pour lui, même si l'idée me traverse l'esprit à chaque fois qu'il mentionne ces places de concert. A méditer. Très fort même. Je croise les bras et lève les yeux pour me perdre dans la contemplation du plafond pendant un instant. « Ca fait quand même bizarre de parler de 'prix' si tu veux mon avis. J'ai l'impression d'être un homme objet .. » Je hausse les épaules finalement d'un air détaché : en réalité, je m'en contrefous un peu de ce genre de détails. Que ce soit pour des places de concert ou pour ses beaux yeux, ça ne changera pas grand chose de toute façon au fait qu'il me sera passé dessus. Mon menton se redresse automatiquement quand ces mots là me traversent l'esprit, question de réaction de l'ego. « C'est pas pour tout de suite si tu veux mon avis. »

Quand je tire finalement sur son pied, la position dans laquelle il se retrouve me fait ricaner comme un imbécile. « On fait moins le malin, hein ? » Il me regarde d'un air de killer, n'arrangeant rien à mon amusement et je lui souffle un bisou sur ma main dans un grand sourire. « Je sais que tu m'aimes allez, me fais pas ces petits yeux là ! » Il se replace alors sur le canapé et son pied m'échappe. Je me redresse la tête haute et colle ma main raidie contre ma tête dans un salut militaire, joignant mes pieds au sol. « Chef, oui chef ! Moi et ma graisse, nous partons sur le champs ! » Je garde un peu la position et quand il se lève, je détale comme un lapin dans un petit gloussement d'une virilité sans pareille pour filer à la salle de bain. Je fais couler l'eau pour trouver la température idéale et bouche Dame Baignoire pour qu'elle commence à se remplir. Je monte un peu le chauffage parce qu'il fait un peu frisquet pour se balader le zgeg à l'air pour le moment. L'eau coule et je m'assois sur le bord de la baignoire en écoutant le clapotis, attrapant une des bouteilles sur le côté pour en verser dans l'eau et voir le bain mousser à ma convenance avant de tout reposer et de retirer mes chaussettes dans une petite danse.