Jil Sub se pavanait au calme dans le dortoir, toujours aussi défoncé, et surtout en calbut. Non mais c est pas qu'on crevait de chaud ici mais voilà y avait des limites, il voulait bien montrer son zboub à tout le monde mais si c'est pour faire des jaloux pas la peine. Y a de quoi envier son anaconda. Du coup il mangeait son paquet de chips au wasabi de façon insouciante en commençant à fredonner un air d'Aznavour - oui parce que vous comprenez, c est un mec qui écoute aznavour quand il a de la coke dans le nez. Il y avait pas un chat en ce samedi soir, y avait que lui et ses chips. Et franchement ça lui allait bien. Ah non en fait. Y avait une petite silhouette cachée dans une chambre et Jil Sub fit intrusion en allumant la lumière, mâchouillant avec gourmandise ses chips vertes - SANGO FOR EVER.  Il vit Aliyah, sa valise ouverte, l'air tristoune." Bah alors ma grande tu tire une de ses têtes il t'arrive quoi ?"

Elle en avait marre. Son cœur oscillait entre ses amis et son conscience. Celle qui lui disait de partir, loin. C’est trop pour elle. Ça lui rappelait presque les conflits en Syrie. Heureusement qu’elle avait des amis dans les autres fraternités sinon, elle aurait vraiment cru être en guerre froide.
Elle entendit du bruit de pas dans le couloir. Puis elle vit une silhouette à la porte. JilSub. Une des raisons qui la poussait à quitter les sangos. Rien que la vue de son visage si abimé lui faisait horreur. Elle le renvoyait encore juste après l’attaque. Ces images la hantaient nuits et jours.
« Je pense que je vais partir. » Un soupire, puis un autre. « Je pense que c’est mieux pour moi. ».
Pourtant, quitter la fraternité la faisait flipper. Elle avait peur de se retrouver seule au monde. Un peu comme elle était seule au monde en Syrie. Et ça, ça lui faisait peur.

Qu'est ce qu'elle était en train de lui dire ? Il se servit de ses doigts comme coton tige et frotta comme un dingue limite jusqu'à aller butter son tympan. Quitter les sangos ? Mais elle était ouf ou quoi celle-ci ? Non franchement Jil Sub était pas prêt à entendre des conneries comme celles là. Il lui aurait bien vidé son paquet de chips sur la tête pour la réveiller mais les chips ça mouille pas et en plus il aime trop ça. Faut pas gâcher dans la vie. Et puis le caca c'est caca. " Mais t'as un coup de blues, t'as une marée d'hormones, il se passe quoi dans ta cabesa ?" Il tapa sur la tête de la jeune fille de son index musclé ( y a quoi ? ) puis lui glissa des chips dans la main avant de s en mettre dans la bouche. Il avait les yeux rouges à cause du joint, et un petit peu de poudre au nez. Il met un peu de temps à réagir mais il gueule enfin : " QU EST CE QUI SE PASSE LA T ES DEVENUE OUF OU QUOI ? FERME MOI CA " Il envoya un coup de pieds dans la valise et pointa son doigt sur elle. " TU VAS PARLER MAINTENANT. "

Elle ne préféra pas répondre. Elle n’était pas vraiment en état. D’habitude, elle aurait pété un câble qu’on lui parle comme ça. . Elle aurait été elle quoi. Mais là tout était différent.
Elle regarda les chips d’air perdu. Il comptait vraiment la faire rester avec un peu de chips ? Elle eut un petit rire. Un rire presque peiné. Bien vite éliminé par les réactions violentes de JilSub. Pourquoi il était comme ça ? La voir quitter les sangos méritait vraiment qu’il soit aussi… brusque ? Mais au fond, Aliyyah savait. Les yeux rouges, les réactions soudaines, elle connaissait tout ça. Elle avait vu ça souvent en Syrie. Les gens le faisaient pour oublier.
« Ca va ? » C’était pas vraiment une question. Bien sûr que ça allait pas. Elle le voyait bien, mais que pouvait-elle bien faire ? « Ma décision est prise, je m’en vais ce soir. »

En fait quelques soit les raisons ça ne semblait pas possible au jeune vert. Les sangos c'était une vraie famille. Tout le monde s'aimait, tout le monde s'entraidait, y avait pas aussi aimant que les requins verts. Il écoutait que d'une oreille en fait le gus il se faisait la conversation tout seul dans sa tête. Il capta juste sa question. " Hm ? bah oui voyons je pète la forme ça se voit pas ? " Il se gratta alors le visage encore plein d’égratignures et haussa les épaules avant de mettre son doigt sur les lèvres de Aliyyah qui enchaîne sur une nouvelle bêtise. " Il suffit gente dame. Je ne veux rien savoir." Est ce que ça n'avait aucun sens ? Mais bien sûr que OUI BORDEL. Comment ça pouvait avoir du sens ? " Jamais je laisserai partir qui que ce soit d'ici t'entends ?" son ton devint à la fois tendre et autoritaire puis il lâcha son paquet de chips pour se recroqueviller devant elle et relever son visage. " Tu es ici chez toi. On part pas de son chez soi comme ça... Et je peux t'assurer que je ferais tout pour que tu restes à la maison. "

Il lui faisait presque peur dans cet état. Elle n’avait pas vraiment l’habitude après tout. Elle était violente, mais ce n’était pas la même chose. C’était différent, très différent. Et ça l’effrayait.
Ses phrases étaient tout sauf clairs. Un peu comme elle, quand elle paniquait. Elle comprenait qu’à moitié, elle déjà pas très doué en coréen. Elle comprenait juste qu’elle avait intérêt à rester ici, vu le ton de JilSub.
« Je me changerais pas d’avis ! Je m’en vais, je m’en vais, c’est tout ! »
Elle essayait d’être convaincante mais elle-même, elle n’était pas sûre de son propre choix.
« Je sais que vous êtes ma famille ! C’est pour ça que je m’en vais, je veux ne pas vous voir souffrir, ok ? »
C’est ça qui lui faisait le plus mal en quittant ou en restant dans la frat, les conséquences sur sa famille. Sa vraie famille.

Elle pourra pas lui enlever l'idée de la tête. Cette demoiselle ne va pas quitter la fratrie. Il voulait pas faire son tyran ou quoi que ce soit - même si c'est carrément ce dont il devait avoir l'air là, avec son air de clochard perdu. En plus il avait même pas mis sont plus beau calebard, c'est naze. Non sans rire, la voir partir c'est voir un petit bout de lui partir aussi. Chez les sangos, chaque membre est un composant de tous les autres. Comme un puzzle gigantesque. Et il suffit qu'une seule pièce du puzzle manque pour que ça soit incomplet. Alors si Aliyyah part, on fait comment ? Jil Sub a été abandonné par sa famille, lâchement. Alors il est un peu dans le mal actuellement oui. Il voyait les sangos comme sa famille, et si Aliyyah n'allait pas bien il voulait l'aider à remonter la pente. Elle se mit à brailler, et il souffla silencieusement avant de la regarder. " Parle moi au lieu de dire des choses pareilles. Ca a pas de sens. J'aimerais comprendre, suis là pour ça aussi.." Il lui prit sa main, et la caressa d'un air réconfortant.

Elle n’avait pas envie de quitter la frat. Elle en avait besoin. C’était dur à comprendre. Mais c’était ça. Elle devait quitter la frat.
Elle serra la main de JilSub. Parler, parler, plus facile à dire qu’à faire !
« J’y arrive pas ok ? C’est trop dur pour moi la compétition entre les frats, les violences et tout ! J’arrive pas à supporter ! Ça me bouffe de l’intérieur. T’as vu ton était ? Comme on peut en arriver à ce point-là ?? «
Ce n’était pas humain cette compétition entre fraternité. Trop violent. Elle comprenait même pas que le doyen de l’université n’est pas arrête ça plus tôt ! Nan, pire elle ne comprenait même pas que ça soit autorisé par la loi coréenne ce genre de chose !
Elle laissa glisser sa main de celle de JilSub pour aller ramasser sa valise. Elle rangeait tout et elle partait.

Ouais c'était ouf.. elle avait l'air deter. Mais pas un mot sortait de sa bouche. Putain non, non c'est pas possible. Faut pas qu'une pièce du puzzle manque... Si il manque quelqu'un sur le tableau on fait comment ? Les generations futur ils vont voir qu'il manque Aliyyah, genre comme une trace de cendre ! Mais si vous savez comme dans Harry Potter là ? Bon laissez tomber. Jil Sub finit son paquet de chips comme un gros porc et la regarda, l'air triste. Ouais bon c'est clair que c'est pas en faisant le pumba qu'il allait lui donner envie de rester mais quand même.. fallait bien tenter quelque chose. Il finit de mâcher en la fixant, et l'écoutant attentivement cette fois-ci. Bon il était toujours excité comme une puce heun faut bien l'avouer mais de toute façon il va pas la laisser s'enfuir c'est mort de chez mort. Alors il vint s'agripper à sa jambe comme un koala alors qu'elle allait partir. " Va falloir me trainer si tu veux partir. Et sans vouloir me la péter.. je sais me faire méga lourd quand je veux huhu." Il pouffa comme un débile et s'agrippa bien à la gambette de la verte.